3 Perfections de Dieu – Lhomond

TROISIÈME LECTURE : Perfections de Dieu.

Abbé Charles François LHOMOND 1727-1794 - par Caqué
Abbé Charles François LHOMOND 1727-1794 – par Caqué

Magnus Dominus, et laudabilis nimis, et magnitudinis ejus non est finis.

Le Seigneur est grand, il est fort au-dessus de nos louanges, et sa grandeur n’a point de bornes. (Psaume 144)

Que vous êtes grand, ô mon Dieu ! que vous êtes digne de nos respects et de nos adorations ! Qui pourrait se lasser d’admirer vos merveilles ? Qui pourrait les raconter dignement ? Mais pourquoi avons-nous un esprit, si ce n’est pour les contempler, et une langue, si ce n’est pour les publier ?

Pourquoi avons-nous un cœur, si ce n’est pour en être vivement touchés, et pour être embrasés de votre amour ? Vous êtes infiniment bon, infiniment juste, infiniment sage : vous êtes souverainement aimable par votre parfaite et inaliénable beauté, souverainement redoutable par votre force invincible.

Vous êtes toujours le même : vous ne changez jamais, et vous faites tous les changements qui arrivent dans le monde. Incapable de renouvellement et d’altération, vous renouvelez toutes choses ; toujours en action, et toujours en repos, vous portez tout sans vous lasser ; vous nourrissez tout sans vous épuiser ; vous donnez à tous sans vous appauvrir.

A vous, ô mon Dieu ! appartiennent la puissance et la gloire ; à vous toute autorité et tout empire ; à vous toutes les richesses et tous les biens ; mais c’est vous qui êtes le bien au-dessus de tous les biens, et qui les renfermez tous en vous-même.

Vous êtes si fort élevé au-dessus de nos pensées et de nos expressions, que nous ne pouvons ni faire comprendre aux autres ce que vous êtes, ni le comprendre nous-mêmes. Qu’est-ce que l’homme pour entreprendre de vous louer ? Qu’est-ce qu’une vile créature, pour oser sonder l’abîme de vos adorables perfections !

A la vue de tant de gloire et de majesté, que puis-je faire autre chose que de me prosterner devant vous, me taire et vous adorer ! Un silence de respect et d’amour vous honorera plus que toutes mes paroles et toutes mes louanges.

Charles François LHOMOND – DOCTRINE CHRÉTIENNE EXPLIQUÉE (1783)

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

NB : à ceux qui le demanderont – par contact -, je donnerai gratuitement la version de ces prières, mise en EPUB.
P. J.-Daniel Planchot, cm

Deux chrétiennes assassinées au Pakistan

… pour avoir refusé de se convertir

Les deux sœurs avaient été enlevées le 26 novembre 2020. Leurs corps ont été retrouvés au début de l’année. Un nouveau crime qui témoigne de la menace qui pèse sur les minorités chrétiennes dans le pays.

La liberté religieuse est de nouveau mise à mal au Pakistan. Deux jeunes sœurs chrétiennes de 26 et 28 ans ont été tuées en début d’année dans la ville de Lahore, après avoir refusé de se convertir à l’islam. Une information rapportée par l’agence Fides.

Abida et Sajida, qui travaillaient dans une usine de fabrication de médicaments avaient disparu le 26 novembre dernier. Leur famille avait déposé plainte et ne cachait pas son inquiétude car les deux sœurs avaient régulièrement fait état de faits de harcèlement sexuel et de menaces de se convertir à l’islam de la part de deux collègues de travail musulmans.

Selon la police qui a retrouvé les corps il y a quelques jours, Abida et Sajida auraient été étranglées après avoir été menottées. Deux hommes ont été arrêtés. Ce double meurtre a provoqué l’indignation de la communauté chrétienne locale. Cette tragédie montre combien la vie des minorités religieuses au Pakistan tient à un fil, voire même est privée de toute valeur.

Les deux sœurs vivaient dans le quartier de Makhan dans la banlieue de Lahore, la deuxième ville du pays. Selon le pasteur Amir Salamat Masih, qui connaît la famille des victimes, «la majeure partie de la population de ce quartier est composée de chrétiens pauvres et analphabètes», qui «n’ont pas d’autre choix que de travailler comme ouvriers dans les usines des environs, pour y produire des vêtements, des chaussures, des médicaments, des matériaux variés». 

Le directeur du Pakistan Christian Post, journal local qui a suivi l’affaire, a souligné qu’en théorie et sur le papier, «les minorités au Pakistan jouissent de l’égalité des droits reconnus par la Constitution», mais regrette que dans les faits «la condition des chrétiens au sein de la société empire actuellement». 

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Catéchèse – 21. La prière de louange

Pour sa première audience générale de l’année 2021, le Saint-Père a poursuivi son cycle de catéchèse sur la prière, méditant aujourd’hui sur la prière de louange, depuis la Bibliothèque du Palais apostolique. Le Pape a invité les fidèles à la pratiquer particulièrement dans les moments difficiles.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 13 janvier 2021


Catéchèse – 21. La prière de louange

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons notre catéchèse sur la prière, et nous nous consacrons aujourd’hui à la dimension de la louange. Nous partons d’un passage critique de la vie de Jésus. Après les premiers miracles et la participation des disciples à l’annonce du Royaume de Dieu, la mission du Messie traverse une crise.

Jean-Baptiste est pris d’un doute et lui fait parvenir ce message – Jean est en prison: « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 3) ; Il sent cette angoisse de  ne pas savoir s’il s’est trompé dans son annonce.

Il y a toujours dans la vie des moments sombres, des moments de nuit spirituelle, et Jean traverse l’un de ces moments. Il règne une certaine hostilité dans les villages sur le lac, où Jésus avait accompli de nombreux signes prodigieux (cf. 11, 20-24).

A présent, précisément en ce moment de déception, Matthieu rapporte un fait véritablement surprenant : Jésus n’élève pas une lamentation vers le Père, mais un hymne de jubilation : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25).

C’est-à-dire en pleine crise,  en pleine obscurité dans l’âme de tant de personnes, comme Jean-Baptiste,  Jésus bénit le Père, Jésus   loue le Père. Mais pourquoi ?

Avant tout il le loue pour ce qu’il est : « Père,  Seigneur du ciel et de la terre ». Jésus se réjouit dans son esprit parce qu’il sait et il sent que son Père est le Dieu de l’univers, et inversement, le Seigneur de tout ce qui existe est le Père, « mon Père ». C’est de cette expérience de se sentir « fils du Très-Haut » que jaillit la louange. Jésus se sent fils du Très-Haut.

Puis Jésus loue le Père parce qu’il privilégie les petits. C’est ce dont il fait lui-même l’expérience, en prêchant dans les villages : les « sages » et les « intelligents » sont suspicieux et fermés, font des calculs; tandis que les « petits » s’ouvrent et accueillent le message. Cela ne peut qu’être la volonté du Père, et Jésus s’en réjouit.

Nous aussi nous devons nous réjouir et louer Dieu parce que les personnes humbles et simples accueillent l’Évangile. Je me réjouis quand je vois ces gens simples, ces gens humbles qui vont en pèlerinage, qui vont prier, qui chantent, qui louent, des gens auxquels il manque peut-être beaucoup de choses, mais l’humilité les conduit à louer Dieu.

Dans l’avenir du monde et dans les espérances des Églises, il y a toujours les « petits » : ceux qui ne se considèrent pas meilleurs que les autres, qui sont conscients de leurs limites et de leurs péchés, qui ne veulent pas dominer les autres, qui, en Dieu le Père, se reconnaissent tous frères.

Donc, en ce moment d’échec apparent, où tout est obscur, Jésus prie en louant le Père. Et sa prière nous conduit aussi, nous lecteurs de l’Évangile, à juger de manière différente nos échecs personnels, les situations où nous ne voyons pas clairement la présence et l’action de Dieu, quand il semble que prévaut le mal et qu’il n’existe aucune façon de l’arrêter.

Jésus, qui a pourtant tant recommandé la prière de demande, précisément au moment où il aurait eu un motif de demander des explications au Père,  se met en revanche à le louer. Cela semble une contradiction, mais c’est là, la vérité.

A qui sert la louange ? A nous ou à Dieu ? Un texte de la liturgie eucharistique nous invite à prier Dieu de cette manière, il dit:  « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ notre Seigneur » (Missel romain, préface commune IV). En louant, nous sommes sauvés.

La prière de louange nous sert à nous aussi. Le Catéchisme la définit ainsi : « Elle participe à la béatitude des cœurs purs qui l’aiment dans la foi avant de le voir dans la Gloire » (n. 2639). Paradoxalement, elle doit être pratiquée non seulement quand la vie nous remplit de bonheur, mais surtout dans les moments difficiles, dans les moments sombres quand le chemin grimpe.

Cela aussi est le temps de la louange, comme Jésus, qui dans les moments sombres, loue le Père. Parce que nous apprenons qu’à travers cette montée, ce sentier difficile, ce sentier fatigant, ces passages difficiles, on arrive à voir un panorama nouveau, un horizon plus ouvert. Louer est comme respirer de l’oxygène pur : cela purifie ton âme, porte ton regard au loin, ne te laisse pas prisonnier dans les moments difficiles et sombres des difficultés.

Il y a un grand enseignement dans la prière qui depuis huit siècles, n’a jamais cessé de vibrer, et que saint François composa vers la fin de sa vie : le « Cantique de frère soleil » ou « des créatures ». Le « Poverello » ne la composa pas dans un moment de joie, de bien-être, mais au contraire au milieu des difficultés.

François est désormais presque aveugle, et il ressent dans son âme le poids d’une solitude qu’il n’avait jamais éprouvée auparavant : le monde n’a pas changé depuis le début de sa prédication, certains se laissent encore déchirer par les querelles, et de plus, il perçoit les pas de la mort qui se font plus proches. Ce pourrait être le moment de la déception de cette déception  extrême, et de la perception de son échec.

Mais à cet instant de tristesse, en cet instant sombre, François prie : « Loué sois-tu, mon Seigneur… ». Il prie en louant. François loue Dieu pour tout, pour tous les dons de la création, et aussi pour la mort, qu’il appelle avec courage « sœur », « sœur mort ».

Ces exemples des saints, des chrétiens, et aussi de Jésus, de louer Dieu dans les moments difficiles, nous ouvrent  les portes d’un chemin très grand vers le Seigneur et nous purifient toujours. La louange purifie toujours.

Les saints et les saintes nous montrent que l’on peut toujours louer, dans le bien et dans le mal, parce que Dieu est l’Ami fidèle.  Tel est le fondement de la louange : Dieu est l’Ami fidèle, et son amour  ne fait jamais défaut. Il est toujours à nos côtés, Il nous attend toujours.

Quelqu’un disait : « C’est la sentinelle qui est à tes côtés et qui te fait aller de l’avant dans la sécurité ». Dans les moments difficiles et obscurs, trouvons le courage de dire : « Béni sois-tu, ô Seigneur ». Louer le Seigneur, cela nous fera beaucoup de bien.


Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! En cette année consacrée à Saint Joseph, qu’au milieu de nos joies et de nos crises, nos cœurs soient toujours habités par l’esprit de louange. A tous, je donne ma bénédiction !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. La Fête du Baptême du Seigneur, que nous venons de célébrer, nous rappelle notre baptême et nous incite à suivre plus fidèlement Jésus-Christ chaque jour. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles germanophones avec affection. La louange amène notre prière à Celui qui en est la source et le terme: « un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et nous sommes pour lui » (1 Co 8, 6). Nous voulons aussi louer Dieu cette année, dans les bons moments et dans les moments difficiles, la confiance filiale en sa bonté. Que le Seigneur vous bénisse et vous protège toujours.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Demandons au Seigneur de nous accorder la grâce d’être humbles et de le louer dans toutes les situations de notre vie, également en cette période de pandémie, car nous savons qu’il est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais et qui nous aime sans mesure. Que Dieu vous bénisse.

En vous saluant tous, chers auditeurs lusophones, je vous invite à demander au Seigneur une grande foi pour regarder la réalité avec le regard de Dieu, et une grande charité pour approcher les gens avec son cœur miséricordieux. Faites confiance à Dieu, comme la Vierge Marie! Que la bénédiction du Seigneur descende sur vous et vos familles.

Je salue les fidèles arabophones. Les saints nous montrent qu’on peut toujours louer Dieu, dans les bons et les mauvais moments, parce qu’il est l’ami fidèle et que son amour ne manque jamais. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. L’Église en Pologne continue de mettre en œuvre le programme pastoral de trois ans, intitulé: « L’Eucharistie donne la vie ». Je vous souhaite qu’en cette nouvelle année, vous puissiez approfondir avec un enthousiasme renouvelé le mystère de l’Eucharistie, en tant que centre de la vie chrétienne. Je vous bénis de tout mon cœur.

* * *

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones, en les exhortant à mettre le Christ au centre de leur vie afin d’être porteurs de lumière et d’espérance dans la société.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Puisez chaque jour la force du Seigneur pour aller de l’avant et être des témoins de paix et d’amour.

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, nous abordons aujourd’hui la dimension de la louange dans la prière. Nous partons d’un passage critique de la vie de Jésus. Après les premiers miracles et l’implication des disciples dans l’annonce du Règne de Dieu, la mission du Messie traverse une crise. En ce moment de déception, Jésus élève un hymne de joie.

En pleine crise, il bénit et loue le Père. Avant tout, Jésus loue le Père pour ce qu’il est, Dieu de l’univers. Puis, il loue le Père parce qu’il préfère les petits qui accueillent son message. Dans l’avenir du monde et dans les espérances de l’Église, il y a les petits qui, en Dieu, se reconnaissent tous frères.

Dans un moment d’échec apparent, Jésus prie en louant le Père. Sa prière nous amène à juger de manière différente nos défaites personnelles. La prière de louange nous est utile. Elle doit surtout être pratiquée dans les moments difficiles où elle nous permet de voir un panorama nouveau, un horizon plus ouvert.

A ce propos, il y a un grand enseignement dans la prière que saint François a composée vers la fin de sa vie, au milieu des privations : le “Cantique de frère soleil” ou “des créatures”. Il loue Dieu pour toute chose. Les Saints et les Saintes nous démontrent qu’on peut toujours louer, dans le bonheur comme dans les épreuves, parce que Dieu est l’Ami fidèle et son amour ne fait jamais défaut.


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