le dialogue, instrument de miséricorde

Ce samedi matin 22 octobre, Place Saint-Pierre,  a eu lieu une nouvelle audience jubilaire du Pape dans le cadre de l’année sainte. Partant de l’Évangile de la Samaritaine en Saint-Jean, il a développé sa catéchèse sur la miséricorde et le dialogue.

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Le Christ et la femme de Samarie, Michelangelo Anselmi

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est révélatrice d’un « aspect important de la miséricorde : le dialogue .» Le dialogue permet de « connaitre et comprendre les exigences des autres ». Il est « signe de respect » mais surtout « expression de charité ». Il place les personnes « dans une attitude d’écoute, et peut aider à la recherche et au partage du bien commun ». Il nous invite enfin à regarder l’autre comme un don de Dieu.

Qu’est-ce qui empêche le dialogue ? Lorsque par exemple « nous n’écoutons pas, interrompons l’autre, ou essayons de faire prévaloir notre position sur celle de l’interlocuteur », certain d’avoir raison. Cela n’est pas un dialogue, « c’est une agression ». Dialoguer ce n’est pas non plus « hurler, aboyer » contre l’autre. Le vrai dialogue au contraire se fait avec douceur, « en écoutant, en expliquant ». Il nécessite des «moments de silence », qui nous permettent de « cueillir le don extraordinaire de la présence de Dieu dans notre frère. »

Que de questions, « de difficultés seraient résolues au sein de nos familles si les personnes savaient se parler et s’écouter ! »  Au sein des familles, mais aussi à tous les niveaux de la société.

L’Église elle aussi, s’efforce, par le dialogue, de comprendre ce qui habite le cœur de toute personne, et contribue à la réalisation du bien commun. Pensons à la « sauvegarde de la Maison commune et de la création». Le dialogue sur ce thème central est « une exigence inéluctable ».

Le dialogue est enfin une « exigence de l’amour et de la bonté de Dieu qui va à la rencontre de chacun. Il abat les murs de la division et des incompréhensions, il crée des ponts de communication » et ne consent à l’isolement de quiconque.

Le Seigneur Jésus connaissait bien le cœur de la Samaritaine. Il l’a pourtant laissé parler, entrant dans le mystère de sa vie. Cet enseignement vaut également pour nous. À travers le dialogue, nous pouvons faire grandir les signes de la miséricorde de Dieu, et les rendre instruments d’accueil et de respect.

trois clés : humilité, douceur, magnanimité

21-10-2016 source : Radio Vatican

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l’humble violette

Humilité, douceur, magnanimité : ce sont les trois clés pour construire l’unité de l’Église. C’est ce qu’a expliqué le Pape François dans son homélie, au cours de la messe célébrée ce vendredi 21 octobre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Le Pape a également invité les chrétiens à refuser la jalousie, l’envie et les luttes.

Quand on dit « la paix soit avec vous », on donne un salut qui crée un lien de paix qui nous unit pour faire l’unité de l’esprit. Et cela est valide pour « l’unité dans le monde, dans les villes, dans les quartiers et dans les familles ». Cette paix, on ne peut pas la donner sans humilité. « Là où il y a l’orgueil, il y a toujours la guerre, l’envie de vaincre l’autre, de se croire supérieur. Sans humilité il n’y a pas de paix et sans paix il n’y a pas d’unité. »

Le Pape François constate également avec amertume que nous avons oublié de parler avec douceur. La douleur a « un noyau qui est la capacité de supporter les uns et les autres », leurs défauts et les choses qui ne nous plaisent pas.

Il faut aussi de la magnanimité, « un cœur grand, large, qui est capable d’embrasser tout le monde et de ne pas condamner, qui ne s’abaisse pas aux petitesses ». Il doit y avoir au contraire de la place pour tout le monde dans le cœur.

C’est de cette manière que nous sommes appelés au mystère de l’Église. « Le mystère de l’Église est le mystère du Corps du Christ : une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu Père de tous qui est au-dessus de tous », qui œuvre « au moyen de tous et est présent en tous. C’est cela l’unité que Jésus a demandé au Père pour nous et que nous devons aider à réaliser par le biais de la paix. Et ce lien de la paix croit avec l’humilité, avec la douceur, en se supportant les uns les autres avec la magnanimité. »

Pour connaître Jésus, il faut prier

20-10-2016  source : Radio Vatican

mains_prièrePour vraiment connaître Jésus, nous avons besoin de la prière, de l’adoration et de nous reconnaître pécheurs. C’est la réflexion développée par le Pape François lors de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, au Vatican ce jeudi 20 octobre 2016. Le catéchisme, a souligné le Saint-Père, ne suffit pas à comprendre la profondeur du mystère du Christ.

Commentant un passage de la lettre de Saint-Paul aux Éphésiens, le Pape rappelle qu’il faut «gagner le Christ». L’Apôtre des Gentils demande que l’Esprit Saint donne aux Éphésiens la grâce d’«être forts, renforcés», de faire en sorte que le Christ habite leur cœur. «C’est là qu’est le centre.» Paul «s’immerge» dans la «mer immense qu’est la personne du Christ» Mais «comment pouvons-nous connaître le Christ?» Comment pouvons-nous comprendre «l’amour du Christ qui va bien au-delà de toute connaissance?»

Rencontrer le Seigneur dans le silence de l’adoration

«Le Christ est présent dans l’Évangile, en lisant l’Évangile nous connaissons le Christ. Et cela chacun d’entre nous le fait, au moins quand nous allons à la messe nous entendons l’Évangile, affirme le Pape. Le catéchisme nous enseigne qui est le Christ. Mais cela ne suffit pas. Pour être en mesure de comprendre quelle est l’amplitude, la longueur, la hauteur et la profondeur de Jésus-Christ il faut pénétrer dans un contexte, de prière, comme le faisait Paul, à genoux: «Père, envoie-moi l’Esprit Saint pour connaître Jésus Christ».

Pour vraiment connaître le Christ, la «prière est nécessaire» mais Paul a ajouté : «non seulement prie, mais adore ce mystère qui surpasse toute connaissance et dans un contexte d’adoration demande cette grâce» au Seigneur: «on ne connait pas le Seigneur sans cette habitude d’adoration, adorer en silence. Cette prière d’adoration semble la moins connue, c’est celle que nous faisons le moins ». «Perdre du temps -si j’ose dire – devant le Seigneur, devant le mystère de Jésus-Christ. Adorer, en silence, dans le silence de l’adoration.»

Se reconnaitre pécheurs pour entrer dans le mystère de Jésus

Troisièmement, «pour connaître le Christ, il faut avoir conscience de nous-mêmes, c’est-à-dire avoir l’habitude de s’accuser soi-même», de se déclarer «pécheurs»: «On ne peut adorer sans s’accuser soi-même. Cela est nécessaire pour pénétrer dans cette mer sans fond, sans rives, qu’est le mystère de Jésus-Christ.»

«Que le Seigneur nous donne cette grâce à nous aussi que Paul demande pour les Éphésiens. La grâce de connaître et de gagner le Christ.»

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