peuple en chemin vers la plénitude des temps

C’est un cadre qui embrasse toute l’histoire du salut qu’a tracé le Pape François dans l’homélie de la Messe célébrée à Sainte-Marthe le jeudi 11 mai.

Arbre de vie – église sainte Jeanne d’Arc Nice

Un « peuple en chemin » qui, entre grâce et péché », va de l’avant dans l’histoire vers « la plénitude des temps ». Et dans ce peuple, il y a chaque chrétien qui parcourt son itinéraire personnel vers le jour où il se retrouvera « face à face » avec ce Dieu qui entre temps, « ne nous laisse jamais seuls ».

« Dieu s’est fait connaître dans l’histoire : le salut de Dieu, cette merveille de sa miséricorde que nous avons mentionnée dans la prière, aujourd’hui, au début, a une grande histoire, une longue histoire : une histoire de grâce et de péché ».

Avec la lecture  des généalogies de Jésus écrites par Matthieu et Luc, l’on rencontre « de nombreux hommes et femmes bons, tant de saints et tant de pécheurs. » Dans cette séquence, « allait de l’avant la promesse de Dieu et quand ce fut la plénitude des temps, il envoya son Fils. »

Voilà la première considération : « Le salut de Dieu est en chemin vers la plénitude des temps », un chemin où il y a des « saints et des pécheurs ». Le Seigneur « guide son peuple, avec des moments bons et des moments mauvais, avec liberté et esclavage ; mais il guide son peuple vers la plénitude », c’est-à-dire quand « est apparu Jésus. »

« Ce n’est pas fini là : Jésus s’en est allé, mais il ne nous a pas laissés seuls : il nous a laissé l’Esprit ». Cet Esprit qui « nous fait comprendre le message de Jésus. » Ainsi commence « un second chemin, celui du peuple de Dieu après Jésus », dans l’attente d’« une autre plénitude des temps, quand Jésus viendra pour la deuxième fois ». C’est le chemin de l’Église qui « va de l’avant. »

Ce second chemin sert « pour comprendre, pour approfondir la personne de Jésus, pour approfondir la foi », grâce à l’« Esprit Saint que Jésus nous a laissé. » Et il sert aussi à « comprendre la morale, les commandements. »

En effet, « une chose qui autrefois semblait normale, qui n’était pas un péché », aujourd’hui est considérée comme « un péché mortel » : en réalité, « c’était un péché, mais le moment historique ne permettait pas de le percevoir comme tel. »

Pour mieux comprendre ce concept,  commençons par l’esclavage : « Quand nous allions à l’école, on nous racontait ce que l’on faisait aux esclaves, on les emmenait dans un endroit, on les vendait dans un autre, en Amérique latine on les vendait, on les achetait. »

Aujourd’hui cela est considéré comme un péché mortel, autrefois non : « et même, certains disaient que l’on pouvait faire cela, parce que ces personnes n’avaient pas d’âme ! » De toute évidence, « il fallait aller de l’avant pour mieux comprendre la foi, pour mieux comprendre la morale. » D’ailleurs, aujourd’hui, il ne manque pas d’esclaves: « Il y en plus, mais au moins nous savons que c’est un péché mortel. »

Le même processus a eu lieu en ce qui concerne la « peine de mort qui autrefois, était normale. Et aujourd’hui, nous disons que c’est inadmissible. » Ou encore, nous pensons aux guerres de religion » : aujourd’hui « nous savons que ce n’est pas seulement un péché mortel, c’est un sacrilège, véritablement, une idolâtrie. »

Ce chemin est constellé également de nombreux saints qui aident à « éclairer » la foi et la morale.

« Une autre plénitude des temps, la troisième », c’est « la nôtre ».  « Chacun de nous est en chemin vers la plénitude de son propre temps. Chacun de nous arrivera au moment du temps plein et la vie finira et il devra trouver le Seigneur. Et cela est notre moment, personnel. »

Tant de saints de l’Ancien Testament (comme David) et également après la venue de l’Esprit Saint (comme Saül) « ont demandé pardon », mais il faut comprendre que « demander pardon à Dieu n’est pas une chose automatique. »

C’est, en revanche, comprendre que je suis en chemin, dans un peuple en chemin et qu’un jour, peut-être aujourd’hui, demain ou dans trente ans, je serai face à face avec ce Seigneur qui ne nous laisse jamais seuls, mais qui nous accompagne sur le chemin. » Il faut donc comprendre que ce chemin « est la grande œuvre de miséricorde de Dieu. »