Notre fidélité au Seigneur dépend de notre volonté de servir

«Notre fidélité au Seigneur dépend de notre volonté de servir»

Le Pape François a commenté l’Évangile de Saint Marc, sur le sens du « service ». Un mot essentiel qui doit guider nos vies car le service est la voie tracée par Jésus.

PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 5 septembre 2021


 Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Mc 9, 30-37) raconte que, sur le chemin de Jérusalem, les disciples de Jésus se disputèrent pour savoir qui « d’entre eux était le plus grand » (v. 34). Alors Jésus leur adressa une phrase forte, qui vaut aussi pour nous aujourd’hui : « Si quelqu’un veut être le premier, il doit être le dernier de tous et le serviteur de tous » (v. 35).

Si vous voulez être le premier, vous devez faire la queue, être le dernier et servir tout le monde. Par cette phrase lapidaire, le Seigneur inaugure un renversement : il renverse les critères qui marquent ce qui compte vraiment.

La valeur d’une personne ne dépend plus du rôle qu’elle joue, du succès qu’elle a, du travail qu’elle fait, de l’argent en banque ; non, non, ça ne dépend pas de ça ; la grandeur et le succès, aux yeux de Dieu, ont un autre critère : ils se mesurent au service. Pas sur ce que vous avez, mais sur ce que vous donnez. Vous voulez exceller ? Servir. Ceci est le chemin.

Aujourd’hui, le mot « service » apparaît un peu fané, usé par l’usage. Mais dans l’Évangile, il a un sens précis et concret. Servir n’est pas une expression de courtoisie : c’est faire comme Jésus qui, résumant sa vie en quelques mots, a dit qu’il était venu « non pour être servi, mais pour servir » (Mc 10, 45). Ainsi dit le Seigneur.

Donc, si nous voulons suivre Jésus, nous devons suivre le chemin qu’il a lui-même tracé, le chemin du service. Notre fidélité au Seigneur dépend de notre volonté de servir. Et cela, nous le savons, coûte de l’argent, car cela « a le goût de la croix ». Mais, à mesure que grandissent l’attention et la disponibilité envers les autres, nous devenons plus libres à l’intérieur, plus comme Jésus.

Plus nous servons, plus nous sentons la présence de Dieu. Surtout quand nous servons ceux qui n’ont rien à nous rendre, les pauvres, embrassant leurs difficultés et leurs besoins avec une tendre compassion : et là nous découvrons que nous sommes tour à tour aimés et embrassés par Dieu.

Jésus, justement pour illustrer cela, après avoir parlé de la primauté du service, fait un geste. Nous avons vu que les gestes de Jésus sont plus forts que les mots qu’il utilise. Et quel est le geste ? Il prend un enfant et le place parmi les disciples, au centre, à la place la plus importante (cf. v. 36).

L’enfant, dans l’Évangile, ne symbolise pas tant l’innocence que la petitesse. Parce que les petits, comme les enfants, dépendent des autres, des adultes, ils ont besoin de recevoir. Jésus embrasse cet enfant et dit que celui qui accueille un petit, un enfant, l’accueille (cf. v. 37).

Tout d’abord, voici qui servir : ceux qui ont besoin de recevoir et n’ont pas à rendre. Servir ceux qui ont besoin de recevoir et n’ont pas à redonner. En accueillant ceux qui sont en marge, délaissés, nous accueillons Jésus, parce qu’il est là. Et chez un petit, chez un pauvre que nous servons, nous aussi nous recevons la tendre étreinte de Dieu.

Chers frères et sœurs, interpellés par l’Évangile, posons-nous quelques questions : Moi qui suis Jésus, je m’intéresse à qui est le plus délaissé ? Ou, comme les disciples ce jour-là, suis-je à la recherche d’une gratification personnelle ? Est-ce que je comprends la vie comme une compétition pour me faire de la place aux dépens des autres ou est-ce que je pense qu’exceller signifie servir ?

Et, concrètement : est-ce que je consacre du temps à des « petits », à une personne qui n’a pas les moyens de rendre la pareille ? Est-ce que je m’occupe de quelqu’un qui ne peut pas me rendre ou simplement de mes parents et amis ? Ce sont des questions que nous pouvons nous poser.

Que la Vierge Marie, humble servante du Seigneur, nous aide à comprendre que servir ne nous diminue pas, mais nous fait grandir. Et qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (cf. Actes 20:35).

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je suis proche des victimes des inondations survenues dans l’État d’Hidalgo, au Mexique, en particulier des malades décédés à l’hôpital de Tula et de leurs familles.

Je tiens à assurer de mes prières pour les personnes injustement détenues dans des pays étrangers. Malheureusement, il existe divers cas, avec des causes différentes et parfois complexes ; J’espère que, dans l’accomplissement consciencieux de la justice, ces personnes pourront retourner dans leur patrie dès que possible.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays – Polonais, Slovaques, du Honduras… familles, groupes, associations et fidèles individuels.

Mes pensées vont à ceux qui se sont réunis au Sanctuaire de La Salette, en France, en mémoire du 175e (cent soixante-quinzième) anniversaire de l’apparition de Notre-Dame, qui s’est montrée en larmes à deux garçons. Les larmes de Marie font penser aux larmes de Jésus sur Jérusalem et à son angoisse à Gethsémani. Ils sont le reflet de la douleur du Christ pour nos péchés et un appel toujours opportun à nous confier à la miséricorde de Dieu.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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