Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Jeune homme je te l’ordonne lève-toi

Aujourd’hui, deux cortèges se rencontrent. Un cortège qui accompagne la mort, et un autre qui accompagne la vie. Une pauvre veuve, suivie par ses familiers et amis, amenait son fils au cimetière et soudainement, voit la multitude qui allait avec Jésus. Les deux cortèges se croisent et s’arrêtent, et Jésus dit à la mère qui allait enterrer son fils: «Ne pleure pas» (Lc 7,13). Tous les regards se posent sur Jésus, qui ne demeure pas indifférent à la douleur et à la souffrance de cette pauvre mère, sinon au contraire, qui sent la compassion et rend la vie à son fils. C’est que croiser Jésus, c’est trouver la vie, ce qu’il dit de lui-même: «Je suis la résurrection et la vie» (Jn 11,25).

Avec la lecture du fragment de l’Évangile qui nous parle de la résurrection du jeune de Naïm, on pourrait insister à nouveau sur la divinité de Jésus, en disant que seulement Dieu peut rendre la vie à un jeune; mais aujourd’hui je préfèrerais mettre en évidence son humanité, pour que nous ne voyons pas Jésus comme un être lointain, comme un personnage tant différent à nous, ou comme quelqu’un si excessivement important qui ne nous inspire pas la confiance que peut nous inspirer un bon ami.

Les chrétiens doivent apprendre à imiter Jésus. Nous devons demander à Dieu qu’il nous donne la grâce d’être Christ pour les autres. Si seulement tous ceux qui nous voyaient pouvaient contempler une image de Jésus sur la terre! Qui voyait Saint François d’Assis, par exemple, voyait l’image vivante de Jésus. Les saints sont ceux qui portent Jésus dans leurs paroles et leurs œuvres et imitent sa façon d’agir et sa bonté. Notre société a soif de saint et tu peux être l’un deux dans ton entourage.

Abbé SERRA i FONTANET

Jésus Bon Pasteur

Le bon PasteurC’était la dernière étape du Jubilé des prêtres : en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, le Pape François a présidé une concélébration eucharistique ce vendredi 3 juin dans la matinée, place Saint-Pierre, devant 6000 prêtres venus du monde entier et une petite foule de fidèles. Ce fut une nouvelle occasion pour lui de brosser le portrait idéal du prêtre selon le cœur de Jésus et de lancer quelques mises en garde. Le prêtre « n’est pas un comptable de l’esprit. » « Gare aux pasteurs qui privatisent leur ministère. »

Le Pape François brosse le portrait d’un prêtre qui, comme le Bon Pasteur, cherche la brebis perdue, sans délai, sans avoir peur de s’aventurer hors du pâturage et hors des horaires de travail. « Le cœur qui cherche ne privatise pas les temps et les espaces, il n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité, et il n’exige jamais de ne pas être dérangé. » Le pasteur selon le cœur de Dieu ne défend pas ses propres aises, il n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation ; au contraire, sans craindre les critiques, il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur, d’être calomnié comme Lui. Il ne demande pas qu’on lui paie ses heures supplémentaires.

Le Souverain Pontife met en garde contre les multiples initiatives qui remplissent le ministère sacerdotal : catéchèse, liturgie, charité, engagements pastoraux et administratifs. Il ne faudrait surtout pas que cela pousse le prêtre à perdre de vue la question fondamentale : où est fixé mon cœur, quel trésor cherche-t-il ? Le cœur du prêtre n’est pas replié sur lui-même, il est tourné vers Dieu et vers les frères. Ce n’est plus « un cœur instable », qui se laisse attirer par la suggestion du moment ou qui va çà et là en cherchant des consensus et de petites satisfactions.

Être proche des autres

Le prêtre est un pasteur, non un inspecteur du troupeau. Il est obstiné dans le bien. Pour cela, non seulement il tient les portes ouvertes, mais il sort à la recherche de celui qui ne veut plus entrer par la porte. Le prêtre ne jette jamais l’éponge ; il trouve parce qu’il prend des risques et parce qu’il ne se laisse pas décourager par les déceptions et les difficultés.

Le prêtre du Christ ne doit pas choisir ses propres projets, mais être proche des gens concrets que Dieu, par l’Église, lui a confiés. Personne n’est exclu de son cœur, de sa prière et de son sourire. Et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Il tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins. Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles.

Enfin, la joie de Jésus Bon Pasteur n’est pas une joie pour soi, mais c’est une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour. Il est transformé par la miséricorde qui donne gratuitement. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : la dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu. Enfin, malgré leurs limites et leurs péchés, les prêtres ont la certitude d’être choisis et aimés.

troisième méditation sur la miséricorde

Le Pape François a poursuivi et conclu sa série de méditations sur la miséricorde, ce jeudi en fin d’après-midi à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, en s’arrêtant cette fois sur les œuvres de miséricorde, qu’il a présentées comme étant très liées aux «sens spirituels». «En priant nous demandons la grâce de « sentir » et de « goûter » l’Évangile, de telle sorte qu’il nous rende sensibles à la vie.»

C’est notamment dans le service des pauvres que se vit une expérience sensible de ce chemin de fidélité évangélique :  «Dans l’Église nous avons eu et nous avons beaucoup de choses pas très bonnes, et beaucoup de péchés, mais quant au service des pauvres à travers les œuvres de miséricorde, en tant qu’Église nous avons toujours suivi l’Esprit, et nos saints l’ont fait de manière très créative et efficace. L’amour des pauvres a été le signe, la lumière qui fait que les personnes glorifient le Père. Nos gens apprécient ceci : le prêtre qui prend soin des plus pauvres, des malades, qui pardonne aux pécheurs, qui enseigne et corrige avec patience.» À l’inverse, l’argent corrompt les prêtres et leur fait perdre «la richesse de la miséricorde».

Plutôt que de faire quelques efforts ponctuels, il faut «laisser Dieu nous faire miséricorde dans tous les domaines de notre vie» et «être miséricordieux envers les autres dans tout notre agir. Pour nous, prêtres et évêques, qui administrons les sacrements, baptisant, confessant, célébrant l’Eucharistie… la miséricorde est la manière de changer toute la vie du peuple de Dieu en sacrement. Etre miséricordieux ce n’est pas seulement une manière d’être mais la manière d’être», a dit le Pape François, s’appuyant une nouvelle fois sur l’exemple de son bienheureux compatriote argentin, le curé Brochero.

«Par nos œuvres, notre peuple sait que nous comprenons sa souffrance» a poursuivi le Pape, citant le document de l’épiscopat latino-américain signé à Aparecida en 2007.

Se disant ému par le passage de la rencontre entre Jésus et la femme adultère, le Pape a mis en évidence les espaces que le Christ laisse à cette femme pour se reconstruire. «Le Seigneur, en lui disant « ne pèche plus », non seulement lui dégage la voie, mais aussi la met en mouvement, pour qu’elle cesse d’être ‘‘objet’’ du regard d’autrui, pour qu’elle soit protagoniste.»

Mettant en évidence le fait que les prêtres doivent être à la fois «signes» et «instruments» de la miséricorde de Dieu, le Pape est aussi revenu sur l’importance du sacrement de la réconciliation, faisant remarquer que les bons confesseurs doivent être toujours disponibles, et ne doivent pas faire peur aux fidèles en leur posant des questions trop indiscrètes ou impudiques.

Il a par ailleurs rappelé la nécessité de «faire des œuvres, d’institutionnaliser, de créer une culture de la miséricorde. En nous mettant à l’œuvre, nous sentons immédiatement que c’est l’Esprit qui suscite et fait avancer ces œuvres. La joie de nous sentir des ‘‘serviteurs inutiles’’, que le Seigneur bénit par la fécondité de sa grâce, et que lui-même en personne fait asseoir à sa table et à qui il sert l’Eucharistie, est une confirmation que nous travaillons à ses œuvres de miséricorde.»

«En tant que prêtres, demandons deux grâces au Bon Pasteur, celle de savoir nous laisser guider par le sensus fidei de notre peuple fidèle, et aussi par son « sens du pauvre ». Ces deux sens sont en lien avec son « sensus Christi », avec l’amour et la foi que notre peuple a pour Jésus.»

Le Saint Père a conclu sa méditation en appelant à prier «’l’Âme du Christ’, qui est une belle prière pour demander miséricorde au Seigneur venu dans la chair ; qu’il nous fasse miséricorde avec son Corps et son Âme mêmes. Demandons-lui de nous faire miséricorde ainsi qu’à son peuple ; à son Âme nous demandons : ‘‘sanctifie-nous’’ ; nous supplions son Corps : ‘‘sauve-nous’’ ; nous demandons à son sang : ‘‘enivre-nous’’ ; délivre-nous de toute autre soif qui ne soit pas de toi. Demandons à l’eau de son côté : ‘‘lave-nous’’, nous implorons sa passion : ‘‘réconforte-nous’’ ; console ton peuple, Seigneur crucifié, dans tes plaies, nous t’en supplions : ‘‘cache-nous’’… Ne permets pas, Seigneur, que ton peuple soit séparé de toi. Que rien ni personne ne nous sépare de ta miséricorde, qui nous protège contre les pièges de l’ennemi malin. Ainsi, nous pourrons chanter les miséricordes du Seigneur avec tous tes saints quand tu nous rappelleras à toi.»