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Saint Bonaventure – Gouvernez-moi, ô ma Reine

Paolo Morando (Il Cavazzola), Saint Bonaventure, 16e siècle

Dans le calendrier liturgique, aujourd’hui, 15 juillet, est la mémoire de saint Bonaventure de Bagnoregio (1217-1274), franciscain, docteur de l’Église et successeur de saint François d’Assise à la tête de l’ordre des Frères mineurs. Il a écrit la première biographie officielle du Poverello et, à la fin de sa vie, il fut aussi évêque de ce diocèse d’Albano.

Dans l’une de ses lettres, Bonaventure écrit : « Je confesse devant Dieu que la raison qui m’a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu’elle ressemble aux débuts et à la croissance de l’Église. »

Après sa conversion, François d’Assise a pratiqué cet Évangile à la lettre, devenant un témoin très fidèle de Jésus ; et, associé de manière singulière au mystère de la Croix, il fut transformé en un « autre Christ », comme saint Bonaventure le présente précisément.

Toute la vie de saint Bonaventure, comme sa théologie, ont Jésus Christ au centre de leur inspiration. Nous retrouvons ce caractère central du Christ dans le célèbre hymne de la Lettre de saint Paul aux Éphésiens (Ep 1, 3-14), qui commence ainsi : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. »

L’apôtre montre ensuite la façon dont s’est réalisé ce dessein de bénédiction, dans quatre passages qui commencent tous par la même expression « en lui », référée à Jésus Christ. « En lui », le Père nous a choisis avant la création du monde ; « en lui », nous avons la rédemption par son sang ; « en lui », nous sommes devenus héritiers, prédestinés à être « louange de sa gloire »; « en lui », ceux qui croient en l’Évangile reçoivent le sceau de l’Esprit Saint.

Cet hymne paulinien renferme la vision de l’histoire que saint Bonaventure a contribué à diffuser dans l’Église : toute l’histoire a pour centre le Christ qui garantit aussi la nouveauté et le renouveau à chaque époque. En Jésus, Dieu a tout dit et tout donné, mais étant donné qu’il est un trésor inépuisable, l’Esprit Saint n’a jamais fini de révéler et d’actualiser son mystère. C’est pourquoi l’œuvre du Christ et de l’Église ne régresse jamais, mais progresse toujours.

Chers amis, invoquons la Sainte Vierge Marie que nous célébrerons demain comme la Vierge du Mont Carmel, afin qu’elle nous aide, à l’image de saint François et de saint Bonaventure, à répondre généreusement à l’appel du Seigneur, pour annoncer son Évangile de salut en paroles, et avant tout par notre vie.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – Castel Gandolfo – dimanche 15 juillet 2012

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La Prière à la Vierge Marie « Gouvernez-moi, Ô ma Reine ! » de Saint Bonaventure :

«Gouvernez-moi, Ô ma Reine ! Et ne m’abandonnez pas à moi-même. Commandez-moi et faites de moi tout ce que vous voudrez, et après châtiez-moi quand je ne vous obéirai pas. Oh! Combien me sont salutaires les châtiments qui me viennent de votre main ! Je m’estime plus heureux d’être à votre service que d’être le maître de toute la terre, je ne veux plus être à moi, mais à vous. Acceptez-moi comme vôtre, Sainte Marie, et comme vôtre pensez à me sauver. Si par le passé je vous ai mal servi, si j’ai laissé échapper tant d’occasions de vous honorer, je veux désormais m’unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles ; je veux qu’à partir de ce jour personne ne vous honore et ne vous aime plus que moi, ô mon aimable Reine ! C’est ce que je promets et ce que j’espère exécuter avec votre secours. Amen!»

PRIÈRE À MARIE – EN SAINT PIERRE DE ROME

DURANT LE CHAPELET QUOTIDIEN LORS DU CONFINEMENT

Bartolomeo Montagna (vers 1450-1523), La Vierge à l'Enfant, vers 1503. ©Musei Vaticani
Bartolomeo Montagna, La Vierge à l’Enfant, vers 1503. ©Musei Vaticani

«Ô Marie, par ton oui humble et libre
tu es devenue le premier berceau de Dieu,
le premier tabernacle du Très-Haut,
le commencement du dernier chapitre de l’histoire.
Tu as vu les apôtres heureux autour de Jésus.
Puis tu les as vus tristes à l’heure de la Passion
et tu as recueilli dans le creux de ta main
leurs larmes de peur et de désarroi.
Marie, Mère de l’Église,
tu n’as pas eu peur quand est arrivée la Croix.
et tu as éprouvé de nouveau l’émotion de Bethléem
quand, de la Croix, Jésus t’a appelée Mère
ouvrant de nouveaux horizons à ta maternité.
Tu as senti le frémissement de la Pentecôte
et tu as vu les apôtres sortir du Cénacle,
poussés par une vague d’enthousiasme
qui arrive, inaltérée, jusqu’à nous.
Marie, Mère de l’Église,
serre-nous contre toi
et donne-nous le battement du Cœur de ton Fils Jésus.
Amen ».

 

mémoire de Marie Mère de l’Église

Conformément à la volonté du Pape, la mémoire de Marie Mère de l’Église est désormais obligatoire pour toute l’Église de rite romain, le lundi après la Pentecôte, cette année le 1er juin 2020.

Lectures de la messe – Liturgie de la Parole :

Vierge Marie, Mère de l'Église
Vierge Marie, Mère de l’Église
  • 1ère lecture : Gn 3, 9-15.20 ou Ac 1, 12-14
  • Psaume 86 (87), 1-2.3 et .6-7
  • Évangile : Jn 19, 25-34

PAPE FRANÇOIS

Prière à Marie, Mère de l’Église et Mère de notre foi

Ô Mère, aide notre foi !

Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la  voix de Dieu et son appel.

Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.

Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.

Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour,
surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.

Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.

Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.

Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !

*Prière à Marie extraite de l’encyclique Lumen Fidei (29 juin 2013)

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

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Chers frères et sœurs, bonjour !

En poursuivant les catéchèses sur l’Église, je voudrais aujourd’hui tourner mon regard vers Marie comme image et modèle de l’Église. Je le fais en reprenant une expression du Concile Vatican ii. La constitution Lumen gentium dit : « De l’Église, comme l’enseignait déjà saint Ambroise, la Mère de Dieu est le modèle dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ » (n. 63).

1. Partons du premier aspect. Marie comme modèle de foi. De quelle manière Marie représente-t-elle un modèle pour la foi de l’Église ? Pensons à qui était la Vierge Marie : une jeune fille juive, qui attendait de tout son cœur la rédemption de son peuple. Mais dans ce cœur de jeune fille d’Israël, il y avait un secret qu’elle-même ne connaissait pas encore : dans le dessein d’amour de Dieu, elle était destinée à devenir la Mère du Rédempteur.

Dans l’Annonciation, le Messager de Dieu l’appelle « pleine de grâce » et lui révèle ce projet. Marie répond « oui » et à partir de ce moment-là, la foi de Marie reçoit une lumière nouvelle : elle se concentre sur Jésus, le Fils de Dieu né de sa chair et dans lequel s’accomplissent les promesses de toute l’histoire du salut.

La foi de Marie est l’accomplissement de la foi d’Israël, en elle est vraiment concentré tout le chemin, toute la route de ce peuple qui attendait la rédemption, et en ce sens elle est le modèle de la foi de l’Église, qui a comme centre le Christ, incarnation de l’amour infini de Dieu.

Comment Marie a-t-elle vécu cette foi ? Elle l’a vécue dans la simplicité des mille occupations et préoccupations quotidiennes de toute maman, comment s’occuper de la nourriture, des vêtements, du soin de la maison… C’est précisément cette existence normale de la Vierge qui fut le terrain où se développa une relation singulière et un dialogue profond entre elle et Dieu, entre elle et son Fils.

Le « oui » de Marie, déjà parfait au commencement, a grandi jusqu’à l’heure de la Croix. Là, sa maternité s’est élargie pour embrasser chacun de nous, notre vie, pour nous conduire à son Fils. Marie a vécu toujours plongée dans le mystère du Dieu fait homme, comme sa première et parfaite disciple, en méditant toute chose dans son cœur à la lumière du Saint-Esprit, pour comprendre et mettre en pratique toute la volonté de Dieu.

Nous pouvons nous poser une question : nous laissons-nous éclairer par la foi de Marie, qui est notre Mère ? Ou bien pensons-nous qu’elle est lointaine, trop différente de nous ? Dans les moments de difficulté, d’épreuve, d’obscurité, tournons notre regard vers elle comme vers un modèle de confiance en Dieu, qui veut toujours et uniquement notre bien ? Pensons à cela, peut-être cela nous fera-t-il du bien de retrouver Marie comme modèle et figure de l’Église dans cette foi qu’elle avait !

2. Venons au deuxième aspect : Marie modèle de charité. De quelle manière Marie est-elle pour l’Église un exemple vivant d’amour ? Pensons à sa disponibilité à l’égard de sa parente Élisabeth. En lui rendant visite, la Vierge Marie lui a aussi apporté une aide matérielle, mais pas seulement, elle lui a apporté Jésus, qui vivait déjà dans son sein. Apporter Jésus dans cette maison voulait dire apporter la joie, la pleine joie.

Élisabeth et Zacharie étaient heureux pour la grossesse qui semblait impossible à leur âge, mais c’est la jeune Marie qui leur apporte la pleine joie, celle qui vient de Jésus et de l’Esprit Saint et s’exprime dans la charité gratuite, dans le partage, dans l’aide mutuelle, dans la compréhension réciproque. La Vierge veut nous apporter à nous aussi, à nous tous, le grand don qu’est Jésus ; et avec Lui, elle nous apporte son amour, sa paix, sa joie.

Ainsi, l’Église est comme Marie : l’Église n’est pas un magasin, ce n’est pas une agence humanitaire, l’Église n’est pas une ONG, l’Église est envoyée pour apporter à tous le Christ et son Évangile ; elle ne s’apporte pas elle-même — qu’elle soit petite, qu’elle soit grande, qu’elle soit forte, qu’elle soit faible, l’Église apporte Jésus et doit être comme Marie quand elle est allée rendre visite à Élisabeth.

Que lui apportait Marie ? Jésus. L’Église apporte Jésus : tel est le centre de l’Église, apporter Jésus ! Si, par hypothèse, il arrivait une fois que l’Église n’apporte pas Jésus, ce serait une Église morte ! L’Église doit apporter la charité de Jésus, l’amour de Jésus, la charité de Jésus.

Nous avons parlé de Marie, de Jésus. Et nous ? Nous qui sommes l’Église ? Quel est l’amour que nous portons aux autres ? C’est l’amour de Jésus, qui partage, qui pardonne, qui accompagne, ou bien est-ce un amour dilué, comme lorsqu’on allonge du vin qui semble devenir de l’eau ? Est-ce un amour fort, ou faible au point de suivre les sympathies, qui recherche une contre-partie, un amour intéressé ?

Une autre question : Jésus aime-t-il l’amour intéressé ? Non, il ne l’aime pas, car l’amour doit être gratuit, comme le sien. Comment sont les rapports dans nos paroisses, dans nos communautés ? Nous traitons-nous en frères et sœurs ? Nous jugeons-nous, parlons-nous mal les uns des autres, nous occupons-nous chacun de notre « petit jardin », ou bien avons-nous soin l’un de l’autre ? Ce sont des questions de charité !

3. Et abordons brièvement un autre aspect : Marie modèle d’union avec le Christ. La vie de la Sainte Vierge a été la vie d’une femme de son peuple : Marie priait, travaillait, allait à la synagogue… Mais chaque action était toujours accomplie en union parfaite avec Jésus.

Cette union atteint son sommet sur le Calvaire : là, Marie s’unit à son Fils dans le martyre du cœur et dans l’offrande de la vie au Père pour le salut de l’humanité. La Vierge a fait sienne la douleur de son Fils et a accepté avec Lui la volonté du Père, dans cette obéissance qui porte du fruit, qui donne la véritable victoire sur le mal et sur la mort.

Cette réalité que Marie nous enseigne est très belle : être toujours unis à Jésus. Nous pouvons nous demander : nous rappelons-nous de Jésus seulement quand quelque chose ne va pas et que nous avons besoin, où avons-nous une relation constante, une amitié profonde, même quand il s’agit de le suivre sur le chemin de la croix ?

Demandons au Seigneur qu’il nous donne sa grâce, sa force, afin que dans notre vie et dans la vie de chaque communauté ecclésiale se reflète le modèle de Marie, Mère de l’Église. Ainsi soit-il!

Frères et sœurs, comme Marie, soyons toujours unis à Jésus, dans les joies comme dans les peines, et ayons à cœur de communiquer son amour et sa joie tout autour de nous.

PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALEPlace Saint-Pierre – mercredi 23 octobre 2013

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La Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements a publié le samedi 3 mars 2018 un décret, signé le 11 février 2018, date du cent-soixantième anniversaire de la première apparition de la Vierge à Lourdes. Voir page 2.

Décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Église dans le Calendrier Romain Général