17-04-2016 source : Radio Vatican
Lors de la prière du Regina Caeli, le Pape a commenté l’Évangile de ce dimanche, tiré de Saint Jean qui revient sur les propos de Jésus lors de la dédicace du temple de Jérusalem. Jésus se trouve précisément dans l’enceinte du temple, un espace sacré qui fait penser à l’image du pasteur et de sa bergerie. Jésus se présente comme le Bon Pasteur et déclare : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » Ces paroles nous révèlent que personne ne peut prétendre suivre Jésus s’il n’écoute sa voix. Cette écoute n’est pas à comprendre de manière superficielle, mais implique quelque chose qui nous entraîne, au point de rendre possible une vraie connaissance réciproque qui permette de suivre avec générosité. Il s’agit non de l’écoute de l’oreille mais du cœur.
L’image du pasteur et de ses brebis indique donc le rapport étroit que Jésus veut créer avec chacun de nous. Il est notre guide, notre maître, notre ami et notre modèle, mais surtout notre Sauveur. «Je leur donne la vie éternelle: jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main»: sécurité absolue et immense tendresse.
Notre vie est toute sûre dans les mains de Jésus et du Père, qui sont un unique amour, une seule miséricorde, révélés une fois pour toutes dans le sacrifice de la Croix. Le Pasteur, pour sauver les brebis perdues, s’est fait agneau immolé pour prendre sur lui le péché du monde. Il nous a donné ainsi la vie en abondance. Mystère qui se renouvelle avec une humilité toujours surprenante à la table eucharistique où les brebis se réunissent pour se nourrir et font corps entre elles et avec le Bon Pasteur.
C’est pourquoi nous n’avons plus peur, notre vie est désormais sauvée de la perdition. Personne ne peut nous arracher des mains de Jésus, parce que rien ne peut vaincre son amour. Le Malin tente de nombreuses fois de nous arracher à la vie éternelle, mais il ne peut rien sauf si nous ouvrons les portes de notre âme à ses trompeuses flatteries.
« La Vierge Marie a écouté et suivi doucement la voix du Bon Pasteur. Qu’elle nous aide à accepter avec joie l’invitation de Jésus à devenir ses disciples et à vivre toujours en la certitude d’être dans les mains paternelles de Dieu. »
A l’issue de la prière du Regina Caeli, le Pape François a parlé de sa visite de la veille à Lesbos. Il a remercié tous ceux qui l’ont accompagné par la prière durant ce voyage émouvant. « J’ai apporté la solidarité de l’Église aux réfugiés et au peuple grec, avec moi se trouvaient le Patriarche œcuménique Bartholomée et l’Archevêque Hieronimus d’Athènes, pour marquer l’unité dans la charité de tous les disciples du Seigneur. »
Le Saint-Père a dit avoir salué près de 300 réfugiés, un par un, provenant d’Irak, d’Afghanistan, de Syrie, d’Afrique, de tant de pays. « Nombre d’entre eux étaient des enfants dont certains ont assisté à la mort de leurs parents et de leurs compagnons de voyage, certains morts noyés en mer. J’ai vu tant de douleur ! » Une scène l’a bouleversé : sa rencontre dans le camp de Moria d’un jeune homme musulman et de ses deux fils. Lui était marié à une chrétienne. « Ils s’aimaient et se respectaient mutuellement. Mais hélas cette jeune femme a été égorgée par des terroristes, parce qu’elle n’a pas voulu renier le Christ et abandonner sa foi. C’est une martyre ! Et cet homme pleurait tant. »
Le Saint-Père a aussi fait part de sa proximité envers toutes les victimes des séismes qui ont secoué ces dernières heures, l’Équateur et le Japon, ainsi que les travailleurs qui peinent à vivre dignement, en particulier ceux des Call Center en Italie.