Le passage évangélique de ce [jour] raconte le récit d’un homme possédé par le démon, qui se met à crier à l’improviste : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! » Et Jésus l’interpelle vivement : « Silence ! Sors de cet homme ! » Et immédiatement, note l’évangéliste, l’esprit malin sortit de cet homme. Jésus ne chasse pas seulement les démons des personnes, en les libérant du pire esclavage, mais empêche les démons eux-mêmes de révéler son identité.
Et il insiste… parce que c’est la réussite de sa mission même, dont dépend notre salut, qui est en jeu. Il sait en effet que pour libérer l’humanité de la domination du péché, Il devra être sacrifié sur la croix comme un véritable Agneau pascal. Le diable, pour sa part, cherche à le détourner pour le dérouter au contraire vers la logique humaine d’un Messie puissant et plein de succès. La croix du Christ sera la ruine du démon, et c’est pour cela que Jésus ne cesse d’enseigner à ses disciples que pour entrer dans sa gloire, il doit beaucoup souffrir, être rejeté, condamné et crucifié (cf. Lc 24, 26), la souffrance faisant partie intégrante de sa mission.
Jésus souffre et meurt sur la croix par amour. De cette manière, si l’on regarde bien, il a donné sens à notre souffrance, un sens que beaucoup d’hommes et de femmes de chaque époque ont compris et ont fait leur, en expérimentant une sérénité profonde, même dans le chagrin de dures épreuves physiques et morales…
La réponse véritable ne peut être [que] de témoigner de l’amour qui aide à affronter la douleur et l’agonie de manière humaine. Nous en sommes certains : aucune larme, ni celles de celui ou celle qui souffre, ni celles de celui ou celle qui lui est proche, n’est perdue aux yeux de Dieu.
La Vierge Marie a gardé dans son cœur de mère le secret de son Fils, elle en a partagé l’heure douloureuse de la passion et de la crucifixion, soutenue par l’espérance de la résurrection. Nous lui confions les personnes qui souffrent et celles qui s’engagent chaque jour à les soutenir, en servant la vie à toutes ses étapes: les parents, le personnel de la santé, les prêtres, les religieux, les chercheurs, les bénévoles, et les nombreux autres. Pour tous, prions !
BENOÎT XVI ANGÉLUS Place Saint-Pierre dimanche 1er février 2009