Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la vraie porte qui conduit au salut

Lors de l’audience générale de ce mercredi 10 août 2016, tenue en salle Paul VI, le Pape François a repris sa série de catéchèses sur la miséricorde, en cette Année jubilaire. Pour cette 25e méditation, le Pape est revenu sur la résurrection du fils de la veuve de Naïm. Un épisode raconté au chapitre 7 de l’Évangile de saint Luc. Le Pape a expliqué que c’est la douleur de cette maman qui a provoqué ce miracle, car Jésus s’était ému de la douleur de cette femme, qui avait perdu son mari et qui devait maintenant affronter la mort de son fils.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 août 2016


 

Dans le récit du miracle que nous avons entendu, nous voyons la miséricorde et la tendresse immenses de Jésus. Il est bouleversé à la vue de cette veuve qui allait enterrer son fils unique, et cette compassion le guide dans son action envers elle. Cette femme en larmes est entrée dans le cœur de Jésus ! Soyons certains que le Seigneur se fait proche également de chacun de nous, pour nous offrir sa parole consolatrice : ne pleure pas ! Nous aussi, en franchissant la Porte Sainte, nous trouvons la miséricorde de Dieu qui nous dit, comme au garçon qui était mort : lève-toi ! Sa parole puissante nous fait revivre, elle donne espérance et ouvre la vision d’une vie qui va au-delà de la souffrance et de la mort. Dans le secours miséricordieux de Jésus paraît toute la grâce de Dieu qui va à la rencontre de son peuple. Il est la vraie porte qui conduit au salut.

En franchissant la porte sainte, nous nous approchons du cœur miséricordieux de Jésus avec confiance ; il a compassion de chacun d’entre nous et renouvelle notre vie.

Que Dieu vous bénisse !

Et à la fin de l’audience le Pape François est revenu quelques instants sur la figure de saint Dominique, dont c’était lundi la mémoire liturgique. Dans cette année du huitième centenaire de l’Ordre des dominicains, le Pape a rappelé que la figure de saint Dominique doit être aussi une source d’inspiration pour les laïcs :

«Que la parole illuminée de ce Grand Saint vous stimule tous, chers jeunes, à écouter et à vivre les enseignements de Jésus ; que sa force intérieure vous soutienne, chers malades, dans les moments inconfortables, et que son dévouement apostolique vous rappelle, chers nouveaux époux, l’importance de l’éducation chrétienne dans votre famille.»

 


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une veillée d’attente active

Attendre la vie éternelle « ne nous dispense pas de l’engagement pour rendre le monde plus juste et plus habitable », a dit le pape François ce dimanche 7 août 2016. Lors de l’angélus place Saint-Pierre, il a invité les croyants à « agir pour améliorer les conditions de la vie terrestre, spécialement des frères les plus faibles. »

« Ne pas mettre sa confiance dans les biens éphémères, à se servir des choses sans attachement ni égoïsme, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention aux autres. »

La vie est « une veillée d’attente active » pour l’éternité, qui demande d’être « prêts, éveillés et engagés au service des autres ». Et le pape a mis en garde contre la tentation de se croire « maîtres de la vie des autres », source de « tant d’injustices, de violences et de méchancetés quotidiennes . »

 

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 7 août 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans la page de l’Évangile du jour (Lc 12,32-48), Jésus parle à ses disciples de l’attitude à assumer en vue de la rencontre finale avec Lui, et explique comment l’attente de cette rencontre doit pousser à une vie riche de bonnes œuvres. Il dit entre autres : « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. » (v. 33). C’est une invitation à valoriser l’aumône comme œuvre de miséricorde, à ne pas mettre sa confiance dans les biens éphémères, à utiliser les choses sans attachement ni égoïsme, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention aux autres, la logique de l’amour. Nous pouvons être si attachés à l’argent, avoir tant de choses, mais à la fin nous ne pouvons pas les emporter avec nous. Souvenez-vous que “le linceul n’a pas de poche”.

L’enseignement de Jésus poursuit avec trois brèves paraboles sur le thème de la vigilance. C’est important : la vigilance, être attentifs, être vigilants dans la vie. La première est la parabole des serviteurs qui attendent dans la nuit le retour du maître. « Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. » (v. 37): c’est la béatitude où l’on attend le Seigneur avec foi, où l’on se tient prêts, en attitude de service. Il se fait présent chaque jour, il frappe à la porte de notre cœur. Et celui qui ouvrira sera bienheureux, car il aura une grande récompense : en effet le Seigneur même se fera serviteur de ses serviteurs – c’est une belle récompense –, lors du grand banquet de son Royaume il viendra Lui-même les servir. Avec cette parabole, se déroulant la nuit, Jésus présente la vie comme une veillée d’attente active, qui introduit au jour lumineux de l’éternité. Pour pouvoir y accéder il faut être prêts, éveillés et engagés au service des autres, dans la perspective consolante que, “au-delà”, ce ne sera plus nous qui servirons Dieu, mais Lui-même qui nous accueillera à sa table. A bien y penser, cela arrive chaque fois que nous rencontrons le Seigneur dans la prière, ou dans le service des pauvres, et surtout dans l’Eucharistie, où Il prépare un banquet pour nous nourrir de sa Parole et de son Corps.

La seconde parabole a comme image la venue imprévisible du voleur. Cela exige une vigilance ; en effet Jésus exhorte : « Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » (v. 40). Le disciple est celui qui attend le Seigneur et son Règne. L’Évangile éclaircit cette perspective avec la troisième parabole : l’administrateur d’une maison après le départ du maître. Dans le premier tableau, l’administrateur suit fidèlement ses devoirs et reçoit la récompense. Dans le second tableau, l’administrateur abuse de son autorité et frappe les serviteurs, et pour cela, au retour imprévu du maître, sera puni. Cette scène décrit une situation fréquente aussi de nos jours : tant d’injustices, de violences et de méchancetés quotidiennes naissent de l’idée de nous comporter comme des maîtres de la vie des autres. Nous avons un seul maître qui n’aime pas se faire appeler “maître” mais “Père”. Nous sommes tous serviteurs, pécheurs et fils : Il est l’unique Père.

Jésus aujourd’hui nous rappelle que l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement pour rendre le monde plus juste et plus habitable. Au contraire, notre espérance de posséder le Royaume dans l’éternité nous pousse à œuvrer pour améliorer les conditions de la vie terrestre, spécialement des frères les plus faibles. Que la Vierge Marie nous aide à être des personnes et des communautés non aplaties sur le présent, ou, pire, nostalgiques du passé, mais tendues vers l’avenir de Dieu, vers la rencontre avec Lui, notre vie et notre espérance.

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rester en tenue de service

lampe alluméeLa liturgie de ce XIXe dimanche du temps ordinaire nous prépare, d’une certaine façon, à la solennité de l’Assomption de Marie au ciel, que nous célébrerons  le 15  août  prochain. En effet, celle-ci est entièrement tournée vers l’avenir, vers le ciel, où la Sainte Vierge nous a précédés dans la joie du paradis. En poursuivant le message de dimanche dernier, la page évangélique invite de manière particulière les chrétiens à se détacher des biens matériels en grande partie illusoires, et à accomplir fidèlement leur devoir en se tournant  constamment vers le haut. Le croyant demeure éveillé et vigilant pour être prêt à accueillir Jésus lorsqu’il viendra dans sa gloire. A travers des exemples tirés de la vie quotidienne, le Seigneur exhorte ses disciples, c’est-à-dire nous, à vivre dans cette disposition intérieure comme ces serviteurs de la parabole, qui attendent le retour de leur maître. « Bienheureux ces serviteurs – dit-il – que le maître en arrivant trouvera en train de veiller » (Lc 12, 37). Nous devons donc veiller, en priant et en faisant le bien.

C’est vrai, nous sommes tous de passage sur terre, comme nous le rappelle à juste titre la seconde Lecture de la liturgie d’aujourd’hui, tirée de la Lettre aux Hébreux. Elle nous présente Abraham en habit de pèlerin, comme un nomade qui vit sous une tente et s’arrête dans une région étrangère. C’est la foi qui le guide. « Par la foi – écrit l’Auteur sacré – Abraham obéit à l’appel de partir vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait (He 11, 8). Son véritable but était, en effet, « la ville pourvue de fondations dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (11, 10). La ville à laquelle il est fait référence, n’est pas dans ce monde, mais c’est la Jérusalem céleste, le paradis. La première communauté chrétienne était bien consciente de cela, et se considérait ici-bas comme « étrangers et voyageurs » et appelait ses centres d’habitation dans les villes des « paroisses », ce qui signifie précisément colonies d’étrangers [en grec pàroikoi] (cf. 1 P 2, 11). De cette façon, les premiers chrétiens manifestaient la caractéristique la plus importante de l’Église, qui est précisément la tension vers le ciel. La liturgie de la Parole de ce jour veut donc nous inviter à penser « à la vie du monde qui viendra » comme nous le répétons chaque fois que nous faisons notre profession de foi à travers le Credo. Une invitation à passer notre existence de façon sage et prévoyante, à considérer attentivement notre destin, c’est-à-dire les réalités que nous appelons ultimes : la mort, le jugement dernier, l’éternité, l’enfer et le Paradis. Et ainsi, nous assumons notre responsabilité pour le monde et nous construisons un monde meilleur.

Je vous encourage, comme nous y invite l’Évangile de ce jour, à « rester en tenue de service », vigilants dans l’espérance, enracinés dans la foi au Christ Sauveur et témoignant de sa charité à tous vos frères.

Que la Vierge Marie, qui veille sur nous du ciel, nous aide à ne pas oublier qu’ici, sur terre, nous sommes seulement de passage, et qu’elle nous enseigne à nous préparer à rencontrer Jésus, « assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts ».

BENOÎT XVI – ANGÉLUS, Castel Gandolfo, dimanche 12 août 2007

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