Urbi et orbi: qui écoute la voix de l’Enfant ?

Urbi et orbi: qui écoute la voix de l’Enfant ?

Dans son message de Noël lu avant de donner sa bénédiction à la Ville et au monde, le Pape François a dénoncé une nouvelle fois la guerre en Ukraine et rappelé les nombreux conflits militaires ou politiques et sociaux qui sont en cours sur la planète. Il a exhorté les fidèles à ne pas rejeter les pauvres et les étrangers.

 

MESSAGE URBI ET ORBI
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

NOËL 2022

Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre
dimanche 25 décembre 2022

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Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, Joyeux Noël !

Que le Seigneur Jésus, né de la Vierge Marie, vous apporte à tous l’amour de Dieu, source de confiance et d’espérance ; et rassemblent le don de la paix, que les anges ont annoncé aux bergers de Bethléem : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il aime » (Lc 2, 14).

En ce jour de fête, nous tournons notre regard vers Bethléem. Le Seigneur vient au monde dans une grotte et est déposé dans une mangeoire pour les animaux, car ses parents n’ont pas pu trouver de logement, malgré le fait que le moment était maintenant venu pour Marie d’accoucher.

Il vient parmi nous dans le silence et les ténèbres de la nuit, car la Parole de Dieu n’a pas besoin de projecteurs ni de la clameur des voix humaines. Lui-même est le Verbe qui donne sens à l’existence, Il est la lumière qui éclaire le chemin. « La vraie lumière venait dans le monde – dit l’Évangile -, la lumière qui éclaire tout homme » (Jn 1,9).

Jésus est né parmi nous, il est Dieu-avec-nous. Il vient accompagner notre quotidien, tout partager avec nous, joies et peines, espoirs et angoisses. Il vient comme un enfant sans défense. Il est né dans le froid, pauvre parmi les pauvres. Ayant besoin de tout, il frappe à la porte de notre cœur pour trouver chaleur et abri.

Se dépouiller de nos fardeaux

Comme les bergers de Bethléem, laissons-nous envelopper de lumière et allons voir le signe que Dieu nous a donné. On surmonte la torpeur du sommeil spirituel et les fausses images de la fête qui nous font oublier qui est le petit dont o, fait l »anniversaire. Quittons le bruit qui anesthésie le cœur et nous pousse à préparer des décorations et des cadeaux plutôt qu’à contempler l’Événement : le Fils de Dieu né pour nous.

Frères, sœurs, tournons-nous vers Bethléem, là où retentit le premier cri du Prince de la Paix. Oui, parce que lui-même, Jésus, il est notre paix : cette paix que le monde ne peut donner et que Dieu le Père a donnée à l’humanité en envoyant son Fils dans le monde.

Saint Léon le Grand a une expression qui, dans la concision de la langue latine, résume le message de ce jour : « Natalis Domini, Natalis est pacis », « le Noël du Seigneur est le Noël de la paix » (Sermon 26 : 5).

Jésus-Christ est aussi le chemin de la paix. Par son incarnation, sa passion, sa mort et sa résurrection, il a ouvert le passage d’un monde clos, opprimé par les ténèbres de l’inimitié et de la guerre, à un monde ouvert, libre de vivre en fraternité et en paix.

Frères et sœurs, allons par ici ! Mais pour ce faire, pour pouvoir marcher après Jésus, nous devons nous dépouiller des poids qui nous gênent et nous maintiennent bloqués.

Et quels sont ces poids ? Quel est ce « ballast » ? Ce sont les mêmes passions négatives qui ont empêché le roi Hérode et sa cour de reconnaître et d’accueillir la naissance de Jésus : c’est-à-dire l’attachement au pouvoir et à l’argent, l’orgueil, l’hypocrisie, le mensonge.

Ces fardeaux empêchent d’aller à Bethléem, les excluent de la grâce de Noël et ferment l’accès au chemin de la paix. Et en effet, force est de constater avec tristesse que, tandis que le Prince de la Paix nous est donné, les vents de la guerre continuent de souffler glacial sur l’humanité.

Et nous voulons que ce soit Noël, le Noël de Jésus et de la paix, regardons vers Bethléem et fixons notre regard sur le visage de l’Enfant qui est né pour nous ! Et dans ce petit visage innocent, on reconnaît celui des enfants qui aspirent à la paix partout dans le monde.

Ukraine : une guerre insensée

Notre regard se remplit des visages des frères et sœurs ukrainiens qui vivent ce Noël dans le noir, dans le froid ou loin de chez eux, à cause des destructions causées par dix mois de guerre.

Que le Seigneur nous prépare à des gestes concrets de solidarité pour venir en aide à ceux qui souffrent, et éclairer l’esprit de ceux qui ont le pouvoir de faire taire les armes et de mettre un terme immédiat à cette guerre insensée ! Malheureusement, nous préférons écouter d’autres raisons, dictées par la logique du monde. Mais la voix de l’Enfant, qui l’entend ?

Pays en souffrance

Notre époque connaît aussi un grave manque de paix dans d’autres régions, sur d’autres théâtres de cette troisième guerre mondiale. Pensons à la Syrie, encore tourmentée par un conflit passé au second plan mais qui n’est pas terminé ; et pensons à la Terre Sainte, où la violence et les affrontements se sont multipliés ces derniers mois, avec des morts et des blessés.

Implorons le Seigneur que là-bas, sur la terre qui l’a vu naître, le dialogue et la recherche de la confiance mutuelle entre Palestiniens et Israéliens reprennent.

Que l’Enfant Jésus soutienne les communautés chrétiennes qui vivent dans tout le Moyen-Orient, afin que dans chacun de ces pays nous puissions vivre la beauté de la coexistence fraternelle entre des personnes appartenant à des religions différentes.

Aidez le Liban en particulier, pour qu’il puisse enfin se relever, avec le soutien de la communauté internationale et avec la force de la fraternité et de la solidarité. Que la lumière du Christ illumine la région du Sahel, où la coexistence pacifique entre les peuples et les traditions est perturbée par les affrontements et la violence.

Qu’elle conduise vers une trêve durable au Yémen et vers la réconciliation au Myanmar et en Iran, afin que cesse toute effusion de sang. Puisse-t-elle inspirer les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté du continent américain à œuvrer à l’apaisement des tensions politiques et sociales affectant divers pays ; Je pense en particulier à la population haïtienne qui souffre depuis si longtemps.

L’arme de la faim

En ce jour où il fait beau de se rassembler autour de la table chargée, ne quittons pas des yeux Bethléem, qui signifie « maison du pain », et pensons aux personnes qui souffrent de la faim, en particulier les enfants, alors que chaque jour de grandes quantités de nourriture sont gaspillées et les ressources sont dépensées en armes.

La guerre en Ukraine a encore aggravé la situation, exposant des populations entières au risque de famine, notamment en Afghanistan et dans les pays de la Corne de l’Afrique. Chaque guerre – nous le savons – provoque la faim et exploite la nourriture elle-même comme une arme, empêchant sa distribution à des populations déjà souffrantes.

En ce jour, à la suite du Prince de la Paix, engageons-nous tous, en premier lieu les responsables politiques, pour que l’alimentation ne soit qu’un instrument de paix. Alors que nous savourons la joie d’être réunis avec les nôtres, pensons aux familles les plus blessées par la vie, et à ceux qui, en cette période de crise économique, luttent à cause du chômage et manquent des nécessités de base de la vie.

*

Chers frères et sœurs, aujourd’hui comme alors, Jésus, la vraie lumière, vient dans un monde malade d’indifférence – une mauvaise maladie ! – qui ne l’accueille pas (cf. Jn 1, 11), lr rejette plutôt, comme il arrive à beaucoup d’étrangers, ou l’ignore, comme nous le faisons trop souvent avec les pauvres.

N’oublions pas aujourd’hui les nombreux réfugiés et déplacés qui frappent à nos portes en quête de réconfort, de chaleur et de nourriture. N’oublions pas les marginalisés, les solitaires, les orphelins et les personnes âgées – la sagesse d’un peuple – qui risquent de finir rejetés, les prisonniers que nous ne regardons que pour leurs erreurs et non comme des êtres humains.

Frères et sœurs, Bethléem nous montre la simplicité de Dieu, qui ne se révèle pas aux sages et aux savants, mais aux petits, à ceux qui ont un cœur pur et ouvert (cf. Mt 11, 25).

Comme les bergers, allons nous aussi sans tarder et laissons-nous émerveiller par l’événement impensable de Dieu qui se fait homme pour notre salut. Celui qui est la source de tout bien se fait pauvre [1] et mendie notre pauvre humanité. Laissons-nous toucher par l’amour de Dieu et suivons Jésus qui s’est dépouillé de sa gloire pour nous faire partager sa plénitude [2]. Joyeux Noël à tous!

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[1] Cf. Saint Grégoire de Nazianze, Discours 45.

[2] idem.

Bénédiction « URBI ET ORBI » :

Que les saints Apôtres Pierre et Paul, en la puissance et l’autorité desquels nous avons confiance, intercèdent pour nous auprès du Seigneur.
Amen.

Par les prières et les mérites de la bienheureuse Marie toujours Vierge, de saint Michel Archange, de saint Jean-Baptiste, des saints apôtres Pierre et Paul et de tous les saints, que Dieu tout-puissant ait pitié de vous et vous pardonne tous vos péchés, et que Jésus-Christ vous amène à la vie éternelle.
Amen.

Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux vous accorde l’indulgence, l’absolution et la rémission de tous vos péchés, une saison de pénitence vraie et féconde, un cœur bien disposé, l’amendement de la vie, la grâce et le réconfort de l’Esprit Saint et la persévérance finale dans le bien.
Amen.

Et que la bénédiction de Dieu Tout-Puissant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, descende sur vous et demeure avec vous pour toujours.
Amen. »


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Texte traduit par l’Association de la Médaille Miraculeuse

l’Esprit Saint aide au discernement

l’Esprit Saint aide au discernement

Pour la dernière audience générale avant Noël, le Pape François, depuis la salle Paul VI, a poursuivi son cycle de catéchèses sur le discernement, donnant quelques conseils pour rendre celui-ci plus facile.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 21 décembre 2022

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Résumé

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais vous proposer quelques aides plus précises pour faciliter cet exercice du discernement, indispensable à la vie spirituelle.

Une première aide importante nous vient de la Parole de Dieu et de la doctrine de l’Église. La Bible nous avertit que la voix de Dieu résonne dans l’attention, dans le silence. Elle ne s’impose pas, elle est discrète comme la brise, respectueuse. Pour le croyant, la Parole de Dieu n’est pas simplement un texte à lire, elle est une présence vivante, un véritable avant-goût du paradis.

Ce lien affectif avec l’Écriture conduit à une deuxième aide, qui nous vient de notre propre relation affective avec le Seigneur Jésus, car elle nous révèle un Dieu plein de compassion et de tendresse, et l’expérience que nous en faisons fait fondre nos résistances et nos doutes. Elle nous apprend à nous tenir devant le Crucifix, comme les saints, parce que la lumière de Pâques traverse Jésus crucifié.

Enfin, n’oublions pas le don du Saint-Esprit qui est le discernement en action, présence de Dieu en nous, mais aussi le don le plus grand que le Père offre à ceux qui le lui demandent et que la liturgie des Heures nous fait répéter :

Catéchèse sur le discernement – 13.

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Nous continuons – elles finissent – ​​les catéchèses sur le discernement, et ceux qui ont suivi ces catéchèses jusqu’à présent pourraient peut-être penser : quelle pratique compliquée de discerner ! En réalité, c’est la vie qui est compliquée et, si nous n’apprenons pas à la lire, aussi compliquée soit-elle, nous risquons de la gâcher, de la faire avancer avec des expédients qui finissent par nous humilier.

Lors de notre première rencontre, nous avions vu que toujours, chaque jour, que cela nous plaise ou non, nous accomplissions des actes de discernement, dans ce que nous mangeons, dans ce que nous lisons, au travail, dans les relations, en tout. La vie nous confronte toujours à des choix, et si nous ne les faisons pas consciemment, à la fin la vie choisit pour nous, nous emmenant là où nous ne voulons pas.

Cependant, le discernement ne se fait pas seul. Nous entrons aujourd’hui plus spécifiquement sur quelques aides qui peuvent faciliter cet exercice de discernement, indispensable à la vie spirituelle, même si d’une certaine manière nous les avons déjà rencontrées au cours de ces catéchèses. Mais un résumé nous aidera beaucoup.

Un premier secours indispensable est la comparaison avec la Parole de Dieu et la doctrine de l’Église. elles nous aident à lire ce qui bouge dans le cœur, apprenant à reconnaître la voix de Dieu et à la distinguer des autres voix, qui semblent forcer notre attention, mais qui finalement nous laissent perplexes.

La Bible nous avertit que la voix de Dieu résonne dans le calme, dans l’attention, dans le silence. Pensons à l’expérience du prophète Élie : le Seigneur ne lui parle pas dans le vent qui fend les pierres, ni dans le feu ou le tremblement de terre, mais lui parle dans une brise légère (voir 1 Rois 19 :11-12).

C’est une très belle image qui nous fait comprendre comment Dieu parle, la voix de Dieu ne s’impose pas, la voix de Dieu est discrète, respectueuse, j’oserais dire : la voix de Dieu est humble, et justement pour cela elle est pacifique. Et ce n’est que dans la paix que nous pouvons entrer profondément en nous-mêmes et reconnaître les désirs authentiques que le Seigneur a placés dans nos cœurs.

Et souvent, il n’est pas facile d’entrer dans cette paix du cœur, car nous sommes occupés par tant de choses toute la journée… Mais s’il vous plaît, calmez-vous un peu, entrez en vous-même, en vous-même. Deux minutes, arrêtez. Voyez ce que votre cœur ressent.

Faisons cela, frères et sœurs, cela nous aidera beaucoup, car dans ce moment de calme nous entendons immédiatement la voix de Dieu qui nous dit : « Mais regardez, regardez avec ça, c’est bien ce que vous faites.. . ». Laissons la voix de Dieu venir immédiatement dans le calme, c’est pourquoi Il nous attend.

*

Pour le croyant, la Parole de Dieu n’est pas simplement un texte à lire, la Parole de Dieu est une présence vivante, c’est une œuvre de l’Esprit Saint qui réconforte, instruit, donne la lumière, la force, le rafraîchissement et la joie de vivre. Lire la Bible, lire un morceau, un ou deux morceaux de la Bible, sont comme de petits télégrammes de Dieu qui vous parviennent immédiatement au cœur.

La Parole de Dieu est un peu – et je n’exagère pas – un peu un vrai avant-goût du paradis. Et un grand saint et pasteur, Ambroise, évêque de Milan, l’a bien compris, qui a écrit: «Quand je lis l’Écriture divine, Dieu marche à nouveau dans le paradis terrestre» (Let., 49,3). Avec la Bible nous ouvrons la porte à Dieu qui marche. Intéressant…

Cette relation affective avec la Bible, avec les Écritures, avec l’Évangile conduit à vivre une relation affective avec le Seigneur Jésus : n’ayez pas peur de cela ! Le cœur parle au cœur, et c’est une autre aide indispensable et pas évidente. Bien des fois nous pouvons avoir une idée déformée de Dieu, le considérant comme un juge bourru, un juge sévère, prêt à nous prendre en flagrant délit.

Jésus, au contraire, nous révèle un Dieu plein de compassion et de tendresse, prêt à se sacrifier pour nous rencontrer, tout comme le père dans la parabole du fils prodigue (cf. Lc 15, 11-32). Une fois, quelqu’un a demandé – je ne sais pas si c’était à ma mère ou à ma grand-mère, il m’a dit – « Mais que dois-je faire, maintenant ? – « Écoutez Dieu, Il vous dira quoi faire. Ouvrez votre cœur à Dieu » : un bon conseil.

Je me souviens d’une fois, lors d’un pèlerinage de jeunes, qui a lieu une fois par an au Sanctuaire de Luján, à 70 km de Buenos Aires : il faut toute la journée pour y arriver ; J’avais l’habitude de confesser pendant la nuit. Un garçon s’est approché, âgé d’environ 22 ans, tout tatoués. « Mon Dieu – je pensais – qu’est-ce que ce sera? ».

Et il m’a dit : « Tu sais, je suis venu parce que j’ai un grave problème et j’en ai parlé à ma mère et ma mère m’a dit : ‘Va à Notre-Dame, fais le pèlerinage, et Notre-Dame te le dira’. Et je suis venu. J’ai eu un contact avec la Bible ici, j’ai écouté la Parole de Dieu et cela a touché mon cœur et je dois faire ceci, cela, cela, cela, cela ».

*

La Parole de Dieu vous fait toujours détourner le regard : c’est-à-dire qu’il y a la croix ici, elle est laide, mais il y a autre chose, une espérance, une résurrection. La Parole de Dieu vous ouvre toutes les portes, car Lui, le Seigneur, est la porte. Prenons l’Évangile, prenons la Bible en main : cinq minutes par jour, pas plus.

Emportez un évangile de poche avec vous, dans votre sac, et lorsque vous voyagez, emportez-le et lisez un peu pendant la journée, laissant la Parole de Dieu s’approcher de votre cœur. Faites cela et vous verrez comment votre vie changera en vous rapprochant de la Parole de Dieu.

« Oui, Père, mais j’ai l’habitude de lire la Vie des Saints »: c’est bien, c’est bien, mais ne quittez pas la Parole de Dieu Prenez l’Évangile avec vous et lisez-le ne serait-ce qu’une minute par jour.

C’est très beau de penser à la vie avec le Seigneur comme une amitié qui grandit de jour en jour. Avez-vous pensé à cela? C’est le chemin ! Pensons à Dieu qui nous aime, nous avons besoin d’amis ! L’amitié avec Dieu a la capacité de changer les cœurs ; c’est un des grands dons de l’Esprit Saint, la piété, qui nous rend capables de reconnaître la paternité de Dieu.

Nous avons un Père tendre, un Père affectueux, un Père qui nous aime, qui nous a toujours aimés : lorsque nous l’éprouvons, le cœur fond et des doutes, des peurs, un sentiment d’indignité retombent. Rien ne peut s’opposer à cet amour de la rencontre avec le Seigneur.

*

Et cela nous rappelle une autre grande aide, le don de l’Esprit Saint, qui est présent en nous et qui nous instruit, nous fait vivre la Parole de Dieu que nous lisons,nous  suggère de nouveaux sens, nouys ouvre des portes qui semblaient fermées, nous indique des chemins de la vie là où il semblait qu’il n’y avait que ténèbres et confusion. Je vous demande : priez-vous le Saint-Esprit ? Mais qui est ce grand Inconnu ?

On prie le Père, oui le Notre Père, on prie Jésus, mais on oublie l’Esprit ! Une fois, faisant la catéchèse aux enfants, j’ai posé la question : « Qui parmi vous sait qui est l’Esprit Saint ? ». Et un enfant : « Je sais ! » – « Et qui est-ce ? » – « Le paralytique », m’a-t-il dit ! Il avait entendu « le Paraclet », et pensait qu’il était un paralytique.

Et bien des fois – cela m’a fait réfléchir – le Saint-Esprit est là pour nous, comme s’il était une personne qui ne compte pas. Le Saint-Esprit est celui qui donne vie à votre âme ! Laissez-le entrer. Parlez à l’Esprit comme vous parlez au Père, comme vous parlez au Fils : parlez au Saint-Esprit – qui n’a rien de paralytique ! En lui est la force de l’Église, c’est lui qui vous fait avancer.

L’Esprit Saint est discernement en action, présence de Dieu en nous, il est le don, le plus grand don que le Père assure à ceux qui le demandent (cf. Lc 11, 13). Et comment Jésus l’appelle-t-il ? « Le don » : « Restez ici à Jérusalem en attendant le don de Dieu », qui est le Saint-Esprit. Il est intéressant de mener sa vie en amitié avec le Saint-Esprit : Il vous change, Il vous fait grandir.

La Liturgie des Heures débute les principaux moments de prière de la journée par cette invocation : « Ô Dieu viens me sauver, Seigneur viens vite à mon aide ». « Seigneur, aide-moi ! », car je ne peux pas continuer seul, je ne peux pas aimer, je ne peux pas vivre… Cette invocation au salut est la demande irrépressible qui jaillit du plus profond de notre être.

Le discernement a pour but de reconnaître le salut opéré par le Seigneur dans ma vie, il me rappelle que je ne suis jamais seul et que, si je lutte, c’est parce que l’enjeu est important. Le Saint-Esprit est toujours avec nous. « Oh, Père, j’ai fait quelque chose de mal, je dois me confesser, je ne peux rien faire… ». Mais, avez-vous fait une mauvaise chose? Parlez à l’Esprit qui est avec vous et dites-lui : « Aide-moi, j’ai très mal fait cela ».

Mais n’annulez pas le dialogue avec le Saint-Esprit. « Père, je suis en état de péché mortel » : peu importe, parle-lui pour qu’il t’aide à recevoir le pardon. Ne quittez jamais ce dialogue avec le Saint-Esprit. Et avec ces aides, que le Seigneur nous donne, nous ne devons pas avoir peur. En avant, courage et dans la joie!


Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier le groupe des servants d’autel du diocèse de Versailles. Puisse leur service généreux les faire entrer toujours plus dans l’intimité du Seigneur. Je vous souhaite un joyeux et saint Noël et vous bénis tous !

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Que la naissance du Sauveur vous apporte tout le réconfort intime et vous donne la joie de vous sentir aimé par le Dieu qui s’est fait enfant.

Et puis, pensons – en parlant de l’Enfant Jésus – aux nombreux enfants d’Ukraine qui souffrent, souffrent tant, de cette guerre. En cette fête de Dieu devenu enfant, pensons aux enfants ukrainiens.

Quand je les ai trouvés ici, la majorité ne peut pas sourire et quand un enfant perd la capacité de sourire, c’est grave. Ces enfants portent le drame de cette guerre si inhumaine, si dure. Pensons au peuple ukrainien ce Noël : sans lumière, sans chauffage, sans l’essentiel pour survivre, et prions le Seigneur de lui apporter la paix au plus vite.

Je vous bénis de tout mon cœur.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Joseph fait confiance, il accueille, il est disponible

« Joseph fait confiance, il accueille, il est disponible »

En ce quatrième dimanche de l’Avent, le Pape François, avant de réciter l’Angélus place Saint-Pierre,a parlé de la figure de Saint Joseph qui a su faire confiance à Dieu en s’ouvrant à ses projets. A l’image de Joseph, « il faut accueillir les surprises de la vie » a expliqué le Saint-Père.

 

LE PAPE François

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 18 décembre 2022

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Chers sœurs et frères, bonjour!

Aujourd’hui, quatrième et dernier dimanche de l’Avent, la liturgie nous présente la figure de saint Joseph (cf. Mt 1, 18-24). C’est un homme juste qui est sur le point de se marier. Nous pouvons imaginer ce dont vous rêvez pour l’avenir : une belle famille, avec une femme affectueuse et beaucoup de bons enfants, et un travail décent : des rêves simples et bons, des rêves de gens simples et bons.

Mais soudain, ces rêves sont brisés par une découverte déconcertante : Marie, sa fiancée, attend un enfant et cet enfant n’est pas le sien ! Qu’a ressenti Joseph ? Perplexité, douleur, désarroi, peut-être même agacement et déception… Il a vécu le fait que le monde s’effondrait sur lui ! Et que peut-il faire ?

La Loi lui donne deux possibilités. La première est de dénoncer Marie et de lui faire payer le prix d’une prétendue infidélité. La seconde est d’annuler leurs fiançailles en secret, sans exposer Marie à un scandale et à de lourdes conséquences, mais en prenant sur elle le poids de la honte. Joseph choisit cette seconde voie, la voie de la miséricorde.

Et là, au cœur de la crise, alors qu’il réfléchit et évalue tout cela, Dieu allume une nouvelle lumière dans son cœur : en songe, il lui annonce que la maternité de Marie ne vient pas d’une trahison, mais est l’œuvre de le Saint-Esprit, et que l’enfant à naître est le Sauveur (cf. vv. 20-21);

Marie sera la mère du Messie et il sera son tuteur. Au réveil, Joseph comprend que le plus grand rêve de tout Israélite pieux – être le père du Messie – s’accomplit pour lui d’une manière absolument inattendue.

En effet, pour y parvenir, il ne lui suffira pas d’appartenir à la lignée de David et d’être un fidèle observateur de la loi, mais il devra faire confiance à Dieu au-delà de tout, accueillir Marie et son fils dans un tout autre façon qu’il ne s’y attendait, différente de la façon dont il a toujours fait.

Autrement dit, Joseoph devra renoncer à ses certitudes rassurantes, ses plans parfaits, ses attentes légitimes et s’ouvrir à un avenir à découvrir. Et face à Dieu, qui détruit les plans et demande qu’on lui fasse confiance, Joseph répond oui. Le courage de Joseph est héroïque et se réalise dans le silence : son courage est de faire confiance, il fait confiance, accueille, est disponible, ne demande pas de garanties supplémentaires.

Frères, sœurs, que nous dit Joseph aujourd’hui ? Nous aussi, nous avons nos rêves, et peut-être qu’à Noël, nous y pensons davantage, nous en parlons ensemble. Peut-être regrettons-nous certains rêves brisés et voyons-nous que les meilleures attentes doivent souvent faire face à des situations inattendues et déconcertantes.

Et lorsque cela se produit, Josephnous montre le chemin : nous ne devons pas céder aux sentiments négatifs, comme la colère et la fermeture, ce n’est pas le bon chemin !

Au contraire, il faut accueillir les surprises, les surprises de la vie, voire les crises, avec attention : que lorsqu’on est en crise il ne faut pas choisir à la va-vite selon l’instinct, mais se laisser tamiser, comme l’a fait Joseph, « considérer toutes choses » (cf. v. 20) et se baser sur le critère sous-jacent : la miséricorde de Dieu.

Quand on vit la crise sans céder à la fermeture, à la colère et à la peur, mais en gardant la porte ouverte à Dieu, Il peut intervenir. Il est expert dans la transformation des crises en rêves : oui, Dieu ouvre les crises à de nouvelles perspectives, que nous n’imaginions pas auparavant, peut-être pas comme nous l’attendions, mais comme Il le sait.

Et ce sont là, frères et sœurs, les horizons de Dieu : surprenants, mais infiniment plus vastes et plus beaux que les nôtres ! Que la Vierge Marie nous aide à vivre ouverts aux surprises de Dieu.

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs !

Je suis préoccupé par la situation dans le corridor de Lachin dans le Caucase du Sud. Je suis particulièrement préoccupé par les conditions humanitaires précaires des populations, qui risquent de se détériorer davantage pendant la saison hivernale. Je demande à toutes les personnes impliquées de s’engager à trouver des solutions pacifiques pour le bien du peuple.

Nous prions également pour la paix au Pérou, pour que la violence dans le pays cesse et que la voie du dialogue soit engagée pour surmonter la crise politique et sociale qui afflige la population.

Je vous salue avec affection, vous tous qui êtes venus de Rome, d’Italie et de nombreuses parties du monde. En particulier, je salue les fidèles de Californie et ceux de Madrid ; ainsi que les groupes de Praia a mare, Catane, Caraglio et la paroisse romaine des Saints Protomartyrs

Demandons à la Vierge Marie, que la liturgie nous invite à contempler en ce quatrième dimanche de l’Avent, de toucher le cœur de ceux qui peuvent arrêter la guerre en Ukraine. N’oublions pas la souffrance de ces personnes, en particulier les enfants, les personnes âgées, les malades. Prions, prions !

Je souhaite à tous un bon dimanche et un bon voyage dans la dernière étape de l’Avent. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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