Archives de catégorie : prière

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 2

Deuxième jour de la neuvaine – Souffrance de l’injustice et de l’exil 

La fuite en Egypte Vittore Carpaccio 1500
La fuite en Egypte Vittore Carpaccio 1500

Matthieu 2,13 : « Voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte; et restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » »

Douleur de la mort des innocents, douleur de l’injustice, douleur d’être mêlés à l’injustice puisque l’élément déclencheur de la fureur du tyran a été la naissance de Jésus, douleur d’être impuissant et de devoir fuir pour protéger Jésus.

La souffrance de l’exil en Égypte est d’un autre genre, c’est le fait d’être appauvri, étranger, citoyen de seconde zone, et de ne pas pouvoir pratiquer certains rites religieux.

Dieu est innocent de l’injustice d’Hérode. Avec quelle intensité Marie aura-t-elle prié par exemple ce psaume :

« Es-tu l’allié d’un tribunal de perdition, érigeant en loi le désordre ? On s’attaque à la vie du juste, et le sang innocent, on le condamne. Mais le Seigneur est pour moi une citadelle, et mon Dieu, le rocher de mon refuge. » (Ps 94, 20-22)

« Deuxième douleur : La fuite en Égypte. Comme c’était l’hiver, il fallut supporter la neige, la pluie, le vent, par des chemins raides et boueux. Marie, alors âgée de quinze ans, était une vierge délicate, nullement habituée à de pareilles fatigues. La sainte famille n’avait personne pour la servir. Apprenons à embrasser courageusement les croix, car on ne peut vivre en ce monde sans souffrir. » Alphonse de Liguori

  1. Ô Mère des douleurs, je compatis à l’angoisse qui étreignit votre cœur si sensible lors de la fuite en Égypte et du séjour en ce pays étranger où vous viviez, pauvre et méprisée : par votre cœur anxieux, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’un abandon filial et confiant à la divine Providence.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur amère que vous avez ressentie, en apprenant qu’Hérode cherchait à faire mourir Jésus Enfant, ce qui vous contraignit à fuir au milieu de la nuit, pour vous rendre en Égypte, à travers mille incommodités et rejets, avec votre époux saint Joseph et l’Enfant Jésus ; je vous prie de m’obtenir la grâce de supporter toutes les peines et incommodités quelconques, même les plus graves, pour conserver Jésus dans mon cœur, et ne le faire jamais offenser par les autres.

Deuxième jour : O Mère du Perpétuel Secours, en cet enfant Jésus encore tout faible que vous serrez contre votre cœur, vous ne voyez pas seulement le Fils de Dieu, votre Fils, mais aussi tous les hommes devenus, par la volonté de Dieu et par votre acceptation à Nazareth et au Golgotha, vos véritables enfants. Vous n’oubliez pas la parole de votre Fils au Calvaire qui, considérant son disciple Jean et nous tous en lui, vous a dit : « Voici ton fils ! » (Jn 19, 26).

O ma Mère, avec cette simplicité d’un fils malheureux, je viens vous dire combien je souffre et suis tenté de désespérer. Cependant, je sais que je suis votre enfant et que vous écoutez toutes nos prières. O ma Mère, vous connaissez ma demande : exauce-la pour la plus grande gloire de votre Fils, mon Seigneur !

Prières quotidiennes

Première Parole de Jésus sur la Croix

Première Parole de Jésus sur la Croix

Bientôt nous allons célébrer la fête de la CROIX GLORIEUSE, le 14 septembre. Pour nous y préparer, il est bon de méditer chaque jour une des sept paroles du Christ  élevé sur la croix.

*

« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).

Jésus prononce cette Parole immédiatement après avoir été cloué sur la croix, entre deux malfaiteurs, tandis que les soldats se partagent ses vêtements comme triste récompense de leur service. Il demande pardon pour ses bourreaux. Il intercède auprès de son Père en leur faveur.

Comprendre la profondeur du péché

Le Christ aux liens
Le Christ aux liens

Le premier mot qui nous est donné aujourd’hui est « pardon ». Le pardon arrive avant la crucifixion, avant les outrages et la mort. Le pardon est toujours premier. Peut-être ne pourrions-nous pas supporter d’écouter le récit de la Passion du Christ si on ne commençait pas par le pardon.

Avant d’avoir jamais péché, nous sommes pardonnés. Nous n’avons pas à le mériter. Nous n’avons même pas besoin de regretter. Le pardon est là, il nous attend. « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,8)

Le pardon vient en premier. C’est le scandale de l’Évangile. Mais cela ne signifie pas que Dieu ne prend pas au sérieux ce que nous faisons. Dieu n’oublie pas que nous avons crucifié son Fils. Et nous, nous ne pouvons pas nous le sortir de l’esprit.

Au contraire, le vendredi saint, nous nous réunissons pour entendre le récit de la Passion et de la mort du Christ, et pour nous rappeler que l’humanité a rejeté, humilié et assassiné le Fils de Dieu. C’est à cause du pardon que nous osons nous rappeler cet acte terrible entre tous. Le pardon, ce n’est pas que Dieu oublie le vendredi saint.

C’est la première parole du Christ en croix et sans doute la plus difficile à entendre. Car elle signifie notre aveuglement d’humains si peu conscients d’être créés pour l’éternité, face à nos agissements. À quel point nous nous blessons dans le péché qui est littéralement destructeur, parfois mortel, pour nos âmes : acte de révolte contre Dieu, il est un plongeon en enfer !

Parce que l’Amour de Dieu est infini, le rejeter est un mal à sa mesure, un mal irréparable. Mais vient le pardon de Dieu « faisant fleurir, dans les cœurs où le péché a saccagé les roses du premier amour, leur pureté et leur fraîcheur, les roses sombres, parfois aussi belles, tantôt plus belles, d’un second amour, avec ses repentirs, ses larmes, ses ardeurs. »

Le sens du pardon

Le pardon signifie que la croix devient notre nouvel arbre de vie dont le fruit nous est offert en nourriture. Le pardon signifie que nous osons regarder en face ce que nous avons fait. Nous osons nous souvenir de nos vies, avec leurs échecs et leurs défaites, avec nos actes de cruauté et nos manques d’amour.

Jésus demande le pardon, pas seulement pour ce qu’on lui a fait. Il n’est pas crucifié seul ; il y a deux hommes à côté de lui. Ils représentent les millions d’hommes que nous avons crucifiés.

« Pardonnez-vous mutuellement. (…) Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. » (Col 3,13) Cela relève parfois d’une « mission impossible ». Jésus en croix nous rejoint dans cette difficulté de pardonner. Jésus si souvent pardonnait à des personnes rencontrées sur son chemin en leur déclarant : « Tes péchés sont pardonnés. »

C’est étonnant de le voir en croix comme s’il n’était pas capable cette fois-ci de pardonner « directement » : « Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites. » Il s’adresse au Père. Une fois de plus Jésus nous rejoint dans notre fragilité humaine. Quand nous avons du mal à pardonner, tournons-nous vers le Père, comme Jésus, et demandons-lui de pardonner. Il nous exaucera car il est Amour.

PRIÈRE

Père céleste, de ton trône éternel abaisse ton regard !
Père de l’Amour, ton Fils unique t’implore pour les pécheurs,
pour tes enfants, exauce ton Fils !
Hélas, nous sommes tombés très bas, nous avons lourdement péché ;
mais pour le salut de tous, de nous tous, le sang de ton Fils a coulé.
Le sang de l’Agneau ne réclame pas la vengeance ; il efface les péchés.
Père de l’amour, accorde-nous ta grâce, exauce ton Fils !

D’après le P. Wojtek, omi

LES TROIS HEURES  avant la mort (page 2)

Neuvaine à la Nativité de Marie 9

Neuvième jour de la neuvaine – Sainte Marie, bienheureuse enfant

Nous vous saluons enfin, Bienheureuse Enfant, ornée de toutes les vertus dans un degré infiniment supérieur aux Saints ; c’est pourquoi, Mère digne du Sauveur, vous avez mis au monde le Verbe par la puissance du Saint-Esprit. 

Annonciation - Baroche - 1582-1584 - Pinacothèque du Vatican
Annonciation – Baroche – 1582-1584 – Pinacothèque du Vatican

Évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie :

Or, en ces jours-là, c’est-à-dire au premier temps de son arrivée en Galilée, l’ange Gabriel lui fut envoyé de Dieu pour lui raconter qu’elle concevrait le Seigneur et lui exposer la manière et l’ordre de la conception.

Étant entré vers elle, il remplit la chambre où elle demeurait d’une grande lumière, et, la saluant avec une très grande vénération, il lui dit : « Je te salue, Marie, Vierge du Seigneur, très agréable à Dieu, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi ; tu es bénie par-dessus toutes les femmes, tu es bénie par-dessus tous les hommes nés jusqu’à présent. » 

Et la Vierge, qui connaissait déjà bien les visages des anges, et qui était accoutumée à la lumière céleste, ne fut point effrayée de voir un ange, mais son seul discours la troubla, et elle commença à penser quelle pouvait être cette salutation si extraordinaire, ce qu’elle présageait ou quelle fin elle devait avoir.

L’ange, allant au devant de cette pensée, lui dit : «Ne crains pas, tu concevras sans péché et tu enfanteras un fils. Celui-là sera grand, parce qu’il dominera depuis la mer jusqu’à la mer, et depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre. Et il sera appelé le Fils du Très-Haut, parce qu’en naissant humble sur la terre, il règne élevé dans le ciel. Et le Seigneur Dieu lui donnera le siège de David son père, et il régnera à jamais dans la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin. Il est lui-même le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, et son trône subsistera dans les siècles des siècles. »

La Vierge crut à ces paroles de l’ange, mais, voulant savoir la manière, elle répondit : « Comment cela pourra-t-il se faire? Car, puisque, suivant mon vœu, je ne connais point d’homme, comment pourrai-je enfanter sans cesser d’être vierge ? »

A cela l’ange lui dit : « Ne pense pas, Marie, que tu doives concevoir d’une manière humaine. Car, sans avoir de rapport avec nul homme, tu concevras en restant vierge ; vierge, tu enfanteras ; vierge, tu nourriras. Car le Saint-Esprit surviendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre contre toutes les ardeurs de l’impureté. Car tu as trouvé grâce devant le Seigneur, parce que tu as choisi la chasteté. C’est pourquoi ce qui naîtra de toi sera seul Saint, parce que seul conçu et né sans péché, il sera appelé le Fils de Dieu. »

Alors Marie, étendant les mains et levant les yeux, dit : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait suivant ta parole. »

Évangile de la nativité de Sainte Marie, ch. IX

*

« Que toute la création soit en fête et chante le saint enfantement d’une sainte femme, car elle a mis au monde un trésor impérissable. Par elle, la Parole créatrice de Dieu s’est unie à la création entière, et nous fêtons la fin de la stérilité humaine, la fin de l’infirmité qui nous empêchait de posséder le bien. La nature a cédé le pas à la grâce. Comme la Vierge Mère de Dieu devait naître d’Anne, la stérile, la nature est restée sans fruit jusqu’à ce que la grâce ait porté le sien. Il fallait qu’elle ouvre le sein de sa mère, celle qui allait enfanter « le Premier-né de toute créature », en qui « tout subsiste » (Col 1,15-17). Joachim et Anne, couple bienheureux ! Toute la création vous est redevable ; par vous, elle a offert au Créateur le meilleur de ses dons : une mère digne de vénération, la seule mère digne de celui qui l’a créée ». (Saint Jean Damascène)

Prières quotidiennes