La foi chrétienne, profondément enracinée chez les hommes et les femmes des siècles [du Moyen-Âge], ne donna pas seulement origine à des chefs-d’œuvre de littérature théologique de la pensée et de la foi. Celle-ci inspira également l’une des créations artistiques les plus élevées de la civilisation universelle : les cathédrales, véritable gloire du Moyen-âge chrétien.
En effet, pendant environ trois siècles, à partir du début du XI siècle, on assista en Europe à une ferveur artistique extraordinaire. Un ancien chroniqueur décrit ainsi l’enthousiasme et le zèle de cette époque:
« Il se produisit que, partout dans le monde, mais spécialement en Italie et dans les Gaules, on commença à reconstruire les églises, bien qu’un grand nombre, qui étaient encore en bonnes conditions, n’avaient pas besoin d’une telle restauration. C’était comme une compétition entre un peuple et l’autre; on aurait cru que le monde, se débarrassant des vieux haillons, voulait revêtir partout le vêtement blanc de nouvelles églises. En somme, presque toutes les églises cathédrales, un grand nombre d’églises monastiques, et même les oratoires de villages, furent alors restaurés par les fidèles » (Rodolphe le Glabre, Historiarum 3, 4).
«Nous avons tant besoin de communion aujourd’hui, dans l’Église et dans le monde» a dit le Pape François, ce jeudi 16 novembre 2017, aux participants de l’Assemblée internationale de la confédération de l’Union apostolique du clergé, réunis à Rome pour réfléchir sur le rôle des pasteurs dans les Églises particulières.
Un rôle qui ne peut se penser sans une «spiritualité de communion» calquée sur «la communion trinitaire», qui demeure le modèle de référence de la communion ecclésiale.
On devient «expert de la spiritualité de communion» grâce à la «conversion au Christ, l’ouverture docile à l’action de l’Esprit, et l’accueil des frères». Car «la fécondité de l’apostolat ne dépend pas seulement de l’activité et des efforts d’organisation, mais avant tout de l’action divine».
Joseph Asal – le bon Pasteur – chapelle du Carmel Marienthal Alsace
Les baptisés sont appelés à la sainteté, à plus forte raison, les ministres consacrés. «Mondanité, tentation de la mondanité spirituelle, tant de fois cachée dans la rigidité : l’une appelle l’autre, elles sont sœurs.»
Les ministres ordonnés doivent au contraire, à l’exemple du Bon pasteur, ceindre «le tablier du service», se «pencher sur le vécu de leurs communautés, comprendre leur histoire, vivre leurs joies et leurs peines». Il est fondamental que les pasteurs «cultivent des relations fraternelles, participent au cheminement pastoral de leur église diocésaine, à ses projets et à ses initiatives.»
Et c’est cette unité pastorale, autour de l’évêque, qui fera l’unité dans l’église. «C’est très triste, quand, dans un presbytère, cette unité n’existe pas, ou n’est qu’apparente.»
«Frères prêtres : nous voyons toujours les choses négatives, mais je vous le recommande, n’en arrivez pas aux commérages, (…) ils sont le ver qui ronge le vêtement de l’Église, (…), de l’unité entre nous ».
La communion et la mission sont des «dynamiques corrélatives». «On devient ministre pour servir sa propre Église particulière, dans la docilité à l’Esprit Saint et à son évêque, en collaboration avec les autres prêtres, mais avec la conscience de faire partie de l’Église universelle».
«La mission, en effet, n’est pas un choix individuel, (…), mais un choix de l’Église particulière, qui se fait protagoniste dans la communication de l’Évangile à tous les peuples.»
Le Royaume de Dieu n’est pas un spectacle, ni un «carnaval», il «n’aime pas la publicité» ; il grandit sous l’action de l’Esprit Saint, non celle de quelconques «plans pastoraux».
Jésus annonçant du Royaume de Dieu
Le Pape François l’a rappelé ce jeudi matin, lors de sa messe quotidienne, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Il s’est appuyé sur l’Évangile du jour, (Lc 17, 20-25), notamment sur l’interrogation qui y est posée par les pharisiens : quand viendra le Royaume de Dieu ?
Cette question simple, qui nait dans un cœur bon, apparait à plusieurs reprises dans les Évangiles. St Jean-Baptiste, alors qu’il se trouve en prison, pris d’angoisse, invite ses disciples à demander à Jésus s’il est bien celui qui doit venir, ou s’il faut en attendre un autre.
Dans un autre passage, celui de la crucifixion de Jésus, cette question est posée de manière «éhontée», provocante : «si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix». L’avènement du Royaume de Dieu suscite «toujours le doute», «la curiosité».
«Le Royaume de Dieu est au milieu de vous», répond Jésus. Cette «bonne nouvelle» est proclamée dans la synagogue de Nazareth, quand Jésus, après avoir lu des versets du Livre d’Isaïe, affirme que ce passage de l’Écriture «s’accomplit aujourd’hui».
Comme le grain semé germe dans la terre, ainsi le Royaume de Dieu grandit dans le secret, «au milieu de nous», caché comme un bourgeon ou un trésor, mais «toujours dans l’humilité».
«Mais qui fait croître la semence et la fait germer ? C’est Dieu, l’Esprit Saint qui est en nous. L’Esprit Saint est esprit de douceur, d’humilité, d’obéissance, de simplicité. C’est Lui qui fait grandir de l’intérieur le Royaume de Dieu, il n’y a pas de plans pastoraux, de grandes choses (…) Il fait grandir et arrive ensuite le moment où le fruit apparait».
Dans le cas du bon larron, qui a pu semer la graine du Royaume de Dieu dans son cœur ? «Peut-être sa mèreou un rabbin qui lui a expliqué la Loi». Ensuite, peut-être l’a-t-il oubliée, mais de manière cachée, l’Esprit-saint l’a fait grandir. «Le Royaume de Dieu est toujours une surprise, parce qu’il est un don du Seigneur».
Jésus explique également que le «Royaume de Dieu ne vient de façon à attirer les regards, et personne ne dira ‘voilà il est là-bas’ ou ‘voici, il est ici’». «Ce n’est pas spectacle, ou pire, un carnaval», assène le Pape. «Le Royaume de Dieu ne se fait pas voir avec orgueil, il n’aime pas la publicité : il est humble, caché, et croît de cette manière.»
«Nous sommes tous appelés à faire ce chemin du Royaume de Dieu : c’est une vocation, un don, il est gratuit, ne s’achète pas, c’est une grâce que Dieu nous donne. Et nous tous, baptisés, nous avons en nous l’Esprit Saint. Quel est mon rapport à l’Esprit Saint ? (…) C’est une belle question que nous pourrions nous poser aujourd’hui : est-ce que je crois vraiment que le Royaume de Dieu est au milieu de nous, qu’il est caché, ou bien est-ce le spectacle qui me plait ? »
Le Pape François pour conclure exhorte à demander à l’Esprit Saint la grâce de faire germer «en nous et dans l’Église, avec force, la graine du Royaume de Dieu, afin qu’elle grandisse, donne refuge à tous et donne des fruits de sainteté».