TRIDUUM POUR JEANNE D’ARC III

TRIDUUM POUR JEANNE D’ARC : TROIS VICTOIRES DE LA FOI – III. L’ESPOIR CONTRE LE MENSONGE

L’évangile de l’Ascension laisse les hommes orphelins : orphelins d’une présence, celle du Christ selon la chair. Mais annonce est en même temps faite à ces orphelins qu’à cause même de cette absence, ils «seront revêtus d’une force venue d’en-haut».

Jeanne d'Arc -Lettrine historiée - Archives nationales (France) - AE-II-2490
Jeanne d’Arc -Lettrine historiée – Archives nationales (France) – AE-II-2490

«Une force venue d’en-haut» : je connais peu de définitions du chré­tien qui nous permettent de mieux comprendre comment Jeanne d’Arc en est l’exemple et encore aujourd’hui le modèle. Nous avons regardé deux des trois victoires qui jalonnent sa vie. La victoire militaire, prestigieuse, puis la victoire en face de la torture.

Mais, c’est évident, ni l’une ni l’autre ne nous sera fort probablement proposées. Il ne nous sera pas demandé d’assurer une victoire de chef de guerre ; il ne nous est pas, à la plupart d’entre nous, proposé d’avoir l’héroïsme d’affronter la torture et le bûcher.

Mais à tous, à nous tous, il est bien proposé d’entrer dans une autre vic­toire, la troisième victoire de Jeanne d’Arc. La plus cachée, la plus profonde, la plus extraordinaire dans l’ordinaire. C’est celle du début. C’est la plus simple et la plus contagieuse. Cette bataille va durer quatre ans. On n’y pense presque jamais. De 13 à 17 ans, Jeanne aura le courage de n’en parler à personne. Ce sera l’un des griefs du Procès de condamnation.

Vous vous demandez comment, à peine âgée de dix-huit ans, elle aura la force de tenir plus d’un an de prison et de procès. Mais, je me demande d’abord comment, à l’âge de treize ans, — et c’est encore plus étonnant — elle a pu tenir des années sous le poids du silence. Et pourtant c’est là que réside sa première et principale victoire, celle qui tient en un mot : la victoire de l’espérance, la victoire de la confiance dont le prix est peut-être autre que ce que nous imaginons.

À L’ÂGE DE TREIZE ANS

Jeanne d’Arc le dit bien elle-même : «Quand j’eus l’âge de treize ans j’ai eu une voix de Dieu pour m’aider à me gouverner. Et la première fois j’eus grand peur.» Jeanne n’a pas d’abord eu des voix comme un phé­nomène d’exception. Les voix n auraient servi à rien si Jeanne n’avait pas été possédée par autre chose.

Tous les témoins de son enfance y reviennent dans leur témoignage : ce ne sont pas les voix qui ont été les premières dans sa vie. Mais la prière, la supplication, la confiance qui s’appuient sur un Autre qu’elle-même. Alors les voix ouvriront toutes les audaces de l’espérance. «Je ne suis venue en France que du commandement de Dieu. J’aimerais mieux être tirée à quatre chevaux que d’être venue en France sans congé de Dieu.»

Tous les saints ont connu cette bataille de l’espérance. Peu de chré­tiens autant que Jeanne d’Arc auront aussi simplement et fortement qu’elle illustré les trois grandes lois de l’espérance proposée par le Christ à chacun de nous.

  1. D’abord l’espérance est un combat. Et il n’est pas naturel d’avoir envie d’y entrer.
  2. Ce combat a un lieu privilégié : c’est le refus du mensonge.
  3. Mais vertu du difficile et vertu du futur, ce combat de l’espérance est impossible â nos seules forces. Nous sommes invités à désarmer pour nous en remettre à la force d’un autre, pour faire passer l’appui d’un autre avant nos propres assurances.
  4. Quand Jeanne se décide après quatre ans de silence â quitter son travail de petite bergère pour aller voir le sire de Baudricourt, elle est reçue par une paire de gifles. Le combat commence. Il ne se terminera jamais. La lutte la plus difficile pour elle ne sera pas celle de l’angoisse d’être en­cerclée à Compiègne, ni même la crainte des tortures et de la souffrance physique à Rouen. Ce n’est pas là le combat le plus dur.
  • Ce fut d’abord contre la lâcheté avec les capitulards ;
  • puis contre le soupçon avec l’entourage du roi ;
  • contre la jalousie avec les anciens capitaines ;
  • contre les marchandages avec les barons ;
  • contre le mensonge avec l’Archevêque Regnault de Chartres et les universitaires ;
  • enfin, c’est le combat contre le doute : elle est seule dans la prison. Mais, dès l’âge de treize ans, elle avait déjà été seule avec l’appel.

Tous les témoins de la Bible et du christianisme ont appris ce combat : celui de la solitude, celui de la traversée du désert, celui de la sentinelle dans la nuit.

LE MENSONGE

2. Mais Jeanne découvre — et c’est la deuxième loi de l’espérance — que le lieu principal de cette bataille n’est pas à chercher en dehors de soi. Il a un nom. Elle le connaît. Elle le crie à ses juges en disant : «Si je voyais le feu, je dirais tout ce que je vous dis et ne ferais autre chose.» On la force à le révéler, le secret : c’est le refus du mensonge.

Elle reprendra ceux qui biaisent pour lui faire dire autre chose que ce qu’elle a dit. Elle n’enjolive rien. Elle, qui saurait si bien séduire — tous ses compagnons d’armes ont été sous le charme —, elle se refuse à chercher à plaire. Voir ce qui est, le courage du réel. Et ce qui était de son temps a reçu un nom de l’Histoire : ce fut «la grande pitié du Royaume de France».

Paris : depuis plus de dix ans déjà aux mains de l’occupant anglais. Azincourt : l’armée française anéantie, sept mille tués. L’entrée des Anglais à Paris avec la complicité du Duc de Bourgogne. Le roi Charles VI fou. La reine, Isabeau de Bavière, pactise avec l’ennemi. Le roi d’Angleterre fait figure, non seulement de vainqueur, mais presque d’envoyé de Dieu, venu pour châtier les «mauvais vices» qui règnent en France.

Trois dauphins meurent successivement. Il y a vraiment «grande pitié» au royaume de France, livré au pillage, rançonné, ravagé, guerres et épidémies. Et c’est le traité de Troyes, qui déshérite le dauphin au profit du roi d’Angleterre.

Mais on n’en remontre pas à une paysanne lorraine. Elle sait ce que cela voulait dire d’avoir été obligée par deux fois de fuir son village, en laissant ses bêtes. Elle la voit en face cette grande pitié de la France. Pour­quoi du début â la fin, son espérance est-elle plus forte que les complai­sances idéologiques ou vénales ?

C’est qu’elle ne se rassure jamais en se mentant â elle-même comme ceux qui ne voudraient pas voir si loin, et se sécurisent en étant armagnac ou bourguignon parce qu’ils préfèrent ne pas se laisser déchirer. Mais il n’y a pas d’espoir sans déchirure, il n’y a pas d’espoir réel qui ne commence par un choix contre le mensonge.

Jeanne aura peur d’être brûlée, oui, une peur panique. Mais elle a plus peur encore de se mentir à elle-même. Et cela ne va pas de soi. Com­bien d’occasions où Jeanne, comme chacun des politiques qui l’entourent aurait pu hésiter. Elle sait les concessions possibles. Ce serait si facile de se laisser aller au désir de plaire.

Ce serait tellement simple de se laisser aller dans le sens de la volonté collective ou des mythes politiques. Jeanne choi­sit de voir ce qui est. Et ici, il n’y a pas de différence entre les réponses du départ de Vaucouleurs et celles du procès de Rouen : — «Vraiment si vous deviez me faire arracher les membres et faire partir l’âme du corps, je ne vous en dirais autre chose», répond-elle à ses juges.

C’est le prix de l’espérance. Le bouleversement du bûcher est le même que celui du départ de Domrémy. Elle revient à la fin à ce qui l’avait mise en route : une espérance contre toute espérance. Elle ne pouvait pas savoir que son destin allait changer celui de l’Occident.

Elle ne pouvait pas penser que ses cendres dispersées au vent enfanteraient un peuple et qu’aujourd’hui encore c’est de l’espoir contre tout espoir qu’elle serait contagieuse pour le monde entier. C’est quand même étonnant qu’on reste parfois si hésitant, si réservé, en France, en face de Jeanne d’Arc alors que le monde entier a très bien compris qu’elle était un des exemples de la plus haute de toutes les libertés.

Ici, Jeanne nous révèle le pourquoi de sa force et en même temps la troisième loi de l’espérance. C’est la même force qui a tenu saint Paul fragile devant le monde grec ; Blandine, Agnès, Cécile, fra­giles devant les bourreaux romains ; Félicité et Perpétue devant la persé­cution en Afrique du Nord ; Ambroise et Chrysostome devant les menaces des empereurs : un Autre les avait pris en charge.

Comme eux, Jeanne a choisi la confiance dans ses voix qui lui disent la volonté de cet Autre à qui elle s’en est remise, plutôt que la complaisance en ses projets ou la démission devant l’impossible. Regardez-bien : ce n’est rien de ce qui dirige habituellement la vie des politiciens qui la soutient.

Ce n’est pas un pro­gramme, ce n’est pas une ambition, ce n’est pas une valeur, ce n’est pas une idée, ce n’est pas un projet d’abord qui la guide : c’est Quelqu’un. Sa dernière parole le crie : «Jésus», «Jésus». Ce fut sa dernière parole.

Voilà où est la bataille, source de toutes les autres : c’est celle de la confiance en Quelqu’un, et du même fait de la confiance en ses compa­gnons. Et de cette bataille-là nous ne sommes pas dispensés, aucun d’entre nous ne l’est. Et il n’y a pas aujourd’hui d’autre réponse que celle de Jeanne : c’est la même. C’est la foi des premiers martyrs. On ne peut pas espérer être plus fort qu’elle en face de la montée des périls.

En face des chiens muets, il n’y a plus de victoire possible que celle des mains nues. Toute autre désormais est pourrie ou perdue à l’avance. Une ténacité aussi folle, une vérité sans faille, une douceur aussi résolue que celles de Jeanne d’Arc, ce n’est pas de notre ressort. Tout seul, c’est impossible à la force de l’homme. Le croire, ce serait déjà entrer dans le cycle du mensonge.

Toute l’espérance biblique est là, elle tient en un retournement : faire passer l’aide de l’Autre, Dieu, avant sa propre assurance. Dieu propose à Jeanne la victoire, la réussite, le succès. Elle en est assurée. «En nom Dieu, je suis venue.» Mais, pour accomplir sa promesse. Dieu propose à Jeanne son alliance : «Je serai avec toi.» C’est la phrase-clé de tous les prophètes, de tous les saints.

«Veux-tu faire passer mon alliance, la confiance en mon appui, dit Dieu, avant ton désir de réussite ?» Trois semaines avant le bûcher, au plus noir de son temps de prison, Jeanne le crie : «Je sais bien que Dieu a toujours été le maître de tout ce que j’ai fait. J’ai demandé a mes voix si je serais brûlée et mes voix m’ont répondu que je m’en attende à Notre Seigneur et que lui m’aiderait.»

Arrêtez-vous un instant dans la cellule de Jeanne d’Arc en ce mois de mai 1431… Il n’y a plus rien au monde qui la rassure. Ces voix ne lui pro­mettent pas d’éviter le supplice. Le Pape ne peut répondre. Le Roi l’a oubliée. Il n’y a plus aucun parent, aucun ami. On a pris tous les stra­tagèmes pour la faire se trahir. On lui enlève les habits d’homme qui pou­vaient mieux la protéger des brutalités des soldats.

On lui envoie un baron anglais pour tenter de la prendre de force. Martin Ladvenu l’avouera au procès de Réhabilitation. Et c’est alors qu’elle donne au monde la plus belle définition de l’espérance. «Je m’en attends à Notre Seigneur. Et lui m’aidera.» Elle découvre alors qu’elle ne peut plus demander à Dieu l’aide de Dieu pour obtenir moins que Dieu.

J’EN APPELLE DE VOUS DEVANT DIEU

«Évêque je meurs par vous… C’est pourquoi j’appelle de vous devant Dieu.» C’est la référence permanente et inlassable de Jeanne. «Je m’en at­tends à mon juge : Dieu à qui je m’en attends de tout et non à un autre.» «Je m’en attends à Dieu», c’est ce qu’elle lance au visage de l’Évêque Cauchon lorsqu’il entre dans sa cellule au matin du bûcher.

La «transcendance ?» Le journaliste Hubert Beuve-Méry disait : «Expulsé par son parti, on ne peut plus faire appel [ non croyant] qu’à des idées, des projets ou des programmes. Jeanne d’Arc rejetée par les gens de son Église peut en­core faire appel à Quelqu’un.» C’est la définition même de l’espérance.

Sur le chemin des interrogatoires, la chapelle Saint-Maclou nous rap­pelle aujourd’hui encore à Rouen l’endroit où entre la prison et le lieu du procès Jeanne demandait à s’agenouiller un instant parce que le Saint Sacrement était là. Et les soldats n’osaient pas lui refuser de s’agenouiller un moment.

Son Seigneur était là. Celui qui ne lui manquerait pas. Il était là celui sur qui elle pouvait s’appuyer. Seule présence indéfectible au terme de celui qui avait déjà été présent dans la prière de Domrémy.

A nous à qui il n’est pas proposé la prison et l’angoisse de Jeanne en son procès, il est cependant proposé la même espérance : le même silence, la même confiance : celle du silence qui tient bon.

Frères, vous avez, nous avons tous mille raisons d’être dans la nuit ou la lassitude : le vieillissement, la fatigue, les changements trop rapides et difficiles à comprendre, l’agression des usures physiques, l’inquiétude de l’avenir, une vitalité diminuée, un travail devenu sans intérêt, un amour effacé peut-être et même cette question, cette hésitation : faut-il encore pra­tiquer notre foi ?

Pourquoi parler du visage des saints ? Mais c’est d’abord exactement pour cela : parce que les saints, parce que Jeanne d’Arc ont connu avant nous cette nuit, notre nuit, ils ont partagé l’épreuve, ils ont été saisis, eux aussi, par l’usure et l’angoisse.

Et voici que, chaque année au mois de mai en France, une petite fille de treize ans vient nous reprendre par la main pour nous aider, pour nous dire, à nous les orphelins de l’Ascension, ces mots très simples : ceux que, dans notre lassitude, nous pouvons tous redire : «Je m’en attends à Dieu…» «J’en appelle de vous devant Dieu…»

Voilà notre victoire, notre cri. On ne pourra pas nous en priver. C’est celui de tous les pauvres, de tous les petits, de tous les sans-espoir contre tout espoir, de tous ceux à qui on ne pourra jamais enlever la confiance de l’espérance.

D’après le Père Bernard Bro à Saint-Étienne de Caen le jeudi 12 mai 1983.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Jésus monte au ciel pour répandre son Esprit

Jésus monte au ciel pour répandre son Esprit

Dans sa méditation du dimanche 29 mai, le Pape François a parlé sur la dernière apparition du Seigneur ressuscité aux disciples, selon l’Évangile de Luc. «Je pars vers le père» a dit le Christ à ses apôtres avant son ascension, mais il ne les abandonne pas en annonçant qu’il mettra en eux son Esprit pour continuer son œuvre sur la Terre.

 

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
dimanche 29 mai 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, en Italie et dans de nombreux pays, on célèbre l’Ascension du Seigneur, c’est-à-dire son retour au Père. Dans la Liturgie, l’Évangile selon Luc raconte la dernière apparition du Ressuscité aux disciples (cf. 24, 46-53). La vie terrestre de Jésus culmine précisément avec l’Ascension, que nous professons également dans le Credo : « Il est monté au ciel, est assis à la droite du Père ».

Que signifie cet événement ? Comment le comprendre ? Pour répondre à cette question, arrêtons-nous sur deux actions que Jésus accomplit avant de monter au Ciel : Il annonce d’abord le don de l’Esprit et ensuite bénit les disciples. Annoncez le don de l’Esprit et bénissez.

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Tout d’abord, Jésus dit à ses amis : « J’envoie sur vous celui que mon Père a promis » (v. 49). Il parle de l’Esprit Saint, du Consolateur, de Celui qui les accompagnera, les guidera, les soutiendra dans leur mission, les défendra dans les combats spirituels. On comprend alors une chose importante : Jésus n’abandonne pas ses disciples. Il monte au Ciel, mais il ne nous laisse pas seuls.

En effet, en montant vers le Père, il assure l’effusion de l’Esprit Saint, de son Esprit. À une autre occasion, il a dit : « Il est bon pour vous que j’y aille, car si je n’y vais pas, le Paraclet ne viendra pas à vous » (Jn 16, 7), c’est-à-dire l’Esprit. En cela aussi nous voyons l’amour de Jésus pour nous : sa présence est une présence qui ne veut pas limiter notre liberté.

Au contraire, il nous fait de la place, car le véritable amour génère toujours une proximité qui n’écrase pas, il n’est pas possessif, il est proche mais pas possessif ; en effet, le véritable amour fait de nous des protagonistes. Alors le Christ rassure : « Je vais au Père, et vous serez revêtus de la puissance d’en haut : je vous enverrai mon Esprit et avec sa force vous continuerez mon œuvre dans le monde ! (cf Lc 24, 49).

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Ainsi, en montant au Ciel, au lieu de rester proche de quelques-uns avec son corps, Jésus se fait proche de tous avec son Esprit. L’Esprit Saint rend Jésus présent en nous, au-delà des barrières du temps et de l’espace, pour faire de nous ses témoins dans le monde.

Immédiatement après – c’est la deuxième action – le Christ lève les mains et bénit les apôtres (cf. v. 50). C’est un geste sacerdotal. Dieu, depuis le temps d’Aaron, avait confié aux prêtres la tâche de bénir le peuple (cf. Nb 6, 26). L’Evangile veut nous dire que Jésus est le grand prêtre de notre vie. Jésus monte vers le Père pour intercéder en notre faveur, pour lui présenter notre humanité.

Ainsi, devant les yeux du Père, il y a et il y aura toujours, avec l’humanité de Jésus, nos vies, nos espérances, nos blessures. Ainsi, tout en faisant son « exode » vers le Ciel, le Christ « nous conduit », va nous préparer une place et, désormais, intercède pour nous, afin que nous soyons toujours accompagnés et bénis par le Père.

*

Frères et sœurs, pensons aujourd’hui au don de l’Esprit que nous avons reçu de Jésus pour être témoins de l’Évangile. Demandons-nous si nous le sommes vraiment ; et même si nous sommes capables d’aimer les autres en les laissant libres et en leur faisant de la place.

Et puis : savons-nous être des intercesseurs pour les autres, c’est-à-dire, savons-nous prier pour eux et bénir leur vie ? Ou utilisons-nous les autres pour nos propres intérêts ? Apprenons ceci : prière d’intercession, intercède pour les espoirs et les souffrances du monde, intercède pour la paix. Et bénissons de nos yeux et de nos mots ceux que nous rencontrons chaque jour !

Prions maintenant Notre-Dame, la bienheureuse des femmes qui, remplie du Saint-Esprit, prie et intercède toujours pour nous.

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Après le Regina Caeli

Hier, à Modène, Don Luigi Lenzini, martyr de la foi, a été béatifié, tué en 1945 parce qu’il était coupable d’avoir désigné les valeurs chrétiennes comme la voie principale de la vie, dans un climat de haine et de conflit à cette époque. Que ce prêtre, pasteur selon le cœur du Christ et messager de la vérité et de la justice, nous aide du Ciel à témoigner de l’Évangile avec charité et franchise. Une salve d’applaudissements au nouveau Bienheureux !

La Journée mondiale des communications sociales est célébrée aujourd’hui, sur le thème Écouter avec l’oreille du cœur. Savoir écouter, ainsi que le premier acte de charité, est aussi le premier ingrédient indispensable du dialogue et d’une bonne communication. Savoir écouter, laisser tout dire aux autres, ne pas le couper en deux, savoir écouter avec ses oreilles et avec son cœur. Je souhaite à chacun de grandir dans cette capacité d’écoute avec le cœur.

Aujourd’hui en Italie est la Journée nationale de secours. Rappelons-nous que « le malade est toujours plus important que sa maladie » et que « même lorsqu’il n’est pas possible de guérir, il est toujours possible de guérir, il est toujours possible de consoler, il est toujours possible de faire sentir proximité » (Message pour la Journée Mondiale du Malade 2022 ).

Après-demain, dernier jour de mai, fête liturgique de la Visitation de Marie Très Sainte, à 18 heures, dans la Basilique de Santa Maria Maggiore, nous prierons le Rosaire pour la paix, en lien avec de nombreux sanctuaires dans de nombreux pays . J’invite les fidèles, les familles et les communautés à se joindre à cette invocation, pour obtenir de Dieu, avec l’intercession de la Reine de la Paix, le don que le monde attend.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins. Je salue en particulier les fidèles venus de Hollande, d’Espagne et d’Australie. Je salue la paroisse de San Roberto Bellarmino à Rome, qui conclut l’année jubilaire du 400e anniversaire de la mort de San Roberto Bellarmino. Je salue les Polonais – toujours autant de Polonais ! – avec une bénédiction pour ceux qui, à la maison, participent au grand pèlerinage au sanctuaire marial de Piekary Śląskie. Je salue les élèves de l’école San Vincenzo à Olbia et les élèves de la Confirmation à Luras.

Une réunion de tous les Cardinaux aura lieu les lundi et mardi 29 et 30 août pour réfléchir sur la nouvelle Constitution Apostolique Praedicate Evangelium ; et le samedi 27 août, je tiendrai un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux.

Prions pour les nouveaux cardinaux, afin qu’en confirmant leur adhésion au Christ, ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome pour le bien de tous les fidèles Saint Peuple de Dieu.

Je vous souhaite un bon dimanche ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte présenté et traduit par l’Association de la Médaille Miraculeuse

TRIDUUM POUR JEANNE D’ARC II

TRIDUUM POUR JEANNE D’ARC : TROIS VICTOIRES DE LA FOI
– II. PASSION ET TORTURE

Bien des surprises attendent encore aujourd’hui ceux qui lisent le procès de Jeanne d’Arc. La première est que, de ce texte, dont nous avons les Minutes en français, et qui est l’un des premiers et des plus beaux monuments de notre langue, pas une seule page ne soit proposée dans les manuels scolaires de lecture aux petits Français d’aujourd’hui.

DES JUGES TRANQUILLES

Jeanne d'Arc -Lettrine historiée - Archives nationales (France) - AE-II-2490
Jeanne d’Arc -Lettrine historiée – Archives nationales (France) – AE-II-2490

Mais d’autres étonnements nous attendent. Les juges de Jeanne d’Arc ont vécu couverts d’honneurs et chargés de bénéfices : Jean Beaupère, le recteur de l’Université, s’en ira résider paisiblement à Besançon, sous la protection du roi de France ; Thomas de Courcelles, qui suggéra que Jeanne d’Arc fût torturée «pour la médecine de son âme», (il fut l’un des trois qui vota la torture) sera chargé de faire l’oraison funèbre du roi Charles VII et mourra doyen du Chapitre de Notre-Dame de Paris.

Alors que c’est d’un autre bourreau, Guillaume de Conti, que Charles VII recevra la bienvenue, à sa rentrée solennelle dans Paris. Thomas Loiseleur, le traître, terminera tranquillement sa carrière à Bâle.

L’évêque Pierre Cauchon représentera l’Église d’Angleterre au Concile de 1435, et il expirera dans son magnifique hôtel Saint-Candé, à Rouen, entre les mains de son barbier. On l’enterrera dans la Cathédrale d’Évreux, puis de Lisieux, près de la chapelle de la Vierge.

Le cardinal Beaufort, l’ancien Légat du pape Martin V en Allemagne, finira Chancelier d’Angleterre. Le duc de Bedfort, devenu Chanoine de Rouen, repose au milieu de ses pieux confrères dans le chœur de la Cathédrale.

Quel repos pour ces responsables du bûcher de Jeanne : savez-vous qu’ils avaient bâclé le procès pour être plus vite présents au Concile de Bâle afin de mieux décider que le pape doive se soumettre aux volontés politiques de ceux qui manipulaient le Concile ?

Vous me direz : ce sont les exceptions que le politique et le religieux entraînent chaque fois qu’ils se compromettent mutuellement.

Je ne crois pas.

Les juges et assesseurs du procès de Jeanne d’Arc ne sont pas des cas isolés qui relèveraient de conditions anormales. Aucune lecture, je dis bien aucune lecture, ne nous purge sans doute aussi violemment de la tentation de nous plaire à nous-même et de nous ranger à l’avance parmi les justes et les consciences satisfaites que celles des fiches signalétiques des 126 juges et assesseurs du procès de Jeanne d’Arc.

Je vous l’ai déjà dit. C’est terrifiant, fascinant, accablant non pas par l’horreur mais par la découverte qu’ils étaient des gens normaux et respectables. A la fin du tome II de sa parfaite édition du Procès, Pierre Tisset nous livre le curriculum vitae de chacun. Il faut l’avoir lu pour en croire ses yeux. Ils étaient gens de bien. Ils œuvraient pour la Justice, le droit et leur vérité. En un mot ils étaient au service d’une idéologie…

QUI DONC EST COUPABLE ?

Alors il ne s’agit pas de juger à notre tour. Mais de trouver le secret qui fasse que le procès de Jeanne d’Arc ait encore un sens pour nous, le secret grâce auquel Jeanne n’aura pas en vain subi la prison, les tortures et le bûcher.

Ce secret est double.

Premièrement : Personne — je dis bien personne — ne peut se prétendre juste et innocent et cependant, c’est normal, nous nous croyons tous du côté du bon droit. Qui donc se voit coupable ?

Deuxièmement : seul le Christ peut éclairer par sa propre Passion le débat qui, en chacun d’entre nous, se déroule entre les ténèbres et la lumière et nous fait admettre que, si nous ne sommes pas innocents, nous avons besoin d’un «défenseur», l’Esprit promis par Jésus.

Qui, parmi nous, ne prétendrait pas faire partie des hommes justes ? Les cas les plus limites, les plus horribles nous rappellent, hélas ! que personne ne se remet en cause, spontanément. Jeanne d’Arc a été condamnée par des hommes qui voulaient défendre le droit.

Écoutez un autre aveu. Il n’y a rien à ajouter.

Au procès des bourreaux du camp de concentration allemand, le camp de Treblinka, un avocat demande à l’un d’entre eux qui fut conseiller au Ministère de l’Intérieur du IIIe Reich, et redevint après la guerre Secrétaire d’État, s’il avait essayé de connaître la vérité au sujet de l’extermination des juifs.

Il répondit : «Non, cela ne relevait pas de ma juridiction. — Qu’auriez-vous fait si vous en aviez eu connaissance officiellement ?» — Et voici la réponse, terrible et désarmante : c’est la même qu’avaient eue les Juges de Jeanne d’Arc : — «Eh bien, si j’avais su, j’aurais dit : Cela regarde un tel et un tel ; voyez-le à ce sujet.»

On imagine des hommes qui menacent, qui brutalisent, qui hurlent. Mais c’est d’abord l’absence. Des gens qui ne savent pas, des regards qui ne voient plus, des rues qui se vident. «Voyez un tel.» Mais un tel est occupé, un tel n’est pas là. «On est venu». «On l’a emmené.» «On» : tout le monde, et personne…

Qui donc est coupable ? Aucun de nous. Mais au moment du bûcher de Jeanne, où aurions-nous été ? En face de la Passion du Christ, où aurions-nous été ?

Pourquoi Charles VII n’a-t-il rien tenté pour la délivrer ? Pourquoi ? Alors qu’il aura le souci de proclamer une amnistie générale pour tous les bourreaux de Jeanne… Tous ont bénéficié du silence de Charles et des infamies de l’archevêque du Sacre pour qui c’était «Dieu qui a permis la capture de Jeanne».

Eh bien oui, il ne croyait pas si bien dire. Et c’est la deuxième victoire de Jeanne : non plus celle d’une femme en face de la guerre, mais celle d’une enfant en face de la prison et du feu. Et cette victoire-là n’a pas d’autre modèle que le Procès de la Passion de Jésus-Christ lui-même.

Bacheliers illustres, docteurs en Sorbonne, Maîtres dominicains, Évêques, Abbés de Jumiège ou de Fécamp, vous nous avez appris à quelle honte l’intelligence et l’habileté dialectique pouvaient mener ! En faisant le procès de Jeanne d’Arc, c’est-à-dire celui de l’innocence désarmée devant les juges spirituels acquis au temporel, vous avez repris le procès du Christ.»

Il vaut mieux qu’un seul meure pour le bien de tout le peuple.» C’était la définition même de la politique donnée par le grand-prêtre Caïphe en face de Jésus. «Sachez faire acte politique, il est avantageux de nous débarrasser du Christ pour que les Romains ne se déchaînent pas contre notre peuple.»

Le collectivisme était né : immoler un pour tous. C’est l’inverse de la communion du Ciel où tous seront pour le bien de chacun. Mais pour cela il fallait convaincre le peuple que Jeanne comme Jésus agissait par le diable.

C’est le péché contre l’Esprit : on cherche à prouver que ce qui est bien vient du mal. La prison de Rouen n’a rien à envier à la méthode des hôpitaux psychiatriques lorsqu’on les utilise pour réduire la conscience des hommes.

Quand déjà sur le bûcher Jeanne embrasse la croix et la met en son sein entre sa chair et ses vêtements, quand elle meurt en criant : «Jésus», «Jésus», elle nous oblige à regarder la seule réalité véritable qui rendra raison de sa deuxième victoire : elle est un cas éminent de l’imitation du Christ. La comparaison des deux procès est saisissante. Seule la Passion du Christ peut nous faire aller au bout de la «passion» de Jeanne d’Arc.

LA PASSION DU CHRIST

Hérode demande au Christ des signes. On demande à Jeanne des prodiges : «En nom Dieu, je ne suis pas venue à Poitiers pour faire des signes, mais conduisez-moi à Orléans, je vous montrerai les signes pour lesquels j’ai été envoyée.»

Et c’est l’interminable liste des questions pièges, pour Jeanne comme pour le Christ, ces questions dans lesquelles si l’on répond d’une façon on est perdu, et si l’on répond d’une autre façon on est aussi perdu : «Est-il permis de payer l’impôt à César ?…» Si oui, vous êtes un collaborateur, si non, vous êtes un séditieux. Y a-t-il exemples plus typiques que les interrogatoires de Jeanne qui duraient de huit à onze heures ? Y a-t-il réponses aussi géniales de simplicité ? Vous connaissez ces questions-pièges.

— «Dieu a-t-il de la haine pour les Anglais ?» — «Vous a-t-il été révélé que si vous perdiez votre virginité vous perdiez votre fortune ?» — «Vos voix vous ont-elles dit si vous seriez libérée ?»

On avait demandé à Jésus : «Est-il permis de guérir le jour du Sab­bat ?» — On demande à Jeanne si «c’était fête le jour de l’escarmouche devant Paris ?» Jamais elle ne biaise dans ses réponses.

Mais, à certains moments, elle retourne en humour ces questions-pièges : — «En quelle figure était saint Michel, demande Cauchon, était-il nu ?» — «Pensez-vous que Dieu n’eût pas de quoi le vêtir ?» répond Jeanne. — «En quel lan­gage parlaient vos voix ?» — «Meilleur que le vôtre», s’entend répondre le professeur de théologie, qui avait l’accent limousin.

Et ce sont les réponses sublimes : «Est-il besoin que vous vous confessiez ?» — «Je pense qu’on ne peut pas trop nettoyer sa conscience». — «Quand vous avez quitté vos père et mère, croyez-vous avoir péché ?» — «Puisque Dieu le commandait, il convenait d’obéir.» — «Croyez-vous que la Sainte Écriture ait été révélée par Dieu ?» — «Vous le savez bien, il est bon à savoir que oui.» — «Savez-vous si vous êtes en la grâce de Dieu» — «Si je n’y suis, Dieu m’y mettra et si j’y suis, Dieu m’y garde.»

Le Christ avait rencontré le même combat : celui des ténèbres qui se prétendaient lumière. Il avait eu la même réponse : celle de la douceur qui, parce qu’elle vient de Dieu n’a pas besoin de triompher. — «Es-tu le Fils de Dieu ?» — «Qu’est-ce que la vérité ?»

Comme le Christ, Jeanne nous a montré que la vérité ne tirait pas sa force de la violence. Ou bien Jeanne d’Arc est irrécupérable, inexplicable, ou bien il faut admettre l’évidence de la santé d’esprit la plus étonnante, la plus insolente qui soit. Le peuple le comprend tout de suite. Les intellectuels ont du mal à le supporter. Comment admettre que les rieurs et l’innocence soient de son côté ?

On a craché sur le Christ ; un baron anglais est introduit dans la cellule de Jeanne pour la violer.

Judas, l’un des douze, trahit le Christ ; Nicolas Loiseleur prêtre, fait semblant d’être du pays de Jeanne, fait semblant d’être prisonnier pour lui faire croire qu’il est du parti de France, pour l’entendre en confession. Il votera la torture.

Jésus est vendu pour trente deniers ; Jeanne est achetée pour dix mille francs.

On libère Barabbas le meurtrier à la place de Jésus ; le Chapitre de la Cathédrale de Rouen avait aussi coutume de libérer un prisonnier chaque année pour la fête de l’Ascension. Cette année-là, à la place de Jeanne d’Arc, on libère un certain Souplis Lemire : il était coupable de viol.

On accuse Jésus de mensonge. On substitue un texte d’abjuration à un autre pour qu’une fausse signature condamne Jeanne.

On couvre le Christ d’un voile pour mieux le souffleter ; le duc de Bedford écoute les simulacres de confession et surveille en cachette l’examen de virginité.

Le Christ est conduit par une troupe avec des épées et des armes ; Jeanne est conduite au milieu de «cent vingt hommes portant masses d’armes et glaives.»

Le Christ voit ses apôtres s’enfuir ; Jeanne est seule sur son échafaud le matin du prêche, comme tout au long du procès.

Le Christ demande à son père le pardon de ses bourreaux ; Jeanne prie, demande pardon à tous, à ses juges eux-mêmes, comme au peuple de Rouen.

Pilate se lave les mains ; les juges de Jeanne s’assurent l’immunité en se faisant octroyer par le roi d’Angleterre des lettres de garantie, quinze jours après la mort de Jeanne.

Le Christ en appelle à la foi de son peuple, aux prophètes et à la Loi ; Jeanne en appelle expressément au pape : on refuse d’enregistrer son appel.

On charge le Christ de sa croix. On ferre Jeanne «d’une chaîne traversante par les pieds de son lit, tenant à une pièce de bois de six pieds et fermant à clef, par quoi elle ne pouvait mouvoir de la place.»

Il faut regarder cette agonie en face. Il faut y entrer. Mesurée à la dimension de l’expérience humaine, l’aventure de Jeanne est in­vraisemblable. Il a fallu cinq siècles, aussi bien à l’Église qu’à l’État, pour l’avoir reconnue ! C’est l’avant-veille d’un Vendredi-Saint qu’on lui a fait lecture du libelle résumant article par article le réquisitoire. Il est fascinant de mensonges.

Jeanne doit répondre par oui ou par non. Le onzième ar­ticle lui fait dire qu’elle se serait vantée devant Robert de Baudricourt, que «son œuvre accomplie elle aurait trois fils : l’un serait pape, le deuxième empereur, et le troisième roi.» Quel délire ! Après lecture de ce réquisitoire, les juges interrompent le procès. C’est le Samedi-Saint. Il faut bien qu’ils aillent célébrer la Pâque…

Et de même qu’il n’était pas permis aux Grands Prêtres de pénétrer dans le Prétoire de Pilate sous peine d’impureté, de même, certains des Juges de Jeanne ne se croiront pas autorisés à assister aux derniers moments de Jeanne… Pour se retirer, ils évoquent l’adage que «l’Église a horreur du sang.»

LE FEU…

Le mercredi 30 mai 1431, une jeune chrétienne de dix-neuf ans prie et pleure. Elle parcourt debout dans une charrette les rues étroites qui conduisent à la Place du Vieux Marché. Elle est revêtue d’une chemise soufrée, nous dit un chroniqueur, pour mieux assurer la destruction de son corps par le feu afin d’éviter qu’on fasse de ses restes une relique.

Le feu… Mais regardons-le bien. Mais regardons-le tous, ce bûcher du Vieux Marché. Ils pouvaient le contempler et se repaître du spectacle. Oui, faisons silence et écoutons ces flammes : c’est pour nos mensonges et c’est pour nos lâchetés, c’est pour toutes nos démissions qu’elles ont été préparées et c’est l’innocence qu’elles dévorent.

Souvenez-vous, souvenons-nous avec eux : elle a demandé une croix. Elle n’a pas peur, elle regarde la Sainte Face du Crucifié. Elle ne craint plus de l’appeler par son nom. Ce cri a-t-il déchiré pour longtemps les intelligences des Juges ? Puisse-t-il ébranler la nôtre.

A jamais, il est celui de la seule force plus forte que la haine et l’injustice, plus forte que les armes, plus forte que la honte de tous les goulags et de toutes les démissions : c’est celui de l’amour de Jésus, c’est celui du «Défenseur» qu’il nous a promis, à chacun de nous.

D’après le Père Bernard Bro – chez les Franciscaines (Paris) le 8 mai 1983.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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