Le Dieu des surprises

Le Dieu des surprises

«Un cœur qui aime la loi, parce que la loi est de Dieu», mais «qui aime également les surprises de Dieu», parce que sa «sainte loi n’est pas une fin en soi»: c’est un chemin, «c’est une pédagogie qui nous conduit à Jésus Christ». C’est ce que le Pape François invite à demander au Seigneur dans la prière.

le signe de Jonas
le signe de Jonas

[Aujourd’hui], dans le passage de l’Évangile de Luc (11, 29-32) , Jésus apostrophe les foules qui se pressaient en masse pour l’écouter comme «une génération mauvaise» parce qu’elle «demande un signe».  «Il est évident que Jésus parle aux docteurs de la loi», qui «souvent dans l’Évangile» lui demandent «un signe».  Pour quel motif les docteurs de la loi ne comprenaient pas, en invoquant un signe extraordinaire?

Plusieurs réponses possibles: la première est «parce qu’ils étaient enfermés. Ils étaient enfermés dans leur système, ils avaient très bien établi la loi, un chef d’œuvre. Tous les juifs savaient ce que l’on pouvait faire, ce que l’on ne pouvait pas faire, et jusqu’où on pouvait aller. Tout était établi».

Mais Jésus les déroute en faisant des «choses étranges», comme «aller avec les pécheurs, manger avec les publicains». Et, aux docteurs de la loi cela «ne plaisait pas, c’était dangereux; la doctrine que eux, théologiens, avaient élaborée au cours des siècles, était en danger».

La deuxième réponse à l’interrogation initiale doit être reconduite au fait qu’ils «avaient oublié qu’ils étaient un peuple en marche. Et quand on est en marche, on trouve toujours des choses nouvelles, des choses que l’on ne connaît pas. Et ils devaient assumer ces choses dans un cœur fidèle au Seigneur, dans la loi».

Mais, dans ce cas également, «un chemin n’est pas absolu en soi, c’est le chemin vers un objectif: vers la manifestation définitive du Seigneur». Du reste, toute «la vie est un chemin vers la plénitude de Jésus Christ, lorsque viendra la deuxième fois. C’est un chemin vers Jésus, qui reviendra dans la gloire, comme l’avaient dit les anges aux apôtres le jour de l’ascension».

En somme, selon les paroles du passage évangélique, «cette génération cherche un signe, mais aucun signe ne lui sera donné, sinon le signe de Jonas»: c’est-à-dire «le signe de la résurrection, de la gloire, de l’eschatologie vers laquelle nous sommes en marche».

C’est pour cette raison que Jésus les qualifie de «génération mauvaise», dans la mesure où ils «n’ont pas compris que la loi qu’ils conservaient et aimaient était une pédagogie à l’égard de Jésus Christ».

En effet, «si la loi ne conduit pas à Jésus Christ, si elle ne nous rapproche pas de Jésus Christ, elle est morte». D’où la consigne finale de réfléchir sur ce thème, de s’interroger sur deux aspects, en se demandant: «Suis-je attaché à mes possessions, à mes idées, enfermé? Ou suis-je ouvert au Dieu des surprises?»

PAPE FRANÇOIS MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE
Lundi 13 octobre 2014


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