L’Annonciation porte tout le mystère de la Rédemption

Si l’immaculée représente le type idéal de l’image divine dans l’humanité, ce type trouve sa réalisation sensible dans la Vierge de l’Annonciation. L’humble Fiat par lequel elle répond à l’Ange porte tout le mystère de la Rédemption. Car l’homme n’a rien à offrir à Dieu pour son propre rachat, si ce n’est la disponibilité d’un don de soi sans conditions.
Le rôle de la femme dans la conception est passif. La philosophie antique voyait dans cette passivité le symbole du négatif pur; mais l’ordre chrétien de la grâce fait de la conception un acte positif et efficace : ramassé dans une brève formule, le dogme marial nous livre le secret de la coopération de la créature à sa Rédemption.
Le Fiat de la Vierge révèle donc la spécificité de l’élément religieux; mais en même temps, puisque c’est une offrande de soi, il révèle la spécificité de la femme; il donne ainsi, en définitive, l’idée universelle de ce que peut être l’intégration du religieux dans l’humanité.
Marie n’est donc pas seulement l’objet d’un culte religieux, elle est elle-même cet élément religieux qui rend un culte à Dieu, la puissance d’offrande du monde sous l’aspect nuptial d’une femme. La litanie de Lorette ne dit pas autre chose, lorsque, dans ses invocations aussi riches de poésie que de vérité dogmatique, elle qualifie Marie d’«étoile du matin»:
l’étoile du matin précède le soleil pour s’abîmer en lui. Le divin Fils sur le sein de Marie, s’il attire nos regards sur elle, c’est qu’il répand sur elle sa lumière. C’est dans ce rayonnement qu’elle est la « Mère de la Grâce»; c’est en lui seulement qu’elle est aussi la «Mère de la Croix» et la «Mère des Douleurs ».
La gloire du Fils l’illumine, son agonie l’enveloppe d’ombre: dans la douleur non plus elle n’existe pas pour elle- même, elle est donnée, elle est celle qui souffre avec le Fils. Compatissante, Marie est la Mère : la mère du Rédempteur, la mère de la Rédemption.
Gertrude von Le Fort
Nous en retrouvons l’essentiel dans la Médaille Miraculeuse. L’avers exprime l’Immaculée Conception, à qui est faite l’Annonciation, qui reçoit et diffuse la grâce divine. L’envers exprime le mystère de la Rédemption avec la Croix, le M maternel et les deux Cœurs si proches, les douze étoiles ajoutées évoquant l’Église, creuset de ce mystère.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse