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LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 26 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 26 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire. –  L. Grandmont Liège 1841

Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire ?

On entend souvent des chrétiens, peu fer­vents et n’ayant nulle idée du bonheur du ciel, dire fort sérieusement : qu’ils craignent bien l’enfer, mais que, quant au purgatoire, ils ne pensent pas à l’éviter ; ils sont tout décidés à y faire quelque séjour, parce que,  ajoutent-ils avec une humilité feinte, ils ne sont pas assez saints et n’ont pas envie de se donner la peine de le devenir, pour entrer tout de suite après leur mort dans le séjour de la gloire.

Tous les auteurs sont d’avis qu’un pareil langage doit faire trembler sur la destinée de ceux qui le tiennent : il prouve tout au moins une indifférence bien coupable, et l’ignorance la plus impardonnable de la sainteté de Dieu et de sa détestation souveraine pour le péché.

Réfléchissons aujourd’hui sur la vie qu’ont menée sur la terre les âmes qui vont en purgatoire, et nous reconnaîtrons que de semblables dispositions ne sont guère propres à introduire dans ce lieu d’expiation ces chrétiens indifférents.

D’abord, nous savons que le nombre de ceux qui se sauvent est petit : Il y a beaucoup d’appelés, dit le Sauveur, et peu d’élus. C’est une vérité que l’Écriture nous enseigne expressément, et qu’elle nous rend sensible par des figures et des comparaisons. Il n’y eut que très peu de personnes, dit l’Apôtre, c’est-à-dire huit, qui se sauvèrent dans l’arche. La seule famille de Loth fut préservée des flammes qui détruisirent Sodome et les autres villes.

De la prodigieuse multi­tude d’Israélites qui sortirent d’Égypte, il n’y eut que Josué et Caleb qui entrèrent dans la terre promise. L’Écriture compare le nombre des élus à ce peu d’olives qui restent sur l’arbre après qu’on l’a secoué, à ce peu de grappes qui reste sur la vigne après la ven­dange ; à ce peu d’épis qui échappent au moissonneur.

C’est ce chemin rude et étroit où très-peu de gens s’engagent, et où ce­pendant il faut s’engager, même pour parvenir en purgatoire ; c’est cette petite porte par où il n’y a que très peu de personnes qui puissent entrer ; c’est cette ville située sur la montagne, où peu ont le courage de monter.

Si les âmes qui vont en purgatoire n’ont pas fait les derniers efforts pour gravir cette montagne, ce sentier escarpé qui conduit au ciel, du moins elles ne l’ont point fui ; et, si elles s’en étaient écartées, elles y sont rentrées et ont fait des efforts pour ne plus le quitter, et pour surmonter les obstacles qu’elles y rencontraient.

Or, est-ce là la conduite des chrétiens lâches et indifférents ? Et peuvent-ils espérer avec quelque fondement partager le sort de ces âmes et être comptés au nombre des élus ? Qu’ils raisonnent un instant et ils comprendront leur erreur et le danger de leur indifférence.

*

En effet, pour être sauvé, il faut croire l’Évangile, se régler sur ses maximes, suivre Jésus-Christ, conformer sa vie à la sienne, imiter ses exemples ; sans cela point de salut, c’est un article de foi : or est-ce là ce que font ces chrétiens ? — Pour être sauvé, il faut se renoncer soi-même, porter sa croix, se faire violence, purifier son âme, c’est-à-dire mortifier ses sens, ses passions, ses incli­nations naturelles et sensuelles.

Y pensent-ils ces gens qui crient bien haut qu’ils ne veulent pas être des Saints ? Ne font-ils pas le contraire? De sorte qu’une règle sûre pour connaître ce que l’Évangile nous enseigne et ce que nous devons pratiquer, c’est de faire le contraire de ce que font la plupart des chrétiens, et en particulier ceux dont nous parlons; et n’est-ce pas une règle sûre pour juger qu’il y en aura peu de sauvés, c’est-à-dire peu qui iront en purgatoire ?

Il n’y a que deux routes pour aller à Dieu, pour être sauvé. Ces deux routes sont l’innocence et la pénitence. Dès qu’on est sorti de la première, c’est sans espérance d’y pouvoir rentrer ; il ne reste que la seconde, qui nous est toujours ouverte; ressource unique pour la plupart des hommes.

Or les chrétiens qui ne veulent pas suivre cette dernière route, qui, sentant la nécessité de faire pénitence de leurs péchés, ne veulent pas se gêner en cette vie, et laissent à satisfaire à la justice divine dans les flammes expiatrices, ces chré­tiens sont-ils des disciples de Jésus-Christ ? Suivent-ils la voie qu’ont suivie les âmes du purgatoire ?

Celles-ci, touchées de l’offense faite à Dieu par leurs fautes, se sont con­verties à lui de tout leur cœur, et ont évité le péché et toute attache au péché avec le plus grand soin ; et, si elles ne sont pas entrées immédiatement après la mort dans le ciel, c’est qu’elles n’avaient pas encore entièrement satisfait à la justice divine, ou qu’enfin, malgré leur vigilance continuelle, elles ont offensé le Très-Haut. Mais plutôt par fragilité que par malice.

En un mot, ç’a été sur la terre des saintes âmes, occupées toute leur vie, ou du moins depuis leur conversion, à plaire en tout à leur Créateur, travaillant à imiter leur Sauveur. C’étaient des âmes fidèles, suivant la voie de la justice et de la sainteté, auxquelles on n*a pu re­procher que ce qu’il est bien difficile à l’homme d’éviter; exemptes de tout ce qui fait les grands vices, il ne leur a manqué que peu de ce qui fait les grandes vertus.

Leurs péchés ont été des péchés de faiblesse plus que de volonté ; ou, si ce furent des péchés griefs, ils ne sont point descendus dans le tombeau avec le pécheur; ils ont été détestés, ils ont été pleurés, ils ont été lavés dans le sang de Jésus-Christ. Par conséquent, dans le purgatoire, ce sont des âmes qui n’ont plus r de péchés, sur lesquelles il ne demeure que la trace, que l’ombre du péché.

Ces pénitents du purgatoire, ce sont des justes qui se sont endormis du sommeil de paix; ce sont des justes dont la grâce et la charité ont formé les derniers soupirs; ce sont des âmes que Dieu aimait et dont il était aimé, lorsqu’encore sur la terre, elles faisaient de grands efforts pour obtenir le pardon de leurs fautes, et pour ne plus l’offenser.

*

Maintenant, chrétien lâche, vous, qui vous flattez d’aller en purgatoire, si nous tracions votre portrait, nous fournirait-il quelque trait de ressemblance avec celui de ces saintes âmes ? Vous voulez vous dispenser de faire le moindre effort pour parvenir à ce degré de justice et de sainteté, et cependant jouir de leur sort qui, quoique extrêmement dou­loureux, doit toutefois avoir pour terme le ciel !

Sur quoi donc fondez-vous votre espoir ? Vous ne pouvez, dites-vous, éviter le purgatoire, parce que vous ne voulez pas être un Saint ? Mais n’est-ce pas pour devenir un Saint, n’est-ce pas pour tendre à la sainteté que vous existez ?

N’est-ce pas pour connaître, aimer et servir Dieu et par­venir au ciel que vous avez été créé ? Jésus- Christ ne vous dit-il pas, à vous comme à tous ses disciples : Soyez parfaits, de même que votre Père céleste est parfait ? Et vous osez proclamer, sans trembler pour votre salut, que vous ne voulez pas être un Saint ?

Et vous vous flattez en même temps que vous irez en purgatoire ? Illusion, illusion, lâche chrétien ! le purgatoire n’est point pour vous ; ce séjour des âmes chéries de Dieu, des âmes pénitentes, risque de n’être jamais votre séjour.

Mais l’enfer, oui l’enfer s’ouvrira seul pour les contempteurs de la sainteté; pour ceux qui méprisent la perfection recommandée par J.-C. à ses disciples; pour ceux qui abusent des grâces et de la miséricorde d’un Dieu infiniment bon; pour ceux enfin qui bravent sa justice et qui la négligent, pour ainsi dire de propos délibéré pendant le cours de la vie.

Examinez si telle n’est pas votre conduite, vous qui vous vantez niaise­ment de vouloir vous contenter du purgatoire. Si vous êtes prudent, si vous voulez assurer votre salut, ne bornez pas ainsi vos vues; rappelez-vous la fin pour laquelle vous avez été créé ; travaillez à parvenir au ciel, trop heureux si votre lâcheté et votre tiédeur vous donnent entrée dans le lieu d’expiation.

Enfin, méditez attentivement ces paroles des Livres saints : Je vous ai appelés pendant la vie, et vous n’avez pas voulu venir ; je rirai et je me moquerai aussi de vous à votre mort. (Proverbes 1, 27) Répondez dès maintenant à la voix de Dieu qui vous appelle, et imitez les âmes qui n’ont mérité d’aller en purgatoire que par une vigilance soutenue et des efforts con­tinuels.

CONSIDÉRATION.

Si la mort me frappait aujourd’hui, dans l’état de tiédeur où peut-être je languis depuis si longtemps quel serait mon sort ?… Pour­rais-je me flatter d’être admis en purgatoire ?… O mon âme ! médite et change une bonne fois de vie, puisque tu sais que le purgatoire même s’ouvre difficilement pour les chrétiens tièdes et lâches.

PRIÈRE.

O Dieu bon et magnifique en sainteté ! mon cœur est l’ouvrage de vos mains j il est le prix de votre sang : les vœux et les soupirs qu’il vous adresse en ce moment au pied de votre croix sont l’effet de votre grâce ; qu’est-ce qui l’empêche, ô mon Sauveur ! d’être rempli de votre saint amour ?

Je vous l’offre et vous le consacre dès cet instant; préparez-le vous-même pour en faire une hostie digne d’être consumée à votre gloire par le feu de la charité. Otez-en tout ce qui vous déplaît : lavez-le des taches du péché : purifiez-le de toute affection terrestre : rendez-le sain et agréable à vos yeux, afin qu’il ne vive plus pour lui-même, mais pour vous et de vous qui régnez dans la gloire de votre Père à jamais. Ainsi soit-il!

Indulgence applicable aux morts. — lorsqu’on récite avec un cœur contrit, les oraisons suivantes, en l’honneur du saint Sacrement.

Je vous adore dans tous les instants, Ô pain vivant du ciel, sacrement admirable!

Bénissez mon âme, ô Jésus, l’unique objet de l’amour de Marie !

A vous seul je donne mon cœur, divin Jésus, mon Sauveur !

Que le très-saint et très-divin Sacrement soit connu, adoré et remercié par tous les hommes et dans tous les moments !

(Rescrits du 21 Janvier et du 15 Août 1828)

 

Neuvaine à Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse 8

Neuvaine à Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

8e jour : TOUT AUTOUR, DOUZE ÉTOILES.

Les étoiles représentent les apôtres, l’Église, chacun de nous. « Dans l’Église en marche, Marie, aidez‑nous à être apôtres et à porter au monde le message de la Médaille, votre Message de foi, d’espérance et d’amour ».

MARIE, MÈRE DE L’ÉGLISE
Médaille Miraculeuse envers
Médaille Miraculeuse envers

Douze étoiles … Qui rappellent la femme de l’apocalypse (Ap. 12, 1). Marie, Reine des Apôtres, vous êtes présente au milieu des hommes. Mère de l’Église, vous ne cessez de nous rappeler notre place et notre rôle dans l’Église. Jésus nous envoie en mission pour être, avec d’autres, un signe et reflet de la lumière de son Cœur.

Marie, aidez-nous à être responsables dans l’Église.

(Pendant la neuvaine*, confession et participation à l’eucharistie sont vivement recommandées)

Ô Vierge Immaculée, Mère de Dieu et notre Mère,  avec la plus vive confiance dans votre puissante intercession tant de fois manifestée au moyen de votre Médaille, nous vous supplions humblement de bien vouloir nous obtenir les grâces que nous vous demandons si cela peut nous aider à grandir dans l’Amour de Dieu et de nos frères. Amen !
(demander une grâce personnelle)

Ô Vierge de la Médaille Miraculeuse qui êtes apparue à sainte Catherine Labouré dans l’attitude de médiatrice du monde entier et de chaque âme en particulier, nous remettons entre vos mains et nous confions à votre Cœur nos supplications.

Daignez les présenter à votre Divin Fils et les exaucer si elles sont conformes à la Volonté Divine et utiles à nos âmes. Et, après avoir élevé vers Dieu vos mains suppliantes, abaissez-les sur nous et enveloppez-nous des rayons de vos grâces, en éclairant nos esprits, en purifiant nos cœurs, afin que, sous votre conduite, nous arrivions un jour à la bienheureuse éternité.   Amen.

Pour faire cette neuvaine dans l’esprit de sainte Catherine Labouré : demandons-lui de mettre en nous quelque chose de son amour si filial envers la Très Sainte Vierge, et surtout de nous aider à croire, comme elle, à son Amour si maternel pour nous. Demandons-lui d’aimer comme elle la Vierge Marie, Notre Mère.

Notre Père … Je vous salue Marie …

Prière de la Neuvaine

Marie, conçue sans péché,
Sur vous est venu le Saint Esprit
Et vous nous avez donné votre fils.

Ô Marie, confidente de sainte Catherine,
Apprenez-nous à nous asseoir au pied du Seigneur
Pour écouter sa Parole et la garder dans notre cœur.

Ô Marie, debout au pied de la Croix,
Conduisez-nous au pied de l’autel
Pour devenir une offrande agréable au Père.

Ô Marie, Mère de l’Église,
Vous portez le monde et l’offrez à Dieu
Priez pour nous qui avons recours à vous.

Ô Marie, comblée de grâces,
Répandez vos rayons de lumière
Sur chacun d’entre nous qui vous le demandons.

Ô Marie, icône de l’humilité.
Donnez-nous de porter la sainte Médaille
Signe de notre amour pour les cœurs de Jésus et Marie.

Ô Marie, Servante du Seigneur,
Aidez-nous à vivre de charité comme sainte Catherine
Qui ne cesse d’intercéder en notre faveur. Amen

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Sainte Catherine Labouré priez pour nous.


Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous.
Sainte Catherine Labouré priez pour nous.

On peut achever notre prière par les LITANIES à l’occasion de la neuvaine

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 25 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 25 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire. –  L. Grandmont Liège 1841

La pensée du purgatoire nous instruit sur la gravité du péché véniel.

La pensée du purgatoire doit nous préserver d’une erreur bien commune parmi les chré­tiens, et cependant bien funeste et très-souvent la cause de la damnation éternelle. Cette erreur consiste à n’attacher, pour ainsi dire, aucune importance ou du moins très-peu d’importance, aux fautes légères, au péché véniel.

On traite de bagatelle ce qui cependant est une offense faite à Dieu tout comme le péché mortel, quoique moindre ; et ce qui convient au péché mortel lui convient aussi, mais d’une autre manière.

Nous ne nous étendrons pas ici pour prouver que souvent le péché, que nous appelons véniel, est mortel, puisque ce qui fait la différence du mortel et du véniel, en beaucoup d’occasions, c’est le plus ou moins de matière, l’attention et la connaissance plus ou moins grande, le consentement plus ou moins parfait.

Supposons qu’en effet tous les péchés que nous commettons soient véniels : est-ce une raison d’être parfaitement tranquille cl de dire; Ce n’est rien, c’est une petite faute que Dieu pardonne aisément?

Chrétien, qui tenez ce langage, je vous demanderai d’abord : Croyez-vous encore à l’Évangile? hé bien ! qu’y lisez-vous? Celui qui méprise les petites fautes, dit le Sauveur, tombera peu à peu dans les grandes. Remarquez qu’il ne dit pas celui qui les commet par hasard et par fragilité, aucun saint n’est exempt de ces fautes; mais celui qui les méprise . c’est-à-dire celui qui les com­met de propos délibéré sans le moindre regret.

Vous ne connaissez donc point cet autre texte  de l’Écriture sainte : Abstenez-vous de tout ce qui a l’apparence de pêché. Ces paroles de l’apôtre saint Paul sont remarquables ; il veut que nous évitions jusqu’à l’apparence du mal.

Il n’est pas question pour lui de distinguer entre les grandes et les petites offenses : il sait, et nous devons tous savoir, qu’il n’y a rien de petit dans ce qui a rapport à un Dieu, si grand et si parfait, et dans ce qui peut lui plaire, ou lui déplaire. Le premier et le plus grand de tous les préceptes est celui d’aimer Dieu. Or, est-il croyable qu’on ait beaucoup d’amour pour Dieu, quand on consent librement à l’offenser ?

Quel­que légères qu’on suppose ces offenses, sont- elles compatibles avec une sincère tendresse, avec un attachement réel ? Non-seulement ce n’est pas avoir pour Dieu l’amour qu’il mérite que de se permettre, de propos délibéré, une multitude de fautes, sous prétexte qu’elles sont vénielles, ou réputées légères.

C’est de plus manquer au respect qui lui est dû, et se rendre digne du même reproche qu’il faisait autrefois au peuple d’Israël par un de ses Prophètes : « Vous m’appelez tous les jours votre père, votre maître : où est donc le respect, la crainte filiale que le titre de père exige? où » est donc la soumission, l’obéissance entière  et parfaite qu’un maître a droit d’attendre de » ses serviteurs ? »

*

Mais ne combattons aujourd’hui cette erreur que par la vue du purgatoire* Nous y distinguons deux sortes d’habitants : les uns , après avoir péché mortellement dans le cours de leur vie > se sont convertis et ont reçu la grâce de la justification ou dans le sacrement de Pénitence, ou par la contrition parfaite avec le désir du Sacrement.

La peine éternelle leur a été remise, mais ils n’ont pas expié la peine temporelle due à leurs péchés ; ils l’expient dans le purgatoire. Les autres expient des péchés véniels non effacés, ou la peine temporelle due à ces pé­chés. Oh ! qui pourrait comprendre les tour­ments qu’ils endurent !

Les saints Pères ne sont-ils pas d’avis qu’il vaudrait mieux souffrir les plus cruelles maladies, les douleurs les plus aiguës pendant des siècles que de passer un jour en purgatoire? Et vous oseriez dire que le péché véniel est peu de chose !

Les peines du purgatoire nous prouvent au contraire le f fondement de l’opinion des théologiens qui trouvent, jusqu’à un certain point, dans le péché véniel> les deux caractères d’insolence : et d’ingratitude qu’on remarque dans le péché | mortel* De là l’embarras d’expliquer la différence qu’il y a entre l’un et l’autre.

En effet, il semblerait d’abord que toute offense contre Dieu, toute désobéissance à ses lois devrait exciter sa colère, son indignation, sa haine et par conséquent, être mortelle de sa nature.

Ainsi la raison, guidée par les lumières de la foi, nous porterait plutôt à augmenter l’énor­mité du péché véniel, qu’à la diminuer ; et le purgatoire, en nous découvrant les supplices réservés au péché véniel, nous apprend qu’ils ne différent des supplices de l’enfer réservés au péché mortel, que par leur durée. Écou­terons-nous donc encore notre amour-propre, qui voudrait nous persuader que le péché véniel n’est rien d’important, et que Dieu ne peut, ni ne doit s’en tenir offensé?

*

La vue du purgatoire ne nous prouve-t-elle pas d’une manière certaine que le plus léger des péchés renferme toujours un fond de mali­gnité très-odieux en lui-même ; odieux à un tel degré que toutes les bonnes œuvres de l’âme qui l’a commis, que dis-je?

Que toutes les bonnes œuvres que pourraient faire toutes les créatures, ne plairaient pas tant à Dieu, ne le glorifieraient pas tant que ce seul péché véniel lui déplaît et le déshonore : tellement odieux que s’il ne fallait qu’un péché véniel, fût-ce le plus léger, pour tirer de l’enfer tous les démons et tous les damnés, il faudrait les abandonner à leur malheureux sort, plutôt que de com­mettre un simple péché véniel.

Voilà ce que tous les Saints ont pensé et enseigné. Aussi avec quelle douleur, avec quelles larmes abon­dantes ne s accusaient-ils pas dans le sacré tri­bunal de la réconciliation, même des fautes les plus légères, échappées à la fragilité humaine !

Ayant sous les yeux la satisfaction exigée par la justice divine dans le purgatoire, avec quelle rigueur ne se punissaient-ils pas des plus petites fautes ! Ils auraient mieux aimé souffrir toutes les humiliations, tous les outrages, tous les ! supplices imaginables, que de commettre, de | propos délibéré, le moindre péché véniel.

C’est qu’ils savaient combien il déplaît à Dieu, com­bien il s’en tient offensé ! Et peut-on douter, en effet, de l’énormité du péché véniel aux yeux de Dieu, non-seulement lorsqu’on pro­mène des regards attentifs sur les supplices du purgatoire, mais même lorsqu’on le fléchit sur la manière terrible dont il l’a souvent puni ?

Les saints Livres nous offrent mille exemples  dé la vengeance éclatante que le Seigneur a tirée des fautes les plus dignes de pardon en apparence; Citons-en quelques-uns ils sont i propres à détruire en nous toute espèce de doute, d’incrédulité sur la peine due à ce que nous appelons faute légère, notre esprit ne pou­vant comprendre l’infinie justice du Dieu trois fois saint. Méditons ces divers traits et tremblons.

*

Un Israélite est surpris ramassant un peu de bois le jour du sabbat. Ce péché nous paraît sans doute bien léger. On consulte le Seigneur ; il ordonne que ce malheureux soit lapidé.

Osa, voyant l’arche du Seigneur au moment d’être renversée, y porte la main pour la sou­tenir. Nous serions tentés de louer son zèle ; mais ce zèle parait au Seigneur, indiscret ou trop peu respectueux : il frappe Osa, et l’étend mort au pied de l’arche sainte.

Les Philistins renvoient celte même arche du Seigneur aux Israélites, à qui ils l’avaient enlevée. Dès qu’elle arrive au pays des Bethsamites, ce bon peuple, ravi de revoir le gage précieux de la protection du Seigneur, se livre au plaisir de la contempler.

Cette joie ne semble-t-elle pas juste î Ne paraissait-elle pas provenir d’un principe louable? Dieu lit dans les cœurs et voit dans les Bethsamites une curiosité trop libre et trop hardie, c’en est assez: l’arrêt de mort est prononcé et exécuté, contre une grande partie du peuple et des chefs.

Ézéchias reçoit une ambassade du roi de Babylone. Pour témoigner aux envoyés sa satisfaction et leur faire honneur, il leur montre tous ses trésors. Il est probable qu’il entra un peu d’ostentation, ou de vaine com­plaisance dans cette action, que l’œil de Dieu, secrètes pen­sées, aperçut ici quelque tache d’amour- propre. Mais qui de nous se croirait fort coupable, s’il était tombé en pareille faute?

Cependant Dieu lui envoie le prophète Isaïe pour lui déclarer, de sa part, que tous les trésors qu’il vient d’exposer aux regards des ambassadeurs étrangers, seront transportés dans leur ville ; et que ses propres enfants deviendront les esclaves du tyran de Babylone.

Un prophète ayant reçu ordre du Seigneur de faire sa route sans se détourner ni s’arrêter j nulle part, est engagé, chemin faisant, par un autre prophète, à prendre chez lui quelque nourriture. Celui-ci feint qu’un Ange lui a donné commission de l’inviter et de le conduire dans sa maison. Trompé par ce discours non suspect, il se rend à l’invitation. Qui ne croirait que Dieu lui pardonnera une déso­béissance presque involontaire ? Écoutez-en la punition : à peine s’est-il remis en route qu’un lion sort de la forêt et l’étrangle.

Des enfants rencontrent le prophète Élisée,  dont le front chauve les frappe ; ils crient après lui et l’insultent. Ce sont des enfants, et il semble que l’âge doit excuser ou diminuer leur faute. Cependant deux ours fondent sur eux tout à coup et en dévorent quarante-deux.

Tels sont quelques-uns des exemples rap­portés par l’Écriture sainte ; peuvent-ils nous laisser le moindre doute sur la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché véniel ? Et, s’il ne le punit pas en cette vie, ne le fera-t-il pas dans l’autre ? Remarquez que ces exemples visibles de la justice divine n’ont eu lieu que pour un seul péché véniel ; qu’en sera-t-il donc de la punition de ces péchés que nous multiplions pour ainsi dire à l’infini?

Ne devons-nous pas dire avec l’Évangile : Si l’on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois sec ? Descendez un instant en esprit dans le lieu d’expiation, dans le purgatoire ; et de­mandez à ces âmes, qui sur la terre mépri­saient ces petites fautes, ce qu’elles souffrent dans les flammes expiatrices et ce qu’elles souffriront peut-être encore longtemps pour ces prétendus riens, qu’elles reconnaissent, mais hélas ! trop tard, avoir été autant d’of­fenses contre Dieu, dont la justice exige une sévère satisfaction.

RÉSOLUTION.

Il n’est pas trop tard pour nous de réfléchir sur la gravité du moindre péché. En nous faisant un devoir de secourir les âmes du purgatoire, le premier fruit de cette dévotion : sera de nous instruire sur l’offense que nous j faisons à Dieu en commettant la plus petite j faute. En conséquence nous regarderons le péché le plus léger comme un très-grand mal et nous l’éviterons avec le plus grand soin.

« Celui qui craint Dieu ne néglige rien. » (Eccl.)
« Peut-on appeler léger, un péché qu’on ne peut commettre sans quelque mépris de Dieu. » (S. Eucher.)

PRIÈRE.

Vierge sainte, conçue sans péché, c’est à vos pieds que je me jette aujourd’hui : je compte avec confiance sur votre protection pour obtenir la grâce de concevoir la plus grande horreur du péché. Qu’en méditant sans cesse la manière terrible dont Dieu le punit dans le purgatoire, j’en reconnaisse la gravité, et que je l’évite avec le plus grand soin. O Marie! ô ma mère! protégez-moi et secourez les âmes du purgatoire. Ainsi soit-il.

Indulgence applicable aux morts. —  L’indulgence une fois par jour, et trois fois les Jeudis. et tous les jours de l’octave de la Fête-Dieu, pour ceux qui récitent avec dévotion et un cœur contrit l’oraison jaculatoire suivante, en l’honneur du Saint-Sacrement. Que le très saint et très divin Sacrement soit loué et béni dans tous les moments. »

Indulgence plénière pour ceux qui l’auront récitée chaque jour pendant un mois, le jour, à leur choix, où, s’étant confessés et ayant communié , ils prieront pour les besoins de l’Église.

Enfin 100 jours pour ceux qui la réciteront à l’élé­vation de la sainte messe à laquelle on assiste ; ou au son de la cloche qui indique que l’on donne la bénédiction du saint Sacrement dans quelque église.

(Rescrits du 24 Mai 1770- — 50 Juin 1818. — 7 Dé­cembre 1819.)