L’apparition aux Apôtres, le soir de Pâques

L’apparition aux Apôtres, le soir de Pâques

PÂQUES : MARDI DANS L’OCTAVE

L’apparition aux Apôtres, le soir de Pâques n’est pas sans rappeler celle dont venaient d’êtres favorisés les disciples d’Emmaüs. Car cette fois encore, le Christ procède à une leçon d’Écriture Sainte, qui devait d’ailleurs lui être familière dès avant sa mort, puisqu’il débute ainsi :

«C’est bien ce que je vous ai dit quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. » Et il mange avec eux tout comme il avait rompu le pain avec les disciples d’Emmaüs.

Toutefois, avec les Apôtres, tout est plus appuyé. Le repas prend une valeur démonstrative : ce n’est donc pas un fantôme, mais le vrai corps du Sauveur, tangible, gardant les marques de sa passion, bien que glorieux et ressuscité.

D’autre part, Jésus ne se borne point à citer les Écritures qui le concernent, « il ouvre l’esprit des Apôtres à l’intelligence des textes sacrés ». On sent que le Christ donne la dernière main à la formation de ses Apôtres, poursuivie durant ses années de ministère terrestre.

C’est qu’il va les laisser comme ses témoins (Luc 24, 48) et ses successeurs. Déjà, en effet, il n’est plus d’ici. « Quand j’étais avec vous », leur dit-il. Par intermittences — et toujours si brièvement — il leur apparaîtra encore, juste ce qui est nécessaire. Mais, déjà, il est entré dans la gloire du Père.

Dom C. Jean Nesmy

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Avec le Ressuscité pour sortir des tombeaux de nos peurs

Avec le Ressuscité pour sortir des tombeaux de nos peurs

Le Pape François au Regina Coeli en ce lundi de Pâques, lundi de l’Ange,  nous exhorte à abandonner les tombeaux de mensonges : Jésus ressuscité veut faire de nous des témoins de la vérité qui nous libère.

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
Lundi de Pâques 18 avril 2022

Chers frères et sœurs, bonjour!

Les jours de l’Octave de Pâques sont comme un seul jour où se prolonge la joie de la Résurrection. Ainsi l’Évangile de la Liturgie d’aujourd’hui continue à nous parler du Ressuscité, de son apparition aux femmes qui étaient allées au tombeau (cf. Mt 28, 8-15).

Jésus va à leur rencontre, les salue ; puis il leur dit deux choses, qu’il nous fera aussi du bien d’accueillir, comme un cadeau de Pâques. Ce sont deux conseils du Seigneur, un cadeau de Pâques.

D’abord, il les rassure par deux mots simples : « N’ayez pas peur » (v. 10). N’ai pas peur. Le Seigneur sait que les peurs sont nos ennemies quotidiennes. Il sait aussi que nos peurs viennent d’une grande peur, la peur de la mort : peur de disparaître, de perdre des êtres chers, d’être malade et de ne plus s’en sortir…

Mais à Pâques, Jésus a vaincu la mort. Personne d’autre ne peut donc nous dire de manière plus convaincante : « N’ayez pas peur », « n’ayez pas peur ». Le Seigneur le dit juste là, à côté du tombeau dont il est sorti victorieux. Il nous invite ainsi à sortir des tombes de nos peurs. Écoutons bien : sortez des tombes de nos peurs, car nos peurs sont comme des tombes, elles nous enterrent à l’intérieur.

Il sait que la peur est toujours tapie à la porte de notre cœur et que nous avons besoin de nous entendre répéter pour ne pas avoir peur, pour ne pas avoir peur, pour ne pas avoir peur : le matin de Pâques comme le matin de tous les jours pour entendre :

« Ne pas avoir peur». Soit brave. Frère, sœur qui croyez en Christ, n’ayez pas peur !  » – Jésus te dit – « Moi j’ai ressenti la mort pour toi, j’ai pris ton mal sur moi. Maintenant je suis ressuscité pour te dire : Je suis ici, avec toi, pour toujours. N’ayez pas peur! »

Mais comment dire, pour combattre la peur ? La deuxième chose que Jésus dit aux femmes nous aide : «Allez dire à mes frères d’aller en Galilée : là ils me verront » (v. 10). Allez annoncer. La peur nous enferme toujours sur nous-mêmes ; nous enferme sur nous-mêmes. Jésus, par contre, nous laisse sortir et nous envoie vers les autres.

Voici le remède. Mais moi –  peut-on dire – je n’en suis pas capable ! Pensez-y, ces femmes n’étaient certainement pas les plus aptes et préparées à annoncer le Ressuscité, mais le Seigneur s’en moque. Il se soucie que nous sortions et annoncions. Sortez et annoncez. Sortez et annoncez. Parce que la joie de Pâques ne doit pas être gardée pour soi.

La joie du Christ se fortifie en la donnant, elle se multiplie en la partageant. Si nous ouvrons et portons l’Évangile, nos cœurs se dilatent et surmontent la peur. C’est le secret : annoncer pour vaincre la peur.

Le texte d’aujourd’hui dit que l’annonce peut rencontrer un obstacle : le mensonge. En fait, l’Évangile raconte « une contre-annonce ». Quel est? Celui des soldats qui avaient gardé le tombeau de Jésus.Ils sont payés – dit l’Évangile – « avec une bonne somme d’argent » (v. 12), un beau pourboire, et ils reçoivent ces instructions : « Dites ainsi : » Moi, ses disciples, je suis venu la nuit et je l’ai volé pendant que nous dormions «  » (v. 13).

Étiez-vous endormi? Avez-vous vu comment ils ont volé le corps dans leur sommeil ? Il y a là une contradiction, mais une contradiction à laquelle tout le monde croit, car il y a de l’argent en jeu. C’est le pouvoir de l’argent, cet autre seigneur dont Jésus dit qu’il ne faut jamais servir. Ce sont deux messieurs : Dieu et l’argent. Ne servez jamais l’argent!

Voilà la fausseté, la logique de l’occultation, qui s’oppose à l’annonce de la vérité. C’est un rappel pour nous aussi : les mensonges – dans les paroles et dans la vie – polluent l’annonce, la corrompent de l’intérieur, la ramènent au tombeau. Les mensonges nous ramènent, ils nous conduisent à la mort, au sépulcre.

Le Ressuscité, au contraire, veut que nous sortions des tombes des mensonges et des addictions. Avant le Seigneur ressuscité, il y a cet autre « dieu » : le dieu de l’argent, qui salit tout, gâche tout, ferme les portes du salut. Et cela est partout : dans la vie de tous les jours, il y a la tentation d’adorer ce dieu de l’argent.

*

Chers frères et sœurs, nous sommes à juste titre scandalisés lorsque, par l’information, nous découvrons des mensonges et des mensonges dans la vie des gens et dans la société. Mais donnons aussi un nom au mensonge que nous avons à l’intérieur !

Et plaçons nos opacités, nos mensonges, devant la lumière de Jésus ressuscité. Il veut mettre en lumière les choses cachées, faire de nous des témoins transparents et lumineux de la joie de l’Évangile, de la vérité qui libère (cf. Jn 8, 32).

Marie, Mère du Ressuscité, aide-nous à surmonter nos peurs et donne-nous la passion de la vérité.

*

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Encore Joyeuses Pâques à vous tous, Romains et pèlerins de divers pays !

Que la grâce du Ressuscité apporte réconfort et espérance à ceux qui souffrent : que personne ne soit abandonné ! Que les querelles, les guerres et les disputes fassent place à l’entente et à la réconciliation.

Insistez toujours sur ce mot : réconciliation, car ce que Jésus a fait au Calvaire et avec sa résurrection, c’est nous réconcilier tous avec le Père, avec Dieu et parmi nous. Réconciliation!

Dieu a gagné la bataille décisive contre l’esprit du mal : il gagne ! Renonçons à nos projets humains, convertissons-nous à ses desseins de paix et de justice.

Je remercie tous ceux qui, ces jours-ci, m’ont adressé leurs vœux de bonheur. Je suis particulièrement reconnaissant pour les prières! Je demande à Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie, de récompenser chacun par ses dons.

Je vous souhaite à tous de vivre ces jours de Pâques dans la paix et la joie qui viennent du Christ ressuscité. Merci de continuer à prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

L’apparition aux disciples d’Emmaüs

L’apparition aux disciples d’Emmaüs

PÂQUES : LUNDI DANS L’OCTAVE

L’apparition aux disciples d’Emmaüs nous montre comment le Christ désire se manifester à ses fidèles, à présent qu’il est ressuscité.

Il n’apparaît pas dans sa gloire, comme à sa Transfiguration. H se distingue si peu des hommes les plus ordinaires que Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, et les pèlerins d’Emmaüs pour un simple voyageur. Pareillement, ses propres Apôtres ne le reconnaissent pas tout d’abord en Galilée (Jn. 21, 4).

Ce n’est pas extérieurement que l’on découvre Jésus, mais intérieurement. Il apprend à Cléophas et à son compagnon comment le trouver dans l’Écriture qui, tout entière, « de Moïse aux derniers Prophètes », parle de lui, expliquant pourquoi «il fallait que le Christ endure ces souffrances pour entrer dans sa gloire ».

Puis, ayant ainsi échauffé leur amour, il se révèle à eux en célébrant l’eucharistie (Les quatre verbes sont les mêmes que ceux de la Cène : « il prit du pain, prononça sur lui la bénédiction, le rompit et le leur donna ».

Aujourd’hui encore, l’Église n’agit pas autrement. Elle nous apprend à lire l’Écriture, dans la « liturgie de la Parole » par où commence la messe. Puis elle nous offre l’eucharistie, au cours de laquelle Jésus ressuscité se trouve réellement présent parmi nous.

Dom C. Jean Nesmy

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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