Tout pardon nous fait revenir vers l’Église qui est notre famille

Jésus exorcise le diabolisé (Miniature des très riches heures du duc de Berry). Musée Condé, Chantilly, France.
Jésus exorcise le diabolisé (Miniature des très riches heures du duc de Berry). Musée Condé, Chantilly, France.

Dans l’Évangile « quand Jésus va au milieu des gens et guérit quelqu’un, il ne le laisse jamais seul. Jésus n’est pas un magicien, ni un sorcier, ni un guérisseur qui va et guérit, et puis poursuit son chemin : il fait retourner chacun à sa place, et ne laisse personne dans la rue. Ce sont de beaux gestes du Seigneur ».

C’est par ces mots que le Pape François a commenté, durant la messe de  lundi à Sainte Marthe, l’épisode d’un garçon pris de convulsions qui se roule par terre, au milieu d’une foule bouleversée. Et son père qui s’agrippe à Jésus, en l’implorant de libérer son fils possédé par le diable.

Les gens présents discutent sans intervenir, Jésus arrive et s’informe, le bruit diminue dès lors, le père angoissé émerge de la foule et décide contre toute espérance de croire en Jésus. Et Jésus,  pris de pitié face à la foi si pure de ce père, chasse l’esprit et puis se penche avec douceur sur le jeune homme, qui semble mort, en l’aidant à se relever ». « Tout ce désordre, cette discussion,  finit par un geste : Jésus, qui se baisse, prend l’enfant. Ces gestes de Jésus nous font réfléchir ».

L’Évangile « est parsemé de ces gestes : la résurrection de Lazare, la vie rendue à la fille de Jaïre et au fils d’une veuve. Mais aussi la brebis perdue ramenée à la bergerie ou la monnaie perdue et retrouvée par la femme ». Tout cela « parce que Jésus n’est pas seulement venu du Ciel, il est Fils d’un peuple. Jésus est la promesse faite à un peuple et son identité est aussi appartenance à ce peuple, qui depuis Abraham marche vers la promesse. Et ces gestes de Jésus nous enseignent que toute guérison, chaque pardon nous font toujours revenir à notre peuple, à notre famille, qui est l’Église ».

Aimer l’Église sans l’Église est une absurdité

« Jésus pardonne toujours et ses gestes deviennent révolutionnaires, ou inexplicables, quand son pardon touche celui qui s’est trop éloigné, comme le publicain ou Zachée , qui est vraiment un grand escroc et aussi un traître envers sa patrie » ; pourtant Jésus « fait la fête chez lui ». Et «pensons à Matthieu, un autre traître envers sa patrie qui donnait de l’argent aux romains ». Et à nouveau Jésus « fait la fête chez lui : un beau repas ! » L’enseignement pratique est que «quand Jésus pardonne, il fait toujours revenir à la maison »

« On ne peut comprendre Jésus sans le peuple de Dieu. C’est une absurdité d’aimer le Christ sans l’Église, sentir le Christ mais pas l’Église ; suivre le Christ en marge de l’Église ». Et paraphrasant Paul VI, le Pape a ajouté : « Le Christ et l’Église sont unis » et « chaque fois que le Christ appelle une personne, il l’amène à l’Église ».

Il suffit de penser « à l’enfant qui vient se faire baptiser » : il le fait « dans l’Église mère qui accompagne ses enfants et les laisse entre les mains de l’autre mère du dernier moment de la vie, notre mère et la mère de Jésus ».

« Ces gestes de si grande tendresse de Jésus nous font comprendre que suivre le Christ n’est pas juste une idée mais bien ‘continuellement rester en famille’. Et si l’un d’entre nous a la possibilité de s’en aller de la maison, de quitter la famille à cause d’un péché, d’une erreur, Dieu le sait, le salut est de revenir à la maison, avec Jésus dans l’Église ». « Un à un, le Seigneur nous appelle ainsi dans sa famille. »

24-02-2014 source : Radio Vatican


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