Jésus aimable dans le sein de sa mère

ANNONCIATION FRA FILIPPO LIPPI (1406-1469)

Noël Véran Aubry (lazariste) (1719-1756) est le seul auteur au XVIIIe siècle à écrire dans un sens nettement contemplatif et affectif. Son Manuale Christianorum de 1754 a été traduit en français en 1774 (puis en 1861 et en 1892). En voici un extrait concernant la Sainte Mère de Jésus, Marie.

Le Seigneur est petit, et aimable à l’excès ! En effet, de quelque manière que je te considère dans le sein de ta Mère, divin Jésus, soit caché dans ses entrailles, soit visible entre ses bras, mon âme se fond de joie, et dans les transports de mon cœur, je ne cesse de m’écrier : le Seigneur est petit, et aimable à l’excès ! Tu es aimable à l’excès dans le sein de ta très douce Mère.

Car là tu penses à moi, là tu m’aimes, là tu me réconcilies avec ton Père, là tu demandes mon cœur, là tu donnes le tien; là, pendant neuf mois, tu es détenu pour moi captif de mon amour. Mais dis, je te prie, ô mon captif, dis, ô captif de mon amour, pourquoi tu restes là si longtemps renfermé et caché ?

Je sais, très aimable Jésus, je sais ce que tu y fais. Tu t’y formes à mon image et à ma ressemblance ; tu t’y formes des yeux pour me regarder ensuite avec honte, des oreilles pour m’écouter avec patience ; de petites lèvres pour distiller la myrrhe ; une langue pour m’instruire; des pieds pour venir à moi; des mains pour me secourir; des bras pour m’entourer, une petite bouche pour m’embrasser ; un cœur et une poitrine pour brûler d’amour pour moi; un sang que tu répandras pour moi; un corps pour l’immoler un jour pour moi sur l’autel de la croix. Le Seigneur est petit et aimable à l’excès !

Tu es aimable à l’excès entre les bras de ta tendre Mère, où, lorsque tu m’apparais, m’apparaît toute humanité, toute beauté, toute douceur, toute suavité. O très doux, ô très délicieux, ô très aimable enfant, ma vie, mes délices, mes amours, mon Jésus, est-ce donc bien toi que j’aperçois sur le très chaste sein de ta Mère ? Là tu te couches, là tu reposes, là tu es nourri parmi les lis. Qui me donnera, ô mon frère qui suces le lait de ma mère, de te trouver, de te voir, de te couvrir de baisers, et je dirai à tous : Enfant Seigneur, et aimable à l’excès !

Eh! Que puis-je dire autre chose ? Mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur. Dans le sein d’une Vierge tu deviens ma chair ; à ta naissance, mon petit frère, à la Circoncision, mon Sauveur ; à la Présentation, ma victime ; à l’Épiphanie, mon roi et mon Dieu.

Jésus est aimable dans le sein de son Père, mais il est aussi aimable dans le sein de sa Mère Dans le sein de son Père, il me crée à son image; dans le sein de sa Mère, il se façonne à la mienne. Dans le sein de son Père, il crée tout pour moi, le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment ; dans le sein de sa Mère, il se fait lui-même pour moi. Dans le sein de son Père, il me tire du néant; dans le sein de sa Mère, il me tire de l’enfer. Dans le sein de son Père, il me forme, dans le sein de sa mère, il me réforme. Dites, Anges, dites, mortels, que vous semble-  t-il de mon Christ ?

Est-il plus aimable dans le sein de son Père ? Ou l’est-il davantage dans celui de sa Mère ? Pour moi, je dirai ce que je pense, et je le dirai hardiment : dans le sein de son Père, le Seigneur est grand et au-dessus de toute louange. Dans le sein de sa Mère, le Seigneur est petit et aimable à l’excès.

Que ressentons-nous quand nous voyons les sans-abris?

Tympan de l’abbaye Saint-Pierre de Moissac. parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche : Lazare agonisant, dont les ulcères sont léchés par des chiens

Le Pape a médité sur la parabole de l’homme riche et de Lazare tiré de l’évangile de Saint-Luc, soulignant la nécessité, aujourd’hui, de faire attention à ne pas se renfermer sur nous, et à ne pas ignorer les pauvres et les sans-abris. Veillons à ne pas prendre la route qui mène du péché à la corruption, a mis en garde le Saint-Père dans son homélie lors de la messe à la Maison Sainte Marthe ce jeudi 16 mars 2017 au matin.

La route glissante du péché à la corruption

«Quand une personne vit dans sa bulle, respire l’air de sa satisfaction, de sa vanité, et se fie seulement à lui-même, il perd la direction, il perd la boussole et ne sait pas où sont les limites.» C’est ce qu’il se passe dans l’évangile de Luc : l’homme riche passe sa vie à profiter et se préoccupe pas du pauvre qui est devant la porte de sa maison.  «Lui savait qui était cet homme pauvre. Car lorsqu’il parle avec Abraham, il dit : Envoie moi Lazare. Il savait aussi comment il s’appelait !» «Mais on peut revenir du péché : c’est le pardon et le Seigneur pardonne».  Cependant, «il y a une limite d’où il est difficile de revenir en arrière : c’est lorsque le péché se transforme en corruption.»

Que ressentons-nous face aux pauvres?

«Que ressentons-nous dans notre cœur quand nous allons dans la rue et que nous voyons les sans-abris ?» demande le Saint-Père. «Ceci fait partie du panorama, du paysage d’une ville, comme une statue, l’arrêt d’un autobus. C’est normal, cela ? Soyez attentifs.» «Qu’est-ce que je sens lorsqu’à la télévision, je vois qu’une bombe est tombée sur un hôpital, et que beaucoup d’enfants sont morts. Je dis une prière et je continue à vivre comme si de rien n’était ?»

«Nous demandons au Seigneur : Regarde, Seigneur, mon cœur. Vois si je me trompe de chemin, si je suis sur cette route glissante du péché à la corruption.»

recevoir l’amour comme don de Dieu

Le Pape François a poursuivi sa série de catéchèses sur l’espérance, lors de l’audience générale de ce mercredi 15 mars 2017, tenue sur la place Saint-Pierre. Pour la 14e étape de ce parcours, le Pape s’est appuyé sur la lettre de saint Paul aux Romains. L’apôtre y invite les chrétiens à vivre «heureux dans l’espérance.»

«L’apôtre Paul nous met en garde : il y a le risque que notre charité soit hypocrite, que notre amour soit hypocrite.» L’amour «sincère et fort» n’est pas une bluette sentimentale de série télévisée : face aux nombreuses manifestations d’amours intéressées, qui attendent une récompense en retour, les chrétiens doivent avoir conscience au contraire que «l’amour est une grâce, un don de Dieu, et que nous devons le demander. Lui, Il le donne volontiers, si nous le lui demandons.»

Alors tout en nous faisant prendre conscience que notre façon d’aimer est «marquée par le péché», le Seigneur ouvre devant nous «une voie de libération, une voie de salut». Dans sa lettre aux Romains, saint Paul cherche surtout à «nous encourager et à raviver en nous l’espérance». Et c’est d’abord en «appréciant les petites choses», en « aimant les autres comme les aime Dieu.»

Notre espérance doit être joyeuse car l’amour de Dieu peut nous rejoindre dans toutes les circonstances, «et aussi à travers nos propres échecs». «Avec le cœur visité et habité» par la grâce et la fidélité du Seigneur, «vivons dans la joyeuse espérance d’échanger avec les frères, pour le peu que nous pouvons», les nombreux dons de Dieu «que nous recevons chaque jour.»

Le Pape appelle à un management respectueux des personnes

«Le travail vous donne de la dignité, les responsables politiques et les dirigeants ont l’obligation de tout faire pour que chaque homme et chaque femme puisse travailler et ainsi garder la tête haute, regarder les autres en face avec dignité.»

«Celui qui pour des manœuvres économiques, pour réaliser des affaires pas complètement claires, ferme des usines, ferme des entreprises et supprime le travail d’hommes, cette personne fait un péché gravissime.»

15-03-2017 source : Radio Vatican

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