devenir une traduction vivante de la Parole de Dieu

devenir «une traduction vivante» de la Parole de Dieu

Avant de  prier l’Angélus, place saint-Pierre de Rome, dimanche 31 octobre 2021, le Pape François a exhorté dans sa catéchèse à se familiariser sans relâche avec l’Évangile, la Parole de Dieu, afin d’en devenir «des traductions vivantes».

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 24 octobre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans la liturgie d’aujourd’hui, l’Évangile parle d’un scribe qui s’approche de Jésus et lui demande : « Quel est le premier de tous les commandements ? (Mc 12,28). Jésus répond en citant l’Écriture et affirme que le premier commandement est d’aimer Dieu ; de là donc, par conséquence naturelle, la seconde : aimer son prochain comme soi-même (cf. vv. 29-31).

En entendant cette réponse, le scribe non seulement la reconnaît comme juste mais ce faisant, en la reconnaissant comme juste, il répète à peu près les mêmes paroles dites par Jésus : « Tu as bien dit, Maître, et selon la vérité, que l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même vaut plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices » (vv. 32-33).

On peut se demander : pourquoi, en donnant son assentiment, ce scribe ressent-il le besoin de répéter les mêmes paroles de Jésus ? Cette répétition semble d’autant plus surprenante si l’on pense que l’on est dans l’évangile de Marc, qui a un style très concis. Quel est alors le sens de cette répétition ? Cette répétition est un enseignement, pour nous tous qui écoutons.

Parce que la Parole du Seigneur ne peut pas être reçue comme n’importe quel fait divers. La Parole du Seigneur doit être répétée, s’approprier, préservée. La tradition monastique, des moines, utilise un terme audacieux mais très concret. Il dit ainsi : la Parole de Dieu doit être « ruminée ». « Ruminer » la Parole de Dieu.

On peut dire qu’elle est si nourrissante qu’elle doit atteindre tous les domaines de la vie : impliquer, comme le dit Jésus aujourd’hui, tout le cœur, toute l’âme, tout l’esprit, toute la force (cf. v. 30 ). La Parole de Dieu doit résonner, résonner et résonner en nous. Quand il y a cet écho intérieur qui se répète, cela signifie que le Seigneur vit dans le cœur. Et il nous dit, comme à ce bon scribe de l’Évangile : « Vous n’êtes pas loin du royaume de Dieu » (v. 34).

Chers frères et sœurs, le Seigneur ne cherche pas tant des commentateurs habiles des Écritures, il recherche des cœurs dociles qui, accueillant sa Parole, se laissent changer à l’intérieur. C’est pourquoi il est si important de se familiariser avec l’Évangile, de l’avoir toujours à portée de main – même un petit Évangile dans sa poche, dans son sac pour le lire et le relire, s’en passionner.

Quand nous faisons cela, Jésus, la Parole du Père, entre dans nos cœurs, devient intime avec nous et nous portons du fruit en lui. Prenons l’exemple de l’Evangile d’aujourd’hui : il ne suffit pas de le lire et de comprendre qu’il faut aimer Dieu et le prochain. Il faut que ce commandement, qui est le « grand commandement », résonne en nous, soit assimilé, devienne la voix de notre conscience.

Alors il n’y a plus de lettre morte dans le tiroir du cœur, parce que le Saint-Esprit fait germer en nous la semence de cette Parole. Et la Parole de Dieu travaille, elle est toujours en mouvement, elle est vivante et efficace (cf. Hé 4,12). Ainsi chacun de nous peut devenir une « traduction » vivante, différente et originale.

Pas une répétition, mais une « traduction » vivante, différente et originale de l’unique Parole d’amour que Dieu nous donne. On le voit dans la vie des Saints par exemple : aucun n’est pareil à l’autre, ils sont tous différents, mais tous avec la même Parole de Dieu.

Aujourd’hui, prenons donc un exemple de ce scribe. Répétons les paroles de Jésus, faisons-les résonner en nous : « Aimer Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toutes tes forces et ton prochain comme toi-même ».

Et demandons-nous : ce commandement oriente-t-il vraiment ma vie ? Ce commandement se reflète-t-il dans mes jours ? Cela nous fera du bien ce soir, avant de nous endormir, de faire un examen de conscience sur cette Parole, pour voir si aujourd’hui nous avons aimé le Seigneur et donné un peu de bien à ceux que nous avons rencontrés.

Que chaque rencontre donne un peu de bien, un peu d’amour, qui vient de cette Parole. Que la Vierge Marie, en qui le Verbe de Dieu s’est fait chair, nous apprenne à accueillir dans notre cœur les paroles vivantes de l’Evangile.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

dans plusieurs régions du Vietnam, les fortes pluies prolongées de ces dernières semaines ont provoqué d’importantes inondations, avec des milliers d’évacués. Mes prières et mes pensées vont aux nombreuses familles qui souffrent, ainsi que mes encouragements pour celles, les autorités du pays et l’Église locale, qui travaillent dur pour répondre à l’urgence.

Et je suis aussi proche des populations de Sicile touchées par les intempéries.

Je pense aussi à la population d’Haïti, qui vit dans des conditions extrêmes. Je demande aux dirigeants des nations de soutenir ce pays, de ne pas le laisser seul. Et vous, de retour chez vous, cherchez des nouvelles d’Haïti, et priez, priez beaucoup. Je voyais dans l’émission « À son image », le témoignage de ce missionnaire camillien en Haïti, le Père Massimo Miraglio, les choses qu’il nous disait… beaucoup d’abandon. Ne les abandonnons pas !

Hier à Tortosa, en Espagne, Francesco Sojo López, Millán Garde Serrano, Manuel Galcerá Videllet et Aquilino Pastor Cambero, prêtres de la Fraternité des Prêtres-Ouvriers diocésains du Cœur de Jésus, ont été béatifiés, tous tués par haine de la foi. Pasteurs zélés et généreux, pendant la persécution religieuse des années trente ils sont restés fidèles au ministère même au péril de leur vie.

Que leur témoignage soit un modèle surtout pour les prêtres. Une salve d’applaudissements à ces nouveaux bienheureux !

Le Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, COP26, commence aujourd’hui à Glasgow, en Écosse. Prions pour que le cri de la Terre et le cri des pauvres soient entendus ; que cette rencontre puisse apporter des réponses efficaces en offrant une espérance concrète aux générations futures.

Dans ce cadre, l’exposition photographique Laudato si’, œuvre d’un jeune photographe originaire du Bangladesh, s’ouvre aujourd’hui place Saint-Pierre. Allez la voir!

Je vous salue tous, fidèles de Rome et pèlerins de divers pays, en particulier ceux qui sont venus du Costa Rica, je salue les groupes de Reggio Emilia et de Cosenza ; les garçons de la Profession de Foi de Bareggio, Canegrate et San Giorgio su Legnano ; ainsi que l’Association Serra International Italia, que je remercie pour leur engagement en faveur des vocations sacerdotales, et les enfants de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse