Ce dimanche, nous célébrons la PENTECÔTE (détail de l’image), le jour où les apôtres, représentant l’Église, avec Marie, la Mère de Jésus, ont reçu l’Esprit Saint sous l’aspect des langues du feu. Ils ont reçu la capacité de communiquer avec tous les peuples de la terre en leur langue maternelle.
Ce don des langues est un signe clair de la nature universelle de l’Église et de sa mission. Dieu a voulu que les apôtres et les premiers membres de l’Église prêchent l’évangile à toutes les nations. Il n’y a aucune nation ni aucune personne qui n’ait pas besoin de ce message. C’est la volonté de Dieu que de le proclamer à tous.
L’Esprit Saint parle au cœur de tous ceux que le Christ nous appelle à rapprocher de lui. Prions souvent notre grand avocat : « Ô Esprit Saint, inspire-moi ce que je dois penser, ce que je dois dire, ce que je dois taire, ce que je dois écrire, ce que je dois faire, comment je dois agir pour amener le bien à tous les hommes, l’accomplissement de ma mission, et le triomphe du Règne du Christ. »
quatre méditations du Pape François
et quatre du Pape Benoît XVI
pour la Pentecôte
Seigneur, tu invites tes pasteurs à «aimer, paitre, et se préparer à la croix», mais avant tout, à ne pas céder à la tentation de «mettre son nez dans la vie des autres», sachant que c’est aussi valable pour tout chrétien. Ainsi, Seigneur, tu dis à chacun de tes disciples :
suis-moi
Avec Jésus, donne un sens à ta vie
Partant de l’Évangile du jour, en Saint Jean, qui raconte le dernier dialogue entre Jésus et Pierre, sur les rives du lac de Tibériade, le Pape a traduit en attitudes concrètes le «suis-moi» que Jésus adresse à ses disciples, lors de sa messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe .
Un échange chargé de souvenirs pour «Simon fils de Jean» : de son changement de nom, en passant par des «moments de faiblesse, jusqu’au chant du coq». Un itinéraire mental que le Seigneur veut pour chacun de nous, afin que «nous fassions mémoire du chemin parcouru avec Lui».
L’amour: identité véritable du pasteur
Le Souverain Pontife rappelle les trois indications que le Seigneur adresse à Pierre. En premier lieu, l’amour, la grammaire essentielle pour qui veut être vrai disciple du Fils de Dieu; ensuite, prendre soin, c’est cela qui constitue l’identité véritable du pasteur, car c’est lui qui fait paitre le troupeau.
«Aime-moi,pais, et prépare-toi. Aime-moi plus que les autres, aime-moi comme tu peux, mais aime-moi. C’est ce que le Seigneur demande aux pasteurs et à nous tous. ‘Aime-moi’, L’amour est le premier pas du dialogue avec Jésus».
Vous porter là où vous ne voulez pas aller
Le Pape rappelle avec clarté que ceux qui choisissent le Christ sont destinés au «martyre», à «porter la croix», à être conduits là où ils ne veulent pas aller. Mais c’est bel et bien la boussole qui oriente le chemin du pasteur:
«Prépare-toi à tout laisser pour qu’un autre vienne et fasse des choses différentes. Et ils te porteront sur le chemin des humiliations, peut-être sur le chemin du martyre. Et ceux qui, lorsque tu étais pasteur, chantaient tes louanges et parlaient bien de toi, maintenant te désavouent, parce que celui qui vient semble meilleur. Prépare-toi. Prépare-toi à la croix quand ils t’amènent là où tu ne veux pas. Aime-moi, pais, prépare-toi. C’est la feuille de route du pasteur, la boussole.»
rester à sa place
La dernière partie du dialogue permet au Pape d’évoquer une dernière tentation, bien répandue: le désir de «mettre son nez» dans la vie des autres, et ne pas se contenter de ses propres affaires.
«Reste à ta place, ne va pas mettre ton nez dans les affaires des autres. Le pasteur aime, pais, se prépare à la croix, au dépouillement, (…), il ne perd pas de temps dans des coalitions ecclésiastiques. Aime, pais, prépare-toi et ne cède pas à la tentation.»
Il y a deux routes : celle de la vraie unité, à laquelle veut nous conduite Jésus, et celle de l’unité feinte, dans laquelle on se parle mal, on se condamne et on se divise. En s’appuyant sur les paroles de Jésus dans l’Évangile du jour, le Pape François en a parlé ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe .
Le Christ y évoque son unité avec le Père, à laquelle il veut aussi nous mener. Il s’agit d’une «unité de salut», «qui fait l’Église», une unité qui va vers l’éternité. «Quand , dans la vie, dans l’Église ou dans la société civile, nous travaillons pour l’unité, nous sommes sur la route que Jésus a tracée».
L’unité feinte finit par diviser
«L’unité feinte» est comme celle des accusateurs de saint Paul dans la Première Lecture du jour, tirée des Actes des Apôtres. À l’origine, ils se présentent comme un bloc unique pour l’accuser. Mais Paul, qui avait une sagesse humaine et aussi la sagesse de l’Esprit Saint, jette «la pierre de la division», en disant être «appelé en jugement en raison de l’espérance dans la résurrection des morts».
Une partie de cette unité feinte était en fait composée de sadducéens et de pharisiens qui s’affrontaient sur la question de la résurrection. Paul réussit à détruire cette unité feinte qui «n’avait pas de consistance», parce qu’une dispute éclate et que l’assemblée qui l’accusait se divise.
De peuples à masse anonyme
Dans d’autres persécutions subies par saint Paul, on voit ensuite que le peuple crie sans même savoir ce qu’il est en train de dire, et ce sont «les dirigeants» qui suggèrent quoi crier :
«Cette instrumentalisation du peuple est aussi un mépris du peuple, parce qu’il le convertit de peuple en masse. C’est un élément qui se répète tellement, des premiers temps jusqu’à aujourd’hui. Pensons-y. Le dimanche des Rameaux, tous l’acclament. “Béni sois-tu, toi qui viens au nom du Seigneur”. Le vendredi suivant, les mêmes gens crient : “Crucifie-le”. Qu’est-ce qui s’est passé ? Ils lui ont lavé le cerveau, et ils ont changé les choses. Et ils ont converti le peuple en masse, qui détruit.»
Médire pour condamner : une méthode utilisée aujourd’hui aussi
«On crée de sombres conditions» pour condamner la personne, et ensuite l’unité se dissout. Une méthode avec laquelle Jésus, Paul, Étienne et tous les martyrs ont été persécutés, et qui est encore très utilisée aujourd’hui.
Par exemple, «dans la vie civile, dans la vie politique, quand on veut faire un coup d’État». «Les médias commencent à médire sur les gens, les dirigeants, et avec la calomnie, la diffamation, ils les salissent». Ensuite arrive la justice, «elle les condamne, et à la fin on fait le coup d’État».
L’ambiance d’unité feinte est souvent le préalable à la condamnation.
«Dans une mesure plus restreinte, il arrive aussi la même chose, dans nos communautés paroissiales par exemple, quand deux ou trois commencent à critiquer un autre. Et ils commencent à médire sur untel, et ils font une unité feinte pour le condamner. Ils se sentent sûrs et ils le condamnent. Ils le condamnent mentalement, ensuite ils se séparent et médisent l’un contre l’autre, parce qu’ils sont divisés. Le bavardage est donc une attitude assassine, parce qu’elle tue, elle met les gens dehors, elle détruit leur réputation.»
Cheminer sur la voix de la véritable unité
«Le bavardage» est ce qu’ils ont utilisé avec Jésus. Pour discréditer et, une fois discrédité, ils le mettent dehors.
«Pensons à la grande vocation à laquelle nous avons été appelés. L’unité avec Jésus, le Père. Et sur cette route nous devons aller, hommes et femmes qui s’unissent et qui cherchent toujours à avancer sur la route de l’unité. Et non pas les unités feintes, qui n’ont pas de substance, et qui servent seulement pour faire avancer des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Les intérêts du prince de ce monde, la destruction.
Seigneur donne-nous la grâce de cheminer toujours sur la route de la véritable unité.»