mystère du Samedi Saint

banners_SABADO-SANTO-FR

– Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie : « Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort. Dieu s’est endormi dans la chair, et l’enfer a tremblé. » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439)

– Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s’est élargi toujours plus.

– Le Samedi Saint est une « terre qui n’appartient à personne » entre la mort et la résurrection, mais dans cette « terre qui n’appartient à personne » est entré l’Un, l’Unique qui l’a traversée avec les signes de sa Passion pour l’homme : « Passio Christi. Passio hominis. Passion du Christ. Passion de l’homme. »

– Tel est le mystère du Samedi Saint ! Précisément de là, de l’obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d’une espérance nouvelle : la lumière de la Résurrection. Eh bien, il me semble qu’en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière.

Extrait de la méditation de Benoît XVI devant le Saint-Suaire de Turin en mai 2010

Les souffrances du monde…

… au cœur du Chemin de Croix romain

02-04-2015 source : Radio Vatican

Comme tous les ans, le Vendredi Saint, le Pape François a présidé la célébration de la Passion du Seigneur à partir de 17h, en la basilique Saint-Pierre. Ce rite austère se compose de la Liturgie de la Parole et de l’Adoration de la Croix suivies de la communion. Comme c’est la tradition, l’homélie a été prononcée par le prédicateur de la Maison Pontificale, le père Raniero Cantalamessa.

A 21h15, le Saint-Père s’est rendu au Colisée pour la traditionnel Chemin de Croix, un des temps forts de la Semaine Sainte à Rome, qui attire chaque année des dizaines de milliers de fidèles et de touristes. La tribune du Pape a été installée sous un dais, sur une terrasse du Palatin qui domine le célèbre amphithéâtre, alors que les lumignons des fidèles éclaraient la nuit romaine.

Cette année, le long du parcours, la croix a été portée, entre autres, par trois familles italiennes, par des religieuses dominicaines irakiennes, par des franciscains de la Custodie de Terre Sainte et par des fidèles venus de Syrie, du Nigéria, d’Égypte et de Chine. A la fin du rite, le Pape a adressé une brève allocution aux fidèles avant de donner sa bénédiction apostolique.

Cette année, les méditations ont été confiées à un prélat italien, Mgr Renato Corti, évêque émérite de Novare. Il y a dix ans, Mgr Corti avait été chargé de prêcher la retraite de Carême du Pape Jean-Paul II et de la Curie romaine. Il est connu entre autres pour l’attention qu’il accorde à la formation spirituelle du clergé et des laïcs. Le texte qu’il a préparé accorde une large place aux souffrances du monde, à la peine de mort, aux mauvais traitements infligés aux enfants et à la persécution des croyants.

« La croix est le sommet lumineux de l’amour de Dieu qui nous protège. Nous sommes nous aussi appelés à être gardiens par amour ». C’est le titre que Mgr Corti a voulu donner à ses méditations. L’amour de Dieu est le fil conducteur de ce texte ; un don qui engage les hommes et les femmes à être à leur tour les gardiens de la création et de leur prochain.

Des questions lancinantes

Au fil de quatorze stations, c’est Jésus lui-même qui livre ses sentiments et ses réflexions face aux persécutions religieuses, aux injustices, aux défis auxquels les familles sont confrontées. Les principaux protagonistes de ce texte sont les persécutés, les personnes abandonnées, les mineurs profanés et blessés dans leur intimité.

La montée au Calvaire laisse entrevoir les croyants emprisonnés, condamnés, massacrés à cause de leur foi ou de leur engagement en faveur de la justice et de la paix ; l’angoisse du Christ dévoile les âmes blessées par la solitude, l’abandon, l’indifférence, la maladie ; le mal infligé par la haine et par le mensonge. Lorsque Jésus est dépouillé de ses vêtements et humilié, le texte établit un rapprochement avec le trafic des êtres humains, les enfants soldats, l’esclavage.

Les questions sont lancinantes : pourquoi continue-t-on de torturer, de condamner à mort, d’exercer la violence ? Et c’est à Marie qu’est confié le prochain Synode sur la famille contemporaine tandis qu’une place est également réservée à la présence des femmes dans l’Eglise. Les méditations ont été enrichies par le testament spirituel de Shahbaz Bhatti, ministre pakistanais de confession catholique, défenseur infatigable de la liberté de religion, assassiné en mars 2011. Le texte cite également des écrits des pères de l’Eglise, de Paul VI et du cardinal Martini.

A la fin du Chemin de Croix, les paroles que l’auteur attribue à Jésus déchirent le silence de la peur devant la mort : mon corps est bloqué mais mon cœur est libre ; libre parce qu’il est habité par l’amour. Ce texte invite les fidèles à saisir ce que Jésus a pu ressentir au cœur des dernières heures de sa vie terrestre, à s’interroger sur les scandales du monde contemporain, comme la peine de mort encore pratiquée dans une soixantaine d’États, à demander pardon pour les enfants soldats, à s’inquiéter pour le sort des chrétiens d’Orient. Il propose une prière pour le droit fondamental à la liberté religieuse.

Jésus nous aime tous, sans limite

02-04-2015  source : Radio Vatican

L’Église est en chemin vers Pâques. À Rome, comme dans le reste du monde, les chrétiens se préparent à commémorer la mort et la résurrection du Christ. En ce Jeudi saint, le Triduum Pascal s’est ouvert. La messe de la Cène du Seigneur, présidée par le Pape François, a été célébrée dans la prison romaine de Rebbibia, dans l’Est de la capitale italienne.

Avant d’entrer dans la chapelle du pénitencier, le Souverain Pontife a longuement salué les membres du personnel du centre de détention et les détenus. Beaucoup l’ont embrassé, visiblement émus de le rencontrer.

Les prisonniers ont offert au Pape plusieurs cadeaux : un livre sur le Chemin de Croix, un crucifix, une icône en papier et un maillot flanqué d’un dessin représentant les barreaux d’une prison. Ils étaient ensuite 300 à assister à la messe in Coena Domini : 150 femmes, dont 15 mères avec leurs enfants, détenues dans la prison voisine, et 150 hommes. À l’extérieur de l’église se trouvaient plus de 300 autres prisonniers, le personnel pénitentiaire et administratif et des bénévoles, accompagnés des membres de leur famille. Des écrans géants avaient été installés à l’intérieur du pénitencier.

« Jésus nous aime, mais sans limite »

Dans son homélie, François s’est concentré sur une phrase, « centrale » selon lui, de l’Évangile du jour : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15). « Jésus nous aime, mais sans limite, toujours, jusqu’à la fin. Son amour pour nous n’a pas de limites. Il ne se fatigue pas d’aimer. Il nous aime tous, au point de donner Sa vie pour chacun d’entre nous. Son amour est ainsi, il est personnel. Son amour ne déçoit jamais, car Il ne se fatigue pas d’aimer, comme Il ne se fatigue pas de pardonner, de nous embrasser. »

Le Souverain Pontife explique ensuite ce geste « que les disciples ne comprenaient pas ». Laver les pieds, « c’était une habitude à cette époque, car quand les gens arrivaient dans une maison, elles avaient les pieds sales à cause de la poussière. Il n’y avait pas de pavés ! » plaisante alors François. Mais il ajouté : « ce n’était pas le maître de maison qui s’en chargeait, mais les esclaves. L’amour de Jésus est tel qu’il s’est fait esclave pour nous servir, pour nous guérir, pour nous nettoyer. » Un geste, précise le Saint-Père, que les disciples seraient amener à ne comprendre que plus tard.

« Il faut avoir la certitude que quand le Seigneur nous lave les pieds, Il nous purifie. Il nous fait sentir une nouvelle fois Son amour. » Puis s’adressant aux douze détenus à qui il lavera ensuite les pieds, il explique s’adresser à toutes les personnes présentes. Ajoutant qu’il a lui aussi besoin d’être laver par le Seigneur. « C’est pour cela que vous priez pendant cette messe, pour que je devienne plus esclave que vous, plus esclave dans le service envers les personnes, comme l’a été Jésus ».

Le Saint-Père a ainsi lavé les pieds de six prisonnières – deux Nigérianes, une Congolaise, une Équatorienne et deux Italiennes – et de six prisonniers, dont un Brésilien et un Nigérian.

site officiel en France