Assemblée plénière des évêques de France

Assemblée plénière des évêques de France

Assemblée plénière des évêques de France
Assemblée plénière des évêques de France

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, a prononcé ce mardi matin dans l’hémicycle de Lourdes son discours d’ouverture de l’assemblée plénière de printemps de l’épiscopat. Parcourant le programme des journées à venir, il il est intervenu sur les principaux dossiers à l’ordre du jour – la lutte contre les abus et la crise écologique – qui feront l’objet d’un bilan d’étape après plusieurs années de travaux.

Le premier après-midi de travail, ce mardi 5 avril, ainsi que le mercredi 6 avril au matin seront consacrés au thème de l’écologie intégrale. Il s’agira de la dernière de quatre sessions de réflexion, un cycle initié lors de l’Assemblée de novembre 2019 à partir de l’encyclique du Pape François Laudato Si’.

Une conclusion, mais sans point final

Selon Mgr de Moulins-Beaufort, «la prise de conscience des limites de notre terre et de la dégradation de la «maison commune» du fait de l’enfermement de l’humanité dans un paradigme technico-économique a paru être le fait déterminant». Le président de la CEF a fait l’éloge du texte du Souverain Pontife, qui «fait entendre une voix forte et originale qui a ouvert une compréhension spirituelle profonde de cette crise».

Cette année, des représentants des Églises protestante, arménienne et orthodoxe participent aux échanges.

Au terme de trois ans de travaux, un bilan sera dressé, par la présentation d’un texte synthétisant les différents compte-rendu proposés par les évêques à l’issue des précédentes plénières. «Nous allons conclure», mais «conclure n’est pas mettre un point final. Au contraire. Nous allons travailler aux engagements que nous pourrions prendre (…)», a déclaré l’archevêque de Reims.

Mercredi, des engagements concrets seront rendus publics. Les évêques élaborent «ensemble des engagements de divers niveaux, que nous remettrons à Dieu lors de la messe présidée par le Nonce avant de sortir proclamer un engagement solennel, nourri par nos travaux communs», a dit Mgr de Moulins-Beaufort. «Les évêques, s’ils le veulent, concluront leur assemblée vendredi prochain par le vote d’un texte de proclamation de foi en Dieu créateur et sauveur qui sera proposé à leur vote».

Abus: un bilan sur l’avancement des résolutions

La CEF se penchera également sur le dossier des abus, après l’étape importante de novembre dernier. «Nous y avons vécu des heures intenses, nous y avons accompli un pas spirituel historique», a rappelé ce mardi le président de la CEF.

Lors de la dernière assemblée plénière avait en effet été reconnue «une responsabilité institutionnelle» dans les violences subies par les personnes victimes d’abus au sein de l’Église et «la dimension systémique» de ces violences, confirmant que cela appelait «à un devoir de reconnaissance, de justice et de réparation vis-à-vis de ces personnes victimes».

Des mesures ont depuis été mises en place et les évêques comptent à présent faire un point sur l’avancement des résolutions mises en place. Une rencontre avec la présidente de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) et avec le président du Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Fonds SELAM) est prévue mercredi après-midi.

En solidarité avec l’Ukraine

Les évêques de France gardent aussi leurs pensées tournées vers l’Ukraine. «Nous entrons dans cette assemblée aussi en communiant aux douloureuses épreuves de la guerre menée en Ukraine», a assuré Mgr de Moulins-Beaufort. La messe d’ouverture de l’assemblée plénière a été présidée par Mgr Hlib Lonchyna, administrateur de l’éparchie de France, Belgique et Suisse, de l’Église gréco-catholique ukrainienne.

Par ailleurs, une rencontre en visioconférence est prévue avec l’archevêque majeur de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, Sa Béatitude Sviatoslav Shevshuk, et un jeûne est proposé jeudi soir aux participants à cette assemblée.

Enfin, la nouvelle présidence de la Conférence des évêques de France devrait être présentée jeudi en début de soirée lors d’un point presse, puis le discours de clôture sera prononcé vendredi à 10h45.

 

 

Angélus lors du voyage apostolique à Malte

VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANÇOIS À MALTE
(2-3 AVRIL 2022)

ANGÉLUS

Piace de Granai, Floriana
dimanche 3 avril 2022

____________________________

Chers frères et sœurs !

Je suis reconnaissant des paroles que Mgr Scicluna m’a adressées en votre nom. Mais c’est moi qui vous dis: Grazzi ! [Merci!]

Je voudrais exprimer ma gratitude au Président de la République et aux Autorités, à mes Frères Évêques, à vous, chers prêtres, religieux et religieuses, et à tous les citoyens et fidèles de Malte et de Gozo pour l’accueil et l’affection reçus . Ce soir, après avoir rencontré plusieurs frères et sœurs migrants, il sera déjà temps de rentrer à Rome, mais j’apporterai avec moi de nombreux moments et paroles de ces jours.

Beaucoup de gestes. Surtout, je garderai plusieurs visages dans mon cœur, et le visage lumineux de Malte ! Je remercie également ceux qui ont travaillé pour cette visite; et je voudrais saluer cordialement les frères et sœurs de diverses confessions et religions chrétiennes que j’ai rencontrés. Je demande à chacun de prier pour moi; Je vais le faire pour vous. Prions les uns les autres !

Dans ces îles, vous pouvez respirer le sens du Peuple de Dieu, continuez ainsi, en vous rappelant que la foi grandit dans la joie et se fortifie dans le don. Continuez la chaîne de sainteté qui a conduit tant de Maltais à se donner avec enthousiasme à Dieu et aux autres. Je pense à Dun Ġorġ Preca, canonisé il y a quinze ans. Et enfin, je voudrais adresser un mot aux jeunes qui sont votre avenir.

Chers jeunes amis, je partage avec vous la meilleure chose de la vie. Savez vous ce que c’est? C’est la joie de se dépenser en amour qui nous libère. Mais cette joie a un nom : Jésus. Je vous souhaite la beauté de tomber amoureux de Jésus, qui est le Dieu de miséricorde – nous l’avons entendu aujourd’hui dans l’Évangile -, qui croit en vous, rêve avec vous, aime vos vies et ne vous décevra jamais.

Et pour toujours aller de l’avant avec Jésus aussi avec la famille, avec le peuple de Dieu, n’oubliez pas les racines. Parlez aux vieux, parlez aux grands-parents, parlez aux vieux !

Que le Seigneur vous accompagne et que Notre-Dame vous garde. Nous vous prions maintenant pour la paix, en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine tourmentée, toujours sous les bombardements de cette guerre sacrilège. Ne nous lassons pas de prier et d’aider ceux qui souffrent. Que la paix soit avec vous!


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Voyage Apostolique à Malte

Voyage Apostolique à Malte

logo-Malta

En ce premier jour de Voyage Apostolique à Malte, Le Pape François a eu une cérémonie de bienvenue à l’aéroport international de Malte, une visite de courtoisie au Président de la République de Malte, une brève rencontre avec le Premier Ministre au Palais du Grand Maître et une rencontre avec les Autorités et le Corps Diplomatique au Palais du Grand Maître.

«Que Malte continue à faire palpiter l’espérance»: le Pape François, lors de son discours aux autorités maltaises dans la matinée du samedi 2 avril, a salué l’exemple que représente l’archipel pour de nombreux peuples. Il a souligné les problèmes qui caractérisent la société et rappelé l’urgence d’une action commune pour la sauvegarde de l’environnement, avant de critiquer durement la guerre en cours en Ukraine et la course aux armements.

Après sa rencontre avec les autorités maltaises, le Pape François s’est rendu au sanctuaire de Ta’Pinu, sur l’île maltaise de Gozo. Célèbre lieu de pèlerinage marial, le sanctuaire est perché en haut du village de Gharb, au nord-ouest de l’île de Gozo. Son église de style gothique, une rosace ancrée sur la façade, abrite de nombreuses offrandes, témoins de la grande dévotion populaire des habitants depuis la construction du sanctuaire, en 1920.

Malte, petite île au grand cœur, est un trésor pour l’Église, a affirmé le Saint-Père au cours de la veillée de prière. Son histoire nous appelle à retrouver l’esprit des premières communautés de chrétiens, centré sur la relation au Christ et l’annonce de son Évangile. Le sanctuaire porte au monde un message de foi et d’espérance.

Au second et dernier jour de son voyage à Malte, le Pape François est allé prier dans la grotte de saint Paul, là où l’apôtre trouva refuge après son naufrage sur l’île. Dans sa prière, il implore Dieu de nous aider à reconnaître de loin les besoins de ceux qui luttent au milieu des vagues de la mer.

Messe sur la Place de Granai, à Floriana

Après avoir quitté la Basilique de Saint Paul, le Saint-Père s’est déplacé en voiture jusqu’à la Place de Granai à Floriana pour la célébration de la Sainte Messe. Devant la Paroisse Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse où se trouve la tombe de Saint Georges Preca, le Pape a changé de voiture et est monté dans la papamobile.

À son arrivée à la Place de Granai, après quelques tours de papamobile parmi les fidèles et les pèlerins rassemblés, à 10h15, il a célébré la Sainte Messe en présence d’environ 20 000 fidèles et représentants des Églises chrétiennes et autres confessions religieuses. Au cours de la célébration eucharistique, après la proclamation de l’Évangile, le Saint-Père a prononcé l’homélie.

A la fin de la Sainte Messe, l’Archevêque Métropolite de Malte, S.E. Mgr Charles J. Scicluna, a adressé un salut et des remerciements au Saint-Père. Puis le Pape François a dirigé la récitation de l’Angélus avec les fidèles et les pèlerins présents sur la Place de Granai à Floriana.

Après l’Angélus et la bénédiction finale, le Saint-Père est retourné à la Nonciature apostolique de Malte où il déjeune en privé. Il a conclu son voyage par une visite au centre pour migrants Giovanni XXIII Peace Lab, où il a rencontré deux cents migrants. Dans son discours, il a dénoncé les autorités complices des violations des droits fondamentaux et exprimé le rêve de voir les migrants devenir des témoins d’accueil et de fraternité.

Nous publions ci-dessous l’homélie que le Pape a prononcée lors de la célébration eucharistique :

Homélie du Saint-Père

Jésus « le matin retourna au temple et tout le peuple vint à lui » (Jn 8, 2). Ainsi commence l’épisode de la femme adultère. Le décor est serein : une matinée dans le lieu saint, au cœur de Jérusalem. Le protagoniste est le peuple de Dieu qui, dans la cour du temple, cherche Jésus, le Maître : il veut l’écouter, car ce qu’il dit éclaire et réchauffe.

Son enseignement n’a rien d’abstrait, il touche la vie et la libère, la transforme, la renouvelle. Voici le « flair » du peuple de Dieu, qui ne se contente pas du temple fait de pierres, mais se rassemble autour de la personne de Jésus. Dans cette page on peut entrevoir le peuple des croyants de tous les temps, le saint peuple de Dieu , qui ici à Malte est nombreux et vivant, fidèle dans la recherche du Seigneur, lié à une foi concrète, à une foi vécue. Je vous en remercie.

Devant les gens qui viennent à lui, Jésus n’est pas pressé : « Il s’assit – dit l’Évangile – et se mit à les enseigner » (v. 2). Il y a des absents : ce sont la femme et ses accusateurs. Ils ne sont pas allés chez le Maître comme les autres, et les raisons de leur absence sont différentes : scribes et pharisiens pensent qu’ils savent déjà tout, qu’ils n’ont pas besoin de l’enseignement de Jésus ; la femme, en revanche, est une personne perdue, égarée à la recherche du bonheur dans le mauvais sens.

Des absences donc dues à des motifs différents, tout comme le dénouement de leur histoire est différent. Arrêtons-nous sur ces absents.

Tout d’abord sur les accusateurs de la femme, absents, comme la femme. En eux, nous voyons l’image de ceux qui se targuent d’être justes, qui se targuent d’observer la loi de Dieu, des gens décents. Ils ne prêtent aucune attention à leurs propres défauts, mais ils sont très attentifs à trouver ceux des autres. Alors ils vont à Jésus : non pas le cœur ouvert pour l’écouter, mais « pour le mettre à l’épreuve – dit l’Évangile – et avoir des raisons de l’accuser » (v. 6).

C’est une intention qui photographie l’intériorité de ces personnes cultivées et religieuses, qui connaissent les Écritures, fréquentent le temple, mais subordonnent tout à leurs propres intérêts et ne luttent pas contre les pensées malveillantes qui s’agitent dans leur cœur. Aux yeux des gens, ils semblent être des experts en Dieu, mais ils ne reconnaissent vraiment pas Jésus, au contraire ils le voient comme un ennemi à éliminer.

Pour ce faire, ils mettent une personne devant lui, comme s’il s’agissait d’une chose, l’appelant avec mépris « cette femme » et dénonçant publiquement son adultère. Ils pressent la femme d’être lapidée, déversant contre elle l’aversion qu’ils ont pour la compassion de Jésus, et ils font tout cela sous le couvert de leur réputation d’hommes religieux.

Frères et sœurs, ces personnages nous disent que même dans notre religiosité le ver de l’hypocrisie et l’habitude de pointer du doigt peuvent se glisser. À tout moment, dans n’importe quelle communauté. Il y a toujours le danger de méconnaître Jésus, d’avoir son nom sur les lèvres mais de le renier en fait.

Et cela peut aussi être fait en levant des bannières avec la croix. Comment alors vérifier si nous sommes disciples à l’école du Maître ? De notre regard, de la façon dont nous regardons les autres et de la façon dont nous nous regardons. C’est le point de définir notre appartenance.

De la façon dont nous regardons notre prochain : si nous le faisons comme Jésus nous le montre aujourd’hui, c’est-à-dire avec un regard de miséricorde, ou d’une manière critique, parfois même méprisante, comme les accusateurs de l’Évangile, qui se présentent comme les champions de Dieu mais ne réalise que piétiner les frères.

En réalité, ceux qui croient défendre la foi en pointant du doigt les autres auront aussi une vision religieuse, mais ils n’épousent pas l’esprit de l’Évangile, car ils oublient la miséricorde, qui est le cœur de Dieu.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

site officiel en France