Jésus n’abandonne personne dans la souffrance

Poursuivant sa journée à Medellin, ce samedi 9 septembre 2017, après la messe célébrée dans la matinée à l’aéroport Enrique Olaya Herrera puis un repas pris au sanctuaire du Sacré Cœur de Jésus, le Pape François s’est rendu en début d’après-midi au Foyer Saint Joseph. Ce centre accueille des enfants dans le besoin, abandonnés ou victimes de violence. Ils y reçoivent des soins médicaux et une formation scolaire.

Reçu dans une ambiance très chaleureuse, avec des fleurs et des chants religieux ou composés spécialement pour le remercier de sa venue, le Saint-Père a pris le temps de prendre des enfants dans ses bras avant d’écouter attentivement l’une des jeunes, Claudia Yesenia, 13 ans, devenue orpheline après l’attaque d’une guérilla.

Ses mots touchent le Pape, lui faisant venir «à la mémoire du cœur» la souffrance des enfants «victimes innocentes de la méchanceté de certains», enfants auxquels on nie d’une manière inacceptable «un avenir d’espérance».

«Jésus n’abandonne personne dans la souffrance»

«L’Enfant Jésus a été lui aussi victime de la haine et de la persécution». «Mais Jésus n’abandonne personne dans la souffrance, encore moins vous, enfants, qui êtes ses préférés». Ainsi Claudia avait trouvé une tante, un hôpital et enfin le centre saint Joseph pour l’aider sur son chemin.

«Ce foyer est une preuve de l’amour que Jésus a pour vous et de son désir d’être très proche de vous. Il le fait à travers l’amour prévenant de toutes les personnes bonnes qui vous accompagnent, qui vous aiment et qui vous éduquent.» Ces religieuses, ce personnel soignant confèrent au foyer «la chaleur d’une famille où nous nous sentons aimés, protégés, acceptés, entourés de soin et accompagnés.»

Suivre l’exemple de saint Joseph

Le Saint-Père affirme d’ailleurs apprécier que le foyer porte le nom d’une figure d’une illustre famille: saint Joseph.  D’après l’Évangile selon saint Matthieu, Joseph a obéi «immédiatement», se levant dans la nuit pour faire ce que Dieu lui avait demandé (Mt 2, 14).

«Je suis sûr que, tout comme Joseph a protégé et défendu des dangers la Sainte Famille, de même il vous défend, vous entoure de soin et vous accompagne. Et avec lui, Jésus et Marie aussi, car saint Joseph ne peut pas rester sans Jésus et sans Marie.»

Aux religieux et laïcs qui accueillent et entourent de soin avec amour des enfants en bas-âge victimes de la souffrance et de la douleur, le Pape rappelle deux réalités qui font «partie de l’identité chrétienne»: «l’amour qui sait voir Jésus présent dans les plus petits et les plus fragiles, et le devoir sacré de conduire les enfants à Jésus».

Il leur demande de suivre l’exemple de saint Joseph «dans la garde amoureuse de ces petits, qui sont l’avenir de la société colombienne, du monde et de l’Église.» «Dieu ne vous abandonne pas, il vous protège et vous assiste. Et le Pape vous porte dans son cœur; ne vous lassez pas de prier pour moi.»

intégralité du discours du Pape François au Foyer Saint Joseph de Medellin (page 2)

L’Église n’est pas une douane, ses portes sont ouvertes à tous

Premier rendez-vous de son étape à Medellin: le Pape François a présidé la messe, ce samedi 9 septembre 2017, à l’aéroport Enrique Olaya Herrera de la deuxième ville de Colombie.

C’est en présence de centaines de milliers de fidèles, qui l’ont accueilli avec un enthousiasme débordant malgré la pluie, que le Pape a célébré la mémoire liturgique de saint Pierre Claver (1580-1654), prêtre jésuite catalan, missionnaire auprès des esclaves africains.

Le Pape a centré son homélie sur «la vie chrétienne comme disciple», un style de vie qui suppose d’aller à l’essentiel, de se renouveler et de s’engager. Reprenant l’évangile lu deux jours plus tôt à Bogota, le Saint-Père explique que le chemin sur lequel se sont engagés les premiers disciples, puis les douze, a nécessité  «beaucoup d’efforts de purification», tout en les mettant «face aux lépreux, aux paralytiques, aux pécheurs».

Faire l’expérience «vivante» de Dieu et de son amour

«Ces réalités demandaient beaucoup plus qu’une recette, une norme établie.» les disciples ont dû rompre avec des pratiques plus proches de celles des pharisiens, des docteurs «paralysés par une interprétation et une pratique rigoristes de la loi», que de celles de Jésus. Cette manière de faire du Christ, qui doit se traduire dans notre vie de disciple, en trois attitudes.

«Aller à l’essentiel, en profondeur, à ce qui compte et qui a de la valeur pour la vie». La relation avec Dieu ne peut être ni «un attachement froid à des normes et à des lois», ni «un accomplissement de certains actes extérieurs qui ne nous conduisent pas à un changement réel de vie», ni une simple «habitude, parce que nous avons un certificat de baptême». 

Cette relation doit partir d’une «expérience vivante de Dieu et de son amour», «un mouvement continuel vers le Christ», «un apprentissage permanent par l’écoute de sa Parole». Cette parole, qui «s’impose à nous dans les besoins concrets de nos frères».

«Pondérer ce qui est normatif quand est en jeu la marche à la suite de Jésus»

Deuxième attitude: se renouveler, se laisser «secouer» par l’Esprit comme les docteurs de la loi l’ont été par Jésus. Attention, préviens le Pape: «on ne se renouvelle pas selon son caprice» mais «en restant solidement fondé dans la foi». «Le renouvellement suppose le sacrifice et le courage, non pas pour se considérer comme les meilleurs ou les plus propres, mais pour mieux répondre à l’appel du Seigneur.»

Car le Christ nous appelle «à pondérer ce qui est normatif quand est en jeu la marche à la suite de Jésus; quand ses plaies ouvertes, son cri de faim et de soif de justice nous interpellent et nous imposent des réponses nouvelles.»

«L’Église n’est pas à nous, elle est à Dieu»

«Ils sont nombreux ceux qui ont faim, faim de Dieu, faim de dignité parce qu’ils ont été dépouillés.» «Mes frères, l’Église n’est pas une douane. Elle a besoin de portes ouvertes, parce que le cœur de Dieu n’est pas seulement ouvert, mais est percé de l’amour qui s’est fait douleur.»

Les chrétiens n’ont pas continuellement à lever la bannière «passage interdit» car «l’Église n’est pas à nous, elle est à Dieu» et Dieu a appelé tous les hommes. «Tous». Loin d’empêcher cette rencontre, nous devons la favoriser, suivant l’appel du Christ à donner à nourrir nos frères (Mt 14, 16).

Le Pape conclut en invitant l’Église colombienne «à s’engager avec plus d’audace dans la formation de disciples missionnaires», comme l’ y invitait le document d’Apareceda: «des disciples qui sachent voir, juger et agir».

intégralité de l’homélie prononcée par le Pape François (page 2)

Frédéric Ozanam

Aujourd’hui l’Église fait mémoire de OzanamFrédéric Ozanam (1813-1853) – béatifié au cours des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de Paris, le 22 août 1997 par Jean-Paul II – qui a mis toute son intelligence au service de la Foi. Il a participé au débat de son époque sur la question sociale. C’est un modèle chrétien pour notre temps.

Après avoir fondé, à 20 ans, la société Saint-Vincent-de-Paul, ce laïc père de famille a manifesté, sa vie durant, une foi ardente et une charité inventive au service des plus pauvres. (Martyrologe romain)

D’origine lyonnaise, Ozanam vient très jeune à Paris pour faire carrière dans l’enseignement. Il n’entend pas seulement affirmer sa foi dans ses paroles et ses écrits, il veut la mettre en œuvre auprès des déshérités.

Homme d’une érudition et d’une piété remarquables, il mit sa science éminente au service de la défense et de la propagation de la foi, montra aux pauvres une charité assidue dans la Société de Saint-Vincent de Paul et, père exemplaire, fit de sa famille une église domestique.

Son père était médecin à Milan et ancien officier de cavalerie dans les armées napoléoniennes. En 1815, quand la ville repassa sous domination autrichienne, la famille Ozanam rentra en France, où Frédéric fit ses études de droit. Il était alors logé par Ampère. C’est alors que ses opinions politiques se dirigèrent vers une conception républicaine de la politique, car il fut très marqué par la révolte des ouvriers tisserands, les Canuts à Lyon. Sa vie s’orienta vers l’aide aux plus démunis.

Il décida, en avril 1833, avec des amis parisiens de fonder une petite société vouée au soulagement des pauvres, qui prit le nom de Conférence de la charité. La conférence se plaça sous le patronage de saint Vincent de Paul. Il fut alors aidé dans sa tâche par la bienheureuse Rosalie Rendu, des Filles de la Charité.

En 1839, Obéissant à l’une des plus chères traditions de la piété lyonnaise, il fit décider que la Société se mettrait également sous la protection de la Vierge Marie et célébrerait l’une de ses fêtes (l’Immaculée Conception). Il obtint son doctorat ès lettres, puis l’agrégation pour devenir professeur de littérature comparée à la Sorbonne.

En 1841, il se maria et eut une fille. Il s’engagea en politique, se présentant aux élections législatives de 1848.  Peu après, il fut atteint par la maladie et mourut à Marseille en 1853.

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