Non aux chrétiens sans joie
N’ayez pas honte d’exprimer la joie de rencontrer le Seigneur, ne vous détachez pas de la fête que les gens font lorsqu’ils sentent Dieu proche d’eux: c’est la réflexion proposé par le Pape lors de la messe à la maison Sainte-Marthe, ce mardi 28 janvier 2020. L’Évangile n’ira de l’avant qu’avec des évangélisateurs pleins de vie et de joie. Une joie qui continue « à table avec la famille ensemble. »
C’est un sentiment de joie que d’être chrétien. Le point de départ est offert par la première lecture d’aujourd’hui, tirée du deuxième livre de Samuel, où il est parlé de David et de tout le peuple d’Israël célébrant le retour de l’Arche de l’Alliance à Jérusalem.
Faire la fête en la présence de Dieu
L’Arche avait été kidnappée et son retour « est une grande joie pour le peuple. » Les gens sentent que Dieu est proche d’eux et le célèbrent. Et le roi David est avec lui, il se met à la tête de la procession, il fait un sacrifice en sacrifiant un taureau et un gros bélier. Puis avec les gens il crie, chante et danse « de toutes ses forces. »
C’est une fête : la joie du peuple de Dieu parce que Dieu est avec eux. Et il exprime sa joie sans honte. Danser devant le peuple, exprimer sa joie sans honte ; c’est la joie spirituelle de la rencontre avec le Seigneur : Dieu est revenu à nous, et cela nous donne tellement de joie.
David ne pense pas qu’il est le roi et que le roi doit être détaché du peuple, « sa majesté », à distance … David aime le Seigneur, il est heureux que cet événement amène l’arche du Seigneur. Il exprime ce bonheur, cette joie, dansant et chantant aussi sûrement comme tout le monde.
Il nous arrive aussi de ressentir de la joie «quand nous sommes avec le Seigneur» et, peut-être en paroisse ou dans les villages, les gens célèbrent. Existe ensuite un autre épisode de l’histoire d’Israël, lorsque le livre de la loi a été retrouvé à l’époque de Néhémie et même alors « le peuple pleurait de joie », continuant de célébrer chez lui.
Le trésor de la spontanéité et de la joie
Le texte du prophète Samuel continue en décrivant le retour de David chez lui où il trouve l’une de ses épouses, Mical, la fille de Saul. Elle l’accueille avec mépris. Voyant le roi danser, elle a honte de lui et le gronde en disant : « Mais n’as-tu pas honte de danser comme un vulgaire, comme un membre du peuple? »
C’est le mépris de la véritable religiosité, de la spontanéité de la joie avec le Seigneur. Et David lui explique : « Mais regarde, c’est un motif de joie. Joie dans le Seigneur, car nous avons ramené l’Arche à la maison !» Mais elle le méprise.
Quand il n’y a pas de joie chez un chrétien, ce chrétien n’est pas fécond ; quand il n’y a pas de joie dans notre cœur, il n’y a pas de fécondité.
Des évangélisateurs joyeux sont nécessaires pour aller de l’avant
La fête ne s’exprime pas seulement spirituellement, mais devient partage. David, ce jour-là, après la bénédiction, avait distribué « un gâteau de pain pour tout le monde, une portion de viande rôtie et un raisin sec écrasé », afin que chacun puisse fêter dans sa propre maison.
« La Parole de Dieu n’a pas honte de la fête. » « C’est vrai, parfois le danger de la joie est d’aller plus loin et de croire que c’est tout. Non : c’est l’ambiance de fête. » Souvenez-vous ensuite que dans son Exhortation apostolique « Evangelii Nuntiandi », saint Paul VI parle de cet aspect et exhorte la joie. »
«L’Église ne continuera pas et l’Évangile ne continuera pas avec des évangélisateurs ennuyeux et amers. Elle ne se poursuivra qu’avec des évangélisateurs joyeux, pleins de vie. La joie de recevoir la Parole de Dieu, la joie d’être chrétiens, la joie d’aller de l’avant, la capacité de célébrer sans avoir honte et de ne pas être comme cette femme, Mical, des chrétiens formels, prisonniers des formalités.»