réveiller le Christ dans notre cœur

réveiller le Christ dans notre cœur

La catéchèse de ce mercredi 10 novembre a porté sur  la fin du commentaire de la lettre aux Galates (Gal 6, 9-10.18). Le Pape François a commenté la manière dont Saint Paul annonçait l’Évangile, et ce que son témoignage peut susciter en nous: l’enthousiasme et la conscience de nos limites, ce qui rend nécessaire le soutien du Seigneur.
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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 10 novembre 2021

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Chers frères et sœurs,

nous sommes parvenus à la fin de la catéchèse sur la Lettre aux Galates. Dans cette Lettre, l’Apôtre Paul nous a parlé en évangélisateur, en théologien et en pasteur qui a su contempler le mystère du Christ et l’a transmis par son intelligence créative. Il a aussi défendu la liberté apportée par le Christ et a fait comprendre aux Galates qu’ils y étaient aussi appelés.

En effet, cette liberté les affranchissait de toute forme d’esclavage et les rendait héritiers de la promesse et fils de Dieu en Christ. Elle n’équivaut pas au libertinage et ne conduit pas à des formes d’autosuffisance présomptueuse. A l’ombre de l’amour, cette liberté s’exerce dans le service de la charité.

De cet itinéraire catéchétique, deux attitudes peuvent naître en nous. D’une part l’enthousiasme à suivre immédiatement le chemin de la liberté et à “marcher selon l’Esprit”. D’autre part, la conscience de nos limites qui peut freiner l’enthousiasme.

Dans une telle situation, Saint Augustin nous suggère de réveiller le Christ dans notre cœur et de contempler les choses avec son regard. Nous ne devons pas non plus nous lasser de faire le bien, en invoquant souvent le secours du Saint Esprit.


Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 15. Ne nous laissons pas prendre par la fatigue

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous sommes parvenus à la fin de la catéchèse sur la Lettre aux Galates. Tant d’autres éléments contenus dans ce texte de Saint Paul auraient pu faire l’objet d’une réflexion ! La parole de Dieu est une source inépuisable. Dans cette Lettre, l’Apôtre Paul nous a parlé en évangélisateur, en théologien et en pasteur.

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Le saint évêque Ignace d’Antioche a une belle expression lorsqu’il écrit : « Il y a un seul maître lequel parla et ce qu’il dit fut réalisé ; mais les choses qu’il a faites en silence sont dignes du Père. Qui possède la parole de Jésus peut aussi entendre son silence » (Ad Ephesios, 15, 1-2). Nous pouvons dire que l’apôtre Paul a su donner voix à ce silence de Dieu.

Ses intuitions les plus originales nous aident à découvrir la nouveauté bouleversante dont recèle la révélation de Jésus-Christ. Il a été un véritable théologien, qui a contemplé le mystère du Christ et l’a transmis par son intelligence créatrice. Et il a aussi été capable d’exercer sa mission pastorale auprès d’une communauté perdue et désorientée.

Il l’a fait avec différentes méthodes : il a utilisé de temps en temps l’ironie, la rigueur, la douceur… Il a affirmé son autorité d’apôtre, mais en même temps il n’a pas caché les faiblesses de son caractère. La puissance de l’Esprit a vraiment creusé son cœur : la rencontre avec le Christ ressuscité a conquis et transformé toute sa vie, qu’il a entièrement consacrée au service de l’Évangile.

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Paul n’a jamais pensé à un christianisme aux traits iréniques, manquant de mordant et d’énergie, au contraire. Il a défendu la liberté apportée par le Christ avec une passion qui nous touche encore aujourd’hui, surtout si l’on pense aux souffrances et à la solitude qu’il a dû endurer.

Il était convaincu d’avoir reçu un appel auquel lui seul pouvait répondre ; et il a voulu expliquer aux Galates qu’eux aussi étaient appelés à cette liberté, qui les affranchissait de toute forme d’esclavage, parce qu’elle les rendait héritiers de l’ancienne promesse et enfants de Dieu dans le Christ. Et conscient des risques que comportait cette conception de la liberté, il n’en a jamais minimisé les conséquences.

Il était conscient des risques que comporte la liberté chrétienne, mais il n’en a pas minimisé les conséquences. Il a expliqué avec parrhésie, c’est-à-dire avec courage, aux croyants que la liberté n’équivaut pas en fait au libertinage et ne conduit pas à des formes d’autosuffisance présomptueuse. Au contraire, Paul a placé la liberté à l’ombre de l’amour et a établi son exercice cohérent dans le service de la charité.

Toute cette vision s’inscrit dans l’horizon de la vie selon l’Esprit Saint, qui porte à son accomplissement la Loi donnée par Dieu à Israël et empêche de retomber sous l’esclavage du péché. La tentation est toujours de retourner en arrière. Une définition des chrétiens, qui se trouve dans les Écritures, dit que nous, les chrétiens, ne sommes pas des gens qui vont en arrière, qui retournent en arrière.

Une belle définition. Et la tentation est d’aller en arrière pour être plus sûr ; de revenir uniquement à la Loi, en négligeant la vie nouvelle de l’Esprit. C’est ce que Paul nous enseigne : la vraie Loi a sa plénitude dans cette vie de l’Esprit que Jésus nous a donné. Et cette vie de l’Esprit peut être vécue seulement dans la liberté, la liberté chrétienne. Et c’est l’une des choses plus belles.

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Au terme de cet itinéraire catéchétique, il me semble que deux attitudes peuvent naître en nous. D’une part, l’enseignement de l’Apôtre suscite en nous enthousiasme ; nous nous sentons poussés à suivre immédiatement le chemin de la liberté, à « marcher selon l’Esprit ». Toujours marcher selon l’Esprit : ça nous rend libres.

D’autre part, nous sommes conscients de nos limites, car nous faisons l’expérience chaque jour de la difficulté d’être docile à l’Esprit, de répondre à son action bénéfique. Alors peut s’installer la fatigue qui freine l’enthousiasme. Nous nous sentons découragés, faibles, parfois marginalisés par rapport au style de vie de la mentalité mondaine.

Saint Augustin nous suggère comment réagir dans cette situation, en se référant à l’épisode évangélique de la tempête sur le lac. Il dit ainsi :

« La foi du Christ dans ton cœur est comme le Christ dans la barque. Tu entends des insultes, tu te fatigues, tu es contrarié, et Christ dors. Réveille le Christ, secoue ta foi ! Même dans la tourmente, tu es capable de faire quelque chose. Secoue ta foi. Le Christ se lève et te parle… Réveille donc le Christ… Croie ce qui a été dit, et il y aura un grand calme dans ton cœur » (Sermons 163/B 6).

Dans les moments de difficulté, nous sommes comme – dit ici saint Augustin – dans la barque au moment de la tempête. Et qu’ont-ils fait les Apôtres ? Ils ont réveillé le Christ qui dormait dans la tempête, mais Lui était présent. L’unique chose que nous pouvons faire dans les mauvais moments est de « réveiller » le Christ qui est en nous, mais « endormi » comme dans la barque.

C’est vraiment ainsi. Nous devons réveiller le Christ dans notre cœur et alors seulement nous pourrons contempler les choses avec son regard, car il voit au-delà de la tempête. À travers son regard serein, nous pouvons voir un panorama qui, par nous-mêmes, n’est même pas concevable.

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Dans ce parcours difficile mais fascinant, l’Apôtre nous rappelle que nous ne devons pas non plus nous lasser de faire le bien. Ne vous lassez pas de faire le bien. Nous devons avoir confiance que l’Esprit vient toujours au secours de notre faiblesse et nous accorde le soutien dont nous avons besoin. Apprenons donc à invoquer plus souvent l’Esprit Saint ! Quelqu’un pourrait dire :

« Et comment invoque-t-on le Saint-Esprit ? Parce que je sais comment prier le Père, avec le Notre Père ; je sais comment prier la Vierge avec l’Ave Maria ; je sais comment prier Jésus avec la Prière des Plaies, mais qu’en est-il de l’Esprit ? Quelle est la prière du Saint-Esprit ? »

La prière à l’Esprit Saint est spontanée : elle doit venir de ton cœur. Tu dois dire dans les moments de difficulté :  » Saint Esprit, viens ». Le mot clé est celui-ci : « viens ». Mais tu dois le dire avec ton langage, avec tes mots. Viens, parce que je suis en difficulté, viens parce que je suis dans l’obscurité, dans les ténèbres ; viens parce que je ne sais pas quoi faire ; viens parce que je risque de tomber. Viens. Viens.

C’est la parole de l’Esprit pour invoquer l’Esprit. Apprenons à invoquer plus souvent l’Esprit Saint. Nous pouvons le faire avec des mots simples, à différents moments de la journée. Et nous pouvons emporter avec nous, peut-être bien dans notre Évangile de poche, la belle prière que l’Église récite à la Pentecôte :

 » Viens, Esprit Saint, / envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. / Viens, Père des pauvres, / viens, dispensateur des dons, /viens, lumière de nos cœurs. / Consolateur souverain, / hôte très doux de nos âmes, / adoucissante fraîcheur… ».

Viens. Et ainsi de suite, c’est une prière très belle. Le cœur de la prière est « viens », c’est ainsi que la Vierge et les Apôtres priaient après que Jésus soit monté au Ciel ; ils étaient seuls au Cénacle et invoquaient l’Esprit. Cela nous fera du bien de prier souvent : Viens, Esprit Saint.

Et avec la présence de l’Esprit, nous sauvegardons la liberté. Nous serons libres, des chrétiens libres, non attachés au passé au sens négatif du terme, non liés à des pratiques, mais libres de la liberté chrétienne, celle qui nous fait mûrir. Cette prière nous aidera à marcher dans l’Esprit, dans la liberté et dans la joie, car quand vient l’Esprit Saint, vient la joie, la vraie joie. Que le Seigneur vous bénisse !


Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les jeunes de “l’École des Francs Bourgeois-La-Salle, de Paris”. Frères et sœurs, à l’exemple de Saint Paul, demandons la grâce d’une vraie rencontre avec le Christ afin qu’il nous libère des liens qui nous entravent en ce monde et qu’il nous aide à mettre toute notre vie au service de l’Évangile et du prochain. Que Dieu vous bénisse !

Je salue les pèlerins et les visiteurs anglophones qui participent à l’audience d’aujourd’hui, en particulier les groupes d’Angleterre et des États-Unis d’Amérique. En ce mois de novembre, prions pour nos proches décédés, et pour tous ceux qui sont morts, que le Seigneur dans sa miséricorde les accueille dans le Royaume des cieux. Sur vous tous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Christ. Que Dieu vous bénisse!

Je souhaite une cordiale bienvenue aux frères et sœurs germanophones. Essayons de marcher dans le Saint-Esprit, d’être proches de ceux qui sont dans le besoin et de louer le Seigneur dans toutes nos affaires. Dieu miséricordieux vous bénisse ainsi que vos familles.

Je salue cordialement les fidèles de langue espagnole. Je vous encourage à demander avec confiance à l’Esprit Saint d’aider notre faiblesse, nous pouvons le faire avec la prière que nous propose la liturgie le jour de la Pentecôte et qui commence ainsi : « Viens Esprit divin, envoie ta lumière du ciel. Père bien-aimé des pauvres, offre tes magnifiques dons. Lumière qui pénètre les âmes, source de la plus grande consolation ». Cela nous fera du bien de le réciter fréquemment, cela nous aidera à marcher dans la joie et la liberté. Que le Seigneur vous bénisse. Merci beaucoup.

Chers fidèles de langue portugaise, le mois de novembre nous rappelle le destin éternel qui nous attend ; et il le fait de plusieurs manières, dont l’une est le souvenir nostalgique de nos proches décédés. Ils nous ont laissé un jour avec la demande, tacite ou explicite, de notre aide spirituelle dans leur traversée vers l’au-delà ; comme vous le savez, nos mains en prière atteignent le Ciel, et ainsi nous pouvons les y accompagner, consolidant en eux et en nous-mêmes les liens qui nous unissent à l’éternité. Avec ce rappel que vous priez pour vos proches décédés, je vous délivre la Bénédiction Apostolique.

Je salue les fidèles arabophones. Saint Paul nous rappelle que nous ne pouvons nous permettre aucune lassitude à faire le bien. Nous devons avoir foi en l’Esprit Saint, qui vient toujours au secours de notre faiblesse et nous accorde le soutien dont nous avons besoin pour faire le bien. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins polonais. La fête nationale de l’indépendance est demain en Pologne. En remerciant le Seigneur pour le don de la liberté, rappelons-nous que – comme l’a dit saint Jean-Paul II – « cette liberté doit être gérée sur la base de l’amour de Dieu, de la patrie et des frères » (13.11.2002).

« Aujourd’hui, le monde et la Pologne ont besoin d’hommes au grand cœur, qui servent avec humilité et amour, qui bénissent et ne maudissent pas, qui conquièrent la terre avec bénédiction » (Sopot, 5.06.1999). Avec le vœu de paix et de tout bien, je confie tous les Polonais à Dieu et je vous bénis de tout cœur.

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Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue les Associations du Clergé et les Unions de Culte – Sacristains : j’exprime ma reconnaissance pour votre service, que je vous encourage à accomplir toujours avec une vive sensibilité pastorale.

Je salue les représentants de la Police Pénitentiaire, des Sapeurs-Pompiers et autres syndicats du secteur Sécurité et Défense : j’espère que votre profession sera comprise comme une « mission », à exercer avec compétence et responsabilité morale.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Aujourd’hui, la liturgie se souvient de saint Léon le Grand, Pape et Docteur de l’Église, qui a consacré son existence à la défense et à la diffusion de la vérité évangélique. Par son intercession, puissiez-vous vivre votre foi dans la joie et être des témoins sereins de l’amour du Seigneur.

Ma bénédiction à chacun de vous.


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celui qui offre tout trouve Dieu

Celui qui offre tout trouve Dieu

À la lumière de l’Évangile d’aujourd’hui, à l’Angélus, le Pape réfléchit sur l’attitude différente des scribes et d’une pauvre veuve qui offre tout ce qu’elle a.Un geste, celui de la femme, qui exprime « une foi sans atours extérieurs, mais sincère intérieurement, faite d’humble amour pour Dieu et pour les frères ».

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 24 octobre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

La scène décrite par l’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui se déroule à l’intérieur du Temple de Jérusalem. Jésus regarde, regarde ce qui se passe dans ce lieu, le plus sacré de tous, et voit comment les scribes aiment marcher pour être remarqués, salués, vénérés, et avoir des places d’honneur. Et Jésus ajoute qu’« ils dévorent les maisons des veuves et prient longtemps pour être vus » (Mc 12, 40).

En même temps, ses yeux entrevoient une autre scène : une pauvre veuve, une seule de celles exploitées par les puissants, jette dans le trésor du Temple « tout ce qu’elle avait pour vivre » (v. 44). Ainsi dit l’Évangile, Elle jette tout ce qu’elle avait pour vivre dans le trésor.

L’Évangile nous présente ce contraste saisissant : le riche, qui donne à voir le superflu, et une pauvre femme qui, sans paraître, offre tout le peu qu’elle a. Deux symboles des attitudes humaines.

Jésus regarde les deux scènes. Et c’est précisément ce verbe – « regarder » – qui résume son enseignement : de ceux qui vivent la foi avec duplicité, comme ces scribes, « il faut se garder » pour ne pas devenir comme eux ; tandis que la veuve il faut « regarder » pour la prendre comme modèle. Arrêtons-nous là-dessus : méfiez-vous des hypocrites et regardez la pauvre veuve.

Méfiez-vous d’abord des hypocrites, c’est-à-dire veillez à ne pas fonder votre vie sur le culte de l’apparence, de l’extériorité, sur le soin exagéré de son image. Et surtout, attention à ne pas plier la foi à nos intérêts.

Ces scribes ont couvert leur vaine gloire du nom de Dieu et, pire encore, ont utilisé la religion pour gérer leurs affaires, abusant de leur autorité et exploitant les pauvres. Ici, nous voyons cette attitude si mauvaise qu’aujourd’hui encore, nous voyons le cléricalisme dans de nombreux endroits, dans de nombreux endroits, celui-ci étant au-dessus des humbles, les exploitant, les « battant », se sentant parfaits.

C’est le mal du cléricalisme. C’est un avertissement pour tous les temps et pour tous, Église et société : ne profitez jamais de votre rôle pour écraser les autres, ne gagnez jamais sur la peau des plus faibles ! Et soyez vigilants, pour ne pas tomber dans la vanité, pour ne pas devenir obsédés par les apparences, perdre de la substance et vivre dans la superficialité.

Demandons-nous si cela nous aidera : dans ce que nous disons et faisons, voulons-nous être appréciés et gratifiés ou voulons-nous rendre un service à Dieu et à notre prochain, surtout le plus faible ? Veillons à la fausseté du cœur, à l’hypocrisie, qui est une dangereuse maladie de l’âme !

C’est une double pensée, un double jugement, comme le dit le mot lui-même : « juger en bas », apparaissant d’une manière et « hypo » en bas, ayant une autre pensée. Double, personnes à double âme, duplicité d’âme.

Et pour guérir de cette maladie, Jésus nous invite à regarder la pauvre veuve. Le Seigneur dénonce l’exploitation de cette femme qui, pour faire l’offre, doit rentrer chez elle privée même du peu qu’elle a à vivre. Comme il est important de libérer le sacré de ses liens avec l’argent ! Jésus l’avait déjà dit, ailleurs : on ne peut pas servir deux maîtres.

Soit vous servez Dieu – et nous pensons qu’il dit « soit le diable », non – soit Dieu soit l’argent. C’est un maître, et Jésus dit que nous ne devrions pas le servir. Mais, en même temps, Jésus loue le fait que cette veuve jette tout ce qu’elle a dans le trésor. Elle n’a plus rien, mais elle trouve tout en Dieu.

Elle n’a pas peur de perdre le peu qu’elle a, parce qu’elle a confiance en beaucoup de Dieu, et ce beaucoup de Dieu multiplie la joie de ceux qui donnent. Cela nous fait aussi penser à cette autre veuve, celle du prophète Élie, qui s’apprêtait à faire une focaccia avec la dernière farine qu’elle avait et la dernière huile ; Élie lui dit : « Donne-moi à manger » et elle donne ; et la farine ne diminuera jamais, un miracle (cf. 1 Rois 17, 9-16).

Le Seigneur, face à la générosité des gens, va toujours plus loin, il est plus généreux. Mais c’est Lui, pas notre avidité. Voici donc que Jésus la propose comme maîtresse de foi, cette dame : elle ne va pas au Temple pour se laver la conscience, elle ne prie pas pour être vue, elle n’affiche pas sa foi, mais donne avec son cœur, avec générosité et gratuité.

Ses pièces ont un son plus beau que les grandes offres des riches, car elles expriment une vie consacrée à Dieu avec sincérité, une foi qui ne vit pas sur les apparences mais sur une confiance inconditionnelle. Nous apprenons d’elle : une foi sans atours extérieurs, mais sincère intérieurement ; une foi faite d’amour humble pour Dieu et pour les frères.

Et maintenant, nous nous tournons vers la Vierge Marie, qui, avec un cœur humble et transparent, a fait de toute sa vie un don pour Dieu et pour son peuple.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je suis avec inquiétude les nouvelles en provenance de la région de la Corne de l’Afrique, notamment d’Éthiopie, secouée par un conflit qui dure depuis plus d’un an et qui a fait de nombreuses victimes et une grave crise humanitaire. J’invite chacun à prier pour ces peuples si durement éprouvés, et je renouvelle mon appel pour que prévalent l’harmonie fraternelle et la voie pacifique du dialogue.

Et j’assure également mes prières pour les victimes de l’incendie suite à une explosion de carburant à la périphérie de Freetown, la capitale de la Sierra Leone.

Hier à Manresa, en Espagne, trois martyrs de la foi ont été proclamés bienheureux, appartenant à l’Ordre des frères mineurs capucins : Benet de Santa Coloma de Gramenet, Josep Oriol de Barcelona et Domènech de Sant Pere de Riudebitlles.

Ils ont été tués pendant la période de persécution religieuse du siècle dernier en Espagne, se révélant être des témoins doux et courageux du Christ. Que leur exemple aide les chrétiens d’aujourd’hui à rester fidèles à leur vocation, même dans les moments d’épreuve. Une salve d’applaudissements à ces nouveaux bienheureux !

Je vous salue tous, chers fidèles de Rome et pèlerins de divers pays, en particulier ceux venus des États-Unis d’Amérique et du Portugal. Je salue les groupes de fidèles de Prato et de Foligno ; et les garçons de la Profession de Foi de Bresso.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Le Pape aux évêques français : porter le fardeau de la honte avec foi

Le Pape aux évêques français :
porter le fardeau de la honte avec foi

Le Pape François a écrit une lettre aux évêques réunis à Lourdes depuis lundi dernier et pendant huit jours en plénière avec un programme qui laisse amplement de place à la question des abus un mois après la publication du rapport préparé par la commission spéciale indépendante dirigée par Jean-Marc Sauvé. Ses données ont provoqué un véritable choc, à commencer par le nombre de personnes agressées par des religieux entre 1950 et 2020, soit plus de 216 000. Sachons que le Pape a récemment reçu des évêques français en visite ad limina.

« Alors que vous traversez la tempête causée par la honte et le drame de la maltraitance des enfants commis dans l’Église, je vous encourage à porter le fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous. »

Dans son message adressé au président de la Conférence épiscopale de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort, le Pape se dit « convaincu qu’ensemble, et sous la conduite de l’Esprit Saint, vous trouverez les outils pour rendre hommage aux victimes et les consoler, pour exhorter tous les croyants à la pénitence et à la conversion des cœurs, pour prendre toutes les mesures nécessaires pour que l’Église soit un foyer sûr pour tous, pour prendre soin du saint peuple de Dieu, blessé et profondément troublé, et enfin pour reprendre la mission avec joie, résolument tournée vers l’avenir. »

« Dans les épreuves et les contradictions que vous êtes contraints de vivre  – soyez assurés du soutien et de la communion du Siège Apostolique. Ne doutez pas que les Français attendent la Bonne Nouvelle du Christ, ils en ont plus que jamais besoin. C’est pourquoi je confie avec une tendresse particulière à votre sollicitude paternelle l’immense majorité de vos prêtres qui exercent leur ministère avec générosité et dévouement, et dont la belle vocation est malheureusement embrouillée. Ils ont besoin d’être renforcés et soutenus en cette période difficile. »

Le premier jour de l’assemblée plénière, pour montrer la grande importance qu’ils entendent accorder à l’écoute de la parole des victimes, les évêques ont invité cinq d’entre elles à occuper les places habituellement réservées à la présidence de l’épiscopat dans la grande salle de le sanctuaire, pour témoigner de leur terrible expérience.

Avant l’épiscopat, les victimes ont exprimé leur irritation, leur tristesse, leur déception, mais aussi leurs attentes et leurs espoirs. Des mots « forts, difficiles mais nécessaires », a reconnu Luc Crépy, évêque de Versailles et président du groupe permanent de lutte contre la pédophilie au CEF.

« Nous devons mettre en œuvre les changements et c’est l’affaire de tous », a-t-il déclaré à la presse. Faisant écho aux attentes des victimes, François Touvet, évêque de Châlons, a estimé urgent de passer désormais des paroles aux actes, non plus « se contenter de produire des discours et des textes », mais « agir avec force ». « Nous devons être à la hauteur de cette attente et nous n’avons ni le droit ni la possibilité de perdre cet appel. »

Dans la salle de classe, où se trouvaient des victimes qui ont participé à la rédaction du rapport sur les abus, de nombreux évêques ont lu certains passages du document. Au cours de la rencontre, la question de l’indemnisation des victimes a également été abordée, au centre de nombreuses attentes :

« L’Église doit reconnaître ces personnes même lorsque les faits sont caducs », insiste Luc Crépy. L’après-midi d’aujourd’hui et de demain après-midi seront également consacrés à la question des abus, tandis qu’un moment de pénitence est prévu samedi dans le cimetière de la basilique de Notre-Dame du Rosaire. Les décisions finales, en revanche, seront votées le dernier jour de la plénière.

La protection de la création est l’autre thème principal de cette assemblée d’automne, qui a lieu au moment même où les dirigeants mondiaux sont réunis à Glasgow pour participer à la conférence sur le Changement climatique de l’ONU. Un choix que le pape François a félicité dans sa lettre. Trois demi-journées sont consacrées à la lecture de l’encyclique Laudato si‘ et à sa mise en œuvre dans les diocèses français.

Le thème choisi par la Conférence épiscopale, « Clameur de la terre, clameur des pauvres », tiré du document pontifical, a été choisi par les évêques pour donner la parole aux personnes vivant dans des conditions précaires. Une initiative qui rappelle celle organisée il y a deux ans par la CEF lors de l’assemblée plénière d’automne, au cours de laquelle pas moins de deux cents laïcs ont été invités à présenter leur réflexion sur l’encyclique du Pape François.


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Extraits traduits et présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

 

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