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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

L’Heure de la Mère

L’Heure de la Mère

Un exercice spirituel  a commencé au monastère de la Très Sainte Conception, dans le territoire de Palma, en Sicile : il consiste à tenir compagnie à la Sainte Mère pendant ces heures qui furent pour elle d’une si grande amertume après la mort de son Fils. De là il se répandit en d’autres provinces, et, depuis l’année 1815, il se pratique publiquement dans un grand nombre d’églises et est très appréciée des fidèles.

I. Offrande de l’heure de la compassion. (Vendredi Saint 15 h)

Pieta de Kiko (Roger Camille) |DR

Ô Marie, Mère de mon Dieu, je viens me jeter à vos pieds avec un profond sentiment de ma misère et de mon indignité. Daignez agréer, je vous en conjure, cette oraison que je vous offre pour honorer surtout votre désolation après la mort et l’ensevelissement de Jésus. Que mon cœur s’attendrisse à la vue le de tout ce que vous avez souffert alors, et que je recueille de cette compassion des fruits abondants de salut.

Ô douce Vierge Marie ! Par ce glaive de douleur qui a transpercé votre âme lorsque vous avez vu votre Fils bien-aimé élevé sur la Croix, cloué à ce gibet infâme, couvert de plaies et de meurtrissures, obtenez que mon cœur soit touché des traits de l’Amour divin.

Ô Vierge sainte, par ces inexprimables tourments que vous avez endurés sans vous plaindre, quand, debout au pied de la Croix, vous avez entendu votre Fils vous recommander à saint Jean et remettre son esprit entre les mains de Dieu son Père, secourez-nous à la fin de notre vie.

Ô Vierge très pure ! Par ces profonds gémissements qui s’échappaient de votre poitrine lorsque, recevant dans vos bras votre Fils bien-aimé détaché de la Croix, vous contempliez son visage autrefois si beau, maintenant défiguré par la mort, et son corps adoré tout couvert de blessures ; faites, je vous en supplie, que nous pleurions nos fautes, et que nous effacions par les larmes d’une sincère pénitence.

Ô Mère de Douleurs, faites que je pense toujours à votre désolation, que son souvenir se grave profondément dans mon âme.

Ô Jésus et Marie, couvrez de la protection de vos Cœurs l’Église, convertissez les pêcheurs, secourez les agonisants, délivrez toutes les âmes du purgatoire.

Ainsi soit-il.

II. Marie désolée auprès du tombeau de son Fils. (vendredi saint 16 h)

Considère, ô mon âme ! L’affliction de Marie dans le jardin auprès du tombeau neuf qui devait bientôt renfermer le corps de son adorable Fils.

Elle assiste avec une douleur inexprimable aux derniers devoirs que Joseph d’Arimathie et Nicodème rendent à Jésus, lorsqu’ils prennent son corps, enveloppé avec soin d’un linceul blanc, lorsqu’ils le soulèvent avec respect comme le trésor le plus précieux, et le placent avec vénération dans le sépulcre.

Il me semble entendre cette Mère affligée s’écrier alors : « il fut un temps où je revêtais mon Fils de langes et de doux vêtements ! Oh mon Dieu ! Quelle énorme différence avec ce que je vois ! ». Marie, accablée de tristesse et toute en pleurs, dit aux pieux disciples : « de grâce attendez quelques instants, ne me privez pas si tôt de l’objet de mon amour. »

Ô tendre Mère ! Quelle pâleur sur son front, quelle vive douleur se manifeste sur toute sa personne ! Il semble que son cœur va se briser au moment où le corps de Jésus lui est ravi ! Son âme ne peut se détacher de cette dépouille sacrée ; elle voudrait se renfermer avec elle dans le roc. Nicodème, Joseph, hâtez-vous de lui épargner ce supplice et de renfermer le corps de Jésus dans son tombeau neuf.

Une grosse pierre renferme déjà l’entrée et prive Marie de la triste consolation de voir ce Fils chéri ; elle l’appelle et le demande d’une voix éteinte et entrecoupée par ses sanglots ; et, comme Jésus ne lui répond pas, elle appuie sa tête contre la pierre froide, elle l’embrasse avec amour, elle y imprime mille baisers et l’humecte de ses larmes.

Prière

Ô Sainte Mère, je compatis vivement et de tout mon cœur à vote extrême désolation. Sans doute vous avez éprouvé une douleur profonde à prévoir la douloureuse Passion et la cruelle mort de votre aimable Fils ; mais vos souffrances furent bien plus vives encore à la vue de son agonie et de ses derniers moments.

Cependant sa présence vous soutenait et vous fortifiait au milieu de cet océan de peines ; mais à présent vous êtes au comble de la désolation : vous n’avez plus d’époux, plus de père, plus de fils, plus de frère, plus d’ami, plus de consolateur ; vous avez tout perdu.

Vos yeux ne peuvent plus considérer les mains de Jésus, vos oreilles ne peuvent entendre sa douce voix, Jésus ne vous accompagne plus sur cette terre : ô douleur sans pareille !

Ô amertume désolante ! Par cette douloureuse séparation, par ces cruelles angoisses où vous fûtes alors plongée, ayez pitié de moi qui ai perdu, par ma faute, cent fois et mille fois mon doux et adorable Maître.

Faites, ô tendre Mère, que je ne m’éloigne jamais plus de Jésus par ma malice et ma tiédeur ; mais qu’au contraire je le serve avec une constante fidélité tant que je vivrai sur la terre, afin de le voir face à face et de le posséder dans le ciel.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

III. La  Sainte Mère quitte le tombeau pour retourner à Jérusalem. (17 h)

Considère, ô mon âme ! ce qui se passe au saint tombeau ! il est fermé et scellé, et de plus, par un décret de la Providence, gardé à vue par les soldats juifs. Le disciple bien-aimé, les larmes aux yeux, vient annoncer à la Mère affligée que la nuit approche, qu’il est temps de quitter ce lieu lugubre et de retourner à Jérusalem.

À l’instant, Marie, toujours soumise aux volontés divines, fait une profonde révérence au sépulcre, l’embrasse encore, et dit en pleurant : « Ô mon fils, voilà l’heure de la séparation ; reçois mon cœur blessé, je te le laisse enseveli avec toi. » Elle lève ensuite vers le ciel ses yeux remplis de larmes, et elle ajoute : « Ô Père éternel ! Je te recommande de toute mon âme ton Fils et le mien. »

Enfin les saintes femmes la couvrent d’habits de deuil, et elle part accompagnée du bon Joseph d’Arimathie, qui avait procuré un tombeau honorable à son Fils ; du fidèle Nicodème, qui avait aidé à la descente de la Croix ; de la pénitente Madeleine, accablée de douleur ; de la compatissante Salomé, la fidèle Marie de Cléophas, et surtout du disciple vierge bien-aimé, nouveau fils de la Très Sainte Vierge par substitution.

Chacun s’empresse de prodiguer à cette mère désolée tous les soulagements que réclame son immense douleur. Mais, ô mon Dieu ! Quelle consolation peut-on lui offrir ? Quel spectacle que celui de sa langueur, de ses soupirs continuels, de ses larmes amères !

Prière

Ô Mère affligée, je compatis à l’extrême Douleur que vous avez ressentie quand il fallut vous éloigner du saint tombeau. Hélas ! Vous auriez voulu y demeurer pour ne vous séparer jamais de l’objet de votre amour. Et cependant, soumise aux ordres du Ciel, vous avez dû quitter ce lieu chéri et retourner sans Jésus à Jérusalem.

Ah! Sainte Mère, après Dieu c’est à vous que je dois la grâce que j’ai obtenue si souvent, de n’être pas demeuré jusqu’à présent enseveli dans le profond abîme de mes fautes, et dans l’abîme bien plus épouvantable encore de la malheureuse éternité.

Ah! Par la vive et amère douleur qui déchira votre cœur en quittant le tombeau de votre divin Fils, ne permettez pas que je sois désormais privé de la grâce de Dieu ni de votre protection maternelle.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

IV. Marie repasse par le Calvaire. (18 h)

Ô mon âme ! Considère le nouveau tourment et les cruels souvenirs qui, dans le chemin, désolent le cœur maternel de la Très Sainte Vierge. Pour retourner à Jérusalem, il lui faut repasser par le mont du Calvaire.

Marie y voit debout la Croix ensanglantée de son Fils ; l’imagination lui peint Jésus attaché à ce bois meurtrier, comme il l’était effectivement peu d’heures auparavant ; Marie se rappelle son agonie de trois heures, et son dernier soupir au milieu des blasphèmes et des insultes de ses ennemis. « Ô mon Fils bien-aimé ! S’écrie-t-elle, pourquoi ne me fut-il pas donné d’être crucifiée avec toi? La mort ne m’aurait pas été si amère ! »

Ici Marie, toute remplie d’émotions, tombe à genoux, embrasse étroitement la Croix et s’y colle avec tant d’ardeur, qu’il semble que son âme va rompre ses liens sous l’empire de l’amour et de la douleur.

Marie, en descendant de la montagne, se représente de nouveau son cher Fils succombant sous le fardeau de la Croix et frappé cruellement par les soldats ; elle reconnaît l’endroit où elle aperçut le Sauveur tout défiguré et tout haletant de fatigue et de sueur. À chaque pas elle se retrace, sous les plus sombres couleurs, toutes les péripéties de la voie douloureuse, et ses souvenirs ouvrent toutes les plaies de son Cœur.

Prière

Ô Mère affligée ! Je compatis de toute mon âme à votre Douleur, en voyant embrasser le bois sur lequel votre Fils adorable a été cloué et mis à mort. Ô tendre Mère laissez-moi vous demander pardon d’avoir été la cause de cette mort par mes fautes ; laissez-moi m’approcher de cette croix pour l’embrasser et l’adorer.

Ô sainte Croix ! Gage de la vie éternelle, étendard sacré et guide des élus, trône de miséricorde, véritable autel d’amour consacré par le sang de l’Agneau de Dieu, je vous vénère, je vous embrasse, je vous presse sur mon cœur ; désormais vous me conduirez sûrement dans le chemin du Salut, vous serez mon arme toute-puissante contre les attaques de l’ennemi, vous serez encore la clé qui m’ouvrira les portes d’or de la cité de Dieu.

Et vous, ô Mère des Douleurs ! Inspirez à mon cœur un souverain respect, un amour sincère et pour la Croix sanctifiée par les membres du Rédempteur, pour toutes celles qui me seront envoyées ; faites que je les porte à la suite de Jésus, heureux de souffrir jusqu’à la fin de ma vie, pour être son vrai disciple et régner ensuite avec lui dans le Ciel. Je l’avoue à ma confusion, jusqu’à ce moment j’ai eu la Croix en horreur.

Ô sainte Mère ! Faites que je l’aime désormais sincèrement, et que je la regarde comme l’unique moyen d’expier mes péchés et de m’unir étroitement à mon Dieu.

Ainsi soit-il
Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

V. La Sainte Mère entre à Jérusalem, accompagnée de Saint Jean et des saintes femmes. (19 h)

Ô mon âme ! Voilà enfin Marie dans les murs de Jérusalem. Considère sa douleur en entrant dans cette ville coupable de la mort de Jésus. Les saintes femmes pleurent avec Marie, et ceux qui voient cette Mère affligée ne peuvent retenir leurs larmes. Les filles de Sion la contemplent en silence, elles partagent sa douleur et ses larmes.

Qui pourrait n’être pas touché d’un spectacle aussi déchirant ? La Vierge sainte est seule et sans appui par suite de la jalousie et de la malice des hommes. Son cœur maternel est déchiré à chaque pas par la vue du prétoire, des places publiques, des rues de Jérusalem, des palais, de tout ce qui s’offre à ses regards. Tout ce qu’elle considère aiguise sa douleur et lui rend plus sensible la privation de son Fils adorable !

Prière

Ô Mère de mon Sauveur ! Je compatis à l’excès de douleur que vous avez éprouvée en rentrant à Jérusalem. Vos yeux et votre esprit furent affligés à la fois en présence de ces lieux où, d’une part, votre Fils avait prodigué les bienfaits les plus éclatants à son peuple chéri, et où ce même peuple, de l’autre, s’était rendu coupable de la plus criante injustice et de la plus noire cruauté envers son bon Maître et son insigne Bienfaiteur.

Ô ville ingrate ! ô malheureuse Jérusalem ! Que tu as mal profité de la visite de ton souverain Seigneur ! Dans ton aveuglement, tu l’as connu et tu l’as repoussé ! Dans ton impiété, tu as osé le persécuter et le mettre à mort ! Malheureuse, tu pleureras un jour, inutilement, ton ingratitude, ton endurcissement.

Ô Marie, Mère de Douleurs, vous daignez jeter sur moi un regard de miséricorde ; vous voyez aussi en mon âme des traits nombreux de la Bonté divine et des marques indubitable de la souveraine miséricorde envers moi. Mais vous y découvrirez aussi des preuves innombrables de mon ingratitude et de ma profonde perversité.

Ô Mère tendre ! Compatissez à mes misères, et dans votre miséricorde, obtenez-moi la grâce d’un véritable repentir de mes fautes, et d’une ferme et inviolable résolution d’obéir désormais à la voix de Jésus, votre divin Fils et mon Sauveur.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

VI. Le disciple bien-aimé reçoit la Sainte Mère dans sa maison. (20 h)

Ô mon âme, représente-toi les pieux personnages restés fidèles à Jésus : Nicodème, Joseph d’Arimathie, Madeleine, Salomé, et les autres saintes femmes, arrivant tous dans la rue du mont de Sion.

Là tous, les larmes aux yeux, prennent le congé de la Très Sainte Vierge ; Saint-Jean, seul substitué à Jésus pour devenir le fils de Marie, en vertu du testament de l’Auteur de la nouvelle Alliance, demeure attaché à Notre Dame des Douleurs, et l’introduit dans sa maison.

Considère ici la joie ineffable que ce cher disciple éprouve en recevant chez lui la Mère de son divin Maître, l’Arche du Nouveau Testament, la souveraine maîtresse et le modèle de toutes les vertus, le miroir de la plus haute sainteté. Voyez avec quelle grâce la Très Sainte Vierge accepte l’hospitalité chez le disciple que Jésus aimait avec tant de tendresse, et à qui il l’avait lui-même recommandée.

Mais, hélas ! Jean n’est pas Jésus, et la société du disciple, loin de diminuer la peine de n’avoir plus son divin Fils, ne fait que l’accroître. Cette privation est pour Marie la source d’une douleur inconsolable, que les fréquentes visites des saintes femmes ne peuvent dissiper. Aussi il lui échappe quelquefois de dire : « où est mon Fils ? Je ne puis donc plus le voir ! De grâce, Jean, montre-le-moi ! Mes chères sœurs, où est mon Fils ?

Nous avons perdu avec lui toute notre joie, toute notre douceur, toute la lumière de nos yeux. Mon Jésus est mort en proie aux plus vives angoisses ; son corps était tout déchiré et brûlant de soif ; ce cher Fils était abandonné de tout le monde ! Mère infortunée que je suis, ô cruelle séparation ! ».

Prière

Ô Mère désolée ! Je compatis à votre extrême douleur. Que ne puis-je, avec le disciple bien-aimé et les pieuses femmes, avoir le bonheur de vous servir, de vous consoler et de me tenir auprès de vous ; mais, à défaut de ce privilège, j’entends dès maintenant et pour toujours vous servir en esprit comme l’enfant le plus dévoué, et ne jamais m’éloigner de vous.

Ô mère affligée, daignez à votre tour m’adopter à jamais pour votre enfant, et me protéger jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je n’ai, il est vrai, ni l’innocence ni la pureté du disciple chéri ; mais souvenez-vous que vous êtes la Mère des pécheurs, et que vous les aimez de tout votre amour, surtout quand ils sont résolus à quitter le péché.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

VII. Marie a continuellement présent à la pensée la passion et la mort de son Fils. (samedi saint matin)

 Ô mon âme, considère la profonde amertume dans laquelle cette Sainte Mère est plongé pendant tout le temps qui s’écoule entre la sépulture de Jésus et sa glorieuse Résurrection. Elle ne pense qu’à la trahison de Judas, à la fuite des apôtres, à la jalousie de ses accusateurs chez Caïphe, au mépris impie de la cour d’Hérode, à la politique criminelle de Pilate.

Elle se rappelle sans cesse cette nuit affreuse où Jésus fut couvert d’opprobre et d’ignominie ; elle se représente ce Fils adorable bafoué et meurtri ; elle voit sa tête percée d’épines meurtrières, son sang coagulé sur sa barbe et ses cheveux, sa poitrine et son dos tout déchiré, ses bras livides et enflés, ses épaules chargées du pesant fardeau de la Croix.

Elle ne peut un instant perdre de vue ni les clous ni le les marteaux, ni le vinaigre ni l’absinthe. Elle voit son Fils abandonné par son Père céleste lui-même ; elle le voit agonisant et mourant entre deux voleurs. Toutes ces images lugubres ne la quittent pas et ne laissent pas de trêve à sa Douleur ; aussi à ses profonds soupirs succèdent souvent des torrents de larmes.

On l’entend parfois s’écrier, avec l’accent de la douleur : « Ô Jésus, ô mon Fils bien-aimé ! ô mon amour ! L’immensité des cieux ne peut te contenir, et te voilà renfermé dans un sépulcre étroit !

Tu es mort, ô mon cher Fils ! et une pierre froide m’empêche de te voir. Jean, il te fut donné de reposer sur son cœur dans le cénacle, rapporte-moi fidèlement ses actes, ses recommandations, ses dernières dispositions. »

À ces mots, Marie se met à pleurer amèrement. Marie désolée ne voit donc de toutes parts que des sujets de tristesse et d’amertume ; aux heures douloureuses du jour, succèdent les heures plus tristes encore de la nuit ; le soleil, à son coucher, laisse cette vierge dans son affliction, et, en se levant, il la trouve encore abîmée dans sa douleur.

Prière

Ô très douce Mère ! Je compatis à la désolation de votre esprit et de votre cœur, tout occupés de la douloureuse Passion du Sauveur.

Si l’épouse des Cantiques ne pouvait prendre de repos en l’absence de son bien-aimé ; si dans son impatience elle le demandait à tout le monde ; si pour le trouver elle ne comptait pour rien ses peines, et jusqu’aux coups et aux plaies qu’elle recevait des gardes de la ville, parce que la blessure faite par l’amour à son cœur lui rendait insupportable l’éloignement de son bien-aimé ; ô Marie !

Qui pourrait comprendre combien votre cœur infiniment sensible et affligé en vous voyant séparée de votre cher Fils, de celui qui est tout votre amour et l’âme de votre âme ? Il me semble vous entendre dire avec le prophète : « mes larmes son ma nourriture du jour et de la nuit ! »

Ô Mère désolée ! Imprimez la cruelle Passion de votre Fils adorable si profondément dans mon esprit et dans mon cœur, que je pleure ce qui en fut la cause, et qui vous fit souffrir à vous-même un si long et cruel martyre.

Ainsi soit-il.
Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de la Sainte Mère.

VIII. Marie affligée et désolée de la perte de son peuple et de beaucoup d’autres âmes. (samedi saint après-midi)

Considère, ô mon âme ! Cette Mère de Douleurs qui connaît et apprécie mieux que personne le bienfait immense de la Rédemption des hommes, l’anéantissement auquel s’est soumis le Fils de Dieu en prenant la nature humaine, et les peines et souffrances sans nombre qu’il a enduré pour nous dans sa sainte Humanité.

Qui mieux que Marie a pu goûter et mesuré jusqu’au fond le calice fatal que l’Ange présenta à Jésus au jardin des olives ? Ô douleur sans pareille, souffrance inexprimable ! Marie voit qu’en même temps un nombre presque infini d’âmes ne profite pas de tant de grâces. Elle voit ce peuple, racheté au prix de tout le sang de l’Homme-Dieu, fouler de nouveau au pied ce sang adorable.

Le Calvaire a navré de douleurs le Cœur de Marie ; cependant elle a encore plus d’horreur des péchés par lesquels la plupart des chrétiens crucifient de nouveau son Fils. Voilà donc cette Vierge sainte réduite à verser plus de larmes sur les crimes des méchants que sur le crucifiement du Golgotha.

Mais si quelques âmes héroïques eussent consenti à souffrir toutes sortes de supplices, et même à se jeter à l’entrée de l’abîme infernal, pour en fermer l’entrée à tant de malheureuses victimes de l’aveuglement et du péché, quelles durent être les angoisses de Marie lorsqu’après avoir enfanté avec tant de douleurs, sur le Calvaire, une multitude innombrables d’élus à une nouvelle vie, elle les voit mépriser un bien si précieux et se précipiter vers leurs pertes éternelles ?

Ô mon Dieu ! Quelle affreuse pensée pour elle de prévoir que son cruel martyre sera inutile pour un si grande nombre et ne fera que tourner à leur plus grande ruine ! Ô ingratitude de l’homme ! Quels tourments tu infliges aux entrailles maternelles de cette Vierge affligée !

Prière

Ô tendre Mère du Sauveur ! ô Mère compatissante de tous les enfants d’Adam ! Il est impossible de compatir dignement au supplice de votre Cœur magnanime ! Ma Sainte Mère, quel sera mon sort ? Ferai-je partie des chrétiens malheureux, qui, après vous avoir causé dans leur enfantement tant de douleurs, au lieu de vous consoler en profitant de la Rédemption, augmenteront vos peines en se perdant ?

Ah ! De grâce, ne permettez pas que je grossisse le nombre de ces infortunés ; faites, au contraire, que je mette à profit le sang que Jésus a versé ! Il est vrai, j’ai tout à craindre de ma faiblesse ; mais je mets ma confiance dans la grâce de mon Sauveur, et dans votre toute-puissante intercession.

Souvenez-vous que, par votre entremise, Jésus est devenu mon frère aîné, et en vertu de son testament vous êtes devenue, sur le Calvaire, ma tendre mère. Souvenez-vous encore que, pour me donner la vie, vous avez consenti, au prix d’une douleur inexprimable, à livrer au fouet et à la mort votre Fils unique. Ô Mère secourable !

Ne m’abandonnez donc pas durant tout le cours de ma vie, et surtout au moment terrible de ma mort ! Faites que je sois pendant toute l’éternité l’objet de la miséricorde de Jésus et de la vôtre.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Gloria, en mémoire de la désolation de Sainte Mère

* * *

IX. La Vierge Marie et Jésus ressuscité

Après ces exercices, à l’aube du Dimanche, il convient de se réjouir avec la Très Sainte Vierge, que Jésus ressuscité la visita la première, comme on le croit pieusement.

À cet effet, on peut faire la prière suivante :

Ô glorieuse Vierge et très aimable Mère, ne vous affligez plus, vous avez assez pleuré, il est temps d’essuyer vos larmes : votre divin Fils est ressuscité. Le voilà rempli de majesté, de lumière, de beauté dans son visage, dans ses plaies, dans sa très sainte Âme, dans ses membres infiniment purs ; il a vaincu la mort, il a soumis l’enfer, il a détruit le péché.

La cour céleste, les saintes âmes des limbes, et toutes les créatures applaudissent à la triomphante Résurrection de l’Homme-Dieu. Vous qui êtes sa Mère, combien vous pouvez vous réjouir !

Au milieu de cette joie universelle, daignez Vierge Sainte, recevoir la mienne en ce jour d’allégresse ; obtenez-moi, je vous en supplie, la grâce tant désirée de briser les dures chaînes du péché et du monde, de surmonter les tentations de Satan et de ressusciter à la vie spirituelle et à l’amour de Jésus, en vous aimant toujours comme ma tendre Mère.

Ainsi soit-il.

Reine du Ciel, soyez dans l’allégresse, puisque Celui que vous avez eu le bonheur de porter dans votre sein est ressuscité, comme il l’avait dit.

Demandez pour nous à Jésus-Christ ressuscité que nous puissions recueillir les fruits de sa Résurrection.

***

Pour encourager et propager cette dévotion, Pie VII accorda l’indulgence :
par un rescrit en date du 25 février : indulgence plénière le jour de la communion pascale, pour tous les fidèles qui, depuis trois heures du soir le Vendredi Saint jusqu’au Samedi Saint à midi, emploieront une heure ou une demi-heure au moins à honorer la Mère désolée.
et un rescrit du 21 mars 1815 : 300 jours d’indulgence pour ceux qui pratiqueront cette dévotion les autres vendredis de l’année, depuis trois heures de l’après-midi jusqu’à l’aurore du dimanche suivant ; une indulgence plénière chaque mois, aux conditions ordinaires, s’ils pratiquent cet exercice toutes les semaines.

Je crois à la vie éternelle

Je crois à la vie éternelle

logo du Jubilé
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« Je crois à la vie éternelle » :  ainsi professe notre foi. L’espérance chrétienne trouve dans ces mots un pilier fondamental. Elle est en effet «la vertu théologale par laquelle nous désirons comme bonheur […] la Vie éternelle». [Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1817]

Le Concile œcuménique Vatican II affirme : « Lorsque manquent le support divin et l’espérance de la vie éternelle, la dignité de l’homme subit une très grave blessure, comme on le voit souvent aujourd’hui, et l’énigme de la vie et de la mort, de la faute et de la souffrance reste sans solution. Ainsi, trop souvent, les hommes s’abîment dans le désespoir ». [Constitution pastorale Gaudium et spes, n. 21.]

Nous, en revanche, en vertu de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, en regardant le temps qui passe, nous avons la certitude que l’histoire de l’humanité, et celle de chacun, ne se dirige pas vers une impasse ou un abîme obscur, mais qu’elle s’oriente vers la rencontre avec le Seigneur de gloire.

Vivons donc dans l’attente de son retour et dans l’espérance de vivre pour toujours en Lui. C’est dans cet esprit que nous faisons nôtre l’émouvante invocation des premiers chrétiens, par laquelle se termine l’Écriture Sainte : « Viens, Seigneur Jésus ! » ( Ap 22, 20).

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François

Entrez dans l’Espérance : N’AYEZ PAS PEUR ! Jean-Paul II

« Quand, le 22 octobre 1978, sur la place Saint-Pierre j’ai lancé : « N’ayez pas peur! », je ne pouvais évidemment pas savoir jusqu’où ces paroles nous entraîneraient, moi et l’Église. Le message qu’elles transmettaient venait bien plus de l’Esprit Saint, ce « consolateur » promis par le Seigneur Jésus à ses Apôtres, que de l’homme qui les prononçait. Au fil des années, j’ai eu maintes occasions de renouveler cet appel.

Pourquoi ne devons-nous pas avoir peur ? Parce que l’homme a été racheté par Dieu ! Quand j’ai prononcé ces mots sur la place Saint-Pierre, il m’apparaissait déjà clairement que ma première encyclique et tout mon pontificat devaient donner la priorité à la vérité sur la Rédemption. (…) La puissance de la Croix du Christ et de sa Résurrection est toujours plus grande que tout le mal dont l’homme pourrait et devrait avoir peur.

C’est ici qu’il faut revenir à la devise Totus Tuus. (…) Jasna Gora a fait irruption dans l’histoire de ma patrie au XVIIe siècle comme une sorte de «N’ayez pas peur ! » venu du Christ par la bouche de sa Mère. Quand, le 22 octobre 1978, j’ai reçu l’héritage romain du ministère de Pierre, cette expérience mariale vécue, sur ma terre polonaise, était déjà profondément inscrite dans ma mémoire.

« N’ayez pas peur ! » a dit le Christ aux Apôtres [Lc 24, 36] et aux femmes [Mt 28, 10] après sa Résurrection. Les textes évangéliques ne nous disent pas que Marie aurait, elle aussi, reçu cet encouragement. Forte de sa foi, « elle n’avait pas peur ». C’est l’expérience traversée par mon pays qui m’a, la première, fait comprendre comment Marie participe à la victoire du Christ.

J’ai aussi appris directement du cardinal Stefan Wyszynski,[1] que son prédécesseur, le cardinal August Hlond, avait prononcé avant de mourir cette parole prophétique : « La victoire, si elle vient, viendra par Marie »…

[1] Primat de Pologne, démis de ses fonctions et emprisonné par le pouvoir communiste au lendemain de la seconde guerre mondiale. Après la mort de Staline, il est libéré et reprend ses fonctions. II meurt peu après l’élévation de son fils spirituel, Karol Wojtyla, sur le siège de Pierre.

Au cours de mon ministère pastoral en Pologne, j’ai été témoin de l’accomplissement de cette parole.

Une fois élu Pape, confronté aux problèmes de l’Église entière, cette intuition, cette conviction m’a toujours habité : dans cette dimension universelle aussi, la victoire, si elle venait, serait remportée par Marie. Le Christ vaincra par Marie. Il veut qu’elle soit associée aux victoires de l’Église, dans le monde d’aujourd’hui et dans celui de demain.

J’en étais donc intimement persuadé, même si à l’époque j’ignorais presque tout de Fatima. Je pressentais seulement qu’il y avait là une certaine continuité, de La Salette à Fatima en passant par Lourdes, sans oublier, dans un passé plus lointain, notre Jasna Gora de Pologne.

Et puis le 13 mai 1981 est arrivé. Quand j’ai été atteint par la balle de mon agresseur sur la place Saint-Pierre, je ne me suis pas rendu compte immédiatement que nous fêtions justement l’anniversaire du jour où Marie était apparue aux trois enfants de Fatima, au Portugal, pour leur transmettre les messages qui, alors que la fin de ce siècle approche, se révèlent sur le point d’être pleinement confirmés.

Lors d’un tel événement, le Christ n’a-t-il pas encore une fois prononcé son « N’ayez pas peur ! » ? N’a-t-il pas répété à cette occasion son message pascal à l’intention du Pape, de l’Église et, au-delà, à l’attention de toute la famille humaine ? »

Exemples d’espérance dans les Évangiles

I. Rien ne montre plus sensiblement combien l’espérance est par elle-même agréable à Dieu, et qu’elle peut tout obtenir de sa bonté, que les exemples que nous présente l’Évangile .

Quel mérite remarquons-nous dans ce nombre prodigieux de toutes sortes de personnes, qui se sont adressées à Jésus-Christ, pour obtenir de sa bonté différentes grâces ? Jésus-Christ, pour nous exciter à recourir à lui avec une entière confiance dans tous nos différents besoins, ne relève en eux que le mérite de leur foi et de leur confiance .

Votre foi vous a sauvé. C’est ce qu’il avait coutume de leur dire ; c’est-à-dire, votre confiance vous a sauvés : car c’est ce que ce terme de foi signifie ordinairement dans l’Évangile ; et il y a même des endroits où l’on ne peut lui donner d’autre sens.

Ce n’est pas que plusieurs n’eussent d’autres dispositions ; mais Jésus-Christ, par des raisons dignes de sa tendresse pour nous, n’a point jugé à propos de les relever ; il attribue toujours à leur confiance les grâces qu’il leur accordait avec tant de bonté, parce qu’il pensait à exciter et à animer notre confiance en récompensant la leur.

Il voulait nous faire comprendre combien la confiance en sa bonté est agréable à ses yeux ; qu’il n’y a pas de grâces qu’elle n’obtienne de lui ; que c’est un trésor inépuisable de toute sorte de biens, puisqu’aucun ne lui est refusé, et que tout est possible à celui qui croit et qui espère.

II . C’est encore cette seule disposition que Jésus -Christ demanda expressément à cet heureux paralytique, dont il guérit l’âme avant de guérir son corps, en lui accordant la rémission de ses péchés : Mon fils, ayez confiance, lui dit-il (Matt. 9,  2 ), vos péchés vous sont remis.

Il est vrai que Jésus-Christ a jugé à propos de relever en termes exprès la grandeur de l’amour de cette heureuse pécheresse, qui est devenue aussi fameuse dans l’univers par sa pénitence, qu’elle l’avait été dans sa ville par sa vie déréglée.

Mais Jésus-Christ après avoir dit à Simon le pharisien et à tous les assistants que ( Luc 7, 47) plusieurs péchés étaient remis à cette femme, parce qu’elle avait beaucoup aimé, n’oublie pas de relever bientôt après le mérite de sa foi et de sa confiance, en disant à cette sainte pénitente ( Luc 7, 50 ) : Votre foi, ou votre confiance vous a sauvée : allez en paix.

III. Quel mérite trouvons-nous encore dans ce pécheur crucifié avec Jésus-Christ ? il reconnaît ses crimes ; il confesse qu’il avait été condamné très-justement au supplice de la Croix. Celui qui pour les mêmes crimes avait été aussi condamné au même supplice, et qui était crucifié à l’autre côté de Jésus-Christ, en pouvait dire autant.

Mais le premier invoque et prie Jésus-Christ, il demande miséricorde : l’horreur de ses crimes, qui sont présents à son esprit, la vue de la mort qu’il voit proche, l’impuissance entière où il se trouve de se préparer au jugement de Dieu par de bonnes œuvres, rien de tout cela ne l’empêche d’espérer miséricorde ; et lorsque tout le reste lui manque, son espérance en la miséricorde de Jésus-Christ, lui tient lieu de tout ce qui lui manquait.

Que de raisons spécieuses en apparence auraient pu le persuader qu’il n’était plus temps de rien faire, que son salut était désespéré! mais au lieu de raisonner il espéra, et trouva dans son espérance le salut et la vie.

Jésus-Christ va au-delà de ses espérances ; il n’avait rien demandé à Jésus-Christ, sinon de se souvenir de lui quand il serait entré dans son royaume ; et Jésus-Christ lui déclare que dès ce jour-là même il serait avec lui dans son royaume, dans le Paradis.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la Veillée Pascale

Dieu qui fais resplendir cette nuit très sainte par la gloire de la résurrection du Seigneur, ravive en ton Église l’esprit filial que tu lui as donné, afin que, renouvelés dans notre corps et notre âme, nous soyons tout entiers à ton service. Par Jésus Christ.

Avec ces offrandes, Seigneur, reçois les prières de ton peuple : fais que le sacrifice inauguré dans le mystère pascal nous procure la guérison éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur

Le Christ, notre agneau pascal, a été immolé.
Célébrons donc la fête en partageant le pain de la Pâque,
un pain non fermenté : signe de droiture et de vérité, alléluia. (cf. 1 Co 5, 7-8)

Pénètre-nous, Seigneur, de ton esprit de charité, afin que soient unis par ton amour ceux que tu as nourris du sacrement pascal. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Ancrés dans l’espérance

Ancrés dans l’espérance

logo du Jubilé
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L’espérance forme, avec la foi et la charité, le triptyque des “vertus théologales” qui expriment l’essence de la vie chrétienne (cf. 1 Co 13, 13 ; 1 Th 1, 3). Dans leur dynamisme inséparable, l’espérance est celle qui, pour ainsi dire, oriente, indique la direction et le but de l’existence croyante. C’est pourquoi l’apôtre Paul nous invite : « Ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière » (Rm 12, 12).

Oui, nous devons “déborder d’espérance” (cf. Rm 15, 13) pour témoigner de manière crédible et attrayante de la foi et de l’amour que nous portons dans notre cœur ; pour que la foi soit joyeuse, la charité enthousiaste ; pour que chacun puisse donner ne serait-ce qu’un sourire, un geste d’amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit, en sachant que, dans l’Esprit de Jésus, cela peut devenir une semence féconde d’espérance pour ceux qui la reçoivent.

Mais quel est le fondement de notre espérance ? Pour le comprendre, il est bon de s’arrêter sur les raisons de notre espérance (cf. 1 P 3, 15).

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François

rôle particulier de Marie

a- Le culte de la Sainte Vierge

971 « Toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1,48) : « La piété de l’Église envers la Sainte Vierge est intrinsèque au culte chrétien » (MCU 56). La sainte Vierge « est légitimement honorée par l’Église d’un culte spécial. Et de fait, depuis les temps les plus reculés, la bienheureuse Vierge est honorée sous le titre de ‘Mère de Dieu’ ; les fidèles se réfugient sous sa protection, l’implorant dans tous leurs dangers et leurs besoins …

Ce culte … bien que présentant un caractère absolument unique ; il n’en est pas moins essentiellement différent du culte d’adoration qui est rendu au Verbe incarné ainsi qu’au Père et à l’Esprit Saint ; il est éminemment apte à le servir » (LG 66) ; il trouve son expression dans les fêtes liturgiques dédiées à la Mère de Dieu (cf. SC 103) et dans la prière mariale, telle le Saint Rosaire, « abrégé de tout l’Évangile » (cf. MCU 42).

1172 « En célébrant le cycle annuel des mystères du Christ, la sainte Église vénère avec un particulier amour la bienheureuse Marie, Mère de Dieu, qui est unie à son Fils dans l’œuvre du salut par un lien indissoluble. En Marie, l’Eglise admire et exalte le fruit le plus excellent de la rédemption, et, comme dans une image très pure, elle contemple avec joie ce qu’elle-même désire et espère être tout entière » (SC 103).

b- Marie est notre Mère dans l’ordre de la grâce

967 (…) la Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi et de la charité, sans oublier l’espérance. (…)

968 Mais son rôle par rapport à l’Église et à toute l’humanité va encore plus loin. « Elle a apporté à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareil par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère » (LG 61).

969 « A partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation et qu’elle maintint dans sa fermeté sous la Croix, cette maternité de Marie dans l’économie de la grâce se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus.

En effet, après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel… C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Eglise sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, de médiatrice » (LG 62).

Abraham n’a pas seulement été constitué “exemple et patron, mais aussi cause de bénédiction”, ainsi Marie a été constituée par Dieu cause et médiatrice de bénédictions pour toutes les générations. Pas seulement “exemple” mais aussi “cause de salut pour tout le genre humain”. Au pied de la croix, Marie est devenue pour nous “mère dans l’ordre de la grâce” (LG 61).

C’est pourquoi, comme les israélites, au moment de l’épreuve, se tournaient vers Dieu en disant : “Souviens-toi d’Abraham, notre Père !” (Ex 32, 13 ; Dt 9, 27 ; Tb 4, 12), nous pouvons maintenant nous tourner vers lui, en disant : “Souviens-toi de Marie, notre Mère !” et comme ceux-ci disaient : “Ne retire pas de nous ta miséricorde, pour l’amour d’Abraham, ton ami” (Dn 3, 35), nous pouvons lui dire : “Ne retire pas de nous ta miséricorde, pour l’amour de Marie, ton amie !” »).

970 « Le rôle maternel de Marie à l’égard des hommes n’offusque cependant et ne diminue en rien l’unique médiation du Christ : il en manifeste au contraire la vertu. Car toute influence salutaire de la part de la bienheureuse Vierge … découle de la surabondance des mérites du Christ ; elle s’appuie sur sa médiation, dont elle dépend en tout et d’où elle tire toute sa vertu » (LG 60). « Aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même plan que le Verbe incarné et rédempteur.

Mais tout comme le sacerdoce du Christ est participé sous formes diverses, tant par les ministres que par le peuple fidèle, et tout comme l’unique bonté de Dieu se répand réellement sous des formes diverses dans les créatures, ainsi l’unique médiation du Rédempteur n’exclut pas, mais suscite au contraire une coopération variée de la part des créatures, en dépendance de l’unique source » (LG 62).

c- La consécration à Jésus par Marie

C’est pour cela que l’on peut se consacrer à Jésus par Marie. De toute façon, il ne faut pas trop s’inquiéter dans le sens où Marie ne retient rien pour elle. Du fait de son Immaculée Conception, elle est parfaitement transparente et n’arrête rien à elle.

D’après le Catéchisme de l’Église Catholique

Le sentiment de notre indignité relève encore le prix de notre Espérance.

*I. Le sentiment de notre pauvreté et de notre indignité ne diminue point, mais relève au contraire le prix de notre espérance.

Moins Dieu trouve de disposition en nous, plus il lui revient de gloire : c’est la grandeur et la gloire de Dieu de ne trouver dans l’homme d’autre fondement de sa miséricorde que la misère de l’homme.

*II. O que le Prophète était bien instruit de ces vérités ! partout nous voyons qu’il se fait un mérite de l’aveu et du sentiment de sa pauvreté et de ses misères, pour s’adresser à Dieu avec confiance. Délivrez-moi, Seigneur, parce que je suis pauvre et dans l’indigence (Ps. 108, 21) ; pour moi je suis pauvre et dans l’indigence, et le Seigneur prend soin de moi : Mon Dieu, ne tardez point davantage (Ps, 39. 23) .

Et c’est ce qu’il ne se lasse point de répéter dans ses Psaumes : Que les pauvres voient ceci, et qu’ils se réjouissent, parce que le Seigneur a exaucé les pauvres (Ps, 68, 37); il aura compassion de celui qui est pauvre et dans l’indigence, et il sauvera les âmes des pauvres (Ps.71, 18).

Imitons ce Prophète, adressons-nous à Dieu dans l’humble sentiment de nos misères, invoquons-le avec confiance dans le temps de l’affliction ; et nous l’honorerons. Invoquez-moi dans le jour de l’affliction, je vous délivrerai et vous m’honorerez (Ps. 49, 16).

Ne nous lassons point d’admirer la bonté ineffable de Dieu, qui nous invite en mille manières, et nous presse d’espérer en lui, et de l’invoquer dans tous nos besoins, et qui veut bien nous en faire un mérite, et y attacher sa gloire, comme s’il y avait quelque intérêt : le moyen de résister à des invitations si pressantes et si touchantes !

Allez donc à lui ; car le Seigneur vous attend pour vous faire miséricorde, parce qu’il fera sa gloire de vous pardonner ; il vous fera certainement miséricorde. Heureux donc tous ceux qui l’attendent et qui espèrent en lui (Isaïe 30, 18.19).

P. Gaud

Prière du Jubilé 2025

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières du Vendredi Saint

Seigneur, nous savons que tu aimes sans mesure, toi qui n’as pas refusé ton propre Fils mais qui l’as livré pour sauver tous les hommes; aujourd’hui encore, montre-nous ton amour : nous voulons suivre le Christ qui marche librement vers sa mort; soutiens-nous comme tu l’as soutenu, et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque. Lui qui règne pour les siècles des siècles.

Seigneur notre Dieu, par la passion du Christ, tu as détruit la mort héritée du premier péché, la mort qui tenait l’humanité sous sa loi; accorde-nous d’être semblables à ton Fils : du fait de notre nature, nous avons dû connaître la condition du premier homme qui vient de la terre; sanctifie-nous par ta grâce pour que nous connaissions désormais la condition de l’homme nouveau qui appartient au ciel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Le peuple répond : Amen.

Dieu de puissance et de miséricorde, toi qui nous as renouvelés par la mort et la résurrection de ton Christ, entretiens en nous l’œuvre de ton amour; que notre communion à ce mystère consacre notre vie à ton service.  Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Que ta bénédiction, Seigneur, descende en abondance sur ton peuple qui a célébré la mort de ton Fils dans l’espérance de sa propre résurrection : accorde-lui pardon et réconfort, augmente sa foi, assure son éternelle rédemption. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.