NATIVITÉ DE MARIE

Sainte Anne et la Vierge Murillo 1618-1682 Madrid Prado | DR
Sainte Anne et la Vierge Murillo 1618-1682 Madrid Prado | DR

Neuf mois après la solennité de la Conception immaculée de Marie, Mère de Jésus, l’Église célèbre la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre. Comme toute naissance, cet événement est un commencement, il est aussi une consécration. Car celle qui naît, remplie de l’Esprit Saint, est appelée à devenir la Mère du Sauveur, le Fils de Dieu.

Néanmoins, cette naissance demeure dans l’ombre ; la Sainte Écriture ne nous en dit rien, et lorsque nous cherchons la généalogie du Christ dans l’Évangile, nous lisons seulement celle qui se rapporte à Joseph. A part l’allusion à sa descendance de David, nous ne trouvons rien d’explicite concernant la généalogie de Marie. Les origines de la Vierge s’effacent dans le silence, de même que toute sa vie. Et pourtant elle est bien née.

On sait qu’elle était parente d’Élisabeth qui habitait en Judée. Elle serait même originaire de Jérusalem comme le veut une ancienne tradition qui nous parle des parents de la Vierge, Joachim et Anne. Le nom de Joachim signifie la préparation du Seigneur, la venue sur terre du Fils de Dieu, et celui d’Anne signifie la grâce, car la fille qu’ils obtinrent de Dieu dans un âge avancé fut une grâce.

Il existait très anciennement, à Jérusalem, une maison appelée « la Maison d’Anne ». A l’endroit de cette maison fut érigée une église dont un 8 septembre eut lieu la dédicace, célébrée chaque année. Cette fête de la Nativité de Marie s’étendit à Constantinople, puis en Occident. Plus tard, on lui adjoignit la fête de sa Conception, neuf mois auparavant, d’où le 8 décembre.

La Nativité de Marie est pour nous une grande fête, car elle inaugure l’économie du salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes. Aucune naissance, après celle de Jésus, n’est aussi importante aux yeux de Dieu, aussi féconde pour le bien de l’humanité. ■

JDP

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Raphaël - Couronnement de la Vierge - Vatican Pinacothèque 1503 | DR

Sainte Marie, que nous contemplons montée au ciel en corps et en âme, nous rappelle avec une force toute particulière, que la terre n’est pas notre demeure permanente, mais bien le ciel où, avec son divin Fils, elle nous précède dans la plénitude de sa nature humaine.

La fête de l’Assomption est pour nous un puissant rappel à vivre l’Église. Car avec Marie, l’Église, Corps du Christ, est plus qu’une communauté d’espérance, elle participe à une réalité provisoire, c’est là que le futur se concrétise de façon visible. Et c’est ce Corps qui, après la résurrection de la chair, sera totalement accueilli par notre Dieu et admis à participer à la gloire de son Esprit.

Nous contemplons déjà aujourd’hui, pleinement réalisée en Marie, notre Mère, cette glorification totale de notre humanité qui, non seulement pour nous, mais même pour les saints, se réalisera seulement à la fin des temps. Cette anticipation convenait bien à la toute pure et toute sainte. De l’Esprit Saint, son corps est toujours demeuré le temple, par qui nous fut donné le Fils de Dieu. Pour nous, c’est un rappel à élever toute notre vie à la hauteur de la vie divine qui nous attend.

La Vierge de l’Assomption nous parle d’élan vers le ciel, vers Dieu. Notre vie terrestre a valeur de vie éternelle pour autant qu’elle est recherche de Dieu, adhésion à sa grâce. Marie a été élevée au ciel parce qu’elle est Mère de Dieu ; cela évoque pour nous d’une manière particulière l’union intime à Dieu.

La Vierge montée aux cieux nous confirme que nous sommes créés pour être unis à Dieu ; Marie elle-même nous tend une main maternelle pour nous aider à atteindre cet idéal auquel nous sommes appelés. Le regard fixé sur elle, nous avancerons plus aisément ; elle sera notre guide, notre force et notre consolation en toutes nos difficultés et luttes. ■

JDP

PENTECÔTE DE LA VIERGE MARIE

El_Greco__Pentecote__vers_1600__Musee_du_Prado_Madrid_Espagne__jpegCinquante jours après Pâques, unie aux Apôtres et aux disciples dans la prière et l’attente du Saint Esprit, la Vierge Marie est bien présente au jour de la Pentecôte. C’est aussi la dernière mention de la Vierge Marie dans le Nouveau Testament, à l’instant même où naît l’Église. En effet, après la naissance de Jésus, en son corps de chair, voici celle de son Église, avec la présence de Marie, Mère de Dieu, comme l’a affirmé le concile d’Éphèse. Des icônes de la Pentecôte montrent de façon suggestive comment, au moment de l’effusion de l’Esprit, la Mère de Dieu vient compléter le cercle des Apôtres, semblable à une clé de voûte. Marie réalise ainsi en plénitude sa mission maternelle.

Le jour de la Pentecôte, les Apôtres avec la Vierge Marie dirent oui à la Parole de Dieu qu’ils avaient entendue durant le temps où ils étaient avec Jésus. Dans le Cénacle, ils «persévéraient dans la prière» et reçurent l’Esprit Saint pour donner Jésus au monde par leur témoignage.

Nous sommes toujours dans cet âge de la Pentecôte, qui s’achèvera seulement à la fin des temps. Que garde sa place, au milieu de nous et dans nos coeurs, la Mère de l’Église comme l’appelle le pape Paul VI, à la suite du concile Vatican Il !

Que nos coeurs soient unis au sien et à celui de son Fils Jésus, qu’ils brûlent du feu aimant de l’Esprit Saint !

Les deux coeurs de la Médaille ne nous prient-ils pas de faire nôtres les douze étoiles dans la mesure où nous désirons être, avec la grâce de Dieu, les apôtres de notre monde ? Ne voulons- nous pas aussi à notre tour comme la Vierge Marie, comme l’Église à la Pentecôte, dire oui à la Parole de Dieu, accueillir davantage l’Esprit Saint, et donner Jésus au monde autour de nous par un témoignage de vie chrétienne ? ■

JDP

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