Qaraqosh :
avoir la capacité de pardonner et le courage de se battre

Pour la deuxième étape de sa visite dans la plaine de Ninive ce dimanche, le Pape François est allé à la rencontre de la communauté chrétienne de Qaraqosh, ville située à une trentaine de kilomètres de Mossoul. Les chrétiens la ville martyre de la plaine de Ninive, ont accueilli à bras ouverts le Pape qui a invité ses habitants à valoriser leur héritage spirituel, essentiel dans la reconstruction de la ville et du pays, à ne pas abandonner et à ne jamais perdre espoir.
Le Pape François, de la cathédrale de l’Immaculée Conception, a prié l’Angélus, en prononçant des paroles de réconfort: avec les yeux de la foi, même face à la dévastation, voir le triomphe de la vie sur la mort.
Le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le pape François lance le message de rédemption et d’espoir de Qaraqosh. Ici, dans la plaine de Ninive, à quelques kilomètres de Mossoul, vivait autrefois la plus grande communauté chrétienne du pays, avant la fureur de l’État islamique, qui l’occupa dans la nuit du 7 août 2014, détruisant des maisons et forçant 120 000 chrétiens à fuir et nombre d’entre eux à avoir une vie de personnes déplacées au Kurdistan irakien.
De cette ville, symbole du martyre des chrétiens du troisième millénaire, de la cathédrale de l’Immaculée Conception, aujourd’hui reconstruite mais depuis trois ans le champ de tir de la milice et qui en partie montre encore les témoignages de la violence de l’EI, le Pape a dit :
« Cette assemblée qui est la nôtre montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le dernier mot appartient à Dieu et à son Fils qui vainc le péché et la mort. Même au milieu des ravages du terrorisme et de la guerre, nous pouvons voir, avec les yeux de la foi, le triomphe de la vie sur la mort. »
Il est temps de reconstruire, l’Église est proche des chrétiens
Le regard du Pape passe des habitants de cette ville, qui l’attendaient avec tant d’espoir, qui ont été témoins de « diversité culturelle et religieuse » et d’une beauté qui brille « pour la variété et les différences« , aux signes de destruction, « de violence, de haine. et la guerre ».
Tant de choses ont été détruites et tant de choses doivent être reconstruites, prévient le Pape, qui exhorte le peuple à suivre l’exemple de ceux qui auparavant dans ce lieu, « adoraient et louaient Dieu », qui persévéraient « avec une ferme espérance » sur le chemin terrestre. , laissant un grand héritage spirituel:
« Embrassez cet héritage! Cet héritage est votre force! Il est maintenant temps de reconstruire et de recommencer, en se confiant à la grâce de Dieu, qui guide le sort de chaque homme et de tous les peuples. Vous n’êtes pas seul! Toute l’Église est proche de vous, avec la prière et la charité concrète. Et dans cette région, beaucoup d’entre vous ont ouvert leurs portes en cas de besoin.
Continuer de rêver, ne perds jamais la foi et l’espoir
C’est le moment de restaurer les bâtiments et les liens qui unissent tout le monde, exhorte le Pape, car l’union des personnes âgées et des jeunes préserve l’avenir, à travers l’héritage de la terre, de la culture et de la tradition, mais surtout de la foi:
« Je vous encourage à ne pas oublier qui vous êtes et d’où vous venez! Pour garder les liens qui vous unissent, pour garder vos racines! Il y a certainement des moments où la foi peut faiblir, où il semble que Dieu ne voit pas et n’agit pas. Cela était vrai pour vous dans les jours les plus sombres de la guerre, et c’est également vrai en ces jours de crise sanitaire mondiale et de grande insécurité. Dans ces moments, souvenez-vous que Jésus est à vos côtés. N’arrêtez pas de rêver! N’abandonnez pas, ne perdez pas espoir. »
Non au terrorisme et à l’exploitation de la religion
L’Irak est la terre de nombreux hommes et femmes, «saints d’à côté», qui sauront vous accompagner vers un avenir meilleur. Le Pape reprend les paroles de Madame Sabah Abdallah, témoin chrétien de la férocité de l’État Islamique, mère de l’un des nombreux, trop nombreux, petits martyrs de la ville, pour réitérer que le pardon est nécessaire « par ceux qui ont survécu aux attentats terroristes. « :
« Pardon: c’est un mot clé. Le pardon est nécessaire pour rester amoureux, pour rester chrétien. Le chemin du rétablissement complet est peut-être encore long, mais je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas vous décourager. Il faut la capacité de pardonner et, en même temps, le courage de se battre. Je sais que c’est très difficile. Mais nous croyons que Dieu peut apporter la paix sur cette terre. Nous lui faisons confiance et, avec toutes les personnes de bonne volonté, nous disons « non » au terrorisme et à l’exploitation de la religion. »
Respect des femmes, elles donnent la vie malgré leurs blessures
Les dons et les promesses de Dieu ne doivent pas être oubliés, demande à nouveau François, car la gratitude vient de la « mémoire du passé » qui « façonne le présent » et « porte vers l’avenir » :
« Ne nous lassons pas de prier pour la conversion des cœurs et pour le triomphe d’une culture de la vie, de la réconciliation et de l’amour fraternel, dans le respect des différences, des différentes traditions religieuses, dans l’effort de construire un avenir d’unité et de collaboration entre toutes les personnes de bonne volonté . »
Le Pape a conclu par un regard tourné vers toutes les mères et femmes d’Irak, les remerciant pour leur courage:
« Je tiens à remercier chaleureusement toutes les mères et femmes de ce pays, des femmes courageuses qui continuent de donner la vie malgré les abus et les blessures. Que les femmes soient respectées et protégées! Qu’ils reçoivent de l’attention et des opportunités! »
Les mères « consolent, réconfortent, donnent la vie » et c’est ainsi que fait Notre-Dame, cette Mère à qui le Pape, à l’issue de la rencontre, confie tout le peuple chrétien de la terre martyre d’Irak. Et à l’intercession de la Vierge Marie est dédiée la signature de François sur le Livre d’honneur, à l’issue de la rencontre de Qaraqosh:
« De cette église détruite et reconstruite, symbole de l’espérance de Qaraqosh et de tout l’Irak, j’invoque Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie, pour le don de la paix. »
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse