Joie et allégresse à la venue de Marie

Joie et allégresse à la venue de Marie

« Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. » Cette parole de l’archange Gabriel à Zacharie s’applique au moins autant à la Mère du Sauveur qu’au Précurseur de Jésus. Car à la naissance de Marie, il y a eu joie au Ciel, sur la Terre et jusque dans les Enfers.

Joie au ciel.

La Sainte Trinité regarde avec complaisance ce chef-d’œuvre sorti de ses mains. Car, sans parler de la destinée future de l’enfant, il n’en est pas de sa naissance comme de celle des autres humains : ils sont infectés du péché originel. Marie vient au monde, conçue sans péché, grande par ses mérites et ses vertus, et toute resplendissante de l’éclat de son innocence et de la beauté que la grâce divine lui communique.

Joie sur la terre.

LA NAISSANCE DE MARIE (1356) détail - Giovanni da Milano - Florence D.R.
LA NAISSANCE DE MARIE (1356) détail – Giovanni da Milano – Florence D.R.

Sainte Anne et saint Joachim sont heureux de voir enfin leurs prières exaucées. Joie surtout pour l’humanité. Marie, dès sa naissance, peut dire avec assurance : « Toutes les générations me proclameront bienheureuse. » En ce jour, le Ciel fait à la terre un présent d’une valeur inestimable.

Les ténèbres, dans lesquelles le monde était enseveli depuis plus de quatre mille ans, se dissipent par l’apparition de cette brillante aurore attendue par les Patriarches et les Prophètes. Cette nativité a été la fin des maux et le commencement de notre consolation. Le Roi de gloire, notre Rédempteur, n’est pas encore venu, mais son palais est prêt à le recevoir.

Joie dans les Enfers.

Les Limbes, où les justes de l’ancienne Loi, Abraham, le père des croyants, David, le roi prophète, Isaïe, le prophète de la Vierge qui doit enfanter, tous les saints enfin attendaient avec impatience le moment où les portes du Ciel leur seraient grandes ouvertes, apprennent avec allégresse que leur attente va prendre fin.

« Votre naissance, ô Marie annonce la joie au monde. » (Office de la Nativité). ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

l’Archéologie chrétienne

l’Archéologie chrétienne

L’antiquité païenne est, pour ainsi dire, sortie aujourd’hui de dessous les ruines de ses monuments. Elle a été étudiée par un grand nombre de savants, et, grâce à leurs persévérants efforts, l’Archéologie égyptienne, grecque, étrusque et romaine, est presque arrivée à sa perfection, ou du moins a fait des progrès extraordinaires.

Il n’en est pas ainsi de l’Archéologie chrétienne : elle est loin encore d’être parvenue au même degré d’avancement. Pendant longtemps on négligea, que dis-je ? on méprisa les monuments du moyen âge, de ces siècles si poétiques, si catholiques et si grands. Les monuments primitifs du christianisme, enfouis dans les catacombes de Rome, étaient entièrement ignorés ou méconnus.

On se contentait de jeter à nos merveilleuses cathédrales l’humiliante dénomination de gothiques et de barbares, pour se croire justifié de son ignorance et de son dédain. On a mieux compris aujourd’hui toute l’importance et tout l’intérêt qui s’attachent à nos monuments chrétiens, la plus glorieuse portion de nos antiquités nationales.

Leur réhabilitation ne tarda pas à être complète. Une foule d’hommes sérieux se préoccupèrent de la conservation et de l’intelligente restauration de ces chefs- d’œuvre, l’honneur de l’art, de la patrie et de la religion. Leur zèle et leurs travaux ont porté des fruits. Les édifices religieux ont repris la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre…

Si nous pouvions ranimer dans quelques cœurs le respect et l’amour dont nous devons entourer nos églises ! Ce n’est pas seulement comme archéologues que nous devons nous attacher à l’étude des édifices religieux, c’est encore plus comme chrétiens.

Admirons les monuments de la foi de nos pères, mais aussi partageons leurs espérances, imitons leur dévouement et leur foi. Pénétrons jusqu’au sanctuaire pour voir et admirer, mais plus souvent encore pour adorer et prier.

Bourassé Jean-Jacques (1842)

La religiosité des apparences

La religiosité des apparences

Sur la place Saint-Pierre,  depuis la fenêtre du palais apostolique avant de prier l’Angélus, le Saint-Père a médité sur le «risque d’une religiosité des apparences».

 

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 29 août 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui montre des scribes et des pharisiens étonnés de l’attitude de Jésus, scandalisés parce que ses disciples prennent à manger sans avoir effectué au préalable les ablutions rituelles traditionnelles. Ils se disent : « Cette façon de faire est contraire à la pratique religieuse » (cf. Mc 7, 2-5).

Nous pouvons aussi nous demander : pourquoi Jésus et ses disciples négligent-ils ces traditions ? Au fond ce ne sont pas de mauvaises choses, mais de bonnes habitudes rituelles, un simple lavage avant de manger. Pourquoi Jésus n’y prête-t-il pas attention ? Car il est important pour lui de remettre la foi en son centre.

Dans l’Évangile, nous le voyons continuellement : cela remet la foi au centre. Et pour éviter un risque, qui s’applique à ces scribes comme à nous : observer les formalités extérieures en mettant le cœur de la foi au second plan. Nous « maquillons trop souvent » nos âmes.

La formalité extérieure et non le cœur de la foi : c’est un risque. C’est le risque d’une religiosité d’apparence : paraître bien à l’extérieur, négliger de purifier l’âme. Il y a toujours la tentation de « réparer Dieu » avec une dévotion extérieure, mais Jésus n’est pas satisfait de ce culte. Jésus ne veut pas d’extériorité, il veut une foi qui touche le cœur.

En effet, aussitôt après, il appelle la foule à dire une grande vérité : « Il n’y a rien en dehors de l’homme qui, entrant en lui, puisse le rendre impur » (v. 15). Au contraire, c’est « de l’intérieur, du cœur » (v. 21) que naissent les mauvaises choses.

Ces mots sont révolutionnaires, car dans la mentalité de l’époque on pensait que certains aliments ou contacts extérieurs rendaient impur. Jésus renverse la perspective : il ne blesse pas ce qui vient de l’extérieur, mais ce qui vient de l’intérieur.

Chers frères et sœurs, cela nous concerne aussi. On pense souvent que le mal vient principalement de l’extérieur : du comportement des autres, de ceux qui pensent mal de nous, de la société. Combien de fois blâmons-nous les autres, la société, le monde, pour tout ce qui nous arrive ! C’est toujours la faute des «autres» : c’est la faute du peuple, de ceux qui gouvernent, de la malchance, etc.

Les problèmes semblent toujours venir de l’extérieur. Et nous passons du temps à distribuer le blâme ; mais passer du temps à blâmer les autres, c’est perdre du temps. Vous devenez fâché, aigre et gardez Dieu hors de votre cœur. Comme ces gens de l’Évangile, qui se plaignent, se scandalisent, font la polémique et n’accueillent pas Jésus. Dieu.

Aujourd’hui, nous demandons au Seigneur de nous libérer de blâmer les autres – comme les enfants : « Non, je ne l’ai pas été ! C’est l’autre, c’est l’autre…» Nous demandons dans la prière la grâce de ne pas perdre de temps à polluer le monde de plaintes, car ce n’est pas chrétien. Au contraire, Jésus nous invite à regarder la vie et le monde avec notre cœur.

Si nous regardons à l’intérieur, nous trouverons presque tout ce que nous détestons à l’extérieur. Et si nous demandons sincèrement à Dieu de purifier nos cœurs, alors nous commencerons à rendre le monde plus propre. Car il existe un moyen infaillible de vaincre le mal : commencer à le vaincre en soi.

Les premiers Pères de l’Église, les moines, quand on leur a demandé : « Quel est le chemin de la sainteté ? Comment dois-je commencer ? », La première étape, disaient-ils, était de s’accuser : s’accuser soi-même. L’accusation de nous-mêmes.

Combien d’entre nous, dans la journée, à un moment de la journée ou de la semaine, sont capables de s’accuser intérieurement ? « Oui, cela m’a fait ceci, cet autre… qu’une barbarie… ». Mais je? Je fais pareil, ou je fais comme ça… C’est une sagesse : apprendre à s’accuser. Essayez de le faire, cela vous fera du bien. C’est bon pour moi, quand je peux le faire, mais c’est bon, ça fera du bien à tout le monde.

Que la Vierge Marie, qui a changé l’histoire par la pureté de son cœur, nous aide à purifier le nôtre, en surmontant d’abord le vice de blâmer les autres et de se plaindre de tout.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je suis la situation en Afghanistan avec une grande inquiétude et je participe à la souffrance de ceux qui pleurent les personnes qui ont perdu la vie dans les attentats-suicides qui ont eu lieu jeudi dernier, et de ceux qui demandent aide et protection.

Je confie les morts à la miséricorde de Dieu Tout-Puissant et je remercie ceux qui travaillent pour aider ces personnes tant éprouvées, en particulier les femmes et les enfants. Je demande à chacun de continuer à aider les nécessiteux et de prier pour que le dialogue et la solidarité conduisent à l’établissement d’une coexistence pacifique et fraternelle et offrent de l’espoir pour l’avenir du pays.

Dans des moments historiques comme celui-ci, nous ne pouvons rester indifférents, l’histoire de l’Église nous l’enseigne. En tant que chrétiens, cette situation nous engage. C’est pourquoi je lance un appel à tous pour qu’ils intensifient la prière et pratiquent le jeûne.

Prière et jeûne, prière et pénitence. C’est le moment de le faire. Je parle sérieusement : intensifier la prière et pratiquer le jeûne, en demandant au Seigneur miséricorde et pardon.

Je suis proche de la population de l’État vénézuélien de Mérida, touché ces derniers jours par des inondations et des glissements de terrain. Je prie pour les défunts et leurs familles et pour ceux qui souffrent de cette calamité.

J’adresse un salut cordial aux membres du Mouvement Laudato Si ‘. Merci pour votre engagement envers notre maison commune, en particulier à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la création et du Temps de la Création qui a suivi. Le cri de la Terre et le cri des pauvres deviennent de plus en plus graves et alarmants, et nécessitent une action décisive et urgente pour transformer cette crise en opportunité.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays. J’adresse un salut particulier aux fidèles réunis au Sanctuaire d’Oropa pour le couronnement de l’effigie de la Vierge Noire. Que la Sainte Vierge accompagne le chemin du Peuple de Dieu sur le chemin de la sainteté.

Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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