Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Unité – huitième Jour TÉMOIGNAGE

Beaucoup avaient cru en lui à cause de la parole de la femme (Jn 4, 39)

Ex 3, 13-15 Moïse près du buisson ardent
Ps 30 Le Seigneur nous fait revivre
Rm 10, 14-17 Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles !
Jn 4, 27-30.39-40 Beaucoup avaient cru en lui à cause de la parole de la femme

Philippe de Champaigne Jésus et la Samaritaine

Le cœur transformé, la Samaritaine entre en mission. Elle annonce à son peuple qu’elle a trouvé le Messie. Beaucoup croient en Jésus « à cause de la parole de la femme » (Jn 4, 39). Sa rencontre avec Jésus transforme sa vie et c’est ce qui donne force à son témoignage. Parce qu’elle est ouverte à ce qui lui est inconnu, elle découvre chez cet étranger « une source jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14).

La mission a une part essentielle dans la foi chrétienne. Chaque chrétien est appelé à annoncer le nom du Seigneur. « Où que vous alliez, cela vous fera du bien de penser que l’Esprit de Dieu vous y a précédés », déclarait récemment le Pape 34 François à des personnes engagées dans la mission. Être missionnaire ne signifie pas faire du prosélytisme. Tous ceux qui annoncent Jésus en vérité proposent un dialogue dans l’amour, sont prêts à apprendre de l’autre et respectent les différences. Pour être missionnaires, il nous faut apprendre à boire l’eau vive sans pour autant prendre possession du puits. Le puits ne nous appartient pas. Au contraire, nous puisons notre vie du puits, ce puits d’eau vive que nous donne le Christ.

Notre mission doit reposer sur la parole mais aussi sur le témoignage. Nous devons essayer de vivre ce que nous proclamons. Le défunt archevêque brésilien Helder Camara estimait que beaucoup sont devenus athées car déçus par l’attitude de croyants ne pratiquant pas ce qu’ils proclamaient. Si le témoignage de la Samaritaine a incité son peuple à croire en Jésus, c’est parce que ses sœurs et frères ont trouvé cohérents son discours et sa propre transformation.

Si nos paroles et notre témoignage sont authentiques, le monde les entendra et croira. « Comment croiraient-ils en lui, sans l’avoir entendu ? » (Rm 10, 14).

Questions
1. Quel lien existe-t-il entre unité et mission ?
2. Connaissez-vous des personnes dans votre entourage dont la vie témoigne de l’unité ?

Prière
Seigneur,
toi qui es source d’eau vive,
fais que nous témoignions de ton unité tant par nos paroles que par notre vie.
Aide-nous à comprendre que le puits ne nous appartient pas
et donne-nous la sagesse de reconnaître réciproquement chez l’autre
cette même grâce.
Transforme nos cœurs et nos vies
afin que nous soyons d’authentiques porteurs de la Bonne Nouvelle.
Fais que notre rencontre avec notre prochain
soit toujours une rencontre avec toi.
Nous te le demandons au nom de ton Fils Jésus Christ,
dans l’unité du Saint-Esprit.
Amen.

Aujourd’hui, souvenons-nous de la conversion de Saint Paul

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L’Unité et le Concile –> Lire la suite →

Unité – septième jour TÉMOIGNAGE

« Donne-moi à boire » (Jn 4, 10)

Nb 20, 1-11 Les Israélites de Meriba
Ps 119, 10-20 Je n’oublie pas ta parole
Rm 15, 2-7 Que Dieu… vous donne d’être bien d’accord entre vous
Jn 4, 7-15 Donne-moi à boire

Les chrétiens devraient avoir la certitude que la rencontre et l’échange avec les autres, même s’ils appartiennent à une autre tradition religieuse, peut nous transformer et nous aider à atteindre les profondeurs du puits. Apprendre à connaître ceux qui nous sont étrangers en désirant puiser de l’eau de leur puits nous fait découvrir « les merveilles de Dieu » que nous proclamons.

Dans le désert, le peuple de Dieu était sans eau et Dieu envoya Moïse et Aaron pour faire jaillir de l’eau du rocher. De la même manière, Dieu répond souvent à nos besoins à travers les autres. Quand nous implorons le Seigneur, comme la Samaritaine quand elle dit à Jésus « Seigneur, donne-moi cette eau », peut-être a-t-il déjà exaucé nos prières en plaçant entre les mains de notre prochain ce que nous lui demandons. Et donc, nous devons nous tourner vers lui et lui dire : « Donne-moi à boire ».

Il arrive que la réponse à nos besoins se trouve déjà dans la vie et la bienveillance des personnes qui nous entourent. Les Guarani, population amérindienne vivant au Brésil, nous enseignent que dans leur langue, il n’existe aucun mot équivalent à celui de « religion » qui soit séparé du reste de la vie. L’expression habituellement employée signifie littéralement « notre bonne manière d’être » (« ñande reko katu »). Cette expression se réfère à l’ensemble du système culturel qui englobe également la religion. Celle-ci fait donc partie du système culturel des Guarani, exactement de la même manière que leur mode de penser ou d’être (teko). Elle concerne tout ce qui peut améliorer la communauté ou contribuer à son développement et conduit à cette « bonne manière d’être » (teko katu). Le peuple des Guarani nous rappelle ainsi qu’au tout début, le christianisme était appelé « La Voie » (Ac 9, 2). « La Voie », la « bonne manière d’être » pour les Guarani, est la façon dont Dieu rend harmonieux tout ce qui constitue notre vie.

Questions
1. En quoi votre compréhension et votre expérience de Dieu ont-elles été enrichies par la rencontre avec d’autres chrétiens ?
2. Dans la région du monde où vous vivez, que peuvent apprendre les Communautés chrétiennes de la sagesse indigène ou des autres traditions religieuses ?

Prière
Seigneur, toi qui es la vie,
toi qui prends soin de toute la création
et nous appelle à œuvrer pour la justice et la paix,
fais que notre sécurité ne dépende pas des armes mais du respect.
Fais que notre force ne soit pas celle de la violence mais de l’amour.
Fais que notre richesse ne repose pas sur l’argent mais sur le partage.
Fais que notre chemin ne soit pas celui de l’ambition mais celui de la justice.
Fais que notre victoire ne soit pas le fruit de la vengeance mais du pardon.
Fais que notre unité ne se réalise pas dans la recherche du pouvoir
mais dans l’humble témoignage pour faire ta volonté.
Accueillants et confiants, puissions-nous défendre la dignité de toute la création
en partageant aujourd’hui et toujours le pain de la solidarité,
de la justice et de la paix.
Nous te le demandons au nom de ton Fils Jésus, notre frère,
victime de la violence des hommes, qui, du haut de sa croix, nous pardonna à tous.
Amen.

(Adaptation d’une prière composée pour une conférence œcuménique au Brésil appelant à l’abolition de la pauvreté, la justice représentant la première étape sur le chemin de la paix)

Le pardon de Dieu n’est pas un jugement…

… mais une rencontre

23-01-2015 source : Radio Vatican

Lors de son homélie dans la chapelle de la maison Sainte Marthe ce vendredi matin, le Pape François est revenu sur le sacrement de réconciliation et la Miséricorde de Dieu. La confession n’est pas un jugement mais bien une rencontre avec Dieu qui pardonne les péchés de ceux qui ne se fatiguent jamais de demander sa miséricorde.

En commentant la première lecture tiré de l’épitre de Paul aux Hébreux, le Pape est revenu sur cette alliance dont parle l’Apôtre avec le peuple élu et a élargi sa réflexion au pardon.  Réconcilier est en effet le « travail » de Dieu, ce Dieu qui réconcilie choisi d’envoyer Jésus pour rétablir un nouveau pacte avec l’humanité et le fondement de ce pacte est le pardon.

Ce pardon a plusieurs caractéristiques. Tout d’abord, Dieu pardonne toujours et ne se fatigue jamais de le faire, comme il le rappela à Pierre lui demandant s’il fallait pardonner « sept fois », en lui répondant « soixante-dix-sept fois sept fois ». Il peut exister un doute humain sur la capacité de Dieu à pardonner, mais il suffit de se repentir de de demander pardon. « Il n’y a rien à payer, parce que le Christ a déjà payé pour nous. ».

Attention à la confession « mécanique »

Le modèle du fils prodigue dans la parabole, qui, repentant, prépare un discours pour son père, lequel ne fait rien d’autre que de lui ouvrir les bras et l’embrasser. Il en va de même avec Dieu « qui fait sentir la joie du pardon avant même que nous ayons fini de parler pour confier nos fautes. »

L’autre caractéristique de cette réconciliation est que Dieu « est en fête » lorsqu’il pardonne, parce que ce qui lui importe est de nous rencontrer. Le Pape a ainsi suggéré aux prêtres de faire un examen de conscience lorsqu’ils entrent au confessionnal : « suis-je disposé à tout pardonner, à oublier les pêchés de cette personne ? » Il a pointé le danger de faire de la confession une chose « mécanique », une formalité. La confession n’est pas un jugement, ce n’est pas « aller chez le teinturier pour se faire enlever une tâche » mais bien une rencontre avec le Père qui réconcilie.