Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Veillez sur votre liberté intérieure

le Christ invitant à la liberté intérieureJésus demande à ses disciples d’aller sur la route où la mort règne en maître avec tout ce qui y mène, maladie, esprits mauvais, injustice et de proclamer que le Royaume des cieux est tout proche. Une porte s’ouvrira lorsqu’il sera élevé de terre, une porte étroite aux yeux d’en bas, mais une source jaillissante de la vie éternelle qui vient d’en haut, d’un ailleurs tout près, si près qu’il se confond au battement de notre cœur. « Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel : là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. » (Mt 6, 19-21) Ne vous amassez pas de trésors là où tout va s’effondrer avec le temps, amassez-vous des trésors sur ce que le temps ne peut user, ce qui est amour, justice, paix, générosité, gratuité, gratitude, bonté, joie… tout ce qui est fruits de l’esprit.

Les recommandations de Jésus à ses disciples pour modifier le comportement proposent des actions qui concernent l’intériorité, ce qu’il y a de spirituel en nous.

Guérissez les malades de la maladie de l’âme qui empêche de suivre celui qui vient faire mourir la mort afin que tous les malades meurent avec celui qui meurt pour eux et ils ressusciteront avec lui au temps fixé où l’Éternel établira sa justice d’amour. Ressuscitez les morts, tous ceux qui tremblent sans cesse devant la mort et qui courent sans arrêt se goinfrer de plaisirs pour se donner l’impression de profiter de ce peu de temps de vie. Ressuscitez les morts, tous ceux-là qui ont renoncé à donner la vie et qui se construisent des abris égoïstes et illusoires pour éloigner la mort. Chassez les démons, tous ces esprits qui font croire que nous sommes nés pour la mort, que nous ne sommes pas aimés de Dieu, qu’il n’y a pas d’amitié, de vérité, de justice, de paix, d’unité.

Surtout, ne tombez pas dans le piège de vous sécuriser avec l’or et l’argent, vous perdrez l’ardeur de proclamer les richesses de l’amour dont vous êtes aimés en vous remettant à ces objets brillants et sans valeur.

Veillez sur votre liberté intérieure, ne réduisez pas votre vie à ce qui est extérieur et demeurez vigilant de ne pas vous séparer de ce qui est amour. « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : demain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6, 33-34) Lire la suite →

La moisson est abondante

1. L’Évangile raconte que « Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages…  Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.  Alors il dit à ses disciples : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson” » (Mt 9, 35-38). Ces paroles nous surprennent, car nous savons tous qu’il faut d’abord labourer, semer et cultiver pour pouvoir ensuite, le moment venu, moissonner une récolte abondante. Jésus affirme en revanche que « la moisson est abondante ». Mais qui a travaillé pour que le résultat soit tel ? Il n’y a qu’une seule réponse : Dieu. Évidemment, le champ dont parle Jésus est l’humanité, c’est nous. Et l’action efficace qui est à l’origine du « beaucoup de fruit » est la grâce de Dieu, la communion avec lui (cf. Jn 15, 5).

La prière que Jésus sollicite de l’Église concerne donc la demande d’accroître le nombre de ceux qui sont au service de son Royaume. Saint Paul, qui a été l’un de ces “collaborateurs de Dieu”, s’est prodigué inlassablement pour la cause de l’Évangile et de l’Église. Avec la conscience de celui qui a personnellement expérimenté à quel point la volonté salvifique de Dieu est insondable, et l’initiative de la grâce est à l’origine de toute vocation, l’apôtre rappelle aux chrétiens de Corinthe : « Vous êtes le champ de Dieu » (1 Co 3, 9). C’est pourquoi naît tout d’abord dans notre cœur l’étonnement pour une moisson abondante que Dieu seul peut accorder ; ensuite la gratitude pour un amour qui nous précède toujours ; enfin, l’adoration pour l’œuvre qu’il a accomplie, qui demande notre libre adhésion pour agir avec lui et pour lui…

4. Chers frères et sœurs, vivre cette « haute mesure de la vie chrétienne ordinaire » (cf. Jean-Paul II, Lett. apost. Novo millennio ineunte, n. 31), signifie parfois  aller à contre-courant et comporte de rencontrer également des obstacles, en dehors de nous et en nous. Jésus lui-même nous avertit : la bonne semence de la Parole de Dieu est souvent volée par le Malin, bloquée par les difficultés, étouffée par des préoccupations et des séductions mondaines (cf. Mt 13, 19-22). Toutes ces difficultés pourraient nous décourager, en nous faisant nous replier sur des voies apparemment plus commodes.  Mais la véritable joie des appelés consiste à croire et à faire l’expérience que le Seigneur, lui, est fidèle, et qu’avec lui nous pouvons marcher, être des disciples et des témoins de l’amour de Dieu, ouvrir notre cœur à de grands idéaux, à de grandes choses. « Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! »

Disposons donc notre cœur à être une “bonne terre” pour écouter, accueillir et vivre la Parole et porter ainsi du fruit. Plus nous saurons nous unir à Jésus par la prière, la Sainte Écriture, l’Eucharistie, les Sacrements célébrés et vécus dans l’Église, par la fraternité vécue, plus grandira en nous la joie de collaborer avec Dieu au service du Royaume de miséricorde et de vérité, de justice et de paix. Et la récolte sera abondante, proportionnée à la grâce qu’avec docilité nous aurons su accueillir en nous.

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA LIe JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS 11 MAI 2014

Courage, ma fille

« Il leur parlait encore quand un chef vint se prosterner devant lui, en disant :  » Ma fille est morte à l’instant. Mais viens poser la main sur elle et elle vivra.  » Et, se levant, Jésus le suivit ainsi que ses disciples.

Et voici qu’une femme, atteinte d’une perte de sang depuis douze années, s’avançant par-derrière, toucha la frange de son manteau. Car elle se disait :  » Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée.  » Jésus, se retournant, la regarda et dit :  » Courage, ma fille, ta foi t’a sauvée.  » Et la femme fut guérie dès cette heure-là. » (Matthieu, 9-18 à 22.)

Impure, l’hémorroïsse ne touche pas Jésus pour ne pas le souiller, elle se contente d’effleurer son manteau. Elle espère follement en l’efficacité magique de ce contact indirect. A côté du chef de la synagogue, elle ne représente rien, pauvre petite bonne femme anonyme perdue dans la foule. Mais elle a le mérite inouï de vouloir l’impossible et elle l’obtient.

Dans cette croyance primitive, Jésus reconnaît une foi éblouissante. Il la rassure et l’adopte : « Courage, ma fille. »

Ma fille… apostrophe unique dans l’Évangile : Jésus se proclame le père de cette misérable créature. Si je l’avais rencontrée, je l’aurais sans doute méprisée, imputant sa démarche à une superstition d’illettrée. Lui, dans cette ingénuité, il découvre une confiance illimitée dont je me révèle à chaque instant incapable. Sa guérison, elle ne la doit qu’à elle-même.

Ma fille… Jésus assume sa parenté avec l’humble croyante qui soulève des montagnes.

Françoise Verny – Mais si, messieurs, les femmes ont une âme