Dieu veut des purs de cœur

Le Pape François a présidé la messe ce dimanche 1er octobre dans le stade Renato dall’Ara de Bologne, en présence de milliers de fidèles, au soir de sa visite pastorale en Émilie Romagne. Dans son homélie, il a dit qu’«Il n’existe pas de vie chrétienne faite d’arrangements, scientifiquement construite, où il suffit de s’acquitter de quelques règles pour tranquilliser sa conscience.»

Il s’est longuement attardé sur l’Évangile du jour, celui de la Parabole des deux fils. Au père qui leur demande d’aller travailler à sa vigne, le premier répond «non», mais se repent, et décide finalement d’y aller ; le deuxième répond «oui», mais n’y va pas. Le premier agit par paresse, et l’appel de son père résonne encore dans son cœur, malgré son refus. Le second, au contraire, succombe à l’hypocrisie et «ensevelit la voix de son père».

A l’aune de ces exemples, deux parcours se présentent à nous : celui du «pécheur en chemin», à l’image du premier fils, «qui reste à l’écoute du Seigneur, qui peut tomber mais se repentir et se relever», ou bien celui du «pécheur assis», toujours prompt à se justifier, selon ce qui lui convient.

«La vie chrétienne est le chemin humble d’une conscience qui n’est jamais rigide, mais toujours en relation avec Dieu. Une conscience qui sait se repentir  et se confier à Lui dans ses pauvretés, sans jamais présumer de se suffire à elle-même.»

Se repentir est la parole-clé pour ne pas tomber dans «l’hypocrisie, la duplicité ou le cléricalisme  qui s’accompagne du légalisme, et de l’éloignement des personnes.» Sur le chemin de chacun, il existe deux voies : «être des pécheurs repentis ou des pécheurs hypocrites».

Mais ce qui compte, «ce ne sont pas les raisonnements qui justifient ou tentent de sauver les apparences, mais un cœur qui avance avec le Seigneur, lutte chaque jour, se repent et retourne à Lui. Parce que le Seigneur cherche les purs de cœurs, non les purs de l’extérieur.»

Évoquant les relations entre père-fils dans un contexte changeant, le Pape a exhorté au dialogue, n’hésitant pas à qualifier les conflits entre générations comme un stimulus afin de chercher de «nouveaux équilibres».

Le Pape a enfin mentionné les 3 P, «trois points de référence», «trois aliments de base» pour la vie : la Parole, le Pain et les Pauvres. La parole comme «boussole pour marcher humblement, pour ne pas perdre le chemin de dieu, et tomber dans la mondanité», le Pain eucharistique, parce que «tout commence de l’Eucharistie»,  et enfin le P des pauvres, ceux qui manquent de pain, mais aussi ceux qui  manquent d’affection, les pauvres de Dieu. «En eux, nous trouvons Jésus, et le soutien pour notre chemin».

01-10-2017 source : Radio Vatican

les archanges, envoyés pour nous accompagner dans la vie

A l’occasion de la Fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël, le Pape a rappelé lors de son homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, que les anges et nous,  nous avons la même vocation. Nous «coopérons ensemble au dessein de salut de Dieu». C’est écrit dans la liturgie du jour.

«Nous sommes, pour ainsi dire, frères dans la vocation. Et eux, ils sont devant le Seigneur pour le servir, pour le louer et aussi pour contempler la gloire du visage du Seigneur. Les anges sont les grands contemplatifs. Ils contemplent le Seigneur, ils le servent et le contemplent. Mais, aussi, le Seigneur les envoie pour nous accompagner sur la route de la vie.»

Et  Michel, Gabriel et Raphaël ont en particulier un «rôle important dans notre chemin vers le salut». «Le Grand Michel est celui qui fait la guerre au diable, au grand dragon», au «serpent antique» qui séduit «toute la terre habitée» comme il a séduit notre mère Eve avec des arguments convaincants et ensuite, quand nous sommes tombés, il nous accuse devant Dieu.

« »Mais mange le fruit ! Cela te fera du bien, cela te fera connaître tellement de choses… » Et il commence comme le serpent, à séduire, à séduire… Et ensuite, quand nous sommes tombés, il nous accuse devant Dieu : « C’est un pécheur, c’est le mien ! Celui-ci est le mien » : c’est justement la parole du diable. Il nous vainc par la séduction et ensuite il nous accuse devant Dieu. « C’est le mien. Celui-ci, je me l’emporte avec moi. » Et Michel lui fait la guerre. Le Seigneur lui a demandé de faire la guerre. Pour nous qui sommes en chemin dans cette vie vers le Ciel, Michel nous aide à lui faire la guerre, à ne pas nous laisser séduire.»

C’est un travail de défense que Michel fait «pour l’Église» et «pour chacun de nous», différent du rôle de Gabriel, «l’autre archange d’aujourd’hui», celui qui «apporte les bonnes nouvelles, celui a apporté la nouvelle à Marie, à Zacharie, à Joseph» : la nouvelle du salut. Gabriel est aussi avec nous et il nous aide dans le chemin, quand nous «oublions» l’Évangile de Dieu, c’est-à-dire l’annonce de Jésus venu pour nous sauver.

Le troisième archange que nous fêtons aujourd’hui est Raphaël, celui qui «chemine avec nous» comme il l’a fait avec Tobie, et qui nous aide dans ce chemin. Nous devons lui demander de nous protéger de la «séduction de faire le mauvais pas».

Avec ces trois compagnons dans le service de Dieu, chacun est invité à prier avec simplicité : «Michel, aide-nous dans la lutte : chacun sait quelle lutte il doit conduire dans sa propre vie aujourd’hui. Chacun de nous connait la lutte principale, celle qui fait risquer le salut. Aide-nous. Gabriel, apporte-nous des nouvelles, apporte-nous la Bonne Nouvelle du salut, que Jésus est avec nous, que Jésus nous a sauvés, et donne-nous de l’espérance. Raphaël, prends-nous par la main, et aide-nous dans le chemin pour ne pas nous tromper de route, pour ne pas rester à l’arrêt. Cheminer, toujours, mais aidés par toi.»

 

Le remords est signe de salut

Pendant la messe matinale dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, ce jeudi 28 septembre 2017, le Pape, en réfléchissant sur l’Évangile de Luc, dédié à la réaction de Hérode à la prédication du Christ, a exhorté à ne pas avoir peur de «dire la vérité sur notre vie», en prenant conscience de nos péchés, et à les confesser au Seigneur «pour qu’il pardonne.»

Il a rappelé comment certains avaient associé Jésus à Jean-Baptiste et à Élie, et d’autres l’avaient identifié avec un prophète. Hérode ne savait donc pas «quoi penser» mais il «sentait à l’intérieur de lui» quelque chose, qui «n’était pas une curiosité», mais qui ressemblait plutôt à «des remords dans l’âme», «dans le cœur».

Il cherchait à voir Jésus «pour se tranquilliser». Il voulait voir des miracles accomplis par le Christ, mais Jésus n’avait «pas fait le cirque devant lui». Il fut donc remis à Pilate, et Jésus a payé avec sa mort.

Face à la «plaie» dans le cœur que représente la culpabilité d’avoir conduit quelqu’un vers la mort, «c’est une grâce de sentir que la conscience nous accuse, nous dit quelque chose». D’autre part, «aucun de nous n’est un saint», et nous sommes tous portés à regarder les péchés des autres et non les nôtres.

«Nous, nous devons, permettez-moi cette parole, « baptiser » la plaie, c’est-à-dire lui donner un nom. « Où ai-je la plaie ? Comment je fais, mon père, pour la retirer ? » Mais avant tout, prie : « Seigneur, aie pitié de moi, qui suis pécheur ». Le Seigneur écoute ta prière. Ensuite, examine ta vie. Si je ne vois pas comment et où est cette douleur, d’où elle vient, quel en est le symptôme, comment je fais ? Demande de l’aide à quelqu’un qui puisse t’aider à sortir ; que cette plaie sorte, et que tu lui donnes ensuite un nom. « Moi j’ai ces remords de conscience parce que j’ai fait ceci, de concret. » Et ceci est la vraie humilité devant Dieu, et Dieu s’en émeut.»

Ce caractère concret est exprimé par les enfants en confession. Ils ont une façon concrète de dire ce qui a été fait, pour faire sortir la vérité.

«C’est ainsi que l’on guérit.» «Expérimenter la science, la sagesse de s’accuser soi-même. Moi je m’accuse moi-même, je ressent la douleur de la plaie, je fais tout pour savoir d’où vient ce symptôme, et ensuite je m’accuse moi-même. Ne pas avoir peur des remords de la conscience : ils sont un symptôme de salut. Avoir peur de les couvrir, de les maquiller, de les dissimuler, de les cacher… Cela oui, mais il faut être clair. Et c’est ainsi que le Seigneur nous guérit.»

Au Seigneur de nous donner la grâce «d’avoir ce courage de nous accuser nous-mêmes», pour nous mettre en chemin sur la voie du pardon.

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