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EUCHARISTIE MÉDITÉE 17

EUCHARISTIE MÉDITÉE 17

Les célestes fiançailles.

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. Jn 15, 16

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

17e ACTION DE GRÂCES.

Je vous adore, ô Jésus, divin époux des âmes vierges, comme la source de toute pureté, de toute innocence, de toute sainteté. Vous êtes la fleur de Jessé, qui avez fleuri sur la tige immaculée de la virginité. Vous êtes l’agneau divin qui vous plaisez parmi les lis de la pureté.

Ils germent à l’ombre de vos autels, ô bien aimé; votre regard les fait croître, ils s’épanouissent aux doux rayons du soleil de votre amour. C’est de vous, c’est de votre Eucharistie qu’émane toute vertu, toute pureté. Votre chair adorable purifie l’âme, qui s’en nourrit et votre sang divin est le vin généreux qui fait grandir les âme vierges, les remplit de courage, de générosité et d’amour.

Oui c’est votre Eucharistie, ô Jésus, qui féconde le sein de votre Église et lui fait enfanter aux jours de sa vieillesse et au milieu de la corruption de notre siècle ces âmes vierges qui sont à la fois sa consolation et sa gloire.

C’est vous, ô Jésus, qui, en les approchant de votre cœur en vous unissant à elles par la sainte communion, leur donnez l’horreur du vice, l’amour de la pureté et qui leur découvrez le prix inestimable de la perle cachée de la virginité.

C’est là encore où vous leur faites entendre des paroles d’amour qui ravissent leurs cœurs, là enfin où vous jetez dans leurs âmes les divines étincelles de ce feu sacré que vous êtes venu apporter sur la terre.

Les flammes de ce feu céleste ne peuvent rester cachées dans les âmes  et bientôt elles se font jour au dehors et se révèlent au monde par des actes héroïques de charité, de dévouement et d’immolation.

Multipliez, ô Jésus, multipliez au sein de votre Église le nombre des âmes vierges, augmentez le nombre de ces âmes pures qui élèvent sans cesse vers vous leurs mains innocentes et qui sont comme les paratonnerres placés dans le monde.

Que le parfum de leur innocence s’élève vers vous, ô Dieu de toute pureté, comme l’arôme embaumé qui s’échappe de la corolle des lis, qu’il réjouisse votre cœur et soit pour lui comme une compensation des crimes qui inondent la terre et vous forcent à en détourner les yeux avec horreur.

Ah ! souvenez-vous, Seigneur, que si dix justes se fussent trouvés dans les villes de Sodome et de Gomorrhe, en leur faveur vous eussiez épargné ces villes coupables. Ô mon Dieu, la corruption du monde est bien grande, elle doit exciter toute votre indignation et votre colère.  Mais au milieu de ce débordement d’iniquités, combien d’âmes sont restées pures et n’ont pas participé aux crimes de leurs frères !

Abaissez sur la terre, abaissez en particulier sur votre patrie, ô mon Dieu, le regard de votre miséricorde, et vous n’y verrez pas seulement dix justes, mais des milliers de justes, de cœurs vierges purs, qui se donnent sans cesse à votre gloire et vous offrent avec joie le sacrifice de tous les biens, de toutes les jouissances de la terre pour obtenir le salut des pécheurs.

Ces âmes vierges  vous consacraient leur vie soit dans les exercices du zèle et de la charité, soit dans les rudes travaux de la pénitence.

D’autres enfin vous la consacrent au milieu de ce monde qui vous oublie et vous méconnaît; elles y restent pour vous aimer là où vous l’êtes si peu, pour y être vos témoins, et vous dédommager par leur ferveur et leur fidélité, de l’indifférence et de l’abandon de tant d’ingrats.

Toutes, ô Jésus, unies par le même sentiment d’amour pour votre Eucharistie se pressent autour de vos tabernacles ; anges de la terre, elles veulent être votre garde d’honneur et se trouvent heureuses de vous offrir là où vous vous anéantissez pour elles, l’hommage constant de leurs adorations et de leur amour.

Ah! Seigneur, que cet amour soit comme un baume versé sur la blessure de votre cœur adorable, de ce cœur si aimant et cependant si peu aimé, et que tant d’ingrats se plaisent de nos jours à rassasier d’outrages, à abreuver du fiel amer de leurs mépris et d’une haine infernale.

Ô Jésus, Dieu d’amour, Dieu si bon, si aimable, vous pour qui l’homme, cette créature tant aimée et si peu digne de l’être, devrait se consumer de reconnaissance et d’amour, daignez accepter les humbles réparations que nous vous offrons pour notre propre ingratitude et pour celle de nos frères. Acceptez comme une compensation à tant d’outrages, l’amour des âmes qui vous aiment le plus et sur la terre et dans le ciel.

Acceptez surtout l’amour de votre auguste Mère, et que les brûlantes ardeurs du cœur immaculé de la Reine des vierges compensent la tiédeur et la coupable indifférence de ceux que sur le Calvaire elle accepta pour enfants. O Jésus, dilatez votre divin cœur en faveur des âmes qui vous aiment et accordez-leur la grâce de vous aimer plus encore.

Que les flammes ardentes qui consument ce cœur adorable s’attachent aux leurs, afin que vous y régniez seul et sans partage; mais dilatez-le aussi, ô miséricordieux Sauveur, en faveur des malheureux pécheurs que vous n’avez pas cessé d’aimer malgré leur ingratitude; souvenez-vous de tout ce qu’ils vous ont coûté, et ne délaissez pas le fruit de tant de souffrances endurées pour eux, de tant de larmes et de sang versés pour leur salut.

Brisez leur cœur par la grâce d’un sincère, d’un profond repentir, et pressez-les de vous aimer. Ah ! sauvez toutes ces âmes, et ne les faites brûler que du feu de votre amour. Renouvelez, Seigneur, la face de la terre, répandez sur le monde votre esprit de pureté ; répandez-le sur tous les états, sur toutes les classes de la société.

Que la fleur céleste de la virginité croisse et s’épanouisse toujours plus belle au sein de votre Église; que celle de la chasteté fleurisse à côté d’elle; que vos yeux infiniment purs en s’abaissant sur le monde la rencontrent partout, qu’ils la voient pleine de sève et de vie dans le cœur des époux chrétiens, au sein de leurs familles; que son suave parfum s’exhale.

O Marie, auguste Reine des vierges, vous qui êtes à la fois leur modèle et leur Mère, couvrez de votre maternelle protection toutes les âmes proches de votre divin Fils; soyez la gardienne de leur innocence; étendez sur elles votre main; défendez-les contre leurs ennemis; conservez-les chastes et pures; conduisez-les dans les voies du divin amour et introduisez-les un jour dans les tabernacles éternels. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

EUCHARISTIE MÉDITÉE 16

EUCHARISTIE MÉDITÉE 16

Le début du voyage, le bâton du voyageur.

Mon joug est doux, mon fardeau est léger. Mt. 11, 30

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

16e ACTION DE GRÂCES.

Elle est douce, ô Jésus, et remplie d’inénarrables délices la coupe que vous nous présentez parfois au banquet divin de l’Eucharistie.

Elle cause une sainte ivresse, et l’âme, après y avoir trempé ses lèvres, revient à vous toujours plus avide de ces pures jouissances dont votre Eucharistie est la source unique, jouissances qui contentent le cœur, sans le rassasier, qui irritent la soif qu’il a de s’unir à vous, jouissances enfin qui paraissent toujours nouvelles, et ne produisent jamais ni le dégoût, ni la satiété.

Je vous bénis, Seigneur, d’avoir permis à mon âme de s’enivrer parfois à cette coupe . Je bénis la main miséricordieuse qui a embelli les jours de ma jeunesse en répandant sur eux les joies de votre amour.

Je bénis, ô Jésus, la bonté de votre cœur, qui m’attirait à vous en remplissant le mien de si douces consolations, mais je le reconnais à ma honte, et j’en rougis à vos pieds; je croyais alors vous aimer, ô mon Dieu, et je n’aimais que moi ; je croyais vous chercher, et je ne cherchais que la douceur de vos consolations.

Semblable à un enfant qui vient se jeter dans les bras de sa mère pour jouir de ses caresses, je ne venais à vous, ô Jésus, que dans l’espérance de recevoir les vôtres. Et vous, Seigneur, loin de repousser cet amour si faible, si peu généreux, si intéressé, vous sembliez vous prêter à mes désirs avec une miséricordieuse bonté.

Et cependant, Seigneur, n’était-ce pas vous que j’aurais dû toujours chercher ? Devais-je préférer le bienfait au bienfaiteur ? les joies de votre amour à celui qui est lui-même la source de toute joie et de tout amour? Ah ! pardonnez à mon ignorance, ô Jésus, je ne savais pas alors ce que vous m’avez appris plus tard ; je ne comprenais pas ce que vous m’avez fait comprendre depuis.

C’était vous, ô bien unique, bien souverain que j’aurais dû chercher, et quand vous vous donniez à moi, alors même que vous ne m’aviez fait sentir ni joie, ni consolation, ce don ne devait-il pas me suffire, avec vous ne possédais-je pas tous les biens et la source de tous les biens ? N’êtes-vous pas, ô mon Dieu, la lumière, la vérité, la force, la vie?

N’est-ce pas vous qui dissipez les ténèbres de notre ignorance, qui toujours nous montrez la voie sûre qui conduit à vous, la force qui soutient notre faiblesse, la vie qui nous assure une glorieuse immortalité?

N’est-ce pas vous enfin dont la main divine relève le roseau à demi-brisé, vous qui brisez les liens des captifs et qui rendez la glorieuse liberté des enfants de Dieu à ceux qui gémissent sous le dur esclavage de Satan? Ah ! vous seul me suffisez, ô bien-aimé Sauveur, je ne veux que vous, je n’aspire qu’à vous et sans vous rien ne me suffit, rien ne saurait me contenter.

En vous donnant à moi dans votre Eucharistie, ô Jésus, vous me donnez votre corps, votre sang, votre âme, votre divinité, et après avoir reçu cet adorable sacrement, je puis dire avec vérité : Dieu est à moi ! à moi, être si petit, être d’un jour, perdu dans la foule des êtres, à moi que son souffle anime, à moi pécheur.

Je possède, je renferme en moi celui que l’univers ne peut contenir, le Créateur des mondes, celui dont la main puissante sema dans l’immensité ces milliers de globes lumineux qui roulent sur nos têtes, qui creusa le lit profond des mers et leur assigna les limites où doivent venir se briser leurs flots mugissants.

J’adore enfin en moi ce Dieu trois fois saint, qui voit des millions d’esprits célestes chanter sa gloire dans les extases de leur immortelle charité. Si vous n’étiez venu à moi que comme Dieu, ô Jésus, je tremblerais d’épouvante et me sentirais accablé sous le poids de votre infinie Majesté ; mais c’est comme Dieu et comme homme tout ensemble que vous vous êtes donné à moi.

En unissant votre divinité à la nature humaine, vous vous êtes en quelque sorte rapproché de mon néant, Vous avez voulu que nous ayons à voir en vous un frère, un ami, et que la crainte fasse place à la reconnaissance, à la confiance et à l’amour.

Non,  ô divin Emmanuel, je ne tremble plus, je ne sais plus qu’aimer quand je sens votre cœur palpiter à côté du mien, quand je possède en moi l’enfant Dieu de la crèche, l’homme Dieu du Calvaire? Ah ! je ne sais plus qu’espérer quand je puis me dire : il est à moi, tout est à moi, comme si j’étais seul à le posséder, ce Verbe incarné, cet Homme-Dieu si plein de compassion, de miséricorde, d’amour pour les hommes ses frères.

Je suis pauvre, je suis pécheur, je n’ai rien, mais avec Jésus tous ses biens sont à moi, tous les trésors de mérites qu’il a acquis pendant sa vie mortelle sont à moi, et si la dette que j’ai contractée par mes innombrables fautes envers la justice divine est immense, en puisant dans les trésors de Jésus je puis lui offrir plus encore que je ne lui dois.

Mon âme est couverte de péché; mais le sang adorable de la rédemption, ce sang divin qui inonde le monde, il m’appartient, je puis l’offrir à Dieu pour moi-même, pour celle de tous les pauvres pécheurs; pourquoi donc n’espérerais-je donc pas avec une inébranlable espérance en celui qui ne s’est révélé à moi que par des excès de miséricorde et d’amour?

O Jésus, bien-aimé Jésus, Dieu si aimant et si aimable de l’Eucharistie, si je pouvais un instant disposer de votre puissance. Ah ! laissez-moi vous le dire, je m’en servirais pour forger des chaînes si fortes qu’elles m’attacheraient à vous d’une manière indissoluble.

Mais que dis-je, Seigneur, ces chaînes, ne les avez-vous pas forgées vous-même, ce sont celles de l’amour, et l’âme qui vous aime, qui persévérera dans votre amour, n’est-elle pas unie à vous par des liens si étroits et si forts, que la mort, loin de les rompre, ne fait que leur assurer la durée de l’éternité.

Mais Seigneur, ce ne sont plus les consolations de ce divin amour que je cherche aujourd’hui dans votre Eucharistie. Il est une autre faveur à laquelle mon âme aspire avec toute l’ardeur de ses désirs et que j’ose vous supplier de ne pas me refuser, c’est celle de me faire communier à vos goûts, à vos sentiments, à vos vertus, à vos désirs, en même temps que je communie à votre chair et à votre sang adorables.

Donnez-moi, ô Sauveur, une entière conformité avec vous, gravez en mon âme votre divine ressemblance , et s’il faut que la croix soit le stylet qui l’y burine ,  qu’importe ? pourvu que votre grâce soutienne ma faiblesse , je m’estimerai heureux de souffrir pour vous qui avez enduré pour l’amour de moi tant de souffrances , d’humiliations et de douleurs.

Trop longtemps, ô mon Jésus, je n’ai cherché que moi à votre service, désormais je ne veux plus chercher que vous, ma seule ambition est de vous satisfaire, de contenter votre divin cœur, de le glorifier et je ne croirai pas acheter ce bonheur trop cher par tous les renoncements, par tous les sacrifices qu’il vous plaira d’exiger de moi.

Que d’autres, ô Jésus, boivent à longs traits à la coupe de l’Eucharistie, je veux plus approcher mes lèvres du calice de vos douleurs ; je ne dédaigne pas vos consolations, ô mon Dieu, mais je m’en reconnais indigne.

Ô Marie, mère du pur amour, obtenez-moi la grâce d’aimer votre divin Fils avec désintéressement et générosité. Ainsi soit-il !

Léonie Guillebaut

PRIÈRE DU SOIR

PRIÈRE DU SOIR

Seigneur, dans le silence de la nuit,
tu continues de poser ton regard
sur chacun de tes enfants.

Vois tous ceux qui te cherchent encore
sur une rive où tu n’es pas,
mangeant un pain qui ne rassasie pas.

Toi la vraie nourriture,
attire-nous dans les profondeurs
de l’amour.

Vois aussi ceux qui déjà
travaillent pour toi
sans le savoir.

Alors ceux qui sont loin
avec ceux qui sont proches
se réjouiront ensemble.

Ils te loueront d’avoir traversé
l’épaisseur de leur nuit
pour les entraîner dans le cœur du Père
par ta puissance de Ressuscité.

d’après Éphata