Marie Reine

Très chers frères et soeurs!

Le calendrier liturgique d’aujourd’hui nous invite à honorer Marie sous le titre de «Reine». Ce titre de gloire complète en un certain sens l’image de Marie, que la liturgie nous a proposée dimanche dernier en la solennité de l’Assomption. En réalité, pour bien comprendre la prérogative royale de Marie, nous ne devons pas oublier qu’il existe un sens chrétien de la royauté, profondément distinct des images terrestres du pouvoir. Il s’agit d’une royauté de service et d’amour qui passe par la Croix (cf. Jn 18, 33-37), avant de resplendir dans la Résurrection.

Que la Vierge Marie, couronnée Reine, intercède pour nous et nous obtienne de l’imiter dans l’accomplissement fidèle de la volonté de Dieu sur terre, pour pouvoir La rejoindre un jour dans la Jérusalem céleste. Dans chaque situation de notre vie, invoquons-La avec confiance: «Reine de tous les saints, priez pour nous!».

JEAN-PAUL II ANGELUS Dimanche 22 août 1999

***

En la fête de la Maternité Divine de la Vierge Marie, le 11 octobre 1954,  le Pape Pie XII proclamait à Rome, par la Lettre Encyclique « Ad Cæli Reginam », l’institution de la fête concernant Sa Royauté Bienheureuse. La Vierge Marie, en même temps de Sa Royauté Toute-Puissante, est aussi la Reine du Ciel, la Reine des Anges et des Saints, la Reine de l’Église Pérégrinante et de l’Église Souffrante du Purgatoire…

« Que tous s’approchent avec une confiance plus grande qu’auparavant, du trône de miséricorde et de grâce de notre Reine et Mère, pour demander le secours dans l’adversité, la lumière dans les ténèbres, le réconfort dans la douleur et les larmes » ( le Pape Pie XII)

Voir la belle méditation du pape Benoît XVI lors de l’Angelus du 22 août 2010

Solennité de la Bienheureuse Vierge Marie

Assomption église de Selles sur Cher
Assomption église de Selles sur Cher

Lors de la fête de l’Assomption,  au moment de l’Angélus, le pape Benoît XVI, du Palais Apostolique de Castel Gandolfo en ce Dimanche 15 août 2010, a prononcé ces paroles :

Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, en la solennité de l’Assomption au Ciel de la Mère de Dieu, nous célébrons le passage de la condition terrestre à la béatitude céleste du Ciel de Celle qui a engendré dans sa chair et a accepté dans la foi le Seigneur de la Vie. La vénération de la Vierge Marie accompagne notre cheminement depuis le début de l’Église, et dès le IVe siècle sont apparues des fêtes mariales: dans certaines, est exalté le rôle de la Vierge dans l’histoire du salut, dans d’autres, sont célébrés des moments clés de son existence terrestre. La signification de la fête d’aujourd’hui est contenue dans les derniers mots de la définition dogmatique proclamée par le Vénérable Pie XII le 1er Novembre 1950. On célèbre cette année le 60e anniversaire de «L’Immaculée Marie toujours vierge, Mère de Dieu, qui, ayant achevé le cours de la vie terrestre, fut élevée dans la gloire céleste, corps et âme » (Constitution Apostolique. Munificentissimus Deus: AAS 42 [1950], 770).

Les artistes de tous âges ont peint et sculpté la sainteté de la Mère du Seigneur ornant les églises et les sanctuaires. Poètes, écrivains et musiciens ont rendu hommage en l’honneur de la Vierge avec des hymnes et des chants. D’Est en Ouest, la Mère Toute-Sainte est invoquée dans le ciel, elle qui tient le Fils de Dieu dans ses bras et sous la protection de laquelle trouve refuge l’humanité tout entière, avec l’antique prière: «Nous avons recours à votre protection, sainte mère de Dieu, ne méprisez pas la supplication de ceux d’entre nous qui sont dans l’épreuve, mais délivrez-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. »

Et dans l’Évangile de la solennité d’aujourd’hui, saint Luc décrit l’accomplissement du salut par la Vierge Marie. Elle, au sein duquel est devenu faible le Tout-Puissant,  après la proclamation, sans délai, elle alla rapidement chez sa cousine Élisabeth pour porter le Sauveur du monde. Et, en effet, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein … [et] elle fut remplie de l’Esprit Saint »(Lc 1:41); reconnu Mère de Dieu « qui a cru en l’accomplissement de ce que le Seigneur a dit »(Lc 1:45). Les deux femmes, en attendant l’accomplissement des promesses divines, nous donnent un avant-goût, maintenant, de la joie de la venue du Royaume de Dieu, de la joie du salut.

Chers frères et sœurs, nous considérons  – comme l’a indiqué le Serviteur de Dieu Paul VI – qu’elle a été «élevée au ciel et n’a pas abandonné sa mission d’intercession et de salut» (Ex p. Marialis cultus, 18, AAS 66 [1974 ], 130). A elle, guide des Apôtres, soutien des Martyrs, lumière des saints, nous adressons notre prière, l’implorant de nous accompagner en cette vie terrestre, de nous aider à gagner le Ciel et de nous accorder d’être un jour aux côtés de son Fils Jésus

Après l’Angélus

Je salue avec joie les pèlerins francophones. La solennité de l’Assomption de la Vierge Marie nous rappelle l’éminente dignité de la personne humaine. Par l’intercession de la Mère de Jésus, le plus beau chef-d’œuvre de Dieu, puisse notre vie tout entière être un chant de louange au Seigneur pour ses merveilles à l’égard des hommes. Bonne fête à tous!

© Copyright 2010 – Libreria Editrice Vaticana

La vraie sagesse

Dans l’Évangile de ce dimanche [1er août], l’enseignement de Jésus concerne la vraie sagesse et est introduit par la demande de quelqu’un dans la foule: «Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage» (Lc 12:13). Jésus répond et met en garde les auditeurs du désir des biens terrestres avec la parabole du riche insensé, qui, après avoir accumulé une riche moisson pour lui-même, cesse de travailler, consomme son patrimoine en s’amusant et s’illusionne d’être en mesure de conjurer la mort. Mais Dieu lui dit: « Tu es fou, ce soir, on va te redemander ta propre vie. Et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?  » (Lc 12:20).

L’homme insensé dans la Bible est celui qui, partant de l’expérience des choses visibles, ne veut pas se rendre compte que rien ne dure pour toujours, mais que tout passe : la jeunesse comme force physique, le confort comme les rôles de pouvoir. Faire dépendre la vie d’une réalité si fugace, alors, c’est une folie. L’homme qui se confie dans le Seigneur, cependant, ne craint pas les adversités de la vie, même la réalité inéluctable de la mort. Il est l’homme qui a acquis un cœur «sage» comme les Saints.

En abordant notre prière à Marie, je me souviens d’autres anniversaires importants… Le jeudi 5 août, nous allons commémorer la dédicace de la Basilique Sainte Marie Majeure et honorer la Mère de Dieu avec ce titre de Mère de Dieu acclamé au concile d’Ephèse en 431. Et vendredi prochain, jour anniversaire de la mort du Pape Paul VI, nous allons célébrer la fête de la Transfiguration du Seigneur. La date du 6 août, compte tenu de la hauteur de la lumière d’été, a été choisi pour signifier que la splendeur du visage du Christ éclaire le monde entier.

Ainsi donc, la liturgie de ce jour nous questionne sur le sens profond de notre quête d’avoir, de pouvoir et de savoir. Prise et comprise comme une fin en soi, la richesse cesse d’être le moyen nécessaire pour une existence juste et digne. Par l’intercession de la Vierge Marie, puissions-nous utiliser nos biens en participant positivement à l’œuvre de la création divine et en étant pleinement solidaires avec tout être humain, surtout celui qui est dans le besoin. Bon dimanche à tous!

Benoit XVI, de la résidence d’été de Castel-Gandolfo, lors de l’Angélus

© Copyright 2010 – Libreria Editrice Vaticana

site officiel en France