24 JANVIER
FEMME, TA FOI EST GRANDE !
Lectures bibliques
1 Samuel 1,13-17 : Anne parlait dans son cœur : seules ses lèvres remuaient, et l’on n’entendait pas sa voix. Éli pensa qu’elle était ivre et lui dit : « Combien de temps vas-tu rester ivre ? Cuve donc ton vin ! » Anne répondit : « Non, mon seigneur, je ne suis qu’une femme affligée, je n’ai bu ni vin ni boisson forte ; j’épanche mon âme devant le Seigneur. Ne prends pas ta servante pour une vaurienne : c’est l’excès de mon chagrin et de mon dépit qui m’a fait prier aussi longtemps. » Éli lui répondit : « Va en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde ce que tu lui as demandé. »
Matthieu 15,21-28 : Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Réflexion
Éli se méprend sur la profondeur et la ferveur de la prière d’Anne, et la condamne en prenant ses supplications pour des divagations d’ivrogne. Pourtant, en répondant pour lui demander de ne pas la renvoyer «comme une fille de rien », elle lui rend la douceur, si bien qu’il la renvoie avec une bénédiction.
Pareillement, lorsque la Cananéenne vient demander à Jésus de guérir sa fille, il commence par l’écarter, en disant qu’il n’est venu que pour son propre peuple. Elle persiste pourtant dans sa prière et sa supplication, et finalement Jésus, reconnaissant que sa foi est grande, exauce sa demande.
Dans les deux cas, une femme initialement marginalisée et jugée indigne d’attention est parvenue à prononcer des paroles prophétiques qui ont adouci les cœurs et apporté guérison et intégrité.
La marginalisation et la mise à l’écart de certaines voix de femmes se poursuit aujourd’hui. Et au sein même de nos Églises, nous nous rendons souvent complices de cultures qui dévalorisent les femmes.
En prenant conscience de leurs propres manquements en ce domaine, les chrétiens reconnaissent davantage toute l’horreur de la violence faite aux femmes et aux enfants, arrachés de force à leur domiciles et victimes de la traite en direction d’autres terres. Ces personnes, avec beaucoup d’autres travailleurs migrants, sont souvent traitées inférieurement aux êtres humains, et se voient dénier les droits humains les plus fondamentaux.
Au cours de ces dernières années, les Églises d’Indonésie ont entrepris d’agir ensemble contre les trafics humains et les abus sexuels sur mineurs. Leurs efforts, et ceux des fidèles d’autres religions, sont d’autant plus urgents que le nombre de victimes en certaines régions de leur pays s’accroît quotidiennement.
Lorsque des chrétiens se rassemblent pour prier et étudier les Écritures, en se mettant vraiment à l’écoute de la parole de Dieu, ils découvrent que Dieu parle aussi aujourd’hui à travers les appels des plus maltraités de la société. En écoutant ensemble l’appel de Dieu, ils sont encouragés à s’unir pour agir ensemble contre le fléau de la traite des êtres humains et contre d’autres maux
Prière
Dieu de grâce, tu es la source de la dignité de tout être humain. Par ta grâce et ta puissance les paroles d’Anne ont changé le cœur du prêtre Éli ; par ta grâce et ta puissance les paroles de la Cananéenne ont amené Jésus à guérir sa fille. Puisque nous cherchons à manifester l’unité de l’Église, accorde-nous le courage de rejeter toutes les formes de violence envers les femmes et de célébrer les dons de l’Esprit que les femmes mettent au service de l’Église. Nous te le demandons par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.