Première Parole de Jésus sur la Croix

Première Parole de Jésus sur la Croix

Bientôt nous allons célébrer la fête de la CROIX GLORIEUSE, le 14 septembre. Pour nous y préparer, il est bon de méditer chaque jour une des sept paroles du Christ  élevé sur la croix.

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« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).

Jésus prononce cette Parole immédiatement après avoir été cloué sur la croix, entre deux malfaiteurs, tandis que les soldats se partagent ses vêtements comme triste récompense de leur service. Il demande pardon pour ses bourreaux. Il intercède auprès de son Père en leur faveur.

Comprendre la profondeur du péché

Le Christ aux liens
Le Christ aux liens

Le premier mot qui nous est donné aujourd’hui est « pardon ». Le pardon arrive avant la crucifixion, avant les outrages et la mort. Le pardon est toujours premier. Peut-être ne pourrions-nous pas supporter d’écouter le récit de la Passion du Christ si on ne commençait pas par le pardon.

Avant d’avoir jamais péché, nous sommes pardonnés. Nous n’avons pas à le mériter. Nous n’avons même pas besoin de regretter. Le pardon est là, il nous attend. « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,8)

Le pardon vient en premier. C’est le scandale de l’Évangile. Mais cela ne signifie pas que Dieu ne prend pas au sérieux ce que nous faisons. Dieu n’oublie pas que nous avons crucifié son Fils. Et nous, nous ne pouvons pas nous le sortir de l’esprit.

Au contraire, le vendredi saint, nous nous réunissons pour entendre le récit de la Passion et de la mort du Christ, et pour nous rappeler que l’humanité a rejeté, humilié et assassiné le Fils de Dieu. C’est à cause du pardon que nous osons nous rappeler cet acte terrible entre tous. Le pardon, ce n’est pas que Dieu oublie le vendredi saint.

C’est la première parole du Christ en croix et sans doute la plus difficile à entendre. Car elle signifie notre aveuglement d’humains si peu conscients d’être créés pour l’éternité, face à nos agissements. À quel point nous nous blessons dans le péché qui est littéralement destructeur, parfois mortel, pour nos âmes : acte de révolte contre Dieu, il est un plongeon en enfer !

Parce que l’Amour de Dieu est infini, le rejeter est un mal à sa mesure, un mal irréparable. Mais vient le pardon de Dieu « faisant fleurir, dans les cœurs où le péché a saccagé les roses du premier amour, leur pureté et leur fraîcheur, les roses sombres, parfois aussi belles, tantôt plus belles, d’un second amour, avec ses repentirs, ses larmes, ses ardeurs. »

Le sens du pardon

Le pardon signifie que la croix devient notre nouvel arbre de vie dont le fruit nous est offert en nourriture. Le pardon signifie que nous osons regarder en face ce que nous avons fait. Nous osons nous souvenir de nos vies, avec leurs échecs et leurs défaites, avec nos actes de cruauté et nos manques d’amour.

Jésus demande le pardon, pas seulement pour ce qu’on lui a fait. Il n’est pas crucifié seul ; il y a deux hommes à côté de lui. Ils représentent les millions d’hommes que nous avons crucifiés.

« Pardonnez-vous mutuellement. (…) Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. » (Col 3,13) Cela relève parfois d’une « mission impossible ». Jésus en croix nous rejoint dans cette difficulté de pardonner. Jésus si souvent pardonnait à des personnes rencontrées sur son chemin en leur déclarant : « Tes péchés sont pardonnés. »

C’est étonnant de le voir en croix comme s’il n’était pas capable cette fois-ci de pardonner « directement » : « Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites. » Il s’adresse au Père. Une fois de plus Jésus nous rejoint dans notre fragilité humaine. Quand nous avons du mal à pardonner, tournons-nous vers le Père, comme Jésus, et demandons-lui de pardonner. Il nous exaucera car il est Amour.

PRIÈRE

Père céleste, de ton trône éternel abaisse ton regard !
Père de l’Amour, ton Fils unique t’implore pour les pécheurs,
pour tes enfants, exauce ton Fils !
Hélas, nous sommes tombés très bas, nous avons lourdement péché ;
mais pour le salut de tous, de nous tous, le sang de ton Fils a coulé.
Le sang de l’Agneau ne réclame pas la vengeance ; il efface les péchés.
Père de l’amour, accorde-nous ta grâce, exauce ton Fils !

D’après le P. Wojtek, omi

LES TROIS HEURES  avant la mort (page 2)