seule la puissance de Dieu sauve et guérit

Appel du Pape ce vendredi 16 juin 2017 lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe : prenons conscience d’être faibles, vulnérables et pécheurs ; seule la puissance de Dieu sauve et guérit.

vase d’argile envisagé

Aucun de nous ne peut «se sauver lui-même» : nous avons besoin «de la puissance de Dieu» pour être sauvés. Dans la Seconde Lettre de Saint Paul aux Corinthiens, l’apôtre parle du mystère du Christ, en disant «nous avons un trésor dans un vase d’argile», et exhorte tous à prendre «conscience» d’être justement «argile, faibles, pécheurs».

Sans la puissance de Dieu nous ne pouvons pas «aller de l’avant». Ce trésor du Christ, nous l’avons «dans notre fragilité : nous sommes de l’argile». Parce que c’est «la puissance de Dieu, la force de Dieu qui sauve, qui guérit, qui met sur pieds», c’est-à-dire qui est au fond «la réalité de notre vulnérabilité».

«Nous sommes tous vulnérables, fragiles, faibles, et nous avons besoin d’être guéris. Nous sommes bouleversés, nous sommes persécutés, frappés comme une manifestation de notre faiblesse, de la faiblesse de Paul, une manifestation de l’argile. Et ceci est notre vulnérabilité

«C’est une des choses les plus difficiles dans la vie, reconnaître sa propre vulnérabilité. Parfois, nous cherchons à recouvrir la vulnérabilité, faire en sorte qu’elle ne voie pas, ou la maquiller, la dissimuler. Paul au début de ce chapitre dit : « Quand je suis tombé dans les dissimulations honteuses ». Les dissimulations sont toujours honteuses. Elles sont hypocrites.»

Outre l’hypocrisie envers les autres, il y a aussi la «confrontation avec nous-mêmes», c’est-à-dire quand nous croyons «être une autre chose», en pensant «ne pas avoir besoin de guérison» ou de «soutien». Quand nous disons, pour résumer, «je ne suis pas fait d’argile», j’ai «mon propre trésor».

«Ceci est la voie vers la vanité, la superbe, l’autoréférentialité de ceux qui ne se sentant pas argile, ceux qui cherchent la plénitude d’eux-mêmes. Mais la puissance de Dieu est celle qui nous sauve, parce que notre vulnérabilité, Paul la reconnaît : ‘nous avons souffert, mais nous ne sommes pas anéantis ». Nous ne sommes pas anéantis, parce que la puissance de Dieu nous sauve. Nous sommes choqués, mais pas désespérés’. »

«Il y a quelque chose de Dieu qui nous donne de l’espérance. Nous sommes persécutés, mais pas abandonnés, frappés, mais pas tués. Il y a toujours ce rapport entre l’argile et la puissance, l’argile et le trésor. Nous avons un trésor en vase d’argile. Mais la tentation est toujours la même : couvrir, dissimuler, ne pas croire que nous sommes argile. Cette hypocrisie dans les rapports avec nous-mêmes.»

L’apôtre Paul, avec cette façon «de penser, de raisonner, de prêcher la Parole de Dieu» nous amène donc à un dialogue «entre le trésor et l’argile». Un dialogue que nous devons faire continuellement, «pour être honnêtes».

Par exemple, en confession, quand «nous disons les péchés comme s’ils étaient une liste de prix au marché», en pensant «badigeonner un peu l’argile» pour être plus forts. Nous devons au contraire accepter la faiblesse et la vulnérabilité, même s’il est difficile de le faire. C’est ici qu’entre en jeu «la honte».

«C’est la honte qui élargit le cœur pour qu’entre la puissance de Dieu, la force de Dieu. La honte d’être de l’argile et de ne pas être un vase d’argent ou d’or. Et si nous arrivons à ce point, nous serons heureux. Nous serons très heureux.»

«Le dialogue entre la puissance de Dieu et l’argile : pensons au lavement des pieds, quand Jésus se rapproche de Pierre, et que Pierre dit : « Non, pas à moi, Seigneur, s’il te plait ! Qu’est-ce que tu fais ? » Il n’avait pas compris, Pierre, qu’il était de l’argile, qu’il avait besoin de la puissance du Seigneur pour être sauvé.»

Le fait de se reconnaître «vulnérables, fragiles, faibles, pécheurs» est donc une forme de «générosité». C’est seulement si nous, nous acceptons d’être argile, que «l’extraordinaire puissance de Dieu viendra à nous et nous donnera la plénitude, le salut, le bonheur, la joie d’être sauvés», en recevant ainsi le «trésor» de Dieu.

Pour préparer la fête du Corps et du Sang du Seigneur

Pour nous préparer à la fête du Corps et du Sang du Christ, la fête du Saint Sacrement ou Fête-Dieu, méditons avec l’homélie du Pape émérite Benoît XVI, du 15 juin 2006 :

pain et vin, signes du Corps et du Sang du Seigneur présent. IHS abréviation du nom de Jésus, IHΣOYΣ majuscules et Ἰησοῦς minuscules, en grec.

La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains,  et, ayant prononcé la Bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant:  « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit:  « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24).

Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n’est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l’avenir également qui est anticipé – la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu’Il dit est un événement, l’événement central de l’histoire du monde et de notre vie personnelle.

Ces  paroles sont inépuisables. En cette heure, je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. A travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s’approche de nous et s’unit à nous. Lire la suite →

la gratuité du véritable amour : Dieu fait le premier pas

Lors de l’audience générale de ce matin, tenue Place Saint-Pierre, le Pape a poursuivi sa série d’enseignement sur l’espérance en s’arrêtant cette fois sur la parabole de l’Enfant prodigue, racontée dans le chapitre 15 de l’Évangile selon saint Luc. Il a rappelé que l’amour filial est une expression de l’amour chrétien.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2017

Frères et sœurs,

Le retour de l’enfant prodigue

Aucun de nous ne peut vivre sans amour. Et un mauvais esclavage dans lequel nous pouvons tomber est celui de croire que l’amour soit mérité. Derrière de nombreux comportements apparemment inexplicables se cache une question : est-il possible que je ne mérite pas d’être appelé par mon nom ?

De nombreuses formes de haine sociale dissimulent souvent un cœur qui n’a pas été reconnu. Beaucoup de personnes aujourd’hui cherchent une visibilité seulement pour compenser un vide intérieur. De nombreux narcissismes naissent d’un sentiment de solitude, du sentiment d’être orphelin

Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel, qui n’est pas lié à nos mérites, à l’image du père de l’enfant prodigue : «Quand il était encore loin, son père le vit, et eut compassion». 

Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner. Dieu ne lie même pas sa bienveillance à notre conversion : celle-ci tout au plus est une conséquence de l’amour de Dieu. Saint Paul dit que Dieu nous a aimés même lorsque nous nous étions trompés.

Qui de nous aime de cette manière, sinon un père ou une mère ?  Une mère aime son enfant même quand il est pécheur. Dieu fait la même chose avec nous, nous sommes ses enfants bien-aimés.

Quel est le médicament pour changer le cœur d’une personne qui n’est pas heureuse ? – L’amour! Et comment le faire sentir à la personne que l’on aime ? Il faut d’abord l’embrasser, lui faire sentir qu’elle est désirée, qu’elle est importante, alors elle cessera d’être triste.

L’amour appelle l’amour, d’une façon plus forte que la haine n’appelle la mort. Jésus n’est pas mort et ressuscité pour lui-même, mais pour nous, pour que nos péchés soient pardonnés.

C’est donc un temps de résurrection pour tous : le temps de soulager les pauvres du découragement, surtout ceux qui gisent dans le sépulcre depuis un temps bien plus long que trois jours. Que souffle ici sur nos visages, un vent de libération. Que germe ici le don de l’espérance. Et l’espérance est celle de Dieu le Père qui nous aime comme nous le sommes : il nous aime tous et toujours.

Souvenons-nous que nous sommes tous les enfants bien-aimés de Dieu, et que nous sommes tous précieux à ses yeux ! C’est la source de notre espérance ! Que Dieu vous bénisse !


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