Audience générale sur l’Esprit Saint, source de joie missionnaire.

Audience générale sur l’Esprit Saint, source de joie missionnaire.

Pour cette première audience générale de l’avent, le Pape François poursuit son cycle de catéchèses sur le zèle apostolique et s’intéresse ce mercredi 6 décembre à l’Esprit Saint, protagoniste de l’élan missionnaire et source de créativité pour annoncer l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 6 décembre 2023

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La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 30. L’annonce est dans l’Esprit Saint

Résumé de la catéchèse

Chers frères et sœurs,

je voudrais vous parler aujourd’hui du primat de l’Esprit-Saint dans l’annonce de l’Évangile. Sans lui notre zèle serait vain et faussement apostolique, il serait notre œuvre et ne porterait pas de fruit. Jésus est le premier évangélisateur et Il nous appelle à évangéliser dans la force de son Esprit. L’Église ne s’annonce pas elle-même mais elle annonce le don de Dieu qui est l’Esprit-Saint. Cet Esprit nous précède, et cela doit nous consoler.

Cependant ce primat de l’Esprit ne doit pas nous conduire à l’indolence, et justifier un désengagement, en ces temps difficiles où la tentation est grande de se réfugier dans des zones de confort. L’’Esprit nous pousse toujours à œuvrer à la mission avec créativité et simplicité. Il se manifeste par l’audace pastorale pour porter l’essentiel du message qui est la mort et la résurrection du Christ, et son amour pour nous. Invoquons-le toujours : Viens Esprit-Saint !

CATECHESE

Chers frères et sœurs,

Dans les catéchèses précédentes, nous avons vu que l’annonce de l’Évangile est une joie, elle est pour tous et doit s’adresser à elle aujourd’hui.

Découvrons maintenant une dernière caractéristique essentielle : l’annonce doit avoir lieu dans le Saint-Esprit. En effet, pour « communiquer Dieu », la crédibilité joyeuse du témoignage, l’universalité de l’annonce et l’actualité du message ne suffisent pas. Sans le Saint-Esprit, tout zèle est vain et faussement apostolique : il ne serait que le nôtre et ne porterait pas de fruit.

Dans Evangelii gaudium, je rappelais que « Jésus est le premier et le plus grand évangélisateur » ; que « dans toute forme d’évangélisation, la primauté appartient toujours à Dieu », qui « a voulu nous appeler à collaborer avec lui et nous stimuler avec la force de son Esprit » (n. 12). Voici la primauté du Saint-Esprit !

C’est pourquoi le Seigneur compare le dynamisme du Royaume de Dieu à « un homme qui jette la semence en terre ; que vous dormiez ou que vous vous réveilliez, la nuit ou le jour, la graine germe et grandit ; comment, lui-même ne le sait pas» (Mc 4,26-27). L’Esprit est le protagoniste, il précède toujours les missionnaires et fait germer les fruits.

Cette prise de conscience nous console tellement ! Et cela nous aide à en clarifier une autre, tout aussi décisive : à savoir que dans son zèle apostolique, l’Église ne s’annonce pas elle-même, mais une grâce, un don, et que l’Esprit Saint est précisément le Don de Dieu, comme le disait Jésus au Samaritain. femme (cf. Jn 4,10).

Mais la primauté de l’Esprit ne doit pas nous conduire à l’indolence. La confiance ne justifie pas le désengagement. La vitalité de la graine qui pousse seule n’autorise pas les agriculteurs à négliger le champ. Jésus, en donnant les dernières recommandations avant de monter au ciel, dit : « Vous recevrez la force du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1.8).

Le Seigneur ne nous a pas laissé des documents théologiques ou un manuel pastoral à appliquer, mais l’Esprit Saint qui inspire la mission. Et la débrouillardise courageuse que l’Esprit nous inculque nous amène à imiter son style, qui a toujours deux caractéristiques : la créativité et la simplicité.

Créativité, pour annoncer Jésus avec joie, à tous et aujourd’hui. À notre époque, qui ne nous aide pas à avoir une vision religieuse de la vie et où l’annonce est devenue plus difficile, fatigante et apparemment infructueuse en divers endroits, la tentation de renoncer au service pastoral peut surgir.

Peut-être nous réfugions-nous dans des zones de sécurité, comme la répétition habituelle des choses que nous faisons toujours, ou dans les appels tentants d’une spiritualité intime, ou encore dans un sens incompris de la centralité de la liturgie.

Ce sont des tentations qui se déguisent en fidélité à la tradition, mais souvent, plutôt que des réponses à l’Esprit, ce sont des réactions à l’insatisfaction personnelle. Au contraire, la créativité pastorale, audacieuse dans l’Esprit, brûlante de son feu missionnaire, est une preuve de fidélité à Lui.

C’est pourquoi j’ai écrit que « Jésus-Christ peut aussi briser les schémas ennuyeux dans lesquels nous prétendons l’enfermer et nous surprend par sa constante créativité divine. Chaque fois que nous essayons de revenir à la source et de retrouver la fraîcheur originelle de l’Évangile, de nouveaux chemins, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles pleines de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui surgissent » (Evangelii gaudium, 11).

La créativité donc ; et puis la simplicité, précisément parce que l’Esprit nous ramène à la source, à la « première annonce ». En effet, c’est « le feu de l’Esprit qui […] nous fait croire en Jésus-Christ qui, par sa mort et sa résurrection, nous révèle et nous communique la miséricorde infinie du Père » (ibid., 164).

Il s’agit de la première annonce, qui « doit occuper le centre de l’activité évangélisatrice et de toute tentative de renouveau ecclésial » ; pour répéter : « Jésus-Christ vous aime, il a donné sa vie pour vous sauver, et maintenant il est vivant à vos côtés chaque jour, pour vous éclairer, vous fortifier, vous libérer » (ibid.).

Frères et sœurs, laissons-nous captiver par l’Esprit et invoquons-le chaque jour : qu’il soit le principe de notre être et de notre œuvre ; soyez au début de chaque activité, réunion, rassemblement et annonce.

Il vivifie et rajeunit l’Église : avec Lui nous n’avons pas à craindre, car Lui, qui est harmonie, unit toujours créativité et simplicité, inspire la communion et envoie des missions, s’ouvre à la diversité et ramène à l’unité. Il est notre force, le souffle de notre annonce, la source de notre zèle apostolique. Viens, Saint-Esprit !

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Salut

Je salue cordialement les gens de langue française, notamment les pèlerins venant de France : l’Etablissement Notre-Dame-Sainte Famille et les Charpentiers des Ateliers Perrault ici travaillant sur la cathédrale Notre-Dame de Paris. Que le Saint-Esprit nous guide pour annoncer l’Évangile. C’est pour ça que vous êtes heureux.

Enfin, mon salut va aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes mariés et aux jeunes. Nous sommes désormais proches de la solennité de l’Immaculée Conception. Marie « a cru » à l’amour de Dieu et a répondu par son « oui ». Apprenez de sa pleine confiance dans le Seigneur pour témoigner partout de la bonté et de l’amour évangéliques.

Et n’oublions pas de prier pour ceux qui souffrent du drame de la guerre, en particulier pour les populations d’Ukraine, d’Israël et de Palestine. La guerre est toujours une défaite. Personne ne gagne, tout le monde perd. Seuls les fabricants d’armes gagnent.

Et ma bénédiction à tous !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse