Miséricorde et sens de l’aumône

Les oeuvres de Miséricorde spirituelles et corporellesMiséricorde et aumône : c’est le thème de l’audience générale jubilaire présidée par le Pape François ce samedi 8 avril 2016 place Saint-Pierre. Dans sa catéchèse, il est donc revenu sur «un aspect essentiel de la miséricorde : l’aumône», un geste qui veut dire beaucoup. Venant du grec, ce mot signifiait «miséricorde» et devait donc, comme tel, «porter avec lui toute la richesse de la miséricorde», qui se mesure aux «mille voies, mille modalités» qu’elle emprunte pour «soulager ceux qui sont dans le besoin».

«Le devoir de l’aumône est aussi vieux que la Bible». C’est l’un des deux devoirs, avec le sacrifice, que devaient respectée une personne religieuse. Dieu, à de nombreuses reprises dans le livre saint, «exige une attention particulière aux pauvres», qui sont tour à tour «étrangers», «orphelins», ou «veuves». La «charité requiert, avant tout, une attitude de joie intérieure».

C’est pourquoi la miséricorde «ne peut pas être un poids ou un ennui dont on doit vite se libérer». Ainsi les paroles de Tobith à son fils Tobie : «Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, et le visage de Dieu ne se détournera pas de toi».

Jésus, évidemment a laissé un vaste enseignement sur la question, nous demandant «de ne pas faire l’aumône pour être loués ou admirés par les hommes pour notre générosité. Ce n’est pas l’apparence qui compte, mais la capacité de s’arrêter pour regarder en face la personne qui demande de l’aide».

De là une distinction très nette à faire : l’aumône, ce n’est pas «la simple pièce offerte rapidement, sans regarder la personne, et sans s’arrêter à parler pour comprendre de quoi elle a besoin». De la même manière, «il faut distinguer les vrais des faux mendiants, ces derniers causant du tort aux vrais pauvres».

L’aumône, c’est donc «un geste d’attention sincère à qui s’approche de nous et qui demande notre aide, fait dans le secret où seul Dieu voit et comprend la valeur de l’acte accompli».

l’exhortation apostolique sur la famille

3129045086Amoris Laetitia («La joie de l’amour»), l’Exhortation apostolique post-synodale «sur l’amour dans la famille» qui ne porte pas par hasard la date du 19 mars, jour de la Solennité de Saint Joseph, rassemble les résultats des deux Synodes sur la famille convoqués par le Pape François en 2014 et 2015. Les Relations conclusives des deux Synodes y sont largement citées, ainsi que d’autres documents et enseignements des prédécesseurs du Pape François et des nombreuses catéchèses qu’il a prononcées sur la famille. Comme cela est déjà arrivé avec d’autres documents du magistère, le Pape puise aussi dans des documents de différentes Conférences épiscopales du monde (Kenya, Australie, Argentine…)  et cite des personnalités connues telles que Martin Luther King ou Erich Fromm. À noter, une citation du film Le Festin de Babette, que le Pape a souhaité évoquer pour expliquer le concept de gratuité.

Préambule

L’Exhortation apostolique frappe par son amplitude et son articulation. Elle est divisée en neuf chapitres et plus de 300 paragraphes. Elle s’ouvre avec sept paragraphes introductifs qui révèlent la conscience de la complexité du thème et de l’approfondissement qu’il requiert. Il y est dit que les interventions des Pères du Synode ont composé un «magnifique polyèdre» (AL 4) qui doit être préservé. En ce sens, le Pape écrit que «tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles». Ainsi concernant certaines questions, «dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux. Car “les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général […] a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué ”» (AL 3). Ce principe d’inculturation se révèle très important jusque dans la manière de formuler et de comprendre les problèmes qui, au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église, ne peuvent être «mondialisées».

Mais surtout, le Pape affirme d’emblée et avec clarté qu’il faut sortir de l’opposition stérile entre l’angoisse du changement et l’application pure et simple de normes abstraites. Il écrit : «Les débats qui se déroulent dans les moyens de communication ou bien dans les publications et même entre les ministres de l’Église, vont d’un désir effréné de tout changer sans une réflexion suffisante ou sans fondement, à la prétention de tout résoudre en appliquant des normes générales ou bien en tirant des conclusions excessives de certaines réflexions théologiques» (AL 2) . Lire la suite →

Les martyrs actuels font grandir l’Église …

… ainsi que les saints de la vie ordinaire

07-04-2016 source : Radio Vatican

Ce sont les saints de la vie ordinaire et les martyrs d’aujourd’hui qui font avancer l’Église avec leur vie cohérente et leur courageux témoignage de Jésus ressuscité, grâce à l’œuvre de l’Esprit Saint : c’est sur cette conviction que le Pape François a appuyé son homélie lors de la messe matinale de ce jeudi 7 avril 2016, à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Le chrétien «joue sa vie dans le vrai témoignage»

St Pierre et St Jean devant le SanhédrinLa première lecture, tirée des Actes des Apôtres, parle du courage de Pierre, qui annonce la Résurrection de Jésus devant les chefs du Sanhédrin : ceux-ci, énervés, veulent le mettre à mort. Il lui avait été interdit de prêcher au nom de Jésus, mais lui, il continue à proclamer l’Évangile parce que, dit-il, «il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes». Ce Pierre «courageux» n’a plus rien à voir avec «Pierre le lâche» de la nuit du Jeudi Saint, «quand, rempli de peur, il renie trois fois le Seigneur». Désormais, Pierre devient fort dans le témoignage. «Le témoignage chrétien suit la même voie que Jésus : donner la vie». D’une façon ou d’une autre, le chrétien «joue sa vie dans le vrai témoignage».

«La cohérence entre la vie et ce que nous avons vu et écouté est justement le début du témoignage. Mais le témoignage chrétien a une autre dimension, il n’est pas seulement de celui qui le donne : le témoignage chrétien, toujours, est en deux. « Et de ces faits nous sommes témoins, nous et l’Esprit Saint. » Sans l’Esprit Saint, il n’y a pas de témoignage chrétien. Parce que le témoignage chrétien, la vie chrétienne, est une grâce, c’est une grâce que le Seigneur nous donne avec l’Esprit Saint.»

Les martyrs d’aujourd’hui

«Sans l’Esprit nous ne réussissons pas à être témoins». Le témoin est celui qui est «cohérent avec ce qu’il dit, avec ce qu’il fait et avec ce qu’il a reçu, c’est-à-dire l’Esprit Saint». «Ceci est le courage chrétien, le témoignage.»

«C’est le témoignage de nos martyrs d’aujourd’hui, si nombreux, chassés de leur terre, expulsés, égorgés, persécutés : ils ont le courage de confesser Jésus jusqu’au moment de leur mort. C’est le témoignage de ces chrétiens qui vivent leur vie sérieusement et disent : moi, je ne peux pas faire cela, moi je ne peux pas faire mal à un autre, moi je ne peux pas tricher, moi je ne peux pas conduire une vie à moitié, moi je dois donner mon témoignage. Et le témoignage est : dire ce que l’on a vu et entendu dans la foi, c’est-à-dire Jésus ressuscité, avec l’Esprit Saint que l’on a reçu comme don.»

Les saints de tous les jours

Dans les moments difficiles de l’Histoire, on entend dire que «la patrie a besoin de héros». Et ceci «est vrai, ceci est juste». «Mais de quoi a besoin aujourd’hui l’Église ? De témoins, de martyrs» :

«Ce sont justement les témoins, c’est-à-dire les saints, les saints de tous les jours, ceux de la vie ordinaire, mais avec la cohérence, et aussi les témoins jusqu’à la fin, jusqu’à la mort. Ceux-ci sont le sang vivant de l’Église, ceux-ci sont ceux qui font avancer l’Église, les témoins : ceux-ci attestent que Jésus est ressuscité, que Jésus est vivant, et ils l’attestent avec la cohérence de vie et avec l’Esprit Saint qu’ils ont reçu en don».

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