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prier pour que les dirigeants restent unis, pour le bien de leur peuple

prier pour que les dirigeants restent unis, pour le bien de leur peuple

Lors de la messe de ce samedi 2 mai, de la 3e semaine du temps pascal, célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a prié pour tous les responsables politiques. Il a également invité à la persévérance et à la fermeté dans la foi, en demandant au Seigneur le don de l’Esprit-Saint pour nous garder fidèles dans l’épreuve.

Au début, le Saint-Père a donné l’intention suivante:

«Prions aujourd’hui pour les dirigeants qui ont la responsabilité de prendre soin de leur peuple en ces temps de crise: chefs d’État, présidents de gouvernement, législateurs, maires, présidents de régions…

Pour que le Seigneur les aide et leur donne de la force, car leur travail n’est pas facile. Et que lorsqu’il y a des différences entre eux, qu’ils comprennent qu’en temps de crise, ils doivent être très unis pour le bien du peuple, car l’unité est supérieure au conflit.

Aujourd’hui, samedi 2 mai, 300 groupes de prière se joignent à nous pour prier. Ils sont appelés les “madrugadores”, en espagnol, c’est-à-dire les lève-tôt : ceux qui se lèvent tôt pour prier, font un lever aux aurores de leur propre chef, pour la prière. Ils nous rejoignent aujourd’hui, en ce moment même, avec nous».

La confession de saint Pierre
La confession de saint Pierre

Les Actes des Apôtres (Ac 9, 31-42) rapporte comment la première communauté chrétienne s’est consolidée et, avec la consolation de l’Esprit Saint, a grandi en nombre. L’évangile de saint Jean (Jn 6, 60-69),  nous fait assister à la seconde confession de foi de Pierre: «Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu.»

homélie:

La première lecture commence ainsi: «En ces jours-là, l’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait». Un temps de paix. Et l’Église grandit. L’Église est tranquille, elle a le réconfort du Saint-Esprit, elle est en consolation. Les beaux jours… Puis suit la guérison d’Énéas, puis Pierre ressuscite Tabitha… des choses qui se font en paix.

Mais il y a des temps qui ne sont pas des temps de paix, dans l’Église primitive: des temps de persécution, des temps difficiles, des temps qui mettent les croyants en crise. Les temps de crise. Et une période de crise, c’est ce dont nous parle l’Évangile de Jean aujourd’hui.

Ce passage de l’Évangile est la fin de tout un épisode qui a commencé avec la multiplication des pains, puis ils ont voulu faire de Jésus le roi, Jésus va prier, ils ne le trouvent pas le lendemain, ils vont le chercher, ils l’amènent et Jésus leur reproche de le chercher pour donner de la nourriture et non pour les paroles de la vie éternelle … et toute cette histoire se termine ici. Ils lui disent: «Donne-nous ce pain», et Jésus leur explique que le pain qu’il donnera est Son Corps et Son Sang.

À cette époque, de nombreux disciples de Jésus, après avoir entendu cela, ont dit: «Cette parole est rude: qui peut l’entendre?» Jésus avait dit que ceux qui n’avaient pas mangé Son Corps et Son Sang n’auraient pas la vie éternelle. Jésus avait dit: «Si vous mangez ma Chair et buvez mon Sang, vous ressusciterez au dernier jour».

C’est ce que Jésus avait dit, et «cette parole est dure, elle est trop dure. Quelque chose ne va pas bien ici. Cet homme a dépassé les limites». Et c’est une période de crise. Il y a eu des moments de paix et des moments de crise. Jésus savait que les disciples murmuraient: ici, il y a une distinction entre les disciples et les apôtres.

Les disciples étaient ces 72 ou plus, les apôtres étaient les Douze. Car Jésus savait dès le début qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui allait le trahir. Et c’est pourquoi, face à cette crise, Il leur rappelle: «C’est pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si mon Père ne l’attire». Il reprend cette attirance pour le Père: le Père nous attire vers Jésus. Et c’est ainsi que la crise se résout.

Et à partir de ce moment-là, beaucoup de ses disciples sont repartis, et ne sont plus allés avec lui. Ils ont pris leurs distances. «Cet homme est un peu dangereux, un peu… mais ces doctrines… oui, c’est un homme bon, il prêche et guérit, mais quand il en vient à ces choses étranges… allons, s’il vous plaît, partons».

Et les disciples d’Emmaüs aussi, au matin de la résurrection: «Ah, oui, chose étrange: les femmes qui disent que le tombeau … mais ça ne sent pas bon», disaient-ils, «partons vite parce que les soldats vont venir nous crucifier». Les soldats qui gardaient le tombeau aussi: ils avaient vu la vérité, mais ils ont préféré vendre leur secret et «soyons prudents: ne nous lançons pas dans ces histoires, qui sont dangereuses».

Un moment de crise est un moment de choix, c’est un moment qui nous met devant les décisions que nous devons prendre : nous avons tous eu et aurons des moments de crise dans la vie. Crises familiales, crises matrimoniales, crises sociales, crises du travail, nombreuses crises… Cette pandémie est aussi un moment de crise sociale.

Comment réagir dans ce moment de crise? «À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner». Jésus prend la décision d’interroger les apôtres. «Alors Jésus dit aux Douze: “Voulez-vous partir, vous aussi ? Prenez une décision”».

Et Pierre fait sa deuxième confession: «Simon-Pierre lui répondit: ‘Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu’». Pierre a confessé, au nom des Douze, que Jésus est le Saint de Dieu, le Fils de Dieu.

La première confession: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant», et immédiatement après, lorsque Jésus a commencé à expliquer Sa Passion à venir, il l’a arrêté: «Non, non, Seigneur, pas ça !», et Jésus lui a fait des reproches. Mais Pierre a un peu mûri et ici, il ne fait pas de reproches.

Il ne comprend pas ce que dit Jésus, ce «mangez ma Chair, buvez mon Sang»: il ne comprend pas. Mais il fait confiance au Maître. Il lui fait confiance. Et il fait cette deuxième confession : «Mais à qui irions-nous, Tu as les paroles de vie éternelle».

Cela nous aide tous à traverser la crise. Dans mon pays, il y a un dicton qui dit : « Quand tu montes à cheval et que tu dois traverser une rivière, s’il te plaît, ne change pas de cheval au milieu de la rivière ». En temps de crise, être très ferme dans la foi. Ceux qui sont partis, ils ont changé de chevaux, ils ont cherché un autre maître qui n’était pas si rude, comme ils lui disaient.

Dans les moments de crise, il y a de la persévérance, le silence; demeurer là où nous sommes, toujours. Ce n’est pas le moment de faire des changements. C’est le moment de la fidélité, de la fidélité à Dieu, de la fidélité aux choses que nous avons prises auparavant; c’est aussi le moment de la conversion parce que cette fidélité nous inspirera à faire quelques changements pour le bien, à ne pas nous éloigner du bien.

Des moments de paix et des moments de crise. Nous, les chrétiens, devons apprendre à gérer les deux. Les deux. Certains pères spirituels disent que le moment de la crise revient à passer par le feu pour devenir fort.

Que le Seigneur nous envoie l’Esprit Saint pour savoir résister aux tentations dans les moments de crise, pour savoir être fidèle aux premiers mots, avec l’espoir de vivre après des moments de paix. Pensons à nos crises: crises familiales, crises de voisinage, crises du travail, crises sociales du monde, du pays… beaucoup de crises, beaucoup de crises.

Que le Seigneur nous donne la force – en temps de crise – de ne pas vendre notre foi».

Après la communion, le Pape a invité les fidèles ne pouvant pas communier à réciter l’acte de communion spirituelle suivant:

Prière

«Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Cœur : venez‐y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m’unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j’aie jamais le malheur de me séparer de vous».

Il y a ensuite eu un temps d’adoration du Saint-Sacrement, suivi de la bénédiction eucharistique.

Puis, avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale du temps pascal  Regina Coeli a été entonnée:

Regína caeli laetáre, allelúia.

Quia quem merúisti portáre, allelúia.

Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia.

que le travail justement payé ne manque à personne

que le travail justement payé ne manque à personne

Saint Joseph charpentier et la Sainte-Famille
Saint Joseph charpentier et la Sainte Famille

Lors de la messe à Sainte-Marthe, en ce 1er mai, jour où l’Église rappelle la mémoire de saint Joseph travailleur, le Pape François, dans son introduction, a adressé ses pensées au monde du travail :

«aujourd’hui, fête de saint Joseph travailleur, et fête aussi des travailleurs, prions pour tous les travailleurs. Pour tous. Pour que le travail ne manque à personne et que tous soient justement payés et puissent jouir de la dignité du travail et de la beauté du repos.»
À cette occasion, une statue de saint Joseph artisan a été placée dans la chapelle dédiée à l’Esprit Saint par les Acli, les Associations chrétiennes des travailleurs italiens.

 

Dans son homélie, le Pape a commenté le passage de la Genèse (Gn 1, 26 – 2, 3) dans lequel la création de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu est décrite. «Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite.»

«Dieu livre son activité, son travail, à l’homme, pour qu’il collabore avec Lui. Le travail humain est la vocation reçue de Dieu et rend l’homme semblable à Dieu parce qu’avec le travail l’homme est capable de créer. Le travail donne de la dignité. Une dignité si piétinée dans l’histoire.

Aujourd’hui encore, il y a beaucoup d’esclaves, des esclaves du travail pour survivre : travail forcé, mal payé, avec une dignité bafouée. La dignité des gens est enlevée. Là aussi, cela arrive, avec les travailleurs journaliers au salaire minimum, avec la bonne qui n’est pas payée au juste montant et qui n’a pas la sécurité sociale et la pension.

C’est ce qui se passe ici : c’est le piétinement de la dignité humaine. Toute injustice faite au travailleur est une atteinte à la dignité humaine. Aujourd’hui, nous nous joignons aux nombreux croyants et non-croyants qui célèbrent cette journée du travailleur pour ceux qui luttent pour la justice au travail.»

Le Pape a prié pour ces bons entrepreneurs qui ne veulent pas licencier les gens, qui gardent les travailleurs autant que possible, et il a prié saint Joseph de nous aider à lutter pour la dignité du travail, afin qu’il y ait du travail pour tous et un travail digne.

Homélie

«Dieu créa. Un créateur. Il a créé le monde, il a créé l’homme et a donné à l’homme une mission : gérer, travailler, poursuivre la création. Et le mot « travail » est ce que la Bible utilise pour décrire cette activité de Dieu : « Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite.

Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite », et Il a donné cette activité à l’homme : « Tu dois faire ceci, veiller à cela, à cet autre, tu dois travailler à créer avec moi ce monde – c’est comme s’Il l’avait dit – afin qu’il puisse continuer. À tel point que l’œuvre n’est que la continuation de l’œuvre de Dieu : le travail humain est la vocation de l’homme reçue de Dieu pour la création de l’univers.

Et c’est le travail qui rend l’homme semblable à Dieu, parce qu’avec le travail l’homme est un créateur, il est capable de créer, de créer beaucoup de choses, même de créer une famille pour continuer. L’homme est un créateur et crée avec le travail. C’est sa vocation. Et il est dit dans la Bible que « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon.”

C’est-à-dire que le travail a en lui une bonté et crée l’harmonie des choses – la beauté, la bonté – et implique l’homme dans tout : dans sa pensée, dans son action, dans tout. L’homme est impliqué dans le travail. C’est la première vocation de l’homme : travailler. Et cela donne de la dignité à l’homme. La dignité qui le fait ressembler à Dieu. La dignité du travail.

Une fois, dans une Caritas, à un homme qui n’avait pas de travail et qui est allé à la Caritas pour chercher quelque chose pour sa famille, un employé de la Caritas a dit : « Au moins, vous pouvez ramener du pain à la maison » – « Mais cela ne me suffit pas, ce n’est pas assez », a-t-il répondu : « Je veux gagner du pain pour le ramener à la maison ». Il lui manquait la dignité, la dignité de « faire » le pain lui-même, avec son travail, et de le ramener chez lui.

La dignité du travail, qui est malheureusement tellement bafouée. Dans l’histoire, nous avons vu la brutalité qu’ils ont exercée sur les esclaves : ils les ont amenés d’Afrique en Amérique – je pense à cette histoire qui touche ma terre – et nous disons « quelle barbarie » … Mais même aujourd’hui, il y a tant d’esclaves, tant d’hommes et de femmes qui ne sont pas libres de travailler : ils sont obligés de travailler, de survivre, rien de plus.

Ce sont des esclaves : des travaux forcés … ce sont des travaux forcés, injustes, mal payés et qui amènent l’homme à vivre avec une dignité bafouée. Il y en a beaucoup, beaucoup dans le monde. Beaucoup. Il y a quelques mois, nous avons lu dans les journaux, dans ce pays d’Asie, comment un homme avait matraqué à mort un de ses employés qui gagnait moins d’un demi-dollar par jour, parce qu’il avait fait quelque chose de mal.

L’esclavage d’aujourd’hui est notre « indignité » car il nous enlève la dignité des hommes, des femmes et de nous tous. « Non, je travaille, j’ai ma dignité » : oui, mais tes frères, non. « Oui, père, c’est vrai, mais ça, comme c’est si loin, j’ai du mal à le comprendre. « Mais ici, dans notre maison… » : « Ici aussi, dans notre maison. Ici, avec nous.

Pensez aux travailleurs, aux journaliers que vous faites travailler pour un salaire minimum et non pas huit, mais douze, quatorze heures par jour : cela se passe aujourd’hui, ici. Partout dans le monde, mais aussi ici. Pensez à la bonne qui n’a pas un salaire équitable, qui n’a pas d’assurance sociale, qui n’a pas de retraite.

Toute injustice faite à une personne qui travaille est une atteinte à la dignité humaine, et même à la dignité de ce que fait l’injustice : vous abaissez le niveau et vous vous retrouvez dans cette tension de dictateur-esclave. Au contraire, la vocation que Dieu nous donne est si belle : créer, recréer, travailler. Mais cela ne peut se faire que lorsque les conditions sont bonnes et que la dignité de la personne est respectée.

Aujourd’hui, nous nous joignons à de nombreux hommes et femmes, croyants et non-croyants, qui commémorent aujourd’hui la Journée des travailleurs, la Journée du travail, pour ceux qui luttent pour la justice au travail, pour ceux – de bons hommes d’affaires – qui accomplissent leur travail avec justice, même s’ils nous perdent.

Il y a deux mois, j’ai entendu un entrepreneur au téléphone, ici en Italie, me demander de prier pour lui parce qu’il ne voulait virer personne, et il m’a dit : « Parce que virer l’un d’eux, c’est me virer moi-même. Cette conscience de nombreux bons entrepreneurs, qui gardent les travailleurs comme s’ils étaient des enfants. Prions pour eux aussi.

Et demandons à saint Joseph – avec cette belle icône et les outils à la main – de nous aider à lutter pour la dignité du travail, afin qu’il y ait du travail pour tous et que ce travail soit digne. Pas de travail d’esclave. Que ce soit une prière aujourd’hui.»

Le Pape a terminé la messe par un temps d’adoration puis la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.

Prière dite par le Pape:

«À tes pieds, ô mon Jésus, je me prosterne et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abandonne dans son néant et en ta sainte présence. Je t’adore dans le sacrement de ton amour, l’ineffable Eucharistie. Je désire te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre ; en attendant le bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être pour la vie et la mort. Je crois en Toi, j’espère en Toi, je T’aime.»

Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale de ce temps pascal,  Regina Coeli, a été entonnée:

«Regína caeli laetáre, allelúia.

Quia quem merúisti portáre, allelúia

.Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia».

prier pour les victimes anonymes de la pandémie

prier pour les victimes anonymes de la pandémie

Lors de la messe à Sainte-Marthe en ce jeudi de la IIIe semaine de Pâques, le Pape François a adressé au début ses pensées aux victimes du nouveau coronavirus: «Prions aujourd’hui pour les défunts, ceux qui sont morts pour la pandémie ; et aussi, et spécialement pour les défunts – disons comme cela – anonymes : nous avons vu les photos des fosses communes. Tellement nombreuses…»

 

l'Apôtre Philippe et lintendant de la reine Candace
l’Apôtre Philippe et lintendant de la reine Candace

Dans son homélie, il a souligné qu’annoncer Jésus ce n’est pas faire du prosélytisme mais témoigner de la foi par sa vie privée et prier le Père pour qu’il attire les personnes vers le Fils. Le passage des Actes des Apôtres (Ac 8, 26-40) relate la rencontre de Philippe avec un eunuque éthiopien, un fonctionnaire de la reine Candace, désireux de comprendre qui était celui que décrit le prophète Isaïe : «Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir.» Après que Philippe lui a expliqué que c’était Jésus, l’Éthiopien s’est laissé baptiser.

«C’est le Père, selon l’Évangile d’aujourd’hui (Jn 6, 44-51) – qui nous attire à la connaissance du Fils : sans cette intervention, nous ne pouvons pas connaître le mystère du Christ.» C’est ce qui est arrivé au fonctionnaire éthiopien qui, en lisant le prophète Isaïe, a eu une inquiétude placée dans son cœur par le Père.

«Ceci  s’applique également à la mission : nous ne convertissons personne, c’est le Père qui attire. Nous pouvons simplement donner un témoignage de foi. Le Père attire par le témoignage de la foi. Il est nécessaire de prier pour que le Père attire les gens vers Jésus : le témoignage et la prière sont nécessaires. C’est le centre de notre apostolat.

Demandons-nous : est-ce que je témoigne avec mon mode de vie, est-ce que je prie pour que le Père attire les gens vers Jésus ? Partir en mission n’est pas du prosélytisme, c’est du témoignage. Nous ne convertissons personne, c’est Dieu qui touche le cœur des gens. Demandons au Seigneur – c’est la dernière prière du Pape – la grâce de vivre notre travail par le témoignage et la prière afin qu’il puisse attirer les gens vers Jésus.»

homélie :

«“Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » ; Jésus se souvient que même les prophètes avaient prédit cela : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.” C’est Dieu qui attire la connaissance du Fils. Sans cela, on ne peut pas connaître Jésus. Oui, on peut étudier, même étudier la Bible, même savoir comment il est né, ce qu’il a fait. Mais le connaître de l’intérieur, connaître le mystère du Christ n’est possible que pour ceux qui y sont attirés par le Père.

C’est ce qui est arrivé à ce ministre de l’économie de la reine d’Éthiopie. On peut voir qu’il était un homme pieux et qu’il a pris le temps, dans beaucoup de ses affaires, d’aller adorer Dieu. Un croyant. Et il rentra chez lui en lisant le prophète Isaïe. Le Seigneur prend Philippe, l’envoie dans ce lieu et lui dit ensuite : « Approche, et rejoins ce char « , et il entend le ministre lire Isaïe.

Il s’approche de lui et lui pose une question : « Comprends-tu ce que tu lis  ? –  » Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? « , et il pose la question : « de qui le prophète parle-t-il ? S’il vous plaît, montez dans le char », et pendant le voyage – je ne sais pas combien de temps, je pense au moins quelques heures – Philippe a expliqué : il a expliqué Jésus.

Cette agitation que cet homme avait dans la lecture du prophète Isaïe était celle du Père, qui l’attirait vers Jésus : il l’avait préparé, il l’avait fait venir d’Éthiopie à Jérusalem pour adorer Dieu et ensuite, avec cette lecture, il avait préparé son cœur à révéler Jésus, au point que dès qu’il a vu l’eau, il a dit : « Je peux être baptisé ». Et il y croyait.

Et cela – le fait que personne ne peut connaître Jésus sans que le Père ne l’attire – cela est valable pour notre apostolat, pour notre mission apostolique en tant que chrétiens. Je pense aussi aux missions. « Qu’allez-vous faire dans les missions ? » – « Moi, convertir les gens » – « Mais arrêtez, vous ne convertissez personne ! Le Père attirera ces cœurs pour qu’ils reconnaissent Jésus ».

Partir en mission, c’est témoigner de sa foi ; sans témoignage, on ne fait rien. Partir en mission – et les missionnaires sont bons ! – ne signifie pas faire de grandes structures, des choses… et s’arrêter comme ça. Non : les structures doivent être des témoignages.

Vous pouvez faire une structure hospitalière et éducative d’une grande perfection, d’un grand développement, mais si une structure est sans témoignage chrétien, votre travail ne sera pas une œuvre de témoignage, une œuvre de véritable prédication de Jésus : ce sera une société de bienfaisance, très bonne, mais rien de plus.

Si je veux partir en mission, et je le dis si je veux partir en apostolat, je dois partir avec la volonté du Père d’attirer les gens vers Jésus, et c’est ce que fait le témoignage. Jésus lui-même l’a dit à Pierre lorsqu’il a confessé qu’il est le Messie : « Tu es heureux, Simon Pierre, parce que le Père te l’a révélé ».

C’est le Père qui attire, et qui attire aussi par notre témoignage. « Je ferai beaucoup d’œuvres, ici, ici, là, d’éducation, de ceci, d’autre… », mais sans témoignage ce sont de bonnes choses, mais ce n’est pas la proclamation de l’Évangile, ce ne sont pas des lieux qui donnent la possibilité que le Père attire à la connaissance de Jésus. Travailler et témoigner.

« Mais comment puis-je faire en sorte que le Père se donne la peine d’attirer ces gens ? ». La prière. Et voici la prière pour les missions : prier pour que le Père attire les gens vers Jésus. Témoignage et prière, ils vont ensemble. Sans témoignage et sans prière, on ne peut pas faire de prédication apostolique, on ne peut pas faire d’annonce.

Vous ferez un beau sermon moral, vous ferez beaucoup de bonnes choses, toutes les bonnes choses. Mais le Père n’aura pas la possibilité d’attirer les gens vers Jésus. Et c’est le centre : c’est le centre de notre apostolat, que le Père puisse attirer les gens vers Jésus. Notre témoignage ouvre les portes au peuple et notre prière ouvre les portes du cœur du Père pour attirer les gens.

Témoignage et prière. Et ce n’est pas seulement pour les missions, c’est aussi pour notre travail en tant que chrétiens. Est-ce que je témoigne de la vie chrétienne, vraiment, avec mon mode de vie ? Est-ce que je prie pour que le Père attire les gens vers Jésus ?

C’est la grande règle pour notre apostolat, partout, et de façon particulière pour les missions. Partir en mission n’est pas du prosélytisme. Il était une fois… une dame – bien, vous avez pu voir qu’elle était de bonne volonté – s’est approchée de moi avec deux garçons, un garçon et une fille, et a dit : « Ce [garçon], Père, était protestant et converti : je l’ai convaincu.

Et cette [fille] était… » – Je ne sais pas, animiste, je ne sais pas ce qu’elle m’a dit, « et je l’ai convertie ». Et la dame était bonne : bonne. Mais elle avait tort. J’ai un peu perdu patience et j’ai dit : « Mais écoutez, vous n’avez converti personne : c’est Dieu qui a touché le cœur des gens. Et n’oubliez pas : le témoignage, oui ; le prosélytisme, non ».

Demandons au Seigneur la grâce de vivre notre travail par le témoignage et la prière, afin que Lui, le Père, puisse attirer les gens vers Jésus.»

Le Pape a terminé la messe par un temps d’adoration puis la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.

 prière dite par le Pape:

«Mon Jésus, je crois que tu es vraiment présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus tout et te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas Te recevoir sacramentellement maintenant, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Comme je suis déjà venu, je T’embrasse et je m’unis tout entier à Toi. Ne permet pas que je puisse jamais me séparer de Toi.»»

Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale de ce temps pascal,  Regina Coeli, a été entonnée:

«Regína caeli laetáre, allelúia.

Quia quem merúisti portáre, allelúia

.Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia».