AINA : la VIE

La vie de son âme fait la vie de l’homme. Qui ne la voudrait heureuse ? Seulement il faut chercher et en reconnaître la véritable source. Vivre en paix et dans la joie. Depuis sa création, l’homme a investi fortunes sur fortunes pour apprivoiser ces deux souffles. Trop souvent il passe à côté. Les faux captivent plus.
Un midi, une femme avisait son mari par téléphone,
- Un inconnu s’étend comme mort à l’entrée du domaine. Que devons-nous faire ?
- Provoque une petite réunion du village et fais-le emmener à la Police par trois hommes.
- Entendu ! A plus tard.
Trente minutes plus tard, un nouvel appel :
- Nous nous sommes ravisés. Le monsieur ne pèse pas beaucoup pour être un bandit. Ses os se décomptent visiblement de la clavicule au coccyx. Il n’arrive même pas à se lever. Plutôt il s’agit d’un affamé égaré, personne ne sait qui il est, d’où il vient ni où il va ».
Plutôt par souci de sa quiétude que de charité, la maîtresse apportait à l’intrus du riz avec une sauce de viande un peu salée… il prit le repas à deux mains. Tout son être mangeait, ramassait une feuille sur laquelle tombait une goutte de la sauce et la léchait presque religieusement. Il récupérait une à une les miettes de riz qui ont débordé de la cuillère… son esprit retrouvait une autre vie.
Quand il eut fini, devant l’assistance occasionnée par sa présence, sans s’adresser à aucune personne particulière, il disait :
- « C’est là que je voudrais bien habiter, et montrait de la tête la maison d’où sortait la personne qui lui apportait le repas. Surprise et se sentant un peu gênée la maîtresse du domaine répondit :
- « N’importe quoi ! et l’intrus de continuer :
- Madame, s’il vous plaît, faites-moi manger à la cuillère ! »
A la risée générale, la dame l’invitait à s’en aller au risque de finir sa promenade en prison. Le plus costaud de l’assistance, mécontent d’avoir été interrompu dans son travail, empoigna l’affamé et l’emmena sur la grand-route, il l’envoyait continuer son aventure ailleurs.
Le soir, autour de la table, au maître de la maison sa femme détailla l’évènement de la journée. Celui-ci, saisissant les temps de Carême ouvrit les yeux à tous. Cet homme me rappelle, dit-il, l’Assoiffé de Calcutta, le Visiteur du midi, et l’Accompagnateur Inconnu d’Emmaüs. En ces diverses occasions, l’Homme se laissa identifier mais quand il eut disparu pour on ne sait où…
Et à chacun de méditer comment rattraper le bonheur raté.
Mais rien n’est perdu. Il est écrit que ces pauvres passeront et repasseront toujours chez nous, et nos bonheurs passeront par eux.
Bonne et Joyeuse Fête de Pâques !
Tout joyeux, avec la grâce de Dieu, soutenus par vos prières et l’assistance de la très Sainte Vierge Marie, nous avançons et sans arrêt lançons à toute volée les semences du royaume de Dieu.
Vous aussi, vous êtes toujours dans nos cœurs et dans nos prières.
Pour le Centre AINA,
Irénée.
Manakara (Madagascar), en ces temps de Carême covid19.

NB. Le centre AINA (la Vie) a été fondé par le P. Jean-Marie ESTRADE. C’est une communauté de prière et de partage qui prend en charge une école, un dispensaire, une petite pharmacie, etc. Voici son Email : centreaina@moov.mg
