Au troisième dimanche de l’Avent, qui tombe cette année le 13 décembre – 51e anniversaire de l’ordination sacerdotale du Pape – le Pontife parle de Jean-Baptiste: «leader de son temps», qui a vécu l’anticipation et la joie de voir le Messie sans jamais attirer l’attention sur lui-même mais en l’orientant vers le Christ. À la fin, la bénédiction traditionnelle des «enfants».
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint Pierre
Dimanche 13 décembre 2020
Chers frères et sœurs, bonjour!
L’invitation à la joie est caractéristique du temps de l’Avent: l’attente de la naissance de Jésus, l’attente que nous vivons est joyeuse, un peu comme lorsque nous attendons la visite d’une personne que nous aimons beaucoup, par exemple un ami que nous ne voyons pas. depuis longtemps, un parent … Nous sommes dans une attente joyeuse.
Et cette dimension de joie émerge surtout aujourd’hui, le troisième dimanche, qui s’ouvre sur l’exhortation de Saint Paul «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» (Antienne d’entrée; cf. Ph 4, 4.5). « Réjouir! » Joie chrétienne. Et quelle est la raison de cette joie? Que «le Seigneur est proche» (v. 5).
Plus le Seigneur est proche de nous, plus nous sommes dans la joie; plus il est distant, plus nous sommes dans la tristesse. C’est une règle pour les chrétiens. Un jour, un philosophe a dit quelque chose de plus ou moins comme ceci: «Je ne comprends pas comment on peut croire aujourd’hui, parce que ceux qui disent croire ont un visage de veillée funèbre. Ils ne témoignent pas de la joie de la résurrection de Jésus-Christ. »
Tant de chrétiens avec ce visage, oui, le visage de veillée funèbre, le visage de la tristesse … Mais le Christ est ressuscité! Le Christ vous aime! Et tu n’as pas de joie? Pensons-y un moment et disons: « Je suis heureux parce que le Seigneur est proche de moi, parce que le Seigneur m’aime, pourquoi le Seigneur m’a-t-il racheté? »
L’Évangile selon Jean nous présente aujourd’hui le personnage biblique qui – à l’exception de Notre-Dame et de Saint Joseph – a le premier et le plus éprouvé l’attente du Messie et la joie de le voir arriver: nous parlons naturellement de Jean-Baptiste (cf.Jn 1, 6- 8.19-28).
L’évangéliste le présente de manière solennelle: «Un homme est venu envoyé par Dieu […]. Il est venu comme témoin pour rendre témoignage à la lumière »(vv. 6-7). Le Baptiste est le premier témoin de Jésus, avec la parole et avec le don de la vie. Tous les Évangiles sont d’accord pour montrer comment il a accompli sa mission en désignant Jésus comme le Christ, le Messager de Dieu promis par les prophètes.
Jean était un leader de son temps. Sa renommée s’était répandue dans toute la Judée et au-delà, jusqu’en Galilée. Mais il ne céda pas même un instant à la tentation de se faire remarquer: il s’orientait toujours vers Celui qui allait venir. Il a dit: «Pour lui, je ne suis pas digne de dénouer le lacet de sa sandale» (v. 27). Soulignant toujours le Seigneur.
La Madone: rapporte au Seigneur toujours: «Faites ce qu’il vous dira». Toujours le Seigneur au centre. Les saints autour rapportent au Seigneur. Et quiconque ne rapporte pas au Seigneur n’est pas saint!
Voici la première condition de la joie chrétienne: se décentrer et mettre Jésus au centre. Ce n’est pas l’aliénation, parce que Jésus est effectivement le centre, il est la lumière qui donne tout son sens à la vie de chaque homme et femme qui vient dans ce monde. C’est le même dynamisme d’amour, qui me conduit à sortir de moi non pas pour me perdre, mais à me retrouver pendant que je me donne, pendant que je cherche le bien de l’autre.
Jean-Baptiste a parcouru un long chemin pour rendre témoignage de Jésus. Le chemin de la joie n’est pas une marche. Il faut du travail pour toujours être dans la joie. Jean a tout quitté, dès son plus jeune âge, pour mettre Dieu en premier, pour écouter sa Parole de tout son cœur et de toute sa force. Jean se retira dans le désert, se dépouillant de tout ce qui était superflu, pour être plus libre de suivre le vent du Saint-Esprit.
Bien sûr, certains traits de sa personnalité sont uniques, irremplaçables, ne conviennent pas à tout le monde. Mais son témoignage est paradigmatique pour quiconque veut chercher le sens de sa vie et trouver la vraie joie.
En particulier, le Baptiste est un modèle pour ceux qui, dans l’Église, sont appelés à annoncer le Christ aux autres: ils ne peuvent le faire que par détachement d’eux-mêmes et de la mondanité, non en attirant les gens vers eux-mêmes mais en les dirigeant vers Jésus. La joie est celle-ci: s’orienter vers Jésus. Et la joie doit être la marque de notre foi.
Même dans les moments sombres, cette joie est intérieure, de savoir que le Seigneur est avec moi, que le Seigneur est avec nous, que le Seigneur est ressuscité. Le Seigneur! Le Seigneur! Le Seigneur! C’est le centre de notre vie, et c’est le centre de notre joie.
Réfléchissez bien aujourd’hui: comment dois-je me comporter? Suis-je une personne joyeuse qui sait transmettre la joie d’être chrétien, ou suis-je toujours comme les tristes, comme je l’ai dit plus tôt, qui semblent être dans le sillage? Si je n’ai pas la joie de ma foi, je ne pourrai pas témoigner et d’autres diront: « Mais si la foi est si triste, mieux vaut ne pas l’avoir ».
Maintenant en priant l’Angélus, nous voyons tout cela pleinement réalisé dans la Vierge Marie: elle a attendu en silence la Parole de salut de Dieu; elle l’a écouté, elle l’a accepté, elle l’a conçu. En elle, Dieu est devenu proche. Pour cette raison, l’Église appelle Marie « Cause de notre joie ».
Après l’angélus
Chers frères et sœurs,
Je vous salue tous, Romains et pèlerins.
Je salue de manière particulière le groupe venu représenter les familles et les enfants de Rome, à l’occasion de la bénédiction des «Bambinelli», rendez-vous organisé par le Centre de l’Oratoire romain. Cette année, vous êtes peu nombreux ici à cause de la pandémie, mais je sais que de nombreux enfants et jeunes sont rassemblés dans des oratoires et chez eux et nous suivent à travers les médias.
Je salue chacun et bénis les statuettes de Jésus, qui seront placées dans la crèche, signe d’espérance et de joie. En silence, bénissons les petits enfants: Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Lorsque vous priez chez vous, devant la crèche avec votre famille, laissez-vous attirer par la tendresse de l’Enfant Jésus, né pauvre et fragile parmi nous, pour nous donner son amour.
Je souhaite à tous un bon dimanche, n’oubliez pas la joie! Le chrétien a le cœur joyeux, même dans les épreuves; il est joyeux parce qu’il est proche de Jésus: c’est lui qui nous donne la joie. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
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traduit par l’Association de la Médaille Miraculeuse