le concret est le critère du christianisme

Ce lundi en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican,  le Pape François a dit dans son homélie que le caractère concret des commandements de Dieu se traduit par l’amour de tous nos frères en humanité.

Aimer en actes et en vérité
Aimer en actes et en vérité

 

La première lecture, issue de la Première lettre de saint Jean, insiste sur le respect des commandements de Dieu, qui implique d’aimer «par des actes et en vérité». Ainsi, ce ne sont pas les «belles paroles» qui importent, mais le caractère concret de l’amour chrétien. En cela, les saints, «les fous du réalisme» nous aident «à marcher» sur cette voie.

Aimer concrètement

Chacun peut demander à Dieu ce qu’il veut, à deux conditions : croire «dans le nom de son Fils Jésus Christ», comme l’écrit l’apôtre, et nous aimer «les uns les autres». Mettre sa foi en Jésus-Christ signifie croire en «un Dieu concret», tel que le dépeignent les Évangiles. «Ce n’est pas Dieu déguisé en homme», «Dieu s’est fait homme» : c’est-là le caractère concret du premier commandement.

Le deuxième commandement est tout autant réaliste, il ne s’agit pas d’un «amour de fantaisie. Le critère du christianisme est le réalisme.»

Lutter contre les faux prophètes

Saint Jean, ce «passionné de l’Incarnation de Dieu», invite ensuite à mettre à l’épreuve «les esprits». Une «vigilance spirituelle» salutaire pour combattre les «idées ou faux prophètes qui proposent un Christ ‘soft’, sans beaucoup de chair et dont l’amour envers le prochain est un peu relatif».

«Beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde», écrit l’apôtre. Et le diable cherche toujours «à nous éloigner de Jésus.» «À la fin de la journée on doit prendre deux, trois, cinq minutes» pour se demander ce qui s’est passé dans son propre cœur, quelle inspiration ou peut-être quelle «folie du Seigneur» : «L’Esprit parfois nous pousse à des folies, mais aux grandes folies de Dieu». Ainsi cet homme qui«depuis plus de quarante a quitté l’Italie pour être missionnaire auprès des lépreux» au Brésil.

Être aidé dans le discernement

«Le peuple de Dieu, l’Église, l’unanimité de l’Église, le frère, la sœur qui ont le charisme de nous aider à y voir clair» sont une aide précieuse pour discerner. Pour le chrétien «l’entretien spirituel avec une personne d’autorité spirituelle» est donc important. «Il n’est pas nécessaire d’aller chez le Pape ou chez l’évêque pour voir si ce que je ressens est bon», «mais il y a tant de personnes, prêtres, religieuses, laïcs, qui ont cette capacité de nous aider à voir ce qui se passe dans notre esprit pour ne pas se tromper».

Jésus nous ouvre la voie, il ne faut donc pas «avoir peur»;  il a du «faire cela au début de sa vie quand le diable lui a rendu visite dans le désert et qu’il lui a proposé trois choses qui n’étaient pas de l’Esprit de Dieu». Jésus «a repoussé le diable, avec la Parole de Dieu».

Se laisser conduire par l’Église

Au temps de Jésus il y avait aussi «des gens de bonne volonté», convaincus cependant que la voie de Dieu était autre : les pharisiens, les sadducéens, les esséniens, les zélotes par exemple. «Tous avaient la loi en main», mais tous n’ont pas emprunté la meilleure route. Le Pape a donc rappelé la «douceur de l’obéissance».

Le peuple de Dieu doit toujours aller plus loin dans le réalisme, celui de la charité et de la foi. C’est «le sens de la discipline de l’Église» : lorsqu’elle se fait concrète, «elle aide à grandir», évitant ainsi «les philosophies de pharisiens ou des sadducéens». Dieu s’est incarné en naissant d’une «femme concrète, il a vécu une vie concrète, il est mort d’une mort concrète, et il nous demande d’aimer des frères et sœurs concrets», même si «certains ne sont pas faciles à aimer».