Les trois dimensions de la vie chrétienne

« Les trois dimensions de la vie chrétienne :
l’élection, la promesse, l’alliance »

Psaume 104 (105)
Psaume 104 (105)

Psaume de ce jour 104 (105), 4-5, 6-7, 8-9

R/ Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance. (104, 8a)

Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face ;
souvenez-vous des merveilles qu’il a faites,
de ses prodiges, des jugements qu’il prononça.

Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis.
Le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.

Il s’est toujours souvenu de son alliance,
parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham,
garantie par serment à Isaac.

*

Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance. Nous l’avons répété dans le Psaume responsorial (Cf. Ps 105, 8). Le Seigneur n’oublie pas, il n’oublie jamais. Si, il n’oublie que dans un cas, quand il pardonne les péchés. Après avoir pardonné il perd la mémoire, il ne se souvient plus des péchés. Dans les autres cas, Dieu n’oublie pas. Sa fidélité est mémoire.

Sa fidélité à son peuple.

Sa fidélité à Abraham est mémoire des promesses qu’il avait faites. Dieu a élu Abraham pour tracer une route. Abraham est un élu, il était l’élu. Dieu l’a élu. Ensuite, il lui a promis un héritage dans cette élection et aujourd’hui, dans le passage du livre de la Genèse, un pas de plus est accompli. “Voici mon alliance avec toi” (Gn17, 4).

L’alliance.

Une alliance qui lui fait voir loin sa fécondité: “Tu deviendras le père d’une multitude de peuples” (Gn17, 4). L’élection, la promesse et l’alliance, sont les trois dimensions de la vie de foi, les trois dimensions de la vie chrétienne. Chacun de nous est un élu, personne ne choisit d’être chrétien parmi toutes les possibilités que le “marché” religieux lui offre, il est un élu.

Nous sommes chrétiens parce que nous avons été élus. Dans cette élection, il y a une promesse, il y a une promesse d’espérance, le signe est la fécondité: “Abraham, tu seras le père d’une multitude de peuples et… tu seras fécond dans la foi (Cf. Gn. 17, 5-6). Ta foi s’épanouira en œuvres, en bonnes œuvres, également en œuvres de fécondité, une foi féconde.

Mais tu dois observer – le troisième pas – l’alliance avec moi” (Cf. 17, 9). Et l’alliance est la fidélité, être fidèle. Nous avons été élus, le Seigneur nous a fait une promesse, maintenant il nous demande une alliance. Une alliance de fidélité.

Jésus dit qu’Abraham exulta de joie en imaginant, en voyant son jour, le jour de la grande fécondité, son fils – Jésus était le fils d’Abraham (Cf. Jn. 8, 56) – qui est venu refaire la création, ce qui est plus difficile que la faire, dit la liturgie – il est venu accomplir la rédemption de nos péchés, pour nous libérer.

Le chrétien n’est pas chrétien parce qu’il peut faire voir “la foi du baptême.” Tu es chrétien si tu dis oui à l’élection que Dieu a fait de toi, si tu suis les promesses que le Seigneur t’a faites et si tu vis une alliance avec le Seigneur : voilà ce qu’est la vie chrétienne. Les péchés sur le chemin sont toujours contre ces trois dimensions : ne pas accepter l’élection et “élire” tant d’idoles, tant de choses qui ne sont pas Dieu.

Ne pas accepter l’espérance de la promesse, partir, regarder de loin les promesses, et même de nombreuses fois, comme le dit la Lettre aux Hébreux (Cf. He 6, 12; He 8, 6), en les saluant de loin et faire que les promesses soient aujourd’hui avec les petites idoles que nous faisons, et oublier l’alliance, vivre sans alliance, comme si nous étions sans alliance… La fécondité est joie, cette joie d’Abraham qui vit le jour de Jésus et qui était plein de joie (cf. 8, 56).

C’est la révélation que la Parole de Dieu nous donne aujourd’hui sur notre existence chrétienne. Qu’elle soit comme celle de notre Père: conscient d’être élu, joyeux d’aller vers une promesse et fidèle dans l’accomplissement de l’alliance.

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS Jeudi 2 avril 2020


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Malte, «laboratoire de paix» et foyer d’évangélisation

Malte, «laboratoire de paix» et foyer d’évangélisation

Comme le veut la tradition après chaque voyage apostolique, le Pape a consacré sa catéchèse à sa récente visite sur l’île de Malte, des 2 et 3 avril dernier. Repoussé de deux ans en raison de la pandémie, le voyage a pu enfin avoir lieu,  particulièrement  dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le Saint Père a proposé une synthèse de ce qui lui a permis de constater l’humanité et la foi des Maltais, atouts de taille face au défi des migrations et à l’exigence d’annoncer l’Évangile.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi, 6 avril 2022

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, Malte a reçu très tôt l’Évangile grâce à l’Apôtre Paul et à ses compagnons que les Maltais ont accueillis « avec une rare humanité ». Ces mots ont été choisis comme devise du récent Voyage Apostolique pour que le monde devienne plus fraternel, plus vivable, et se sauve d’un « naufrage » qui nous menace tous.

Malte est avant tout un lieu-clé du point de vue géographique. Par sa position, elle est un lieu où se croisent peuples et cultures. Elle représente aussi le droit et la force des « petits », des Nations petites mais riches d’histoire et de civilisation, qui incarnent la logique du respect et de la liberté, de la convivialité des différences.

Malte est ensuite un lieu-clé concernant les migrations. Ce phénomène est un signe de notre temps qui peut devenir source de conflit ou de paix. Cela dépend de nous. Malte est enfin un lieu-clé du point de vue de l’évangélisation parce qu’elle a porté au monde entier le témoignage chrétien.

Face au vent du sécularisme et de la culture globalisée, le temps est venu d’une nouvelle évangélisation à Malte afin que l’Évangile puisse jaillir avec la fraîcheur des origines et raviver son patrimoine de religiosité populaire.

La Vierge Marie est là pour nous aider à raviver la flamme de l’Esprit Saint qui anime de génération en génération l’annonce joyeuse de l’Évangile, parce que la joie de l’Église est d’évangéliser !

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Le Voyage Apostolique à Malte

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Samedi et dimanche derniers, je me suis rendu à Malte : un Voyage Apostolique prévu depuis un certain temps : il a été reporté de deux ans, à cause du Covid et de ces choses. Peu de gens savent que Malte, bien qu’étant une île au milieu de la Méditerranée, a reçu l’Évangile très tôt.

Pourquoi ? Parce que l’apôtre Paul fit naufrage près de ses côtes et eut miraculeusement la vie sauve, avec tous ceux qui se trouvaient sur le bateau, soit plus de deux cent soixante-dix personnes. Les Actes des Apôtres racontent que les Maltais les accueillirent tous, et dit ces mots « avec humanité peu ordinaire » (28,2). C’est important, ne l’oubliez pas : « avec humanité peu ordinaire ».

J’ai choisi ces mots : avec une humanité peu ordinaire, comme thème de mon Voyage, parce qu’ils indiquent le chemin à suivre non seulement pour affronter le phénomène des migrants, mais plus généralement pour que le monde devienne plus fraternel, plus vivable, et soit sauvé d’un « naufrage » qui nous menace tous, nous qui sommes – comme nous l’avons appris – dans la même embarcation, tous. Malte est dans cet horizon un lieu-clé.

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Tout d’abord, géographiquement, en raison de sa position au centre de la Mer entre l’Europe et l’Afrique, mais qui baigne aussi l’Asie. Malte est une sorte de « rose des vents », où les peuples et les cultures se rencontrent ; c’est un point privilégié d’où l’on peut observer à 360° la région méditerranéenne.

Aujourd’hui on parle souvent de « géopolitique », mais malheureusement la logique dominante est celle des stratégies des États les plus puissants pour faire valoir leurs intérêts en étendant leur zone d’influence économique, ou d’influence idéologique et ou d’influence militaire : nous le constatons avec la guerre.

Malte représente, dans ce cadre, le droit et la force des « petits », des Nations petites, mais riches d’histoire et de civilisation, qui devraient promouvoir une autre logique : celle du respect et de la liberté, celle du respect et aussi la logique de la liberté, de la convivialité des différences, opposée à la colonisation des plus puissants. C’est ce que nous constatons actuellement.

Et pas seulement d’un côté : également d’autre … Après la Seconde Guerre mondiale, l’on a tenté de jeter les bases d’une nouvelle histoire de paix, mais malheureusement – nous n’apprenons pas, eh ? – s’est perpétuée la vieille histoire des grandes puissances concurrentes. Et, dans la guerre actuelle en Ukraine, nous sommes témoins de l’impuissance de l’Organisation des Nations Unies.

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Deuxième aspect : Malte est un lieu-clé en ce qui concerne le phénomène des migrations. Au centre d’accueil Jean XXIII, j’ai rencontré de nombreux migrants qui sont arrivés sur l’île après de terribles périples.

Nous ne devons jamais nous lasser d’écouter leurs témoignages, car c’est le seul moyen d’échapper à la vision déformée qui circule souvent dans les médias de masse et de pouvoir reconnaître les visages, les histoires, les blessures, les rêves et les espoirs de ces migrants. Chaque migrant est unique : ce n’est pas un numéro, c’est une personne ; il est unique comme chacun d’entre nous.

Chaque migrant est une personne avec sa propre dignité, ses racines, sa culture. Chacun d’eux est porteur d’une richesse infiniment plus grande que les problèmes qu’il apporte. Et n’oublions pas que l’Europe s’est faite par les migrations.

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Bien sûr, l’accueil doit être organisé – et ceci est vrai – doit être gouverné, et encore avant, largement plus tôt, il faudrait qu’il soit planifié ensemble, au niveau international. Parce que le phénomène migratoire ne peut être réduit à une urgence, c’est un signe de notre temps. Et il doit être lu et interprété comme tel. Il peut devenir un signe de conflit, ou un signe de paix.

Cela dépend de la façon dont nous le prenons, cela dépend de nous. Ceux qui créé le Centre Jean XXIII à Malte ont fait le choix chrétien et c’est pourquoi ils l’ont appelé « Peace Lab » : laboratoire de la paix. Mais je tiens à dire que Malte dans son ensemble est un laboratoire de la paix !

La nation entière, avec son attitude, avec son attitude propre est un laboratoire de la paix. Et Malte peut accomplir sa mission si elle puise dans ses racines la sève de la fraternité, de la compassion et de la solidarité. Le peuple maltais a reçu ces valeurs en même temps que l’Évangile, et grâce à l’Évangile, il pourra les garder vivantes.

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C’est pourquoi, comme évêque de Rome, je suis allé confirmer ce peuple dans la foi et la communion. En effet – troisième aspect – Malte est également un lieu-clé du point de vue de l’évangélisation. De Malte et de Gozo, les deux diocèses du pays, de nombreux prêtres et religieux, ainsi que des fidèles laïcs, sont partis, portant le témoignage chrétien dans le monde entier.

Comme si le passage de saint Paul avait laissé la mission dans l’ADN des Maltais ! C’est pourquoi ma visite était avant tout un acte de gratitude, de reconnaissance envers Dieu et envers son peuple saint et fidèle qui est à Malte et à Gozo.

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Cependant, là aussi souffle le vent du sécularisme et de la pseudo-culture mondialisée à base de consumérisme, de néo-capitalisme et de relativisme. Là aussi, est donc venu le temps d’une nouvelle évangélisation.

Ma visite à la Grotte de Saint-Paul, comme celle de mes Prédécesseurs, a été comme un retour à la source, pour que l’Évangile jaillisse à Malte avec la fraîcheur des origines et ravive son grand patrimoine de religiosité populaire. Ceci est symbolisé par le Sanctuaire marial national de Ta’ Pinu, sur l’île de Gozo, où nous avons célébré une intense rencontre de prière.

Là, j’ai senti battre le cœur du peuple maltais, qui a tant confiance en sa Sainte Mère. Marie nous ramène toujours à l’essentiel, au Christ crucifié et ressuscité, et ceci pour nous, à son amour miséricordieux. Marie nous aide à raviver la flamme de la foi en puisant dans le feu de l’Esprit Saint, qui anime la joyeuse annonce de l’Évangile de génération en génération, car la joie de l’Église est d’évangéliser !

N’oublions pas cette phrase de saint Paul VI : la vocation de l’Église est d’évangéliser, la joie de l’Église est d’évangéliser. Ne l’oublions plus : c’est la plus belle définition de l’Église.

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Je saisis cette occasion pour renouveler mes remerciements à Monsieur le Président de la République de Malte si courtois et si fraternel : merci à lui et à sa famille ; à Monsieur le Premier Ministre et aux autres autorités civiles, qui m’ont accueilli avec tant de gentillesse ; ainsi qu’aux évêques et à tous les membres de la communauté ecclésiale, aux volontaires et à ceux qui m’ont accompagné dans la prière.

Je ne voudrais pas omettre de mentionner le centre d’accueil Jean XXIII pour les migrants : là, ce frère franciscain [le père Dionisio Mintoff] qui le dirige, a 91 ans et il continue à travailler ainsi, avec des collaborateurs du diocèse. C’est un exemple de zèle apostolique et d’amour pour les migrants, dont on a tant besoin aujourd’hui.

En effet avec cette visite, nous semons, mais c’est le Seigneur qui fait pousser. Que son infinie bonté accorde des fruits abondants de paix et de tout bien au cher peuple maltais ! Merci au peuple maltais pour son accueil tellement humain et ainsi chrétien. Merci beaucoup.

*

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier l’Office International de l’Enseignement Catholique et les jeunes venus de France et de Belgique.

Frères et sœurs, en ces moments où le monde fait face à de grands phénomènes migratoires, apprenons, à l’exemple des Maltais, à vaincre l’indifférence et la peur de l’autre afin de construire des sociétés fondées sur l’accueil et la solidarité. Sur chacune de vos personnes, j’invoque la Bénédiction de Dieu.

APPEL

Les nouvelles récentes sur la guerre en Ukraine, au lieu d’apporter soulagement et espoir, témoignent plutôt de nouvelles atrocités, comme le massacre de Bucha : une cruauté de plus en plus horrible, également exercée contre des civils, des femmes et des enfants sans défense.

Ce sont des victimes dont le sang innocent crie vers le ciel et implore : la fin de cette guerre ! Faites taire les armes ! Arrêtez de semer la mort et la destruction ! Prions ensemble pour cela…

Et hier, juste de Bucha, ils m’ont apporté ce drapeau. Ce drapeau vient de la guerre, de cette ville meurtrie, Bucha. Et aussi, il y a ici des enfants ukrainiens qui nous accompagnent. Saluons-les et prions avec eux.

Ces enfants ont dû fuir et gagner une terre étrangère : c’est un des fruits de la guerre. Ne les oublions pas, et n’oublions pas le peuple ukrainien. Il est difficile d’être arraché à sa terre pour une guerre.

* * *

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale du sport au service de la paix et du développement, annoncée par les Nations Unies. J’en appelle aux sportifs, hommes et femmes, pour qu’à travers leur activité ils soient des témoins actifs de fraternité et de paix.

Le sport, avec ses valeurs, peut jouer un rôle important dans le monde, ouvrant des voies de concorde entre les peuples, tant qu’il ne perd jamais sa capacité de gratuité : sport pour le sport, et ne devient pas commercial. Cet amateurisme typique du vrai sport.

*

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Je vous invite à vivre la prochaine Semaine Sainte avec une participation intense au Mystère de l’amour rédempteur, qui y sera remémoré.

Que la lumière du Fils de Dieu, crucifié et ressuscité, vous guide vers le témoignage de sa vérité, qui ouvre l’esprit des jeunes, rassure le cœur des malades et des personnes âgées et soutient l’amour mutuel des époux. A tous, ma bénédiction !


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Prière de saint Maximilien Kolbe à la Vierge Marie

Prière de saint Maximilien Kolbe à la Vierge Marie

Saint Maximilien Kolbe, un fervent de la Vierge Marie
Saint Maximilien Kolbe, un fervent de la Vierge Marie

Ô Vierge Immaculée,
Élue entre toutes les femmes
Pour donner au monde le Sauveur,
Servante fidèle du mystère de la Rédemption,
Donnez-nous de répondre à l’appel de Jésus
Et de le suivre sur le chemin de la vie
Qui conduit au Père.

Vierge toute sainte,
Arrachez-nous au péché,
Transformez nos cœurs.
Reine des apôtres,
Faites de nous des apôtres !
Qu’en vos mains toutes pures nous devenions
Des instruments dociles et aimants
Pour achever de purifier et de sanctifier
Notre monde pécheur.

Partagez en nous le grave souci
Qui pèse sur votre cœur maternel,
Et aussi votre vive espérance :
Qu’aucun homme ne soit perdu.
Que la création entière puisse avec vous,
O Mère de Dieu, tendresse de l’Esprit Saint,
Célébrer la louange de la Miséricorde
Et de l’Amour Infini.

(Saint Maximilien Kolbe)

site officiel en France