Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Unité – septième jour TÉMOIGNAGE

« Donne-moi à boire » (Jn 4, 10)

Nb 20, 1-11 Les Israélites de Meriba
Ps 119, 10-20 Je n’oublie pas ta parole
Rm 15, 2-7 Que Dieu… vous donne d’être bien d’accord entre vous
Jn 4, 7-15 Donne-moi à boire

Les chrétiens devraient avoir la certitude que la rencontre et l’échange avec les autres, même s’ils appartiennent à une autre tradition religieuse, peut nous transformer et nous aider à atteindre les profondeurs du puits. Apprendre à connaître ceux qui nous sont étrangers en désirant puiser de l’eau de leur puits nous fait découvrir « les merveilles de Dieu » que nous proclamons.

Dans le désert, le peuple de Dieu était sans eau et Dieu envoya Moïse et Aaron pour faire jaillir de l’eau du rocher. De la même manière, Dieu répond souvent à nos besoins à travers les autres. Quand nous implorons le Seigneur, comme la Samaritaine quand elle dit à Jésus « Seigneur, donne-moi cette eau », peut-être a-t-il déjà exaucé nos prières en plaçant entre les mains de notre prochain ce que nous lui demandons. Et donc, nous devons nous tourner vers lui et lui dire : « Donne-moi à boire ».

Il arrive que la réponse à nos besoins se trouve déjà dans la vie et la bienveillance des personnes qui nous entourent. Les Guarani, population amérindienne vivant au Brésil, nous enseignent que dans leur langue, il n’existe aucun mot équivalent à celui de « religion » qui soit séparé du reste de la vie. L’expression habituellement employée signifie littéralement « notre bonne manière d’être » (« ñande reko katu »). Cette expression se réfère à l’ensemble du système culturel qui englobe également la religion. Celle-ci fait donc partie du système culturel des Guarani, exactement de la même manière que leur mode de penser ou d’être (teko). Elle concerne tout ce qui peut améliorer la communauté ou contribuer à son développement et conduit à cette « bonne manière d’être » (teko katu). Le peuple des Guarani nous rappelle ainsi qu’au tout début, le christianisme était appelé « La Voie » (Ac 9, 2). « La Voie », la « bonne manière d’être » pour les Guarani, est la façon dont Dieu rend harmonieux tout ce qui constitue notre vie.

Questions
1. En quoi votre compréhension et votre expérience de Dieu ont-elles été enrichies par la rencontre avec d’autres chrétiens ?
2. Dans la région du monde où vous vivez, que peuvent apprendre les Communautés chrétiennes de la sagesse indigène ou des autres traditions religieuses ?

Prière
Seigneur, toi qui es la vie,
toi qui prends soin de toute la création
et nous appelle à œuvrer pour la justice et la paix,
fais que notre sécurité ne dépende pas des armes mais du respect.
Fais que notre force ne soit pas celle de la violence mais de l’amour.
Fais que notre richesse ne repose pas sur l’argent mais sur le partage.
Fais que notre chemin ne soit pas celui de l’ambition mais celui de la justice.
Fais que notre victoire ne soit pas le fruit de la vengeance mais du pardon.
Fais que notre unité ne se réalise pas dans la recherche du pouvoir
mais dans l’humble témoignage pour faire ta volonté.
Accueillants et confiants, puissions-nous défendre la dignité de toute la création
en partageant aujourd’hui et toujours le pain de la solidarité,
de la justice et de la paix.
Nous te le demandons au nom de ton Fils Jésus, notre frère,
victime de la violence des hommes, qui, du haut de sa croix, nous pardonna à tous.
Amen.

(Adaptation d’une prière composée pour une conférence œcuménique au Brésil appelant à l’abolition de la pauvreté, la justice représentant la première étape sur le chemin de la paix)

Le pardon de Dieu n’est pas un jugement…

… mais une rencontre

23-01-2015 source : Radio Vatican

Lors de son homélie dans la chapelle de la maison Sainte Marthe ce vendredi matin, le Pape François est revenu sur le sacrement de réconciliation et la Miséricorde de Dieu. La confession n’est pas un jugement mais bien une rencontre avec Dieu qui pardonne les péchés de ceux qui ne se fatiguent jamais de demander sa miséricorde.

En commentant la première lecture tiré de l’épitre de Paul aux Hébreux, le Pape est revenu sur cette alliance dont parle l’Apôtre avec le peuple élu et a élargi sa réflexion au pardon.  Réconcilier est en effet le « travail » de Dieu, ce Dieu qui réconcilie choisi d’envoyer Jésus pour rétablir un nouveau pacte avec l’humanité et le fondement de ce pacte est le pardon.

Ce pardon a plusieurs caractéristiques. Tout d’abord, Dieu pardonne toujours et ne se fatigue jamais de le faire, comme il le rappela à Pierre lui demandant s’il fallait pardonner « sept fois », en lui répondant « soixante-dix-sept fois sept fois ». Il peut exister un doute humain sur la capacité de Dieu à pardonner, mais il suffit de se repentir de de demander pardon. « Il n’y a rien à payer, parce que le Christ a déjà payé pour nous. ».

Attention à la confession « mécanique »

Le modèle du fils prodigue dans la parabole, qui, repentant, prépare un discours pour son père, lequel ne fait rien d’autre que de lui ouvrir les bras et l’embrasser. Il en va de même avec Dieu « qui fait sentir la joie du pardon avant même que nous ayons fini de parler pour confier nos fautes. »

L’autre caractéristique de cette réconciliation est que Dieu « est en fête » lorsqu’il pardonne, parce que ce qui lui importe est de nous rencontrer. Le Pape a ainsi suggéré aux prêtres de faire un examen de conscience lorsqu’ils entrent au confessionnal : « suis-je disposé à tout pardonner, à oublier les pêchés de cette personne ? » Il a pointé le danger de faire de la confession une chose « mécanique », une formalité. La confession n’est pas un jugement, ce n’est pas « aller chez le teinturier pour se faire enlever une tâche » mais bien une rencontre avec le Père qui réconcilie.

Unité – sixième Jour TÉMOIGNAGE

Jésus dit : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui
une source jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14)

Ex 2, 15-22 Moïse près du puits de Madiân
Ps 91 Le chant de ceux qui trouvent refuge dans le Seigneur
1 Jn 4, 16-21 Le parfait amour jette dehors la crainte
Jn 4, 11-15 « Une source jaillissant en vie éternelle »

Dans le dialogue qui s’engage, Jésus demande d’abord de l’eau puis, à son tour, promet de donner de l’eau. Plus loin, dans ce même Évangile, Jésus demandera de nouveau à boire. « J’ai soif » dira-t-il de la croix. Et de sa croix, Jésus deviendra la source promise qui coule de son côté transpercé. Par le baptême, nous recevons cette eau, la vie en Jésus, qui devient en nous une eau, une vie jaillissante faite pour être donnée, partagée avec les autres.

Voici le témoignage d’une femme brésilienne qui a bu de cette eau et en qui cette eau s’est fait source :

Romi, une infirmière de Campo Grande, était pasteur pentecôtiste. Dans son quartier, un dimanche dans la nuit, une jeune indigène de seize ans totalement 31 seule dans une baraque mit au monde un petit garçon. On la trouva gisant sur le sol et perdant du sang. Romi la conduisit à l’hôpital. On s’informa pour savoir où habitait la famille de Semei, la jeune fille. Des parents furent identifiés mais aucun d’eux ne voulut s’occuper d’elle. Semei et son enfant n’avaient aucun endroit où aller. Romi les accueillit chez elle, dans sa modeste maison. Elle ne connaissait pas Semei et il faut savoir que de forts préjugés contre les indigènes subsistent a Campo Grande. Semei continuait à avoir des problèmes de santé mais la grande générosité de Romi fit naître à son tour une attitude bienveillante de la part de ses voisins. Veronica, une autre jeune mère catholique, allaita l’enfant de Semei qui n’était pas en condition de le faire. Semei appela son fils Luc Nathanaël et rapidement, ils purent quitter la ville pour aller vivre dans une ferme. Mais Semei n’oublia pas la bonté de Romi et de ses voisins.

L’eau que Jésus nous offre, cette eau que Romi a reçue au moment de son baptême, s’est transformée en elle en une source d’eau vivante pour Semei et son fils. Encouragés par ce témoignage, les voisins de Romi virent aussi cette eau baptismale se changer en eux en une source, une fontaine. L’eau du baptême jaillissant dans nos vies se fait témoignage œcuménique actif de l’amour du Christ, et nous donne d’entrevoir la vie éternelle promise par le Christ.

Pour grandir dans la fraternité, nous avons besoin de gestes concrets tels ceux pratiqués par les gens simples. Ils témoignent de l’Évangile et font comprendre l’importance des relations œcuméniques.

Questions
1. Comment interprétez-vous les paroles de Jésus quand il dit que par lui, nous pouvons devenir « une source d’où jaillira la vie éternelle » (Jn 4, 14) ?
2. En quoi trouvez-vous que les chrétiens sont effectivement des sources d’eau vive pour vous et les autres ?
3. Quelles sont les situations de la vie publique sur lesquelles les Églises devraient s’exprimer d’une seule voix pour être des sources d’eau vive ?

Prière
Dieu Trinité,
fais qu’en suivant l’exemple de Jésus,
nous soyons des témoins de ton amour.
Donne-nous d’être des instruments de justice, de paix et de solidarité.
Puisse ton Esprit nous porter à des actions concrètes qui soient source d’unité.
Puissent les murs se transformer en ponts.
Au nom de Jésus Christ, nous te prions dans l’unité du Saint-Esprit.
Amen.