Aujourd’hui est un temps de miséricorde

Aujourd’hui est un temps de miséricorde

*

Ce dimanche matin, le Pape a présidé la messe solennelle qui a conclu la quatorzième Assemblée ordinaire du Synode des évêques sur la vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde.

 « Aujourd’hui est un temps de miséricorde ». A l’issue du Synode et à quelques semaines du Jubilé de la Miséricorde qui sera lancé le 8 décembre prochain, le Pape met en garde contre « une foi qui ne s’enracine pas dans la vie des gens », « au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts. » Dans son homélie, François a invité les pères synodaux à poursuivre « le chemin que le Seigneur désire », « sans nous laisser jamais offusquer par le pessimisme et par le péché ».

Placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus s’arrête pour répondre au cri de l’aveugle Bartimée. Il s’arrête « pour le rencontrer en personne », et lui demande : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». La réponse semble évidente, mais Jésus la pose « en tête à tête »  de  manière « directe mais respectueuse ». Il montre qu’il « veut écouter nos besoins. » « Il désire avec chacun de nous un échange fait de vie, de situations réelles que rien n’exclut devant Dieu (…) Il croit en nous, beaucoup plus que nous croyons en nous-même. »

Détails « intéressant », Jésus demande à ses disciples d’aller vers Bartimée : « Courage ! », « Lève-toi », disent-ils à l’aveugle répétant les paroles « encourageantes et libératrices de Jésus », le conduisant à lui « sans sermon ». « Les disciples de Jésus sont appelés à cela, aujourd’hui aussi, spécialement aujourd’hui : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde. Aujourd’hui est un temps de miséricorde ! »

Attention à la « spiritualité du mirage » et à la « foi programmée »

Le Pape met en garde contre deux tentations mises en exergue par l’Évangile de ce dimanche. La première : se montrer sourds aux problèmes d’autrui, « aller de l’avant sans nous laisser déranger », comme les disciples qui passent à côté de Bartimée comme si de rien n’était. « Une spiritualité du mirage. »

« Nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts. »

L’autre risque est celui de tomber dans une « foi programmée ». Marchant avec le peuple de Dieu, mais en ayant « déjà notre plan de marche, où tout rentre » où « nous savons où aller et combien de temps y mettre ; tous doivent respecter nos rythmes et chaque inconvénient nous dérange

Pour une Église miséricordieuse et inclusive

Il faut au contraire nous rappeler que Jésus « veut inclure, surtout celui qui est tenu aux marges et qui crie vers lui ». Miséricorde et inclusion. Il faut « suivre le chemin que le Seigneur désire », « sans nous laisser jamais offusquer par le pessimisme et par le péché, cherchons et voyons la gloire de Dieu qui resplendit dans l’homme vivant. »

Conclusion du Synode

lire les réalités avec les yeux de Dieu

Le Pape François a fait en conclusion du Synode sur la Famille un discours remerciant les « pasteurs de l’Église qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde. »

Cette assemblée certes n’a pas servi à trouver « des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable. »

Précisant que le Synode avait rappelé « l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine », le Pape a estimé que cette assemblée a donné la « preuve de la vivacité de l’Église catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche. »

Ce Synode avait permis de mettre « à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées. »

Ce Synode a permis d’affirmer que « l’Église est l’Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon, et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs. Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible. »

catastrophe routière à Puisseguin

+

Après la catastrophe routière qui a fait au moins 43 morts, dont un enfant, à Puisseguin, près de Libourne en Gironde, au sud-ouest de la France, ce 23 octobre 2015, le pape François a fait parvenir un télégramme au cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.

« Apprenant le tragique accident survenu à Puisseguin, entre un autobus transportant des personnes du 3ème âge et un camion, qui a fait de très nombreuses victimes, Sa Sainteté le Pape François s’associe par la prière à la peine des familles endeuillées, et il confie les victimes à la miséricorde de Dieu afin qu’il les accueille dans sa lumière. Il exprime sa proximité spirituelle aux personnes blessées et à leurs familles, ainsi qu’aux secouristes. »

site officiel en France