« Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je me complais » (Mc 1,11).

1. Par ces mots, la liturgie clôt le temps de Noël et de l’Épiphanie du Seigneur. Les pèlerins, rassemblés au bord du Jourdain au moment du Baptême du Christ, les ont écoutés.
De divers quartiers, les gens affluaient vers Jean, qui prêchait le baptême de pénitence. Jésus de Nazareth est également venu, alors que sa mission messianique était déjà de se révéler publiquement au milieu d’Israël. Jean-Baptiste fut le premier à en témoigner au Jourdain, et son témoignage humain fut confirmé par le témoignage divin du Père, rendu au Jourdain par la puissance de l’Esprit Saint :
« Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je suis heureux
2. Nous clôturons le cycle liturgique, dans lequel l’Église médite, avec une profonde gratitude et émotion, sur la révélation du Dieu-Fils dans la nature humaine : « Et le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14 ), et nous avons vu la gloire dont le Père l’entourait, au milieu de la pauvreté totale de la nuit de Bethléem sous les yeux des bergers puis des mages venus d’Orient.
L’Église, avec cette épiphanie du Verbe incarné à Bethléem, rejoint l’épiphanie qui eut lieu près du Jourdain : la gloire dont le Père entoura Jésus de Nazareth, lorsqu’il vint comme l’un des pèlerins demander à Jean le baptême de pénitence. Toujours la même pauvreté : l’humilité et le dépouillement du Fils de l’homme inséré dans la gloire du Verbe éternel, caché en lui.
3. « A ceux… qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : à ceux qui croient en son nom » (Jn 1,12).
L’Église du Verbe incarné parcourt le monde avec cette foi. Dans la naissance du Dieu-Fils de la Vierge par l’œuvre de l’Esprit Saint, il admire par la foi le mystère de la naissance spirituelle de l’homme, adopté par le Père comme fils dans le Fils éternel. Cette foi distingue les confesseurs du Christ à travers le monde. Elle unifie l’Église dès les fondements mêmes de sa construction spirituelle…
Dans cette union de foi, au seuil de la nouvelle Année du Seigneur, je souhaite saluer toutes les Églises qui sont sur toute la terre.
Saint JEAN-PAUL II ANGÉLUS 10 janvier 1982 – il y a exactement quarante ans.