
La pensée de la mort nous sauve de l’illusion d’être maîtres du temps : c’est le rappel du Pape lors de son homélie de ce matin, jeudi 1 février, à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.
«Nous, nous ne sommes ni éternels ni éphémères : nous sommes des hommes et femmes en chemin dans le temps, le temps qui commence et le temps qui finit.» La lecture du passage du Premier Livre des Rois sur la mort de David, nous invite «à prier et à demander la grâce du sens du temps», pour ne pas rester «prisonniers» du moment présent. «La mort est un fait qui nous touche tous, tôt ou tard, mais elle arrive».
«Mais il y a la tentation du moment où l’on devient maître de la vie et t’amène à avancer en tournant dans ce labyrinthe égoïste du moment sans futur.» «Et le chemin finit dans la mort, nous le savons tous. Et donc l’Église a toujours cherché à faire réfléchir sur notre fin.»
«Moi, je ne suis pas le maître du temps», «répéter cela aide», parce que «cela nous sauve de cette illusion du moment, de prendre la vie comme un chaîne d’anneaux de moments, qui n’a pas de sens». «Moi, je suis en chemin et je dois regarder devant», mais aussi considérer que «la mort est un héritage.»
«Quel héritage je laisse si Dieu m’appelle aujourd’hui ? Quel héritage je laisserai comme témoignage de vie ? C’est une belle question à se poser. Et ainsi, nous préparer parce qu’aucun de nous ne restera comme une relique. Non, nous tous, nous irons sur cette voie.»
Enfin, «la mort est une mémoire», une «mémoire anticipée» : «Quand moi je mourrai, qu’est-ce que j’aimerais faire aujourd’hui pour cette décision que je dois prendre aujourd’hui, dans la façon de vivre d’aujourd’hui ? C’est une mémoire anticipée qui illumine le moment d’aujourd’hui. Illuminer avec le fait de la mort les décisions que je dois prendre chaque jour.» «Se sentir en chemin vers la mort nous fera du bien à tous.»