Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

courage pour la mission et appel pour Mossoul

« Aujourd’hui est le temps du courage ! » a dit le Pape François, lors de la prière de l’Angélus ce dimanche, Place St Pierre à Rome.

espoir-foi-courage
quelque chose ou quelqu’un ?

Il a auparavant centré sa courte catéchèse sur la seconde lettre de St Paul à Timothée, que propose la liturgie en ce dimanche. Arrivé au terme de son pèlerinage terrestre, « l’apôtre des gentils » écrit donc à Timothée, son « fils bien-aimé », et parcourt son existence totalement dévouée à la mission, en trois temps : le passé, le présent et l’avenir. Le présent est évoqué avec la métaphore du sacrifice ; le passé est vu à travers l’image de la « bonne bataille », de la « course d’un homme qui a été cohérent avec ses propres engagements et ses responsabilités ». S’agissant du futur, St Paul se confie au Seigneur, « le juste juge ». Car la mission de St Paul s’est avérée efficace, juste et fidèle, « seulement grâce à la proximité et à la puissance du Seigneur, qui a fait de lui un annonciateur de l’Évangile à tous les peuples »

L’Église se reflète dans ce récit autobiographique, surtout en cette journée missionnaire mondiale, dont le thème est « Église missionnaire, témoin de miséricorde ». « En St Paul, la communauté chrétienne trouve son modèle, dans la conviction que c’est la présence du Seigneur qui rend efficace le travail apostolique et l’œuvre évangélisatrice. L’expérience de l’apôtre des gentils nous rappelle que nous devons nous engager dans les activités pastorales et missionnaires, d’une part comme si le résultat dépendait de nos propres forces, avec l’esprit de sacrifice de l’athlète qui ne s’arrête pas devant les échecs ; et d’autre part, sachant que le vrai succès de notre mission est un don de la Grâce. C’est l’Esprit-Saint qui rend efficace la mission de l’Église dans le monde.  Aujourd’hui est le temps de la mission et le temps du courage !  (…) C’est le temps du courage, même si avoir du courage ne signifie pas avoir des garanties de succès. On nous demande du courage pour lutter, pas nécessairement pour vaincre, pour annoncer, pas nécessairement pour convertir. On nous demande d’avoir du courage pour proposer une alternative au monde, sans jamais devenir polémiques ou agressifs. On nous demande du courage pour nous ouvrir à tous, sans jamais diminuer l’unicité du Christ, unique sauveur de tous. On nous demande du courage pour résister à l’incrédulité, sans devenir arrogants. On nous demande également le courage du publicain de l’Évangile, qui avec humilité n’ose même pas lever les yeux vers le Ciel, mais se frappe la poitrine en disant « Dieu, aie pitié de moi, pécheur ».

« Que la Vierge Marie, modèle d’une Église en sortie et docile à l’Esprit Saint nous aide tous à être des disciples missionnaires pour porter le message du salut à toute la famille humaine. »

Le Pape François a lancé un appel pour l’Irak, alors que la bataille pour la reprise de Mossoul fait rage. À l’issue de l’Angélus il a appelé les fidèles à s’unir à sa prière pour ce pays « durement touché », ensanglanté.

« En ces heures dramatiques, je suis proche de toute la population d’Irak, en particulier de celle de la ville de Mossoul. Nos âmes sont bouleversées par les actes de violences féroces qui sont commis depuis trop longtemps contre des citoyens innocents, qu’ils soient musulmans, chrétiens, ou qu’ils appartiennent à d’autres ethnies et religions. Je suis profondément meurtri par les informations sur ces meurtres de sang-froid de nombreux fils de cette terre aimée, parmi lesquels tellement d’enfants. Cette cruauté nous fait pleurer, et nous laisse sans parole. Aux paroles de solidarité s’adjoint l’assurance de mon souvenir dans la prière, afin que l’Irak, durement touché, soit fort et solide dans l’espoir d’avancer vers un futur de sécurité, de réconciliation et de paix. Pour cela, je demande à tous de vous unir ma prière ».

Après un temps de silence recueilli, il a prié avec les fidèles un « Je vous salue Marie ».

le dialogue, instrument de miséricorde

Ce samedi matin 22 octobre, Place Saint-Pierre,  a eu lieu une nouvelle audience jubilaire du Pape dans le cadre de l’année sainte. Partant de l’Évangile de la Samaritaine en Saint-Jean, il a développé sa catéchèse sur la miséricorde et le dialogue.

anselmi-le_christ_et_samarian_wife
Le Christ et la femme de Samarie, Michelangelo Anselmi

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est révélatrice d’un « aspect important de la miséricorde : le dialogue .» Le dialogue permet de « connaitre et comprendre les exigences des autres ». Il est « signe de respect » mais surtout « expression de charité ». Il place les personnes « dans une attitude d’écoute, et peut aider à la recherche et au partage du bien commun ». Il nous invite enfin à regarder l’autre comme un don de Dieu.

Qu’est-ce qui empêche le dialogue ? Lorsque par exemple « nous n’écoutons pas, interrompons l’autre, ou essayons de faire prévaloir notre position sur celle de l’interlocuteur », certain d’avoir raison. Cela n’est pas un dialogue, « c’est une agression ». Dialoguer ce n’est pas non plus « hurler, aboyer » contre l’autre. Le vrai dialogue au contraire se fait avec douceur, « en écoutant, en expliquant ». Il nécessite des «moments de silence », qui nous permettent de « cueillir le don extraordinaire de la présence de Dieu dans notre frère. »

Que de questions, « de difficultés seraient résolues au sein de nos familles si les personnes savaient se parler et s’écouter ! »  Au sein des familles, mais aussi à tous les niveaux de la société.

L’Église elle aussi, s’efforce, par le dialogue, de comprendre ce qui habite le cœur de toute personne, et contribue à la réalisation du bien commun. Pensons à la « sauvegarde de la Maison commune et de la création». Le dialogue sur ce thème central est « une exigence inéluctable ».

Le dialogue est enfin une « exigence de l’amour et de la bonté de Dieu qui va à la rencontre de chacun. Il abat les murs de la division et des incompréhensions, il crée des ponts de communication » et ne consent à l’isolement de quiconque.

Le Seigneur Jésus connaissait bien le cœur de la Samaritaine. Il l’a pourtant laissé parler, entrant dans le mystère de sa vie. Cet enseignement vaut également pour nous. À travers le dialogue, nous pouvons faire grandir les signes de la miséricorde de Dieu, et les rendre instruments d’accueil et de respect.

trois clés : humilité, douceur, magnanimité

21-10-2016 source : Radio Vatican

humilite-de-la-violette
l’humble violette

Humilité, douceur, magnanimité : ce sont les trois clés pour construire l’unité de l’Église. C’est ce qu’a expliqué le Pape François dans son homélie, au cours de la messe célébrée ce vendredi 21 octobre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Le Pape a également invité les chrétiens à refuser la jalousie, l’envie et les luttes.

Quand on dit « la paix soit avec vous », on donne un salut qui crée un lien de paix qui nous unit pour faire l’unité de l’esprit. Et cela est valide pour « l’unité dans le monde, dans les villes, dans les quartiers et dans les familles ». Cette paix, on ne peut pas la donner sans humilité. « Là où il y a l’orgueil, il y a toujours la guerre, l’envie de vaincre l’autre, de se croire supérieur. Sans humilité il n’y a pas de paix et sans paix il n’y a pas d’unité. »

Le Pape François constate également avec amertume que nous avons oublié de parler avec douceur. La douleur a « un noyau qui est la capacité de supporter les uns et les autres », leurs défauts et les choses qui ne nous plaisent pas.

Il faut aussi de la magnanimité, « un cœur grand, large, qui est capable d’embrasser tout le monde et de ne pas condamner, qui ne s’abaisse pas aux petitesses ». Il doit y avoir au contraire de la place pour tout le monde dans le cœur.

C’est de cette manière que nous sommes appelés au mystère de l’Église. « Le mystère de l’Église est le mystère du Corps du Christ : une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu Père de tous qui est au-dessus de tous », qui œuvre « au moyen de tous et est présent en tous. C’est cela l’unité que Jésus a demandé au Père pour nous et que nous devons aider à réaliser par le biais de la paix. Et ce lien de la paix croit avec l’humilité, avec la douceur, en se supportant les uns les autres avec la magnanimité. »