La prière donne de l’oxygène à la vie

La prière «donne de l’oxygène à la vie»

Après la célébration de la messe de la fête du Baptême du Seigneur, lors de laquelle il a baptisé 16 bébés dans la chapelle Sixtine, le Pape François a récité la prière de l’angélus depuis la fenêtre du palais apostolique. Il a invité la foule de pèlerins à réfléchir sur la façon dont ils prient.

 

FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 9 janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour!

l’évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous montre la scène par laquelle commence la vie publique de Jésus : Lui, qui est le Fils de Dieu et le Messie, se rend sur les rives du Jourdain et est baptisé par Jean-Baptiste. Après une trentaine d’années passées dans la clandestinité, Jésus ne se présente pas avec un miracle ou ne prend pas la chaire pour enseigner. Il s’aligne avec les personnes qui allaient recevoir le baptême de Jean.

L’hymne liturgique d’aujourd’hui dit que le peuple alla humblement se faire baptiser, l’âme et les pieds nus. Belle attitude, âme nue et pieds nus. Et Jésus partage notre sort de pécheurs, il descend vers nous : il descend dans le fleuve comme dans l’histoire blessée de l’humanité, il plonge dans nos eaux pour les guérir, il plonge avec nous, au milieu de nous.

Il ne s’élève pas au-dessus de nous, mais descend vers nous, l’âme nue, les pieds nus, comme le peuple. Il ne va pas seul, ni avec un groupe d’élus privilégiés, non, il va avec le peuple. Il appartient à ce peuple et accompagne le peuple à baptiser, avec ce peuple humble.

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Arrêtons-nous sur un point important : au moment où Jésus reçoit le baptême, le texte dit qu’« il était en prière » (Lc 3, 21). Cela nous fait du bien de contempler ceci : Jésus prie. Mais comment? Celui qui est le Seigneur, le Fils de Dieu, prie-t-il comme nous ? Oui, Jésus – les Évangiles le répètent à maintes reprises – passe beaucoup de temps en prière : au début de chaque journée, souvent la nuit, avant de prendre des décisions importantes…

Sa prière est un dialogue, une relation avec le Père. Ainsi, dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous pouvons voir les « deux mouvements » de la vie de Jésus : d’une part, il descend vers nous, dans les eaux du Jourdain ; d’autre part, il lève le regard et le cœur en priant le Père.

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C’est une grande leçon pour nous : nous sommes tous plongés dans les problèmes de la vie et dans de nombreuses situations complexes, appelés à affronter des moments difficiles et des choix qui nous tirent vers le bas. Mais, si nous ne voulons pas être écrasés, nous devons tout soulever.

Et c’est précisément ce que fait la prière, qui n’est pas une évasion, la prière n’est pas un rite magique ou une répétition de chants appris par cœur. Non. Prier est le moyen de laisser Dieu agir en nous, de saisir ce qu’Il veut nous communiquer même dans les situations les plus difficiles, de prier pour avoir la force d’aller de l’avant.

Beaucoup de gens sentent qu’ils ne peuvent pas le faire et prient : « Seigneur, donne-moi la force de continuer ». Nous aussi, nous l’avons fait plusieurs fois. La prière nous aide parce qu’elle nous unit à Dieu, nous ouvre à la rencontre avec lui. Oui, la prière est la clé qui ouvre nos cœurs au Seigneur.

C’est dialoguer avec Dieu, c’est écouter sa Parole, c’est adorer : être en silence en lui confiant ce que nous vivons. Et parfois, c’est aussi crier vers Lui comme Job, se défouler avec Lui, crier comme Job. C’est un père, il nous comprend bien. Il ne se fâche jamais contre nous. Et Jésus prie.

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La prière – pour reprendre une belle image de l’Évangile d’aujourd’hui – « ouvre le ciel » (cf. v. 21). La prière ouvre le ciel : elle donne de l’oxygène à la vie, elle respire même au milieu des troubles et fait voir les choses plus largement. Elle nous permet surtout de vivre la même expérience que Jésus au Jourdain : elle nous fait nous sentir des enfants aimés du Père.

A nous aussi, quand nous prions, le Père dit, comme à Jésus dans l’Évangile: « Tu es mon fils, bien-aimé » (cf. v. 22). Cet être de nos enfants a commencé le jour du baptême, qui nous a immergés dans le Christ et, en tant que membres du peuple de Dieu, nous a fait devenir les enfants bien-aimés du Père.

N’oublions pas la date de notre Baptême ! Si je vous demandais à chacun maintenant : quelle est la date de votre baptême ? Peut-être que certains ne s’en souviennent pas. C’est une belle chose : se souvenir de la date de notre Baptême, car c’est notre renaissance, le moment où nous sommes devenus enfants de Dieu avec Jésus.

Et quand vous rentrez chez vous – si vous ne le savez pas – demandez à votre mère, votre tante, votre grand-mère ou votre grand-père : « Quand ai-je été baptisé ? », et souvenez-vous de cette date pour la célébrer, pour remercier le Seigneur.

Et apprenez cette fête pour la célébrer, pour remercier le Seigneur. Et aujourd’hui, en ce moment, demandons-nous : comment va ma prière ? Est-ce que je prie par habitude, je prie à contrecœur, uniquement en récitant des formules, ou ma prière est-elle une rencontre avec Dieu ? Moi un pécheur, toujours parmi le peuple de Dieu, jamais isolé ?

Est-ce que je cultive l’intimité avec Dieu, dialogue avec lui, écoute sa parole ? Parmi les nombreuses choses que nous faisons pendant la journée, ne négligeons pas la prière : consacrons-y du temps, utilisons de courtes invocations à répéter souvent, lisons l’Évangile chaque jour. La prière qui ouvre le ciel.

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Et maintenant, nous nous tournons vers Notre-Dame, la Vierge en prière, qui a fait de sa vie un hymne de louange à Dieu.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

J’ai appris avec douleur qu’il y avait eu des victimes lors des manifestations qui ont éclaté ces derniers jours au Kazakhstan. Je prie pour eux et pour leurs familles, et j’espère que l’harmonie sociale sera trouvée au plus vite par la recherche du dialogue, de la justice et du bien commun. Je confie le peuple kazakh à la protection de Notre-Dame, Reine de la Paix d’Oziornoje.

Et je vous salue chaleureusement, fidèles de Rome et pèlerins d’Italie et de divers pays. En particulier, je salue le groupe de Frattamaggiore, près de Naples.

Ce matin, comme il est d’usage le dimanche du Baptême du Seigneur, j’ai baptisé des enfants, des enfants d’employés du Vatican. Je souhaite maintenant étendre mes prières et mes bénédictions à tous les nourrissons qui ont reçu ou recevront le baptême pendant cette période. Que le Seigneur les bénisse et Notre Dame les protège.

Et à vous tous, je recommande : apprenez la date de votre Baptême. Quand ai-je été baptisé ? Quand ai-je été baptisé ? Cela, vous ne devez pas l’oublier, et souvenez-vous de ce jour comme un jour de fête.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse